MARTHE ET MARIE


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De Jean Vanier à mère Teresa

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Message par Fée Violine Ven 4 Juil 2008 - 19:49

Congrès eucharistique de Québec : Témoignage de Jean Vanier

ROME, Mercredi 18 juin 2008 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le témoignage donné par Jean Vanier le lundi 16 juin au Congrès eucharistique international de Québec sur « l'Eucharistie, don de Dieu par excellence ».

* * *


Notre monde est un monde profondément blessé dans lequel l'écart entre les riches et les pauvres continue à se creuser. Non seulement l'écart entre les pays riches et les pays pauvres, mais aussi l'écart entre riches et pauvres dans nos propres pays. Un mur semble les séparer. C'est un scandale qu'aujourd'hui des millions d'hommes et de femmes sur notre terre n'aient pas accès à l'eau potable ni suffisamment à manger, quand d'autres ont trop, gaspillent et vivent dans le luxe. Le cri du pauvre dérange et appelle à plus de justice et de partage.

Il y a aussi ces murs qui séparent les différentes cultures et les différentes religions et il y a ces murs de peur autour de nos propres coeurs qui font que nous mettons à l'écart et méprisons d'autres et que nous nous enfermons sur nous-mêmes, dans des attitudes de confort et de supériorité parfois.

Or, Jésus est venu pour faire descendre ces murs autour de nos coeurs et faire de nous, ses disciples, des artisans de paix. La grande soif de Jésus est l'unité : « Qu'ils soient un comme le Père et moi nous sommes un ». Nos communautés de l'Arche, qui réunissent des personnes fragilisées par un handicap mental et des personnes qui ont choisi de vivre avec elles, veulent être le signe que l'amour est possible, elles veulent être des communautés de paix et d'unité. J'ai le privilège de vivre ainsi depuis près de 44 ans la mission de Jésus : annoncer une Bonne Nouvelle aux pauvres et aux méprisés et les libérer de l'oppression du rejet et du mépris en les aidant à découvrir qu'ils sont aimés comme ils sont, qu'ils sont précieux, qu'ils ont leur place dans la société et dans l'Église.

Nos sociétés sont marquées par une culture de compétition où quelques-uns gagnent, beaucoup perdent et plus encore sont victimes. Une culture qui magnifie les forts, les beaux et les capables tend à rejeter les plus faibles et les plus vulnérables. Comment créer une culture d'accueil où chacun soit accueilli et honoré et trouve un lieu d'appartenance où il puisse développer ses capacités et ses dons et grandir vers une liberté et une autonomie plus grandes? N'est-ce pas là notre défi - nous qui sommes disciples de Jésus?

J'aimerais vous parler d'Éric. Nous l'avons rencontré à l'hôpital psychiatrique à 40 km de notre communauté. Il était sourd, muet, incapable de marcher, il souffrait d'un lourd handicap mental. Je n'avais jamais rencontré un jeune avec autant d'angoisse. Il avait été abandonné par ses parents, qui étaient désemparés devant un enfant dont le corps et l'intelligence étaient si profondément blessés. Mais Éric, comme chacun de nous, avait un coeur et un coeur blessé par le rejet. Ne se sentant pas aimé, il ne se sentait pas aimable. On comprend la souffrance des parents, mais il faut comprendre aussi la souffrance de ceux et celles qui sentent qu'ils sont une déception et un poids pour leurs parents et pour la société, qui ne se sentent pas accueillis ni aimés tels qu'ils sont.

Éric n'avait pas seulement besoin de professionnels capables et généreux qui l'aident. Il avait soif d'une relation authentique, d'une communion des coeurs qui lui révèlent sa valeur, son importance, son amabilité et sa beauté profonde. L'amitié et la communion des coeurs ne sont pas la même chose que la générosité. Dans la générosité, je garde l'initiative, je décide de ce que je donne. L'amitié, elle, implique une certaine égalité; nous devenons frères et soeurs, présents et vulnérables les uns aux autres.

