Jésus et Israël
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Jésus et Israël
je viens de finir "Jésus et Israël", de Jules Isaac, publié en 1948, juste après Auschwitz, où l'auteur a perdu sa femme et sa fille "tuées parce qu'elles s'appelaient Isaac".
J'avais entendu parler de ce livre, mais je ne l'avais pas lu, et là je l'ai dévoré en quelques jours.
Pendant 600 pages, l'auteur démontre avec une grande patience, avec sa rigueur d'historien (il est l'auteur des fameux manuels d'histoire Mallet-Isaac), et avec beaucoup de coeur, qu'il faut en finir avec cette légende criminelle des "Juifs déicides", créée et répandue malheureusement par les chrétiens des premiers siècles, mais qui ne résiste pas à un examen objectif des faits et des textes.
Heureusement, Jules Isaac a été entendu. L'enseignement de l'Eglise a été complètement modifié en ce qui concerne les juifs, mais j'ai été accablée de découvrir jusqu'à quel degré de délire et de haine l'antisémitisme chrétien a pu arriver, même chez les meilleurs chrétiens, et jusqu'à une époque très récente...
En tout cas, moi je n'ai pas été élevée comme ça, et j'ai depuis longtemps une grande sympathie pour le judaïsme.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Isaac
J'avais entendu parler de ce livre, mais je ne l'avais pas lu, et là je l'ai dévoré en quelques jours.
Pendant 600 pages, l'auteur démontre avec une grande patience, avec sa rigueur d'historien (il est l'auteur des fameux manuels d'histoire Mallet-Isaac), et avec beaucoup de coeur, qu'il faut en finir avec cette légende criminelle des "Juifs déicides", créée et répandue malheureusement par les chrétiens des premiers siècles, mais qui ne résiste pas à un examen objectif des faits et des textes.
Heureusement, Jules Isaac a été entendu. L'enseignement de l'Eglise a été complètement modifié en ce qui concerne les juifs, mais j'ai été accablée de découvrir jusqu'à quel degré de délire et de haine l'antisémitisme chrétien a pu arriver, même chez les meilleurs chrétiens, et jusqu'à une époque très récente...
En tout cas, moi je n'ai pas été élevée comme ça, et j'ai depuis longtemps une grande sympathie pour le judaïsme.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Isaac
Re: Jésus et Israël
Malheureusement son livre à ma connaissance sur la genèse de l’antisémitisme n’a pas connu de réédition.
Je ne crois pas, qu’il faille dire j’aime ou je n'aime pas les juifs, ou les arabes, les homosexuels ou les je ne sais qui..
La seule revendication qui me semble juste, c’est le droit à l’indifférence, si je suis noir, juif et borgne tout le monde doit n’en avoir rien à faire.
Je n’ai ni sympathie ni animosité pour les juifs, cette question aussi longtemps qu’elle se posera aux uns ou aux autres, vivra justement sur cet antagonisme, de cette opposition entre des personnes.
J’ai vécu mes années de collège à faire les 400 coups avec le neveu d’un Rabbin, à l’époque à Paris, personne ne nous a différenciés dans nos bêtises, nous n’étions que deux gosses turbulents et c’est très bien ainsi...
Pour revenir à l’origine de l’antisémitisme, je suis étonné de voir les rares études réalisées à ce sujet. Sans avoir vraiment creusé ce thème, je me demande si l’antisémitisme moderne ne trouve pas sa source à travers l’affaire du capitaine Dreyfus. Les banquiers du second Empire sont Protestants …et Juifs. Les cadres de l’armée Française de l’entre-deux-guerres (entre la débâcle de 1870 et la guerre de 14) sont les fils des émigrés de l’aristocratie Française, ils détestent la « Gueuse » la république, Ils abhorrent les banquiers de Napoléon le petit. Napoléon qui pendant vingt ans a transformé la France par le chemin de fer, par l’industrie avec l’argent des Rothschild entre autre. Théorie qu’il n’est pas possible de développer ici en quelques lignes, mais qui me semble intéressante.
Je ne crois pas, qu’il faille dire j’aime ou je n'aime pas les juifs, ou les arabes, les homosexuels ou les je ne sais qui..
La seule revendication qui me semble juste, c’est le droit à l’indifférence, si je suis noir, juif et borgne tout le monde doit n’en avoir rien à faire.
Je n’ai ni sympathie ni animosité pour les juifs, cette question aussi longtemps qu’elle se posera aux uns ou aux autres, vivra justement sur cet antagonisme, de cette opposition entre des personnes.
