Les poèmes de Théophane
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Re: Les poèmes de Théophane
Merci beaucoup chère Fée !
Nous pourrions essayer de le corriger ensemble ?
Le dico m'a donné "ibi loci" et "illo loco" pour désigner le lieu où l'on se trouve. J'ai pensé pouvoir insérer "sic" au milieu pour qu'il y ait un nombre suffisant de syllabes, mais cela semble altérer la compréhension de la phrase, n'est-ce pas ?
Nous pourrions essayer de le corriger ensemble ?
J'ai voulu dire "à la vie après ce combat dans le lieu où l'on se réjouit".Deus mundo dedit virum
Homines uti ductetur
Ad vitam post hoc prœlium
Ibi sic loci gaudetur. [comprends pas ?]
Le dico m'a donné "ibi loci" et "illo loco" pour désigner le lieu où l'on se trouve. J'ai pensé pouvoir insérer "sic" au milieu pour qu'il y ait un nombre suffisant de syllabes, mais cela semble altérer la compréhension de la phrase, n'est-ce pas ?
C'est le verbe "explodo", mais le dictionnaire m'a induit en erreur. Je crois qu'à la 3ème personne du pluriel cela donne "explodunt" n'est-ce pas ?Nisi loquitur explosunt [ce mot n'existe pas]
Hi detractores adversi,
Quando viam docet nolunt
Audire vocem magistri.
Quel dommage... C'était pour faire un jeu de mots entre "Deipara" et "Fatim ast" (Fátima ).Christiani veri omnes
Fatim ast pro Pontifice [se met en tête de proposition]
Porrigent orationes
Deiparæ quotidie.
Comme c'est une proposition infinitive, j'ai mis un infinitif et un accusatif, mais la présence de deux verbes complique tout...Proh, quomodo continere [il faut un subjonctif, et le verbe n'a pas ce sens; je dirais "quomodo feramus"]
Eum condemnare mundum ?
Perhibet de veritate, [verbe transitif]
Præponet vero vitium. [praeponit, à moins que tu aies voulu mettre un futur]
merci !C'est pas du Virgile, mais c'est pas mal !
Théophane- Installé
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Re: Les poèmes de Théophane
OK pour ibi loci, mais ta subordonnée n'a pas de subordonnant. Tu ne peux pas mettre le verbe comme ça, parachuté. Dis simplement loci gaudii, par exemple (ça fait le même nombre de syllabes).
Pour ast, on peut dire que c'est une licence poétique. Ou alors, trouve un autre mot commençant par a !
La proposition infinitive dépend de continere (ou de feramus dans la version que je te propose), elle n'a rien à voir avec la construction du premier vers de la strophe. En français on dit "comment supporter" mais en latin ce n'est pas possible, il faut un subjonctif.
Pour ast, on peut dire que c'est une licence poétique. Ou alors, trouve un autre mot commençant par a !
La proposition infinitive dépend de continere (ou de feramus dans la version que je te propose), elle n'a rien à voir avec la construction du premier vers de la strophe. En français on dit "comment supporter" mais en latin ce n'est pas possible, il faut un subjonctif.
Des années sans toi
Merci Fée Violine pour ces précisions. Je mets un instant le latin de côté ; en attendant de retravailler ce texte, je reviens à ma langue maternelle...
J'ai essayé de suivre vos conseils.
Des années sans toi
Contemplant ton portrait je soupire et je m’exclame :
Ô ma Vénus, trop d’années passées sans toi !
Le temps a fui délibérément, prenant ses jambes à son cou,
Il a fui comme les chats sauvages que l’on croise dans les rues,
Me laissant tout seul, tout nu, dans une immense langueur,
Puisque sans toi la vie perd de sa saveur.
En fermant les yeux, je te revoir franchir cette porte,
Je te revois partir sans me regarder, et mon cœur se brise,
Tout mon être violenté crie son désespoir d’avoir été privé de toi,
Mes yeux n’ont plus de larmes, les mots se sont taris sur mes lèves,
À force de rappeler au monde que tu fus mon grand amour,
Un amour cruel, un amour malheureux, un amour déçu…
Les sceptiques dénigreront une si belle passion :
Ce ne fut, diront-ils, qu’un amour de jeunesse !
Oh oui, un amour de jeunesse ! Puisse t-il devenir un amour adulte…
Il enflamma mon cœur, il éclaira mes nuits,
Réclamant de moi une mobilisation totale des sens,
M’invitant à une participation de tout mon être.
Ô pénible sanction d’un amour trop engagé !
Tu me vois à présent esclave des souvenirs du passé,
Enchaîné à ta personne qui se rit doucement de moi.
Je marche sur les pelouses, je monte sur les clochers,
Je traverse à pied Rome et Lisbonne, pour t’oublier, en vain,
Car je souffre, je souffre trop, et je t’aime, après tant, oui tant d’années !
J'ai essayé de suivre vos conseils.
Des années sans toi
Contemplant ton portrait je soupire et je m’exclame :
Ô ma Vénus, trop d’années passées sans toi !
Le temps a fui délibérément, prenant ses jambes à son cou,
Il a fui comme les chats sauvages que l’on croise dans les rues,
Me laissant tout seul, tout nu, dans une immense langueur,
Puisque sans toi la vie perd de sa saveur.
En fermant les yeux, je te revoir franchir cette porte,
Je te revois partir sans me regarder, et mon cœur se brise,
Tout mon être violenté crie son désespoir d’avoir été privé de toi,
Mes yeux n’ont plus de larmes, les mots se sont taris sur mes lèves,
À force de rappeler au monde que tu fus mon grand amour,
Un amour cruel, un amour malheureux, un amour déçu…
Les sceptiques dénigreront une si belle passion :
Ce ne fut, diront-ils, qu’un amour de jeunesse !