Cette vie de relation transforme les Érics, qui découvrent qu'ils sont aimés, respectés et appréciés tels qu'ils sont. Ils peuvent alors avancer dans la vie et se développer au plan humain et spirituel. Mais ceux qui vivent avec eux et deviennent leurs amis sont eux aussi transformés. Ils découvrent la culture de l'accueil et du respect de chaque personne, quelles que soient ses capacités ou incapacités, quelles que soient sa religion ou sa culture. Eux qui viennent souvent d'une culture de compétition, où chacun tend à s'enfermer sur lui-même, soucieux de sa propre réussite, découvrent leur vulnérabilité et les liens d'humanité qui unissent tous les hommes et les femmes de la terre. Ils découvrent que l'amour et la paix sont possibles à travers cette ouverture aux autres; nous ne sommes pas tous voués aux conflits, au rejet et au mépris des personnes plus faibles et différentes.

Après une conférence sur les personnes avec un handicap que j'avais donnée en Syrie, le grand mufti d'Alep s'est levé pour me remercier. Il a dit : « Si j'ai bien compris, les personnes avec un handicap nous conduisent vers Dieu ». Ces paroles sont au coeur de l'Évangile.

Il y a quelques années, un petit garçon avec un handicap faisait sa première communion dans une église de Paris. Après l'Eucharistie, il y avait une fête de famille. L'oncle, qui était aussi le parrain de l'enfant, dit à la maman : « Quelle était belle cette liturgie, comme c'est triste qu'il n'ait rien compris ». L'enfant a entendu ces paroles et les yeux pleins de larmes, a dit à sa maman : « Ne t'inquiète pas maman, Jésus m'aime comme je suis. » Cet enfant avait une sagesse que l'oncle n'avait pas encore : que l'Eucharistie est le don de Dieu par excellence. Ce jeune est le témoin que la personne avec un handicap - parfois lourd - trouve vie, force et consolation dans et à travers la communion eucharistique. N'y a-t-il pas là un appel que toute l'Église doit entendre? À l'Arche et à Foi et Lumière nous avons l'expérience que si nous sommes attentifs aux besoins les plus profonds des personnes avec un handicap, nous pouvons discerner leur désir de communion au moment de l'Eucharistie. N'y a-t-il pas caché dans leur cri pour la communion des coeurs un cri pour la communion avec Jésus dans l'Eucharistie ?

Dans l'Évangile, Jésus dit que le royaume de Dieu est comme un repas de noces. Il raconte une parabole où les gens bien insérés dans la société refusent l'invitation à ce repas. Le maître de maison, blessé par ce refus, dit à ses serviteurs d'aller chercher « les pauvres, les estropiés, les infirmes et les aveugles », (Lc 14), c'est-à-dire tous les marginaux. Il les convie tous au banquet de l'amour. Saint Paul dit que Dieu a choisi ce qu'il y a de fou et de faible dans le monde, les plus méprisés pour confondre les puissants et les sages. Nous découvrons cela tous les jours à l'Arche. La simplicité des faibles est étonnante, leur cri pour la relation touche profondément nos coeurs. Bien sûr, Dieu nous aime tous, les riches et les puissants comme les pauvres et les faibles; mais les personnes faibles et vulnérables qui ont soif de relations et d'une communion des coeurs sont plus ouvertes à notre Dieu de la relation et de l'amour. Ceux et celles qui cherchent avant tout le pouvoir et la réussite humaine peuvent facilement négliger cet appel à l'amour.

Dans le 6e chapitre de l'évangile de saint Jean, Jésus se révèle non seulement comme le Christ généreux et puissant, mais comme le Fils de Dieu vulnérable et aimant, qui nous offre le don de son amitié. Il a soif de vivre une communion de coeur avec nous. Ce chapitre commence avec Jésus qui est suivi par une grande foule de ceux qui ont été témoins des guérisons qu'Il a accomplies. Jésus, plein de bonté et de compassion, est touché par cette foule de pauvres gens fatigués et affamés. Il les fait asseoir et multiplie les pains et les poissons. Tous sont ravis, rassasiés, reposés. Ils veulent faire de Jésus un roi et on les comprend. Mais Jésus s'échappe, car Il ne veut pas être simplement le Messie qui fait du bien. Il veut entraîner ses disciples plus loin. Il veut leur faire découvrir le sens profond, non seulement de sa vie et du mystère de l'incarnation, mais aussi de leurs vies, de nos vies.

Après cette multiplication des pains, Il révèle qu'Il n'est pas juste venu pour donner un pain de la terre, mais pour donner un pain du ciel, un pain qui donne la Vie éternelle. Ce pain n'est pas seulement le Pain de la Parole de Dieu, c'est sa personne même, son corps et son sang : le don de Dieu par excellence. Jésus révèle que ceux qui « mangent son corps et boivent son sang demeurent en Lui et Lui demeure en eux ».