J’ai vécu mes années de collège à faire les 400 coups avec le neveu d’un Rabbin, à l’époque à Paris, personne ne nous a différenciés dans nos bêtises, nous n’étions que deux gosses turbulents et c’est très bien ainsi...
Pour revenir à l’origine de l’antisémitisme, je suis étonné de voir les rares études réalisées à ce sujet. Sans avoir vraiment creusé ce thème, je me demande si l’antisémitisme moderne ne trouve pas sa source à travers l’affaire du capitaine Dreyfus. Les banquiers du second Empire sont Protestants …et Juifs. Les cadres de l’armée Française de l’entre-deux-guerres (entre la débâcle de 1870 et la guerre de 14) sont les fils des émigrés de l’aristocratie Française, ils détestent la « Gueuse » la république, Ils abhorrent les banquiers de Napoléon le petit. Napoléon qui pendant vingt ans a transformé la France par le chemin de fer, par l’industrie avec l’argent des Rothschild entre autre. Théorie qu’il n’est pas possible de développer ici en quelques lignes, mais qui me semble intéressante.
Invité- Invité
Re: Jésus et Israël
À indifférence, je préfère indistinction ou égalité, à défaut de fraternité...
Sur le thème, les analyses et les théories du comportement de C. Jung élargissent la réflexion aux autres communautés et à la haine de l'étranger qui est un point commun à toutes.
L'affaire Dreyfus n'est qu'une pierre de plus dans la longue histoire de l'antisémitisme. Si ce livre n'est pas réédité, il est intéressant de noter que Le protocole des sages de Sion, lui, l'a été et circule actuellement dans tous les pays arabes.
Sur le thème, les analyses et les théories du comportement de C. Jung élargissent la réflexion aux autres communautés et à la haine de l'étranger qui est un point commun à toutes.
L'affaire Dreyfus n'est qu'une pierre de plus dans la longue histoire de l'antisémitisme. Si ce livre n'est pas réédité, il est intéressant de noter que Le protocole des sages de Sion, lui, l'a été et circule actuellement dans tous les pays arabes.
Invité- Invité
Re: Jésus et Israël
« À indifférence, je préfère indistinction », je ne vois pas beaucoup de différence entre les deux termes, c’est bien de ce sens, manque de distinction dans le comportement, que je parlais d’indifférence... Quant à la fraternité, ce terme a beaucoup vieilli, il signifiait « amitié » « Ils vivaient dans une grande fraternité », « Il n'a point de sentiment de fraternité pour ses cadets ». Au XVIIIe s., il se disait de la liaison étroite que contractent ensemble ceux qui sans être frères, ne se traitent réciproquement que de « frères ».
Quant à l’affaire Dreyfus c’est une pierre d’achoppement dans la longue histoire de l’antisémitisme. La situation sous le second Empire par rapport à cette nouvelle et très étonnante IIIe république doit bien pouvoir s’expliquer autrement que par des poncifs. Il ne faut pas basculer aujourd’hui d’un extrême à l’autre, on n’a jamais entrepris un travail neutre d’historien au sujet des communautés des fils d’Israël à travers les âges. Si effectivement les positions chrétiennes « déicide » envers les Juifs sont responsable de bien trop de malheurs, il ne faut pas prendre en compte que cela, il n’y a pas que ça dans ce grand drame. Hélas, le sujet est devenu largement trop tabou depuis le génocide de la dernière guerre. Comme toujours « l’histoire officielle » bétonne tout, tout doit être blanc ou noir, alors que les historiens savent que la vérité est toujours en gris. Il n’y a jamais de héros immaculé. L’affaire Dreyfus est beaucoup plus compliqué qu’il n’y parait.
Quant à l’affaire Dreyfus c’est une pierre d’achoppement dans la longue histoire de l’antisémitisme. La situation sous le second Empire par rapport à cette nouvelle et très étonnante IIIe république doit bien pouvoir s’expliquer autrement que par des poncifs. Il ne faut pas basculer aujourd’hui d’un extrême à l’autre, on n’a jamais entrepris un travail neutre d’historien au sujet des communautés des fils d’Israël à travers les âges. Si effectivement les positions chrétiennes « déicide » envers les Juifs sont responsable de bien trop de malheurs, il ne faut pas prendre en compte que cela, il n’y a pas que ça dans ce grand drame. Hélas, le sujet est devenu largement trop tabou depuis le génocide de la dernière guerre. Comme toujours « l’histoire officielle » bétonne tout, tout doit être blanc ou noir, alors que les historiens savent que la vérité est toujours en gris. Il n’y a jamais de héros immaculé. L’affaire Dreyfus est beaucoup plus compliqué qu’il n’y parait.