Oh oui, un amour de jeunesse ! Puisse t-il devenir un amour adulte…
Il enflamma mon cœur, il éclaira mes nuits,
Réclamant de moi une mobilisation totale des sens,
M’invitant à une participation de tout mon être.
Ô pénible sanction d’un amour trop engagé !
Tu me vois à présent esclave des souvenirs du passé,
Enchaîné à ta personne qui se rit doucement de moi.
Je marche sur les pelouses, je monte sur les clochers,
Je traverse à pied Rome et Lisbonne, pour t’oublier, en vain,
Car je souffre, je souffre trop, et je t’aime, après tant, oui tant d’années !
Théophane- Installé
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Re: Les poèmes de Théophane
Eh bien, mes conseils c'était :
Exercice : essaie de réécrire tes poèmes en supprimant les mots "passion", "souffrance", "amour".
Re: Les poèmes de Théophane
Mince alors, j'étais sûr d'avoir éviter cela ! Bon, au moins ça n'y est pas à chaque paragraphe c'est déjà ça...
Sans vouloir me jeter des fleurs, j'ai l'impression d'avoir fait quelque chose de différent. Qu'en pensez-vous ?
Sans vouloir me jeter des fleurs, j'ai l'impression d'avoir fait quelque chose de différent. Qu'en pensez-vous ?
Théophane- Installé
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Les projets de midi ou de minuit
Fée Violine a écrit:Eh bien, mes conseils c'était :Exercice : essaie de réécrire tes poèmes en supprimant les mots "passion", "souffrance", "amour".
Cette fois-ci j'ai essayé de bien suivre la consigne.
Les projets de midi ou de minuit
Dans ce jardin situé au cœur de je ne sais quelle ville bourgeoise,
La voix de cette chanteuse résonne toujours à mes oreilles,
Mélodieuse et tragique, sombre et belle, elle entonne ce charmant refrain :
« Je veux la vie des projets, des projets de midi ou de minuit. »
Au cœur de cette ville agréable, au milieu de ce beau jour,
Je repense à toi et j’imagine tout un scénario,
Je fantasme, je me fais des films, j’échafaude des plans :
« Je veux la vie des projets, de midi ou de minuit. »
Loin de toi, hélas si loin, il me semble que tu es à côté de moi,
Je me cache presque de peur que tu ne voies mes faux pas,
Avec douceur, dans un farniente organisé, je chantonne :
« Je veux la vie des projets, des projets de midi. »
Dans un doux songe, perdus dans une banlieue américaine,
Tu m’avouais ta flamme, je t’avouais ma flamme,
Et la chanteuse à la voix sombre répétait sans cesse :
« Je veux la vie des projets, de midi ou de minuit. »
Étendu sur mon lit, dans une nuit paisible, je repensais à toi,
Il me semblait presque toucher ton corps et entendre ta voix,
L’horloge a sonné afin que la chanteuse s’exclame encore :
« Je veux la vie des projets, des projets de minuit. »
Ce matin je me suis réveillé en pensant encore à toi,
Mon amour, mon tourment, tu me rends malade et je t’adore,
Mon cher trésor, au sortir de ce rêve, il ne m’est resté qu’un vestige,
Quelques notes que j’ai griffonnées sur un papier à musique : les projets de midi ou de minuit.
Théophane- Installé
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Re: Les poèmes de Théophane
Soif de liberté
Si tu savais mon ambition démesurée !
Comme je voudrais m’affranchir de toute barrière
Pour parcourir le monde en y portant l’amour !
Comme je voudrais lui crier à pleine voix
Mon désir d’absolu et mon insatiable soif de liberté,
Tirant de sa torpeur toute âme engourdie par le doute !
Lorsque je m’arrête pour jeter un regard en arrière,
Pour considérer le chemin parcouru, je m’étonne et je m’émeus,
Je voudrais sourire pour exprimer ma gratitude.
Tant de douces joies ! Tant de cruelles souffrances !
Les rencontres, les voyages, les espérances et les désillusions,
C’est le lot de chacun, de toi comme de moi.
Où trouverai-je une image suffisamment forte
Pour exprimer la violence de ma quête ?
Si seulement le contenu du monde égalait un tant soit peu mon désir,
Ce désir qui tel une épée me transperce heureusement,
Combien je souffrirai s’il venait à s’éteindre !
Ce jeudi d’avril à la cathédrale… Non, n’y pensons plus.
Les orangers de Jéricho et les torrents des Alpes,
Les ruelles de Montmartre et les places de Rome,
Ma basilique Saint Paul et ma gare de Port-la-Nouvelle,
Voilà un bon début pour parler de ma vie.
Mais surtout, surtout, mon piano noir, mes partitions,
Les concerts sacrés et profanes, et la musique de Mozart.
Si tu savais mon ambition démesurée !
Comme je voudrais m’affranchir de toute barrière
Pour parcourir le monde en y portant l’amour !
Comme je voudrais lui crier à pleine voix
Mon désir d’absolu et mon insatiable soif de liberté,
Tirant de sa torpeur toute âme engourdie par le doute !
Lorsque je m’arrête pour jeter un regard en arrière,
Pour considérer le chemin parcouru, je m’étonne et je m’émeus,
Je voudrais sourire pour exprimer ma gratitude.
Tant de douces joies ! Tant de cruelles souffrances !