La foule des disciples est choquée. Ils veulent bien d'un Jésus généreux qui fait des miracles, mais ils ne sont pas prêts à accueillir un Jésus qui désire demeurer en eux et auquel il est nécessaire de donner une place de plus en plus grande dans leurs coeurs. Saint Thomas définit l'amitié en disant que deux amis demeurent l'un dans l'autre. Le mot clé de l'amitié c'est « demeurer ». Les deux amis ont alors les mêmes désirs, les mêmes pensées, la même espérance, ils sont un, l'un dans l'autre. Manger le corps de Jésus, boire son sang à l'Eucharistie, ce n'est pas juste une grâce pour le moment de la communion. C'est le signe que Jésus désire nous appeler à une communion des coeurs, qu'il désire être l'ami de chacun, vivre en chacun. Cette amitié est offerte à tous, les plus petits comme les plus grands, les enfants et les personnes avec de lourds handicaps.

En devenant ainsi peu à peu l'ami de Jésus, nous commençons alors à entrevoir le mystère. Un mystère ne peut jamais être connu parfaitement - on l'entrevoit, on le pressent, on l'approche, on le touche avec une certaine crainte. Le corps et le sang eucharistiques de Jésus sont une présence réelle de Jésus; nous le mangeons et le buvons pour devenir nous-mêmes le temple de Dieu, la demeure de Dieu, l'ami de Dieu. Jésus dit : « Celui qui m'aime et garde ma Parole, le Père l'aimera et nous viendrons en lui faire notre demeure. »

C'est bien pour cela que la communion eucharistique - signe de la communion de nos coeurs avec le coeur de Jésus - est le don de Dieu par excellence. Elle trouve son prolongement et son accomplissement dans notre désir de vivre une réelle présence auprès de tous nos frères et soeurs et spécialement les plus pauvres et les plus rejetés. La mission de Jésus d'annoncer une Bonne Nouvelle aux pauvres et de vivre en communion avec eux est la mission de tous les amis de Jésus. Et Jésus nous révèle dans Mt 25 que nous le rencontrons réellement quand nous ouvrons nos coeurs à ceux et celles qui ont faim et soif, qui sont étrangers, en prison ou malades, qui sont nus. Jésus nous conduit à eux et ils nous conduisent à Lui.

Les personnes vulnérables deviennent alors source d'unité. Elles nous appellent à oeuvrer ensemble. Permettez-moi de citer une lettre écrite par des frères de Taizé qui ont organisé un pèlerinage interreligieux destiné surtout aux personnes avec un handicap : « Ceux qui sont rejetés par la société à cause de leur faiblesse et de leur apparente inutilité sont une présence de Dieu. Si nous les accueillons, ils nous conduisent progressivement hors d'un monde de compétition et de besoin de faire de grandes choses, vers un monde de communion des coeurs, une vie simple et joyeuse, où l'on fait de petites choses avec amour. Le service de nos frères et soeurs faibles et vulnérables signifie ouvrir un chemin de paix et d'unité. Nous accueillir les uns les autres dans la riche diversité des religions et des cultures, servir ensemble les pauvres, prépare un avenir de paix. »

Pouvons-nous oser espérer qu'un des fruits de ce congrès eucharistique sera que nous découvrions tous le sens profond de ce don de l'amitié de Jésus dans sa présence réelle dans l'Eucharistie - et que nous cherchions tous à vivre une présence réelle auprès des personnes faibles et rejetées?

Paul écrit (1 Cor 12) que les personnes les plus faibles dans l'Église, celles qui sont les moins présentables et que l'on cache, sont indispensables à l'Église et doivent être honorées. Devenir l'ami des pauvres n'est plus alors une option serait-elle préférentielle; c'est le sens même de l'Église. Les pauvres, avec leur cri pour la relation, nous dérangent et nous bousculent. Si nous les écoutons, ils éveillent nos coeurs et nos intelligences pour qu'ensemble nous formions l'Église, le corps du Christ, source de compassion, de bonté et de pardon pour tous les êtres humains.