Invité- Invité
Re: Jésus et Israël
je n'ai pas dit que "j'aime les juifs", j'ai dit que "j'aime le judaïsme" : c'est pas pareil ! J'écoute assez souvent l'émission juive de France-Culture, le dimanche matin, qui est généralement remarquablement intéressante. J'aime les musiques juives, je m'intéresse à la religion juive, qui est la source de la nôtre beaucoup plus qu'on ne croit, j'ai lu quelques livres sur le sujet, etc. A propos de France Culture : j'ai un ami (d'un certain âge) qui dit que France Culture est une radio juive, que la plupart des animateurs sont juifs. J'avoue que je n'ai pas pensé à enquêter sur les origines de chaque personne qui parle à la radio. Quelle drôle d'idée ! L'antisémitisme n'est pas tout à fait mort en France...
A la lumière de ce livre que je viens de lire, je pense comme Mespheber que l'affaire Dreyfus n'est qu'une péripétie parmi tant d'autres... Elle me semble plutôt une conséquence qu'une cause. D'ailleurs l'affaire Dreyfus ne concerne que la France, alors que l'antisémitisme, lui, est mondial.
Mais si j'ai mis ce sujet dans "doctrine et questions de foi", c'est pour insister sur l'aspect spirituel du livre.
Jules Isaac commence son livre en expliquant tout ce qu'il y a de juif dans le christianisme. Depuis ce livre, et en grande partie grâce à lui, l'enseignement chrétien sur le judaïsme a complètement changé, maintenant tous les chrétiens savent que Jésus, Marie, les apôtres, Paul, et tous les premiers chrétiens étaient juifs, que l'enseignement de Jésus est fortement inspiré du judaïsme, qu'il n'a jamais voulu abolir, etc. En fait, tout ça est écrit en toutes lettres dans le Nouveau Testament, mais avant, les gens ne le lisaient pas.
Je savais tout ça aussi, bien sûr, mais j'ai été très intéressée d'avoir des détails. Par exemple pour le Notre Père. Jésus ne l'a pas inventé de toutes pièces, voici les sources :
Jésus :
"Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel"
textes juifs :
"Toi, Yahvé, tu es notre Père, notre Sauveur de tout temps ; tel est ton nom" (Isaïe 43, 16);
"Tu es mon Père, mon Dieu, et le rocher de mon salut" (Psaume 89, 27);
"Qu'il règne, Yahvé, pour jamais, ton Dieu, ô Sion, d'âge en âge" (Psaume 146, 10);
"Que ton grand nom soit sanctifié dans le monde qu'il a créé à sa volonté, qu'il fasse arriver son règne" (prière kaddich);
"Rabbi Eliézer dit : "Fais ta volonté dans le ciel, donne de la joie à ceux qui te craignent sur la terre" (Talmud, Berakhot, 29b).
Jésus :
"Le pain qu'il nous faut pour vivre, donne-le-nous aujourd'hui; et remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes remettons à nos débiteurs, et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal".
textes juifs :
"Ne me donne ni pauvreté ni richesse, accorde-moi le pain qui m'est nécessaire" (Proverbes 30, 8);
"Pardonne au prochain son injustice, et alors, à ta prière, tes péchés seront remis" (Ecclésiastique, 28, 2);
"Ne nous laisse pas commettre un péché, une iniquité, ne nous induis pas en tentation" (Talmud, Berakhot, 60b).
Pour les Béatitudes, Jules Isaac propose aussi des tas de références, je ne recopie pas tout, juste quelques références. Par exemple il rapproche "Heureux les pauvres en esprit car le royaume des cieux est à eux" de Isaïe 57, 15, Psaume 34, 3, Proverbes 29, 2-3, et Ecclésiastique 3, 19). Etc........
Sinon pour résumer le livre : il dit que l'antisémitisme existait des siècles avant le christianisme, à cause de la fidélité des juifs à leur Dieu, dans toute la Diaspora ils refusaient d'adorer les dieux des païens. Et c'est grâce à cette fidélité envers et contre tout que cette foi en Dieu a été transmise, par-delà les siècles, aux chrétiens.
Les premiers chrétiens étaient tous juifs au début, puis dans la deuxième moitié du 1er siècle il y a eu une rupture entre juifs et chrétiens et c'est de là que semble venir une méfiance réciproque. J. Isaac trouve que les évangiles, écrits justement à cette période, se ressentent de cette hostilité naissante et surtout dans st Jean qui est le dernier écrit.