Les rencontres, les voyages, les espérances et les désillusions,
C’est le lot de chacun, de toi comme de moi.
Où trouverai-je une image suffisamment forte
Pour exprimer la violence de ma quête ?
Si seulement le contenu du monde égalait un tant soit peu mon désir,
Ce désir qui tel une épée me transperce heureusement,
Combien je souffrirai s’il venait à s’éteindre !
Ce jeudi d’avril à la cathédrale… Non, n’y pensons plus.
Les orangers de Jéricho et les torrents des Alpes,
Les ruelles de Montmartre et les places de Rome,
Ma basilique Saint Paul et ma gare de Port-la-Nouvelle,
Voilà un bon début pour parler de ma vie.
Mais surtout, surtout, mon piano noir, mes partitions,
Les concerts sacrés et profanes, et la musique de Mozart.
Théophane- Installé
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Re: Les poèmes de Théophane
Le treize mai
Treize mai, le plus beau jour de l’année,
Le jour qui réconforte les âmes en peine,
Le jour où l’on accourt à Fátima
Afin de saluer la Dame du chêne vert,
Ce treize mai, je voudrais qu’il dure à jamais
Pour la plus grande joie des pauvres.
Dans Ton beau sanctuaire, ô Madone portugaise,
Les pèlerins viennent Te remercier,
Certains se traînant sur leurs genoux en égrenant le chapelet,
D’autres en agitant de blancs mouchoirs pour Te saluer,
En ce lieu chéri où les colombes immaculées affluent,
En ce lieu où j’aurais voulu demeurer jusqu’à mon dernier souffle.
Ô sereins souvenirs d’une jeunesse aimante,
Douce heures passées au Portugal, ma patrie de cœur,
Ne me quittez point de grâce !
Jette un regard de compassion sur Tes enfants,
Ma chère Portugaise, ma Vierge au Cœur aimant,
Toi que j’espère revoir, bientôt, bientôt !
Là-bas, au bout du monde, ô Fátima, un treize mai.
Treize mai, le plus beau jour de l’année,
Le jour qui réconforte les âmes en peine,
Le jour où l’on accourt à Fátima
Afin de saluer la Dame du chêne vert,
Ce treize mai, je voudrais qu’il dure à jamais
Pour la plus grande joie des pauvres.
Dans Ton beau sanctuaire, ô Madone portugaise,
Les pèlerins viennent Te remercier,
Certains se traînant sur leurs genoux en égrenant le chapelet,
D’autres en agitant de blancs mouchoirs pour Te saluer,
En ce lieu chéri où les colombes immaculées affluent,
En ce lieu où j’aurais voulu demeurer jusqu’à mon dernier souffle.
Ô sereins souvenirs d’une jeunesse aimante,
Douce heures passées au Portugal, ma patrie de cœur,
Ne me quittez point de grâce !
Jette un regard de compassion sur Tes enfants,
Ma chère Portugaise, ma Vierge au Cœur aimant,
Toi que j’espère revoir, bientôt, bientôt !
Là-bas, au bout du monde, ô Fátima, un treize mai.
Théophane- Installé
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Re: Les poèmes de Théophane
Avec plaisir
Depuis bien longtemps je voudrais parler de la vie,
Des chats croisés dans la rue, des vagues de la mer,
Des maisons blanches du Portugal et des citrons de Jéricho,
En un mot parler de bonheur et de beauté.
Mais au lieu de cela, hélas, je ne parle que de choses tristes,
Ce n’est pas faute de vouloir ni d’essayer ; c’est impossible, voilà tout.
Pourquoi ne puis-je plus soupirer à ma guise ?
Qui m’a ôté le contrôle de mon cœur, qui m’a volé ma vie ?
C’est toi, ce n’est que toi, chère inconnue, douce Vénus,
Toi que j’ai rencontrée par hasard un jour d’avril,
Il y a si longtemps, là-bas, en Provence.
Étions-nous si différents ? Nous n’avions pas encore souffert.
Mille souvenirs défilent dans ma mémoire engourdie,
Je me revois à tes pieds, t’offrant quelques fleurs arrachées,
J’imagine naïvement un futur impossible, un futur heureux…
Il suffit d’un rayon de soleil ou de quelques accords de piano
Pour m’induire en erreur, m’inspirer les pensées les plus sereines
Et me faire croire que le temps s’est arrêté.
Au lieu de cela, je suis seul, je répète les mêmes mots,
Comme un vieillard abandonné, comme le perroquet d’un pirate,
Attendant une réponse qui ne viendra jamais.
Je regarde ma montre, les heures s’écoulent sans toi,
Tu me rends malade, tu me tues et je ne t’en veux pas,
Et j’expire avec plaisir en sirotant un verre de Martini.
Depuis bien longtemps je voudrais parler de la vie,
Des chats croisés dans la rue, des vagues de la mer,
Des maisons blanches du Portugal et des citrons de Jéricho,
En un mot parler de bonheur et de beauté.
Mais au lieu de cela, hélas, je ne parle que de choses tristes,
Ce n’est pas faute de vouloir ni d’essayer ; c’est impossible, voilà tout.
Pourquoi ne puis-je plus soupirer à ma guise ?
Qui m’a ôté le contrôle de mon cœur, qui m’a volé ma vie ?
C’est toi, ce n’est que toi, chère inconnue, douce Vénus,
Toi que j’ai rencontrée par hasard un jour d’avril,
Il y a si longtemps, là-bas, en Provence.
Étions-nous si différents ? Nous n’avions pas encore souffert.