Et j'ose évoquer une autre espérance : que le corps et le sang de Jésus réellement présent dans l'Eucharistie puissent être source, non plus de division entre tous les baptisés, mais d'unité entre eux, afin que le monde croie dans l'amour libérateur de Jésus.
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Message par Fée Violine Jeu 15 Jan 2009 - 16:40

Dans la partie "littérature", j'ai mis les textes d'émissions de radio que j'avais faites sur des livres, tout à la suite dans le fil "Pages feuilletées".
Ici il ne va pas s'agir de littérature, mais de divers témoins de la charité :

Jean Toulat, Les forces de l’amour. De Jean Vanier à Mère Teresa,

Editions SOS (Secours Catholique), 1980

Jean Toulat est mort il y a quelques années. Ce prêtre, originaire des Deux-Sèvres, a publié beaucoup de livres sur la peine de mort, l’avortement, l’euthanasie, la bombe atomique, l’objection de conscience, enfin sur le respect de la vie sous toutes ses formes. Il collaborait aussi régulièrement à beaucoup d’hebdomadaires catholiques. En 1980 il a publié aux éditions du Secours Catholique un livre intitulé Les forces de l’amour . De Jean Vanier à Mère Teresa.

« Notre planète se refroidit, dit-on. Et les cœurs ? Égoïsme, course au profit, soif de jouissance, appétit de puissance, culte de la technique, oubli de l’homme : tout ce qui mine notre civilisation n’a-t-il pas une même source, le manque d’amour ? (…) Tout ce qui oppose les hommes peut se fondre au feu de l’amour, ce mot étant pris au sens révolutionnaire où l’entendait l’apôtre Paul quand il écrivait aux dockers de Corinthe : « L’amour peut toutvaincre » ; c’est une « arme non charnelle qui a, par la force de Dieu, le pouvoir de renverserles forteresses ». N’est-ce pas cela la véritable arme absolue ? Sur la route de mes reportages, en France et dans le monde, j’ai rencontré cet Amour ».

Et dans les chapitres du livre, nous voyons défiler toutes sortes de gens admirables que Jean Toulat a rencontrés.

D’abord Jean Vanier. Jean Vanier, à l’étranger, est aussi connu que Mère Teresa, mais en France, où il vit, il est assez peu connu, ce qui est paradoxal. Son père, le général Vanier, était ancien ambassadeur du Canada à Paris. Jean Vanier fut officier de marine, puis professeur de théologie et de philosophie à l’université de Toronto. Après quoi, à 36 ans, en 1964, il s’installe dans l’Oise avec deux handicapés mentaux. Ainsi naquit la communauté de l’Arche, à Trosly-Breuil près de Compiègne. « L’Arche », parce qu’il espérait sauver ainsi les inadaptés en les empêchant de se noyer dans le déluge du monde moderne. Le général Vanier, à cette époque, était gouverneur général du Canada.

« Et voilà son fils, promis à une brillante carrière universitaire, qui choisit un obscur village pour y vivre avec deux exclus ».

La nouvelle fit sensation. Mais l’Arche, depuis, a beaucoup grandi : elle a des communautés dans le monde entier. Chaque maisonnée se compose pour moitié de handicapés mentaux (adultes) et pour moitié de personnes « normales » appelées les « assistants ». Certains assistants restent un an ou deux, d’autres beaucoup plus longtemps. À l’Arche, la vie n’est pas facile, mais tout le monde a l’air heureux. Les handicapés travaillent dans des ateliers, dans la mesure de leurs possibilités. La prière est au cœur de l’Arche. Les personnes handicapées sont très réceptives à l’Évangile et elles ont une richesse de cœur extraordinaire. Jean Vanier passe son temps à parcourir le monde pour enseigner, prêcher des retraites, fonder de nouvelles communautés.

« La paix ne peut venir sur terre que si les riches apprennent à partager ».

« Finalement, les handicapés, c’est vous, c’est nous. Les gens normaux sont généralement tristes ».

Il a aussi contribué à fonder, avec Marie-Hélène Matthieu, l’association Foi et Lumière, en 1970, pour le pèlerinage à Lourdes de 4000 handicapés mentaux. Après le pèlerinage, le mouvement continue, mouvement d’amitié et d’entraide pour les handicapés et leurs parents.

Puis quelques « semeurs d’espérance ».

Denise Legrix, née sans bras ni jambes, mais qui a publié des livres, qui fait de la peinture et donne des conférences.

Jacques Lebreton, qu’une grenade a privé de ses mains et de ses yeux à l’âge de 20 ans, mais que la foi a conduit à témoigner de sa joie de vivre. Lui aussi donne beaucoup de conférences.