En effet ce qui est bizarre dans l'évangile de Jean, c'est qu'il dit souvent "les juifs", en grec "oi ioudaioi", je traduirais plutôt "les Judéens" car parler de "juifs" (au sens moderne) à cette époque me semble anachronique. Bref, Jean dit généralement "les juifs" (ou "les Judéens") pour désigner les grands-prêtres et quelques scribes hostiles à Jésus : ce qui fait un groupe de gens très réduit ! Du coup, ça donne des phrases assez bizarres, disant que Jésus et ses disciples, "par peur des juifs", ne sont pas allés à Jérusalem, etc. La responsabilité de ces formules ambiguës a été grande dans la genèse de l'antisémitisme, car les gens qui ne réfléchissent pas (et qui sont nombreux) en ont facilement conclu que "les juifs" en général sont méchants.
Bref, lisez ce livre formidable, si vous le trouvez !
A la lumière de ce livre que je viens de lire, je pense comme Mespheber que l'affaire Dreyfus n'est qu'une péripétie parmi tant d'autres... Elle me semble plutôt une conséquence qu'une cause. D'ailleurs l'affaire Dreyfus ne concerne que la France, alors que l'antisémitisme, lui, est mondial.
Mais si j'ai mis ce sujet dans "doctrine et questions de foi", c'est pour insister sur l'aspect spirituel du livre.
Jules Isaac commence son livre en expliquant tout ce qu'il y a de juif dans le christianisme. Depuis ce livre, et en grande partie grâce à lui, l'enseignement chrétien sur le judaïsme a complètement changé, maintenant tous les chrétiens savent que Jésus, Marie, les apôtres, Paul, et tous les premiers chrétiens étaient juifs, que l'enseignement de Jésus est fortement inspiré du judaïsme, qu'il n'a jamais voulu abolir, etc. En fait, tout ça est écrit en toutes lettres dans le Nouveau Testament, mais avant, les gens ne le lisaient pas.
Je savais tout ça aussi, bien sûr, mais j'ai été très intéressée d'avoir des détails. Par exemple pour le Notre Père. Jésus ne l'a pas inventé de toutes pièces, voici les sources :
Jésus :
"Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel"
textes juifs :
"Toi, Yahvé, tu es notre Père, notre Sauveur de tout temps ; tel est ton nom" (Isaïe 43, 16);
"Tu es mon Père, mon Dieu, et le rocher de mon salut" (Psaume 89, 27);
"Qu'il règne, Yahvé, pour jamais, ton Dieu, ô Sion, d'âge en âge" (Psaume 146, 10);
"Que ton grand nom soit sanctifié dans le monde qu'il a créé à sa volonté, qu'il fasse arriver son règne" (prière kaddich);
"Rabbi Eliézer dit : "Fais ta volonté dans le ciel, donne de la joie à ceux qui te craignent sur la terre" (Talmud, Berakhot, 29b).
Jésus :
"Le pain qu'il nous faut pour vivre, donne-le-nous aujourd'hui; et remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes remettons à nos débiteurs, et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal".
textes juifs :
"Ne me donne ni pauvreté ni richesse, accorde-moi le pain qui m'est nécessaire" (Proverbes 30, 8);
"Pardonne au prochain son injustice, et alors, à ta prière, tes péchés seront remis" (Ecclésiastique, 28, 2);
"Ne nous laisse pas commettre un péché, une iniquité, ne nous induis pas en tentation" (Talmud, Berakhot, 60b).
Pour les Béatitudes, Jules Isaac propose aussi des tas de références, je ne recopie pas tout, juste quelques références. Par exemple il rapproche "Heureux les pauvres en esprit car le royaume des cieux est à eux" de Isaïe 57, 15, Psaume 34, 3, Proverbes 29, 2-3, et Ecclésiastique 3, 19). Etc........
Sinon pour résumer le livre : il dit que l'antisémitisme existait des siècles avant le christianisme, à cause de la fidélité des juifs à leur Dieu, dans toute la Diaspora ils refusaient d'adorer les dieux des païens. Et c'est grâce à cette fidélité envers et contre tout que cette foi en Dieu a été transmise, par-delà les siècles, aux chrétiens.
Les premiers chrétiens étaient tous juifs au début, puis dans la deuxième moitié du 1er siècle il y a eu une rupture entre juifs et chrétiens et c'est de là que semble venir une méfiance réciproque. J. Isaac trouve que les évangiles, écrits justement à cette période, se ressentent de cette hostilité naissante et surtout dans st Jean qui est le dernier écrit.