Mille souvenirs défilent dans ma mémoire engourdie,
Je me revois à tes pieds, t’offrant quelques fleurs arrachées,
J’imagine naïvement un futur impossible, un futur heureux…
Il suffit d’un rayon de soleil ou de quelques accords de piano
Pour m’induire en erreur, m’inspirer les pensées les plus sereines
Et me faire croire que le temps s’est arrêté.
Au lieu de cela, je suis seul, je répète les mêmes mots,
Comme un vieillard abandonné, comme le perroquet d’un pirate,
Attendant une réponse qui ne viendra jamais.
Je regarde ma montre, les heures s’écoulent sans toi,
Tu me rends malade, tu me tues et je ne t’en veux pas,
Et j’expire avec plaisir en sirotant un verre de Martini.
Théophane- Installé
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Soirée de printemps
Soirée de printemps
Au beau milieu de cette soirée de printemps
Colorée de rires et de plaisanteries, de frivolité et d’ivresse,
L’alcool faisant tomber toute barrière et tout inhibition,
Je suis à tes côtés, sur cette terrasse rouge.
Tu me regardes et tu me félicites, échafaudant des projets d’avenir,
Projets éphémères d’un soir de mai ;
Tu me souris avec tendresse, m’invitant à boire sans retenue,
Et tu perces mon cœur déjà épris de toi.
Je te désire et je suis jaloux, je te veux et je t’en veux
Car tu n’es point à moi, car je ne suis pas tien ;
La blessure de mon cœur s’élargit à chaque instant
Tandis que tu me narres les folies de ton existence.
Jusqu’où irai-je dans la dissimulation ?
Sans cesse je dois travestir ma peine et taire mon désir,
Puisque j’ai compris que je n’ai pas de chance.
Je suis hypocrite, je suis lâche… Je me tais, je me déteste.
Mon cœur t’aime à en mourir,
Mon corps ton désir comme cela n’est pas permis,
Toujours en vain, toujours dans les illusions,
Ô mon cher tourment, ô mon doux supplice !
Puisqu’il faut s’y résoudre, je consens à ce compromis :
Désormais je te désirerai dans l’obscurité,
Dorénavant je me cacherai pour aimer,
Au beau milieu de cette soirée de printemps.
Au beau milieu de cette soirée de printemps
Colorée de rires et de plaisanteries, de frivolité et d’ivresse,
L’alcool faisant tomber toute barrière et tout inhibition,
Je suis à tes côtés, sur cette terrasse rouge.
Tu me regardes et tu me félicites, échafaudant des projets d’avenir,
Projets éphémères d’un soir de mai ;
Tu me souris avec tendresse, m’invitant à boire sans retenue,
Et tu perces mon cœur déjà épris de toi.
Je te désire et je suis jaloux, je te veux et je t’en veux
Car tu n’es point à moi, car je ne suis pas tien ;
La blessure de mon cœur s’élargit à chaque instant
Tandis que tu me narres les folies de ton existence.
Jusqu’où irai-je dans la dissimulation ?
Sans cesse je dois travestir ma peine et taire mon désir,
Puisque j’ai compris que je n’ai pas de chance.
Je suis hypocrite, je suis lâche… Je me tais, je me déteste.
Mon cœur t’aime à en mourir,
Mon corps ton désir comme cela n’est pas permis,
Toujours en vain, toujours dans les illusions,
Ô mon cher tourment, ô mon doux supplice !
Puisqu’il faut s’y résoudre, je consens à ce compromis :
Désormais je te désirerai dans l’obscurité,
Dorénavant je me cacherai pour aimer,
Au beau milieu de cette soirée de printemps.
Théophane- Installé
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J’ai tout oublié
J’ai tout oublié
Les gens pleurent en silence quand ils ont tout perdu,
Ils s’accrochent aux souvenirs d’un passé qui n’existe plus.
Moi aussi, puisque je ne fais pas exception,
Je voudrais t’aimer sans amour.
La hauteur des plafonds et les mondanités,
La superficialité et les compliments, quelle importance ?
Tu te rappelles quand nous visitions Strasbourg,
En cette fin de juillet ?
Des heures entières nous restions là-haut dans le noir
À fumer et à plaisanter, méprisant le passé et défiant l’avenir,
Sans cesser de narguer les conventions et les lieux communs,
Sans pour autant être satisfaits.
Sous le soleil de Madrid, je chantonnais cet air séfarade,
Pour tuer le temps ou divertir les passants,
Je chantais à tue-tête dans les rues de Rome :
Siam navi all’onde algenti !
Qu’as-tu fait de l’amour ? Qu’as-tu fait du malheur ?
Tu es partie sans dire adieu, partie sans laisser d’adresse,
M’abandonnant à d’horribles songes.
Me voilà à présent victime d’aimables appréhensions.
J’ai oublié de te supplier de ne point me délaisser,
J’ai oublié comment parler aux femmes,
J’ai oublié les raisons de mon émoi,
Mais surtout… j’ai oublié de t’oublier.
Les gens pleurent en silence quand ils ont tout perdu,
Ils s’accrochent aux souvenirs d’un passé qui n’existe plus.
Moi aussi, puisque je ne fais pas exception,
Je voudrais t’aimer sans amour.
La hauteur des plafonds et les mondanités,
La superficialité et les compliments, quelle importance ?
Tu te rappelles quand nous visitions Strasbourg,
En cette fin de juillet ?
Des heures entières nous restions là-haut dans le noir
À fumer et à plaisanter, méprisant le passé et défiant l’avenir,
Sans cesser de narguer les conventions et les lieux communs,
Sans pour autant être satisfaits.