Jean Brissé Saint-Macary, notaire, mesurant 1, 34 m, a fondé l’association des personnes de petite taille. Il a lui aussi beaucoup souffert surtout dans sa jeunesse mais il disait à la fin de sa vie : « Finalement, ma vie a été belle ».

Martin Gray, lui aussi, est bien connu.

« Son livre Les forces de la vie dit des choses toutes simples mais capables de transformer une existence : « Vous avez en vous une force insoupçonnée, une source d’énergie quasi inépuisable. (…) Vous êtes comme un mendiant assis sur un sac d’or et qui ignore cette richesse. Mon but, c’est d’aider chacun à la découvrir. Moi-même, je n’en avais pas conscience. Ce sont les épreuves qui me l’ont révélée en m’obligeant à recourir à ce qu’il y a en moi de plus profond ».

À 17 ans, il est à Treblinka où il perd sa mère et ses frères. Il s’évade, rejoint le ghetto de Varsovie, où il perd son père. Après la guerre il fait fortune à New York, il se marie avec Dina, ils s’installent en Provence où ils sont heureux avec leurs quatre enfants. En 1970, Dina et les quatre enfants meurent dans un incendie de forêt. Martin Gray décide de survivre une fois de plus et de se battre pour les autres. Il crée une association de prévention des incendies de forêts.

« À New York j’ai connu toutes ces drogues : argent, plaisirs, notoriété. Ces fausses monnaies, je les dénonce aujourd’hui. Je m’adresse spécialement aux jeunes car à l’école on apprend à devenir médecin, avocat, électricien. Mais apprend-on à vivre ? Dans les lycées ou les collèges, des centaines d’enfants viennent m’écouter. Malgré mon mauvais français, il y a un silence quasi religieux. Ils ont soif d’eau fraîche et non de breuvages frelatés.

- Vous pensez qu’en tout homme il y a des possibilités de bien ?

- Oui, l’homme possède en lui le mal et le bien ; il est toujours possible de faire émerger le bien ».
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Message par Fée Violine Jeu 15 Jan 2009 - 16:47



Jean Toulat nous présente ensuite SOS-Amitié ; le père Jaouen et son bateau le Bel-Espoir qui redonne le goût de vivre aux jeunes drogués ; différents mouvements pour aider les femmes enceintes ou favoriser l’adoption, notamment l’association Emmanuel, fondée par Jean et Lucette Alingrin, pour l’adoption d’enfants handicapés.

Les Villages d’enfants et les Petits frères des pauvres sont connus de tout le monde, je n’insiste pas.

Par contre j’ai envie de citer le message que Julos Beaucarne, chanteur belge incroyant, publia dans la presse le soir où sa femme fut assassinée par un fou :

http://biloulou.over-blog.com/article-24491851.html



Voici maintenant une réalisation peu connue et originale, une communauté de religieuses luthériennes, à Darmstadt en Allemagne : la communauté évangélique des sœurs de Marie, créée en 1945 par des jeunes filles qui décident de mener une vie de pénitence pour expier les crimes commis par leur pays. Les sœurs prient pour l’unité de l’Église et pour Israël. Elles ont adopté l’office bénédictin et fondé des communautés à divers endroits du monde.

« Ce qui frappe, c’est leur équilibre. Passionnées pour leur idéal, oui. Exaltées, nullement. Adonnées à la pénitence – la couronne d’épines est leur emblème – mais épanouies. L’Évangile à la lettre, mais sans être tendues. Une Foi totale, l’abandon au Père. (…) La communauté évangélique des sœurs de Marie ? Un jalon sur la route de l’unité ».

Le camp de concentration de Dachau, en Bavière, a été le cadre de dévouements et d’actes de courage merveilleux. Des médecins français soignent les malades pendant une épidémie de typhus, beaucoup en meurent, les prêtres donnent des conférences, prêchent le carême, donnent des cours aux séminaristes. Il y avait plus de 3000 prêtres à Dachau. Les prêtres allemands ont le droit de dire la messe à la chapelle, mais pas les autres : ils réussissent, avec une habileté inouïe, à dire des messes, à confesser et à donner la communion sans que les gardiens voient rien. Un séminariste très malade sera même ordonné prêtre avant de mourir : on réussir à se procurer les papiers et le matériel nécessaires, toujours sans que personne s’aperçoive de rien !

Sur l’emplacement du camp de Dachau, il y a maintenant un Carmel.



