A l'heure de la mort
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A l'heure de la mort
Enfin nous allons nous voir.
(Sainte Thérèse d'Avila)
Je ne pars pas, j'arrive.
(Epitaphe sur la tombe de Gaby Morlay)
Au secours
Louise
(Epitaphe sur la tombe de Louise de Vilmorin)
Il a fait ce qu'on lui a dit de faire. Non pas tout mais ce qu'il a pu.
(Epitaphe sur la tombe de Saint François Xavier)
Et quand tu meurs ce m'est douleur de vivre.
(La Chanson de Roland)
(Sainte Thérèse d'Avila)
Je ne pars pas, j'arrive.
(Epitaphe sur la tombe de Gaby Morlay)
Au secours
Louise
(Epitaphe sur la tombe de Louise de Vilmorin)
Il a fait ce qu'on lui a dit de faire. Non pas tout mais ce qu'il a pu.
(Epitaphe sur la tombe de Saint François Xavier)
Et quand tu meurs ce m'est douleur de vivre.
(La Chanson de Roland)
Souricet- Invité
Re: A l'heure de la mort
Bienvenue la mort
Oh ! Qu'elle vienne ! J'ai l'âme libre et dispose.
Le voyage me tente aux lointains Paradis.
Mon ancien désir d'en respirer les roses
Sous le feu des douleurs se ranime et grandit.
L'épreuve fut pour moi la balance équitable :
Elle a pesé les dons que la terre m'a faits,
Si légers que je peux les jeter sans regrets
Et m'abandonner, pauvre, à la Mort charitable.
Seigneur, je suis enfin le pèlerin sans toit,
Sans monture, sans bourse,
et plus libre qu'un roi
Et, brûlé par la soif de ta gloire, je laisse
La Mort, la bonne Mort soutenir ma faiblesse,
Me prendre par la main pour me conduire à Toi !
Camille Melloy
Que rien ne te trouble
Que rien ne te trouble,
Que rien ne t'épouvante,
Tout passe.
Dieu ne change pas.
La patience obtient tout
Celui qui possède Dieu
Ne manque de rien
Dieu seul suffit.
Saint Thérèse d'Avila
La mort n'est rien
L'amour ne disparaît jamais, la mort n'est rien.
Je suis seulement passé dans la pièce à côté.
Je suis moi, tu es toi.
Ce que nous étions l'un pour l'autre,
nous le sommes toujours.
Donne-moi le nom que tu m'as toujours donné.
Parle-moi comme tu l'as toujours fait.
N'emploie pas un ton différent,
ne prends pas un air solennel ou triste.
Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Prie, souris, pense à moi. Prie pour moi,
que mon nom soit prononcé à la maison
comme il l'a toujours été,
sans emphase d'aucune sorte,
sans une trace d'ombre.
La vie signifie tout ce qu'elle a toujours signifié.
Elle est ce qu'elle a toujours été,
Le fil n'est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de ta pensée
simplement parce que je suis hors de ta vie...
Je t'attends, je ne suis pas loin,
juste de l'autre côté du chemin.
Tu vois, tout est bien.
Harry Scott Holland ( 1847-1918 )
Oh ! Qu'elle vienne ! J'ai l'âme libre et dispose.
Le voyage me tente aux lointains Paradis.
Mon ancien désir d'en respirer les roses
Sous le feu des douleurs se ranime et grandit.
L'épreuve fut pour moi la balance équitable :
Elle a pesé les dons que la terre m'a faits,
Si légers que je peux les jeter sans regrets
Et m'abandonner, pauvre, à la Mort charitable.
Seigneur, je suis enfin le pèlerin sans toit,
Sans monture, sans bourse,
et plus libre qu'un roi
Et, brûlé par la soif de ta gloire, je laisse
La Mort, la bonne Mort soutenir ma faiblesse,
Me prendre par la main pour me conduire à Toi !
Camille Melloy
Que rien ne te trouble
Que rien ne te trouble,
Que rien ne t'épouvante,
Tout passe.
Dieu ne change pas.
La patience obtient tout
Celui qui possède Dieu
Ne manque de rien
Dieu seul suffit.
Saint Thérèse d'Avila
La mort n'est rien
L'amour ne disparaît jamais, la mort n'est rien.
Je suis seulement passé dans la pièce à côté.
Je suis moi, tu es toi.
Ce que nous étions l'un pour l'autre,
nous le sommes toujours.
Donne-moi le nom que tu m'as toujours donné.
Parle-moi comme tu l'as toujours fait.
N'emploie pas un ton différent,
ne prends pas un air solennel ou triste.
Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Prie, souris, pense à moi. Prie pour moi,
que mon nom soit prononcé à la maison
comme il l'a toujours été,
sans emphase d'aucune sorte,
sans une trace d'ombre.
La vie signifie tout ce qu'elle a toujours signifié.
Elle est ce qu'elle a toujours été,
Le fil n'est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de ta pensée
simplement parce que je suis hors de ta vie...
Je t'attends, je ne suis pas loin,
juste de l'autre côté du chemin.
Tu vois, tout est bien.
Harry Scott Holland ( 1847-1918 )
Dernière édition par le Dim 10 Juin 2007 - 9:28, édité 1 fois
Souricet- Invité
Re: A l'heure de la mort
Prendre la mort par la main
En sachant bien que demain
Demain ou un autre jour
Elle sera toujours
Au détour
Du chemin.
Prendre la mort près de soi
S'habituer à sa voix.
Ne pas être effarouché
Mais plutôt s'accrocher
Au rocher
De sa Foi.
Prendre la mort par le coeur,
Savourer chaque bonheur
En sachant qu'à tout instant
Peut arriver le temps
Du tournant
De la peur.