Sous le soleil de Madrid, je chantonnais cet air séfarade,
Pour tuer le temps ou divertir les passants,
Je chantais à tue-tête dans les rues de Rome :
Siam navi all’onde algenti !
Qu’as-tu fait de l’amour ? Qu’as-tu fait du malheur ?
Tu es partie sans dire adieu, partie sans laisser d’adresse,
M’abandonnant à d’horribles songes.
Me voilà à présent victime d’aimables appréhensions.
J’ai oublié de te supplier de ne point me délaisser,
J’ai oublié comment parler aux femmes,
J’ai oublié les raisons de mon émoi,
Mais surtout… j’ai oublié de t’oublier.
Théophane- Installé
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Re: Les poèmes de Théophane
Il date de l'été dernier. :)Fée Violine a écrit:Il n'est pas mal, celui-ci. Tu écris toujours, ou c'est un vieux poème ?
Je vais en mettre un autre de la même époque !
Théophane- Installé
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Air de hautbois
Air de hautbois
À mes oreilles retentit toujours le son plaintif du hautbois,
Me rappelant sans cesse que je fus heureux, loin d’ici,
Sur cette plage aux cent coquillages, quand je pouvais encore aimer,
Dans une autre vie, dans un autre destin.
En secret je repense à ces heures sensuelles,
En silence je relis ces lettres archaïques,
Dans la paresse du matin ou l’inaction du soir,
Je me replonge dans cette douce incertitude qui déplaçait mon cœur.
Mes sentiments ruissellent et mon âme coule à flots,
Pour rafraîchir la tienne, en cet été de canicule,
Après que j’eus effleuré les touches de ce vieux piano,
Sans regrets ni scrupules, sans bonheur ni supplice.
À mes pieds s’étale ce chemin désastreux, je veux l’emprunter,
L’emprunter pour ne jamais le rendre ;
Au bout de ce couloir de propositions farfelues,
Je t’aperçois, vulnérable et délicieuse.
N’est-ce que par courtoisie que tu te donnes à moi ?
Par politesse que tu consens à m’aimer ?
Tu me dédaignes et me fuis,
Tu me réjouis puisque tu me sacrifies.
J’ai eu envie d’avoir aimé, j’ai eu envie d’avoir souffert.
Aimer, souffrir, deux mots sans lesquels nous ne serions pas.
En fin de compte, tout est bien, je ne te fais aucun reproche.
Laisse-moi seulement écouter ce hautbois.
À mes oreilles retentit toujours le son plaintif du hautbois,
Me rappelant sans cesse que je fus heureux, loin d’ici,
Sur cette plage aux cent coquillages, quand je pouvais encore aimer,
Dans une autre vie, dans un autre destin.
En secret je repense à ces heures sensuelles,
En silence je relis ces lettres archaïques,
Dans la paresse du matin ou l’inaction du soir,
Je me replonge dans cette douce incertitude qui déplaçait mon cœur.
Mes sentiments ruissellent et mon âme coule à flots,
Pour rafraîchir la tienne, en cet été de canicule,
Après que j’eus effleuré les touches de ce vieux piano,
Sans regrets ni scrupules, sans bonheur ni supplice.
À mes pieds s’étale ce chemin désastreux, je veux l’emprunter,
L’emprunter pour ne jamais le rendre ;
Au bout de ce couloir de propositions farfelues,
Je t’aperçois, vulnérable et délicieuse.
N’est-ce que par courtoisie que tu te donnes à moi ?
Par politesse que tu consens à m’aimer ?
Tu me dédaignes et me fuis,
Tu me réjouis puisque tu me sacrifies.
J’ai eu envie d’avoir aimé, j’ai eu envie d’avoir souffert.
Aimer, souffrir, deux mots sans lesquels nous ne serions pas.
En fin de compte, tout est bien, je ne te fais aucun reproche.
Laisse-moi seulement écouter ce hautbois.
Théophane- Installé
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Peur de te perdre
Celui-là date de cet hiver.
Peur de te perdre
J’ai eu peur de te perdre, j’ai crains de te laisser.
Désespéré, je croyais que tout était terminé ; et je suis parti.
Parti ailleurs, dans une autre ville, loin d’ici,
Laissant dans ma maison mille souvenirs.
Je me revois encore sur ce parking, ce soir de juin,
Rebroussant chemin pour revenir dans le restaurant.
M’enfermant dans les toilettes, j’y pleurai en pensant à toi.
Qu’il m’est fastidieux d’y repenser !
De retour ici, je te retrouve, et me repens d’être parti.
La tentation est forte de tout abandonner,
Tout laisser et rester ici, auprès de toi.
C’est pourtant déraisonnable…
Pourquoi n’avoir pas davantage insisté ?
Tu ne voulais pas que je m’en aille.
Pourquoi ne pas m’avoir menacé ?
Pourquoi ne pas m’avoir retenu ?
Je me retrouve tout seul, dans cette grande maison,
Et je m’ennuie dans cette cathédrale de mépris.
À quoi sert de vivre pour vivre ainsi ?
À quoi sert de vivre quand on n’aime pas ?
Si tu savais comme j’ai peur !
Peur de retrouver un passé que j’ai fui,
Peur d’un futur qui s’annonce incertain,
Peur de te perdre derechef.
Peur de te perdre
J’ai eu peur de te perdre, j’ai crains de te laisser.
Désespéré, je croyais que tout était terminé ; et je suis parti.
Parti ailleurs, dans une autre ville, loin d’ici,
Laissant dans ma maison mille souvenirs.