En effet ce qui est bizarre dans l'évangile de Jean, c'est qu'il dit souvent "les juifs", en grec "oi ioudaioi", je traduirais plutôt "les Judéens" car parler de "juifs" (au sens moderne) à cette époque me semble anachronique. Bref, Jean dit généralement "les juifs" (ou "les Judéens") pour désigner les grands-prêtres et quelques scribes hostiles à Jésus : ce qui fait un groupe de gens très réduit ! Du coup, ça donne des phrases assez bizarres, disant que Jésus et ses disciples, "par peur des juifs", ne sont pas allés à Jérusalem, etc. La responsabilité de ces formules ambiguës a été grande dans la genèse de l'antisémitisme, car les gens qui ne réfléchissent pas (et qui sont nombreux) en ont facilement conclu que "les juifs" en général sont méchants.
Bref, lisez ce livre formidable, si vous le trouvez !
Dernière édition par Fée Violine le Mer 2 Mar 2011 - 8:12, édité 1 fois
Re: Jésus et Israël
Non, Madame la Fée l’affaire Dreyfus n’est pas une péripétie parmi tant d’autres, et l’affaire ne concerne pas que la France, je suis désolé, mais c’est très mal connaître les faits pour dire cela. L’affaire concerne l’Europe et elle est au coeur des deux guerres mondiales, ce pauvre capitaine n’est qu’un grain de sable, mais il n’est ni une conséquence ni une cause.
Invité- Invité
rep
Je vous conseille de lire LA JUDEOMANIE écrit par un écrivain juif d'ailleurs . Il en assez d'ouvrir la télé et que pour un oui ou pour un non , tout particulièrement dans les émissions dites intellos ( ça fait longtemps que Pivot a laché les raines ) il faut continuellement faire allusion à Israel , évoquer le sujet en passant ,toujours en termes positifs bref etre judeomane . On sent dans son livre qu'il est très critique à ce sujet voire agacé .
Du reste pardon de vous le dire mais vous retardez : dans son livre le plus connu en france , Girard déjà prévenait : comme on n'ose plus critiquer les juifs du fait de ce qui s'est passé en 40 , le nouveau bouc émissaire est le chrétien .
C' était en 1978 .
Du reste pardon de vous le dire mais vous retardez : dans son livre le plus connu en france , Girard déjà prévenait : comme on n'ose plus critiquer les juifs du fait de ce qui s'est passé en 40 , le nouveau bouc émissaire est le chrétien .
C' était en 1978 .
giorgino- Installé
- Nombre de messages : 164
Date d'inscription : 14/04/2008
Re: Jésus et Israël
giorgino a écrit:Je vous conseille de lire LA JUDEOMANIE écrit par un écrivain juif d'ailleurs . Il en assez d'ouvrir la télé et que pour un oui ou pour un non , tout particulièrement dans les émissions dites intellos ( ça fait longtemps que Pivot a laché les raines ) il faut continuellement faire allusion à Israel , évoquer le sujet en passant ,toujours en termes positifs bref etre judeomane .
C'est vrai ! Je n'ai pas lu le livre mais l'ai entendu des juifs eux-mêmes : un grand agacement vis à vis de cette judéomanie qu'ils aparentent à une forme subtile de racisme caché.
Re: Jésus et Israël
Errance a écrit:Non, Madame la Fée l’affaire Dreyfus n’est pas une péripétie parmi tant d’autres, et l’affaire ne concerne pas que la France, je suis désolé, mais c’est très mal connaître les faits pour dire cela. L’affaire concerne l’Europe et elle est au coeur des deux guerres mondiales, ce pauvre capitaine n’est qu’un grain de sable, mais il n’est ni une conséquence ni une cause.
en effet je ne connais pas l'affaire de près. Tu peux ouvrir un fil en "histoire" sur le sujet, peut-être ? Ici, j'essaie de rester au plan théologique.
Je vous conseille de lire LA JUDEOMANIE écrit par un écrivain juif d'ailleurs . Il en assez d'ouvrir la télé et que pour un oui ou pour un non , tout particulièrement dans les émissions dites intellos ( ça fait longtemps que Pivot a laché les raines ) il faut continuellement faire allusion à Israel , évoquer le sujet en passant ,toujours en termes positifs bref etre judeomane . On sent dans son livre qu'il est très critique à ce sujet voire agacé .