Quittons maintenant l’Europe. Jean Toulat nous emmène en Afrique, où beaucoup de gens se dévouent pour soigner les lépreux et les aveugles.

En Amérique du Sud, un prêtre colombien, Padre Salcedo, crée une école radiophonique pour ses paroissiens, des montagnards illettrés et dispersés.

Au Brésil, voici le célèbre archevêque de Recife, Dom Helder Camara, l’évêque des pauvres.

« Le grand problème du siècle, dit-il à Jean Toulat, c’est la distance toujours plus grande entre le monde des riches et le monde des démunis. Une certaine aide existe de l’un à l’autre mais elle reste très faible. Ce n’est que le commencement du commencement ».

Et il cite le mot de saint Vincent de Paul :

« Il faut conquérir par l’amour le droit de donner ».

Partout il répercute la parole de Paul VI dans Populorum progressio :

« La terre a été donnée à tous et non seulement aux riches ».

Mgr Camara aide les gens à se défendre contre les injustices, en utilisant l’action non-violente, car il croit à la révolution de l’amour.

Toujours au Brésil, voici un Français, Michel Candas, devenu Padre Miguel, prêtre dans une favela du Nordeste. Écoutons ce prêtre :

« Je suis en train de vivre les jours les plus durs et les plus merveilleux de ma vie. Je suis heureux, heureux. Et la raison profonde de cette allégresse est sans doute la pauvreté que nous essayons de vivre. Quand on n’a plus rien à soi, on se sent léger, libre, disponible à tout et à tous ».

L’une des joies de Michel, c’est de découvrir, à l’envers de la misère, des « richesses extraordinaires, des richesses de cœur prêtes à exploser. On est très « humain », bien plus accueillant qu’en France. Car c’est connu, ceux qui n’ont rien ont encore à donner aux autres. Il y a beaucoup de mendiants dans les rues : on ne passe presque jamais sans donner. Il n’est pas rare de trouver dans une même famille, à côté des enfants « légitimes »( ?), toute une bande d’autres enfants, ceux de la voisine qui est morte, les neveux, les abandonnés qu’on a recueillis, le petit orphelin inconnu, et il n’y a jamais aucune différence entre eux : ce sont tous « mes » enfants…Richesses spirituelles, surtout. Au milieu d’expressions souvent faussées du sentiment religieux, on rencontre une fraîcheur, une ouverture, une spontanéité, une simplicité en face de Dieu et du drame de l’existence capables de vous arracher des larmes…La « nature » si riche des gens constitue un terrain privilégié pour faire resplendir les merveilles de la « surnature » le jour où le Christ sera greffé sur le jeune sauvageon…Notre première tâche, cependant, n’est pas de remplir notre église, mais d’aider les gens à sortir de leur individualisme, de leur fatalisme, pour qu’ils forment des communautés naturelles et, ensemble, essaient d’émerger de la misère…La solidarité, le don de soi aux autres acheminent déjà vers le Seigneur… »

Il se constitue donc des associations d’habitants de quartier, des clubs de mères, des coopératives ouvrières, dont les animateurs sont les militants de l’Action catholique ouvrière ».

Padre Miguel constate que les gens ont faim de Dieu, mais qu’il n’y a pas assez de prêtres. Il passe deux jours par mois avec les lépreux. Il reste en lien avec sa paroisse d’origine en France qui soutient son action.

Le livre se termine par la plus illustre de ces figures de charité, Mère Teresa, « l’ange de Calcutta », « le bulldozer du Christ ».

« Vivant quotidiennement le mystère de l’Incarnation, elle dit : « Nous mettons nos mains, nos yeux, notre cœur à la disposition du Christ pour qu’il agisse à travers nous ».

Ces foules misérables, cela ne vous décourage pas ? lui demande-t-on. Elle répond :

« Je ne soigne jamais la foule, mais toujours une personne. Si les œuvres d’assistance sont collectives, l’amour est individuel. Chaque personne est pour moi unique au monde ».

« Je n’ai jamais demandé d’argent », dit-elle. À un reporter américain qui la voyant panser une plaie gangrenée et nauséabonde, lui déclare : « Je ne voudrais pas faire ça pour un million de dollars », elle réplique : « Moi non plus ! »

Ce livre Les forces de l’amour date de 1980. Depuis, la solidarité a encore grandi, il est né une quantité d’associations et de mouvements au service des pauvres et des souffrants. Les forces de l’amour ne sont pas près de disparaître.

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