Je me revois encore sur ce parking, ce soir de juin,
Rebroussant chemin pour revenir dans le restaurant.
M’enfermant dans les toilettes, j’y pleurai en pensant à toi.
Qu’il m’est fastidieux d’y repenser !
De retour ici, je te retrouve, et me repens d’être parti.
La tentation est forte de tout abandonner,
Tout laisser et rester ici, auprès de toi.
C’est pourtant déraisonnable…
Pourquoi n’avoir pas davantage insisté ?
Tu ne voulais pas que je m’en aille.
Pourquoi ne pas m’avoir menacé ?
Pourquoi ne pas m’avoir retenu ?
Je me retrouve tout seul, dans cette grande maison,
Et je m’ennuie dans cette cathédrale de mépris.
À quoi sert de vivre pour vivre ainsi ?
À quoi sert de vivre quand on n’aime pas ?
Si tu savais comme j’ai peur !
Peur de retrouver un passé que j’ai fui,
Peur d’un futur qui s’annonce incertain,
Peur de te perdre derechef.
Théophane- Installé
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Re: Les poèmes de Théophane
Oui, décidément ils ne sont pas mal, toujours dans le même style. Saurais-tu écrire sur d'autres sujets que toi? Ou est-ce impossible, comme tu le disais dans un poème à la page précédente ?
Re: Les poèmes de Théophane
Hmmm c'est difficile, mais je vais essayer. Ce n'est pas vraiment par égocentrisme, mais plutôt parce que ma propre vie et mes propres sentiments sont naturellement ce qui m'inspire le plus et qui me vient spontanément à l'esprit.
Mais c'est une bonne idée et je vais y penser !
Mais c'est une bonne idée et je vais y penser !
Théophane- Installé
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Date d'inscription : 21/09/2007
Noël sur les jeux d’anches
Pour ce poème il faut écouter l'extrait musical qui va avec.
Noël sur les jeux d’anches
Tonalité mineure, croches inégales,
Quelques trompettes et des clairons…
Cet air rustique qui retentit à mes oreilles,
Je ne le connais que trop.
Il me réjouit et pourtant il me blesse,
Cet air de Noël qui fait l’unanimité.
Ce concert à la cathédrale il y a quelques années,
Je m’en souviens encore, je m’en souviendrai longtemps,
Puisqu’il m’avait offert le loisir de l’entendre.
Cet air de Noël, si joyeux et sautillant, si français,
Il fut ma revanche et mon triomphe,
Ma carte de visite pour les temps d’hiver.
En cette nuit si aimable et si singulière
Où l’épouse du charpentier met au monde
Celui qu’on nomme Prince de la paix,
Mon air favori retentit pour la énième fois
Sous les voûtes de cette cathédrale,
Faisant trembler les vitraux.
Obstiné, inlassable, presque inexorable,
Avec ses triolets et ses rythmes répétés,
Mon air de Noël sonne encore et toujours
Sur cet orgue prestigieux, cause de ma joie,
Cet orgue qui me fit souffrir mille tortures,
Cet orgue qu’ils ont malmené et abandonné.
Noël sur les jeux d’anches
Tonalité mineure, croches inégales,
Quelques trompettes et des clairons…
Cet air rustique qui retentit à mes oreilles,
Je ne le connais que trop.
Il me réjouit et pourtant il me blesse,
Cet air de Noël qui fait l’unanimité.
Ce concert à la cathédrale il y a quelques années,
Je m’en souviens encore, je m’en souviendrai longtemps,
Puisqu’il m’avait offert le loisir de l’entendre.
Cet air de Noël, si joyeux et sautillant, si français,
Il fut ma revanche et mon triomphe,
Ma carte de visite pour les temps d’hiver.
En cette nuit si aimable et si singulière
Où l’épouse du charpentier met au monde
Celui qu’on nomme Prince de la paix,
Mon air favori retentit pour la énième fois
Sous les voûtes de cette cathédrale,
Faisant trembler les vitraux.
Obstiné, inlassable, presque inexorable,
Avec ses triolets et ses rythmes répétés,
Mon air de Noël sonne encore et toujours
Sur cet orgue prestigieux, cause de ma joie,
Cet orgue qui me fit souffrir mille tortures,
Cet orgue qu’ils ont malmené et abandonné.
Théophane- Installé
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Musique et poésie
Ah..!!..si le latin ne me dit rien,absolument rien,par contre,l'orgue me fait un effet presque dingue ds la mesure où je ne
peux pas l"expliquer(il n'y a jamais eu d'organiste ds la famille).La musique baroque à l'orgue,cela me transporte,c'est
comme si je m'envolais..Un de mes morçeaux préférés=J.S.Bach,aria ou suite BWV n°1068...Il suffit que je l"écoute,et
j'oublie la réalité,les soucis,l'inquiétude...Pareil pour les chants de Taizé qui sont répétitifs,et donc "calmants".Je pense
qu'il y a des points communs entre la poésie et la musique.Non seulement la beauté,mais surtout le rythme.
peux pas l"expliquer(il n'y a jamais eu d'organiste ds la famille).La musique baroque à l'orgue,cela me transporte,c'est
comme si je m'envolais..Un de mes morçeaux préférés=J.S.Bach,aria ou suite BWV n°1068...Il suffit que je l"écoute,et
j'oublie la réalité,les soucis,l'inquiétude...Pareil pour les chants de Taizé qui sont répétitifs,et donc "calmants".Je pense
qu'il y a des points communs entre la poésie et la musique.Non seulement la beauté,mais surtout le rythme.