Du reste pardon de vous le dire mais vous retardez : dans son livre le plus connu en france , Girard déjà prévenait : comme on n'ose plus critiquer les juifs du fait de ce qui s'est passé en 40 , le nouveau bouc émissaire est le chrétien .
C' était en 1978 .
moi ? je retarde ???
j'ai quand même le droit de m'intéresser au judaïsme !!!
Je ne m'intéresse ni aux racistes, ni aux antiracistes, ni aux fanatiques d'aucune sorte (D'AUCUNE SORTE). Je lis ce qui m'intéresse et je me fais mes opinions moi-même.
Re: Jésus et Israël
le " vous " était plus collectif que personnel : je veux seulement dire à la suite de Girard que le nouveau bouc émissaire n'es plus le juif . Quand on peut égratigner le judeo christianisme dans les émisions que j' ai citées , on ne se gène pas ; les memes étant judeomanes sans vergogne !
giorgino- Installé
- Nombre de messages : 164
Date d'inscription : 14/04/2008
Re: Jésus et Israël
Madame la Fée, je ne risquerai pas sur ce forum dans les méandres de l’affaire Dreyfus. Travail titanesque incompatible avec les bbavardages que nous entretenons.
Invité- Invité
Re: Jésus et Israël
giorgino a écrit:le " vous " était plus collectif que personnel : je veux seulement dire à la suite de Girard que le nouveau bouc émissaire n'es plus le juif . Quand on peut égratigner le judeo christianisme dans les émisions que j' ai citées , on ne se gène pas ; les memes étant judeomanes sans vergogne !
OK. Il s'agit de snobisme, en somme.
Pour revenir à mon sujet, "Jésus et Israël", il y a une chose (parmi tant d'autres) qui m'a touchée dans ce livre. C'est à propos de Barabbas. Il est peu connu que dans certains manuscrits, Barabbas est appelé "Jésus Barabbas". Le texte officiel dit "Barabbas" tout court, sans doute par respect pour le nom de Jésus (qui était pourtant un prénom assez courant).
"Barabbas" (bar abba) signifie "le fils du père".
Y a-t-il vraiment eu dans cette histoire un personnage nommé Jésus bar Abba, ou est-ce symbolique ? Jules Isaac, lui, a une petite idée là-dessus, ou plutôt un rêve : il pense que peut-être il n'y avait pas deux "Jésus fils du Père", un bon et un mauvais, mais un seul, le seul et unique, et que c'est sa grâce que le peuple de Jérusalem réclamait anxieusement... Car il a eu beau scruter le Nouveau Testament, il n'a trouvé nulle part cette fameuse haine des juifs envers Jésus dont il a été question pendant tant de siècles. Au contraire il est dit partout que les foules étaient suspendues à ses lèvres, qu'ils l'admiraient, qu'ils le suivaient, qu'ils le considéraient comme un prophète... Les seuls qui l'ont haï et persécuté étaient les quelques puissants, à la solde des Romains, qui méprisaient et opprimaient le peuple.
Re: Jésus et Israël
Errance, l'antisémitisme existe aussi aux Etats-Unis et le mot "pogrom" est d'origine russe. Cela dit, je me demande si les asiatiques sont autant virulents...
La nuance entre indistinction et indifférence est dans l'énonciation. Ne pas distinguer quelqu'un par sa couleur, sa religion ou ses convictions politiques n'empêche pas de lui accorder une attention. Quand on parle d'indifférence, on n'est qu'à un pas du mépris. On peut tout autant dire que l'existence ou la disparition d'autrui n'ont aucune importance.
La nuance entre indistinction et indifférence est dans l'énonciation. Ne pas distinguer quelqu'un par sa couleur, sa religion ou ses convictions politiques n'empêche pas de lui accorder une attention. Quand on parle d'indifférence, on n'est qu'à un pas du mépris. On peut tout autant dire que l'existence ou la disparition d'autrui n'ont aucune importance.
Invité- Invité
Re: Jésus et Israël
Fée Violine a écrit: Car il a eu beau scruter le Nouveau Testament, il n'a trouvé nulle part cette fameuse haine des juifs envers Jésus dont il a été question pendant tant de siècles. Au contraire il est dit partout que les foules étaient suspendues à ses lèvres, qu'ils l'admiraient, qu'ils le suivaient, qu'ils le considéraient comme un prophète... Les seuls qui l'ont haï et persécuté étaient les quelques puissants, à la solde des Romains, qui méprisaient et opprimaient le peuple.
c'est justement l'évangile d'aujourd'hui :
Il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. Les chefs des prêtres
et les scribes, ainsi que les notables, cherchaient à le faire mourir,
mais ils ne trouvaient pas le moyen d'y arriver ; en effet, le peuple tout
entier était suspendu à ses lèvres.