Invité- Invité
Re: Les poèmes de Théophane
On m'a demandé de jouer cela pour un mariage dans trois semaines.Un de mes morçeaux préférés=J.S.Bach,aria ou suite BWV n°1068...
J'aime aussi beaucoup Bach !
Quant au latin, c'est une de mes grandes passions...
Théophane- Installé
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Le temps du mépris
Le temps du mépris
Assis au premier rang de cet amphithéâtre,
En ce début d’automne où il fait encore si chaud,
J’écoute avec attention ce cours passionnant,
J’écris à toute vitesse, prenant note de ce que dit
Cet homme vêtu de rouge,
Croyant déjà être quelqu’un !
En cette ville qui m’adopta,
J’ose enfin oublier les échecs et les humiliations
Que m’infligea cet être cher ;
Dans la cour de ce lieu où l’on fabriquait des cigarettes,
Je puis à présent me réjouir, respirer, prier, attendre
Qu’advienne le jour tant désiré !
Cette soirée près de la mer, imbibée de sangria,
De jeux insensés et de paroles hypocrites,
Ces vagues d’insouciance et d’irresponsabilité
Qui avaient corrompu mon cœur de leur sel déloyal,
Ces pleurs dans la cuisine, cette chemise maculée de cendres,
Ils appartiennent au passé.
Le savoir vivre et l’odeur de l’argent,
Les remarques blessantes et l’admiration,
La pudeur, la jalousie, les confidences,
Qu’en reste-t-il désormais ?
Tout s’oublie, ou presque.
Tout s’évanouit… quand on aime vraiment.
Assis au premier rang de cet amphithéâtre,
En ce début d’automne où il fait encore si chaud,
J’écoute avec attention ce cours passionnant,
J’écris à toute vitesse, prenant note de ce que dit
Cet homme vêtu de rouge,
Croyant déjà être quelqu’un !
En cette ville qui m’adopta,
J’ose enfin oublier les échecs et les humiliations
Que m’infligea cet être cher ;
Dans la cour de ce lieu où l’on fabriquait des cigarettes,
Je puis à présent me réjouir, respirer, prier, attendre
Qu’advienne le jour tant désiré !
Cette soirée près de la mer, imbibée de sangria,
De jeux insensés et de paroles hypocrites,
Ces vagues d’insouciance et d’irresponsabilité
Qui avaient corrompu mon cœur de leur sel déloyal,
Ces pleurs dans la cuisine, cette chemise maculée de cendres,
Ils appartiennent au passé.
Le savoir vivre et l’odeur de l’argent,
Les remarques blessantes et l’admiration,
La pudeur, la jalousie, les confidences,
Qu’en reste-t-il désormais ?
Tout s’oublie, ou presque.
Tout s’évanouit… quand on aime vraiment.
Théophane- Installé
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Date d'inscription : 21/09/2007
Le jardin nocturne
Le jardin nocturne
J’avance, inlassablement j’avance, anxieux et attendri
Dans ce jardin de ténèbres, fidèle miroir de mon âme,
Je m’enfonce dans l’obscurité de cette nuit sordide,
Loin, si loin des lieux paisibles où mon cœur aimait à se reposer.
Au pied d’un arbre centenaire gisent mes désirs d’antan,
Mes désirs de prestige et de contentement.
Dans ce jardin d’été, je me sens à mon aise,
Entouré de néant, de silence et de pudeur.
Peu à peu j’ose oublier les fastes de mon existence passée,
Cette vie où tout n’était que mensonge,
Ces heures interminables, pleines de clinquant et d’illusions,
Ces minutes qui n’en sont pas.
Ici, loin des avenues parisiennes, loin des prisons dorées,
Dans ce jardin d’amour et de douleur,
Je puis à mon aise gémir et soupirer,
M’abîmer dans les regrets d’un passé heureux
Qui n’exista que dans mes fantasmes,
Me sclérosant peu à peu l’âme.
En ce jour si beau, il a fallu que je me tue,
Que j’anéantisse ce que j’avais de plus cher au monde.
Dans quelques minutes, au plus tard dans quelques heures,
Je pourrai à mon aise gésir au pied de cet arbre,
M’endormir dans la fosse qu’ils ont creusée pour moi,
Loin, si loin de tout, si loin de toi.
J’avance, inlassablement j’avance, anxieux et attendri
Dans ce jardin de ténèbres, fidèle miroir de mon âme,
Je m’enfonce dans l’obscurité de cette nuit sordide,
Loin, si loin des lieux paisibles où mon cœur aimait à se reposer.
Au pied d’un arbre centenaire gisent mes désirs d’antan,
Mes désirs de prestige et de contentement.
Dans ce jardin d’été, je me sens à mon aise,
Entouré de néant, de silence et de pudeur.
Peu à peu j’ose oublier les fastes de mon existence passée,
Cette vie où tout n’était que mensonge,
Ces heures interminables, pleines de clinquant et d’illusions,
Ces minutes qui n’en sont pas.
Ici, loin des avenues parisiennes, loin des prisons dorées,
Dans ce jardin d’amour et de douleur,
Je puis à mon aise gémir et soupirer,
M’abîmer dans les regrets d’un passé heureux
Qui n’exista que dans mes fantasmes,
Me sclérosant peu à peu l’âme.
En ce jour si beau, il a fallu que je me tue,
Que j’anéantisse ce que j’avais de plus cher au monde.
Dans quelques minutes, au plus tard dans quelques heures,
Je pourrai à mon aise gésir au pied de cet arbre,
M’endormir dans la fosse qu’ils ont creusée pour moi,
Loin, si loin de tout, si loin de toi.