Re: Jésus et Israël
Mespheber a écrit:.....Quand on parle d'indifférence, on n'est qu'à un pas du mépris. On peut tout autant dire que l'existence ou la disparition d'autrui n'ont aucune importance.
Non, je ne suis pas d'accord, il n'y a pas de mépris à être indifférent à la couleur de peau de son voisin.
Invité- Invité
Re: Jésus et Israël
Mespheber a écrit:Errance, l'antisémitisme existe aussi aux Etats-Unis et le mot "pogrom" est d'origine russe. .
Si on mélange tout, plus rien n'a de sens!
Invité- Invité
Re: Jésus et Israël
J'ai un trou de mémoire, j'ai lu, il y a déjà longtemps un livre de Lionel Rocheman où il conteste cette traduction. Il faudrait que je recherche, ce n’était pas inintéressant.Fée Violine a écrit:
"Barabbas" (bar abba) signifie "le fils du père".
Il pense que la rivalité « sanglante » entre christianisme et judaïsme plonge dans des racines intra juives bien plus anciennes que les premiers âges du christianisme, thèse de Jacques Lacarrière aussi. IlS pensent que dès l’émergence du christianisme les « pères » ont été soucieux d’effacer les sources pour se distinguer du Judaïsme. On sait bien qu’il est plus commode de réécrire l’histoire selon ce que l’on veut démonter. C’est un point de vue qu’il ne faut pas négliger, comme on le dit dans d’autres sciences « on ne décrit pas un visage de la même façon selon l’angle où l’on se trouve ».
Invité- Invité
Re: Jésus et Israël
« Indifférence » : Ce que je sens lorsque je ne suis point emporté vers un côté plutôt que vers un autre par le poids d'aucune raison, Descartes. Médit. IV, 7.
Indifférence des religions : état d'une personne qui, ne s'attachant à aucune religion, les met toutes au même rang ; c'est-à-dire qu'on n'exclue personne du salut et que chacun règle sa foi par sa conscience, BOSSUET
Liberté d'indifférence, liberté que laisse l'indifférence. ; car qui pourra dire que Dieu ne nous a pas fait ou n'a pas pu nous faire ce présent ? Voltaire
Indifférence des religions : état d'une personne qui, ne s'attachant à aucune religion, les met toutes au même rang ; c'est-à-dire qu'on n'exclue personne du salut et que chacun règle sa foi par sa conscience, BOSSUET
Liberté d'indifférence, liberté que laisse l'indifférence. ; car qui pourra dire que Dieu ne nous a pas fait ou n'a pas pu nous faire ce présent ? Voltaire
Invité- Invité
Re: Jésus et Israël
Errance a écrit:J'ai un trou de mémoire, j'ai lu, il y a déjà longtemps un livre de Lionel Rocheman où il conteste cette traduction. Il faudrait que je recherche, ce n’était pas inintéressant.Fée Violine a écrit:
"Barabbas" (bar abba) signifie "le fils du père".
Il pense que la rivalité « sanglante » entre christianisme et judaïsme plonge dans des racines intra juives bien plus anciennes que les premiers âges du christianisme, thèse de Jacques Lacarrière aussi. IlS pensent que dès l’émergence du christianisme les « pères » ont été soucieux d’effacer les sources pour se distinguer du Judaïsme. On sait bien qu’il est plus commode de réécrire l’histoire selon ce que l’on veut démonter. C’est un point de vue qu’il ne faut pas négliger, comme on le dit dans d’autres sciences « on ne décrit pas un visage de la même façon selon l’angle où l’on se trouve ».
J'aime beaucoup Lionel Rocheman (du moins sa musique, car je n'ai pas lu ses livres). Je l'avais vu en spectacle à Meudon, dans les années 80.
d'après Jules Isaac, certains pensent que "Barabbas" pourrait être interprété comme "Bar Rabban", le fils du rabbi. Mais il penche pour Bar Abba.
Je ne vois pas comment la rivalité judaïsme-christianisme pourrait être plus ancienne que le christianisme ? Bien sûr qu'il y a eu de tout temps des divisions au sein du judaïsme, mais nous parlons ici précisément de l'opposition judaïsme-christianisme. Donc comme tu disais un peu plus haut, ne mélangeons pas tout ! (à mon avis, ton reproche à Mespheber était injustifié car il avait raison de faire remarquer que l'antisémitisme est universel et ne se limite donc pas à la France).