Théophane- Installé
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Date d'inscription : 21/09/2007
La guerre destructrice
La guerre destructrice
Dans ces contrées obscures et solitaires, je chemine et je tâtonne
À la recherche d’un amour perdu, d’un amour qui me coûta cher.
Affligé du terrible fardeau de l’impatience, j’enquête sans relâche
Tel un bibliothécaire cherchant un livre aux pages jaunies sur une étagère.
Mon cœur harcelé par tant de remontrances se voit soudainement mis à nu,
Sans espoir de retour en arrière, sans être assuré de la réussite de mes projets.
Je cherche... en vain. J’attends... toujours. Je meurs... de vivre encore,
Puisque vivre sans aimer est un suicide permanent.
Dans cette pièce sans fenêtres ni portes, je me couche sur le plancher,
Animé du fol et vain espoir de la pouvoir rencontrer dans mes songes.
Le sommeil ne vient pas, et je suis las d’attendre encore ;
C’est pourquoi je fume, je fume... je fume à en mourir.
Mon cœur habillé d’hypocrites sourires, ma peine habilement travestie en fatigue,
Je regarde au loin, par envie ou par dégoût, par indiscrétion ou par lâcheté ;
Toujours animé du fol et vain espoir de connaître encore cette douce incertitude,
Je descends des escaliers interminables, sans atermoiements ni paresse.
Dans cette bibliothèque parisienne, mon esprit s’éveille et s’émerveille,
Mon être entier est saisi de ferveur et d’admiration
À l’écoute de ce cher Haendel – destructrive war thy limits know –
Et dans un tendre émoi, je me crois revenu aux temps heureux.
Mon cœur endolori par tant de pâles ombres s’enfonce dans cette onde glacée,
Ne craignant ni la vase, ni les algues, ni les requins d’eau douce,
Embrasé d’un tel désir, brasier ardent où tant de rancunes s’anéantissent ;
C’est pourquoi je me noie, me noie... me noie passionnément.
Dans ce train qui roule si lentement, ce train presque désaffecté,
J’avance toujours, à une allure folle, à la recherche d’un amour perdu,
Amour qui me coûta cher – la bagatelle de cent-mille dollars –
Et me laissa exsangue, sur cette plage balayée par les vents.
Mon cœur ruiné par tant d’excès d’amour et de désirs de cigarettes
Se perd dans ce musée rempli de vieilleries, ce musée qui tient dans un tiroir.
Mille rixes jalouses mettent mon âme à feu et à sang
Et bientôt mon être s’endort dans les liens de la mort.
Dans ce jardin caché, à l’ombre des ifs et des cyprès,
Je me repose à discrétion, si bien, si tranquille, si heureux.
Après cette guerre sauvage, sorti vainqueur du combat,
Je dors dans ce jardin, sous une dalle de marbre italien.
Dans ces contrées obscures et solitaires, je chemine et je tâtonne
À la recherche d’un amour perdu, d’un amour qui me coûta cher.
Affligé du terrible fardeau de l’impatience, j’enquête sans relâche
Tel un bibliothécaire cherchant un livre aux pages jaunies sur une étagère.
Mon cœur harcelé par tant de remontrances se voit soudainement mis à nu,
Sans espoir de retour en arrière, sans être assuré de la réussite de mes projets.
Je cherche... en vain. J’attends... toujours. Je meurs... de vivre encore,
Puisque vivre sans aimer est un suicide permanent.
Dans cette pièce sans fenêtres ni portes, je me couche sur le plancher,
Animé du fol et vain espoir de la pouvoir rencontrer dans mes songes.
Le sommeil ne vient pas, et je suis las d’attendre encore ;
C’est pourquoi je fume, je fume... je fume à en mourir.
Mon cœur habillé d’hypocrites sourires, ma peine habilement travestie en fatigue,
Je regarde au loin, par envie ou par dégoût, par indiscrétion ou par lâcheté ;
Toujours animé du fol et vain espoir de connaître encore cette douce incertitude,
Je descends des escaliers interminables, sans atermoiements ni paresse.
Dans cette bibliothèque parisienne, mon esprit s’éveille et s’émerveille,
Mon être entier est saisi de ferveur et d’admiration
À l’écoute de ce cher Haendel – destructrive war thy limits know –
Et dans un tendre émoi, je me crois revenu aux temps heureux.
Mon cœur endolori par tant de pâles ombres s’enfonce dans cette onde glacée,
Ne craignant ni la vase, ni les algues, ni les requins d’eau douce,
Embrasé d’un tel désir, brasier ardent où tant de rancunes s’anéantissent ;
C’est pourquoi je me noie, me noie... me noie passionnément.
Dans ce train qui roule si lentement, ce train presque désaffecté,
J’avance toujours, à une allure folle, à la recherche d’un amour perdu,
Amour qui me coûta cher – la bagatelle de cent-mille dollars –
Et me laissa exsangue, sur cette plage balayée par les vents.
Mon cœur ruiné par tant d’excès d’amour et de désirs de cigarettes
Se perd dans ce musée rempli de vieilleries, ce musée qui tient dans un tiroir.
Mille rixes jalouses mettent mon âme à feu et à sang
Et bientôt mon être s’endort dans les liens de la mort.
Dans ce jardin caché, à l’ombre des ifs et des cyprès,
Je me repose à discrétion, si bien, si tranquille, si heureux.
Après cette guerre sauvage, sorti vainqueur du combat,
Je dors dans ce jardin, sous une dalle de marbre italien.
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