La thèse que tu cites est à peu près ce que dit Jules Isaac. Il épluche le Nouveau Testament pour essayer de repérer les éléments historiques certains, et voir comment la réalité probable a été racontée de façon plus ou moins tendancieuse pour coller avec les tendances du moment. Par exemple il voit plus de critiques contre "les juifs" dans st Jean, qui écrivait à la fin du siècle, en plein à l''époque de la séparation d'avec le judaïsme.
En fait, il y a une autre raison puissante qui a fait que les évangélistes ont gommé autant que possible le rôle des Romains dans la mort du Christ : c'est qu'à l'époque, les Romains étaient les tout-puissants maîtres du monde, et c'était plutôt dangereux de dire du mal d'eux !
Re: Jésus et Israël
- Quand on veut faire court, on simplifie un peu trop…. Je voulais dire que la division Judaïsme/Christianisme n’est pas apparu un beau jour comme une génération spontanée.
- Quant à « l’universalité de l’antisémitisme », il n’a pas les mêmes sources, le même point de départ, la même origine d’un bout de la terre à l’autre. Sans oublier que les opinions peuvent basculer, l’exemple américain n’est pas anodin.
- Quant à « l’universalité de l’antisémitisme », il n’a pas les mêmes sources, le même point de départ, la même origine d’un bout de la terre à l’autre. Sans oublier que les opinions peuvent basculer, l’exemple américain n’est pas anodin.
Invité- Invité
Re: Jésus et Israël
Errance a écrit:- Quand on veut faire court, on simplifie un peu trop…. Je voulais dire que la division Judaïsme/Christianisme n’est pas apparu un beau jour comme une génération spontanée.
- Quant à « l’universalité de l’antisémitisme », il n’a pas les mêmes sources, le même point de départ, la même origine d’un bout de la terre à l’autre. Sans oublier que les opinions peuvent basculer, l’exemple américain n’est pas anodin.
c'est sûr que là comme ailleurs, la génération spontanée n'existe pas !
Quant à l'antisémitisme, je ne suis pas sûre qu'il ait tant de causes différentes. Dès l'Antiquité, les juifs ont été persécutés un peu partout, au moins par périodes, parce que partout et en tout temps, ils se sont différenciés des autres en gardant leurs coutumes et leur Dieu unique au milieu des païens. Les premiers chrétiens (dont la plupart étaient juifs) ont été persécutés pour la même raison. Les nazis aussi ont haï les juifs (et par conséquent les chrétiens) parce qu'ils représentaient l'antithèse de leur paganisme brutal, Albert Cohen dit de belles choses là-dessus. Etc...
Autrement dit : mêmes causes, mêmes conséquences.
Re: Jésus et Israël
NON, je ne pense pas, c'est trop facile comme raisonnement.Fée Violine a écrit:..... Les nazis aussi ont haï les juifs (et par conséquent les chrétiens) parce qu'ils représentaient l'antithèse de leur paganisme brutal,.
Invité- Invité
Re: Jésus et Israël
Dans Carnets 1978, Albert Cohen appelle les nazis « l’homme de nature qui est un pur animal et de proie, le fauve qui est noble et parfaite créature, un seigneur sans l’humilité née de la faiblesse. (...)Et en vérité lorsqu’ils massacraient ou torturaient mes Juifs, ils punissaient le peuple ennemi, le peuple de la Loi et des prophètes, le peuple qui a voulu l’avènement de l’humain sur terre. Oui, ils savaient ou pressentaient qu’ils étaient le peuple de nature et qu’Israël était le peuple d’antinature ».
« Issue de mon peuple, la religion chrétienne a transformé la gentilité et par elle sur d’immenses territoires l’homme est devenu humain ( …) Ces deux filles de Jérusalem, la juive et la chrétienne, Hitler les haïssait également car toutes deux sont reines d’humanité ennemies des lois de nature. Qu’elles le sachent ou non, qu’elles le veuillent ou non, les plus nobles portions de l’humanité sont d’âme juive et se tiennent sur leur roc qui est le livre de mon peuple ».
« Issue de mon peuple, la religion chrétienne a transformé la gentilité et par elle sur d’immenses territoires l’homme est devenu humain ( …) Ces deux filles de Jérusalem, la juive et la chrétienne, Hitler les haïssait également car toutes deux sont reines d’humanité ennemies des lois de nature. Qu’elles le sachent ou non, qu’elles le veuillent ou non, les plus nobles portions de l’humanité sont d’âme juive et se tiennent sur leur roc qui est le livre de mon peuple ».
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