Suivre la mort pas à pas
En se rappelant tout bas
Qu'elle conduit au séjour
D'un bien plus bel amour
Que l'amour
D'ici-bas.
En sachant bien que demain
Demain ou un autre jour
Elle sera toujours
Au détour
Du chemin.
Prendre la mort près de soi
S'habituer à sa voix.
Ne pas être effarouché
Mais plutôt s'accrocher
Au rocher
De sa Foi.
Prendre la mort par le coeur,
Savourer chaque bonheur
En sachant qu'à tout instant
Peut arriver le temps
Du tournant
De la peur.
Suivre la mort pas à pas
En se rappelant tout bas
Qu'elle conduit au séjour
D'un bien plus bel amour
Que l'amour
D'ici-bas.
Souricet- Invité
Re: A l'heure de la mort
J'attends pour le plaisir d'attendre
Sais-tu qui viendra ?
Peut-être, habile à me surprendre,
celle que je n'attends pas.
(Auguste Marin, mort à 28 ans, au 14e jour de guerre)
Quand on aura tiré sur nous le drap
Et sous le sol couché nos apparences,
Enfin quittés par ce qui nous couvrait,
Dieu nous étant toute notre vêture,
Quand on aura gratté nos impostures
Et décroché tout ce qui nous cachait,
Femme, croyez, ce que je dis est vrai :
Nous entrerons dans l'unique aventure.
(Jean Tordeur)
Mon plus secret ami, que j'aille visiter
Ce jardin pour les morts dont tu sais le silence
Ou que j'évoque ta présence
Au plus profond d'un coeur que tu n'as su quitter
Je n'y vois pas de différence.
(Patrice de la Tour du Pin)
Un soir tu poseras la tiédeur de tes doigts
sur ma figure blanche pourtant tu ne croiras
Ni à mes mains en croix
Ni à mon lourd silence.
Sais-tu qui viendra ?
Peut-être, habile à me surprendre,
celle que je n'attends pas.
(Auguste Marin, mort à 28 ans, au 14e jour de guerre)
Quand on aura tiré sur nous le drap
Et sous le sol couché nos apparences,
Enfin quittés par ce qui nous couvrait,
Dieu nous étant toute notre vêture,
Quand on aura gratté nos impostures
Et décroché tout ce qui nous cachait,
Femme, croyez, ce que je dis est vrai :
Nous entrerons dans l'unique aventure.
(Jean Tordeur)
Mon plus secret ami, que j'aille visiter
Ce jardin pour les morts dont tu sais le silence
Ou que j'évoque ta présence
Au plus profond d'un coeur que tu n'as su quitter
Je n'y vois pas de différence.
(Patrice de la Tour du Pin)
Un soir tu poseras la tiédeur de tes doigts
sur ma figure blanche pourtant tu ne croiras
Ni à mes mains en croix
Ni à mon lourd silence.
Souricet- Invité
Re: A l'heure de la mort
Quand, au premier jour, j'ai ouvert les yeux,
Près de mon berceau il y avait Dieu.
[...]
Quand, au dernier jour, je m'endormirai,
Dieu sera présent, près de moi, tout près.
Près de mon berceau il y avait Dieu.
[...]
Quand, au dernier jour, je m'endormirai,
Dieu sera présent, près de moi, tout près.
Souricet- Invité
Re: A l'heure de la mort
L 'histoire d'une mort non annoncée :
Ah ! Il y a de folie mon ami mon bien aimé
Que l’histoire de mon doux billet réservé pour vous
Cela conspire-t-il en mon coeur esseulé
Et je vois les regrets venir m’embrasser
Il est inutile de vous dire combien je vous aime !
Je le sais, vous n’aimez guère ces mots de dentelles
Pourtant si joliment brodés sur les actes sincères.
Vous m’en voyez avec regret, les retirer de mon papier.
Il est des folies que j’aimerais avec vous
Réécrire sur les lignes de notre passé.
Mais il serait bien agile mon ami mon doux
De vivre plus longtemps qu’il nous fût accordé
Aussi, je me précipite pour vous confier :
Cette nuit
J’ai fais un rêve où d’une époque j’étais
Ah ! quelle frayeur n’ai-je pas eu là ! De constater
Ni valets, ni lâquais, pas un cheval pour m’emmener
Mon coeur aurait lâcher, je vous le dis s’il eut existé !
Je crus me trouver nue devant le monde !
Habillée ! De je ne sais quels oripeaux ne cachant point mes talons.
Voyez–vous quels tourments m’habitent en ce moment ?
Des contes à ne pas oser raconter à nos enfants
Que des monstres à fer blanc circulant non pas sur nos pavés
Mais volant, oui mon ami ne souriez pas car vous verrez
Comme il est triste mon sort réservé, de me voir éloignée de vous
Par un de ces caprices de mon cerveau dont une partie a dû, sans doute
trahir l’autre en s’endormant.
Mais, que cela ne m’empêche mon tendre
De savoir que je vous aime tout pareillement ; Et vous mon ami mon doux ?
Que se pass-t-il pour que je ne reçoive plus de vos amours ?
Arcanes.
Ah ! Il y a de folie mon ami mon bien aimé
Que l’histoire de mon doux billet réservé pour vous
Cela conspire-t-il en mon coeur esseulé
Et je vois les regrets venir m’embrasser
Il est inutile de vous dire combien je vous aime !
Je le sais, vous n’aimez guère ces mots de dentelles
Pourtant si joliment brodés sur les actes sincères.
Vous m’en voyez avec regret, les retirer de mon papier.
Il est des folies que j’aimerais avec vous
Réécrire sur les lignes de notre passé.
Mais il serait bien agile mon ami mon doux
De vivre plus longtemps qu’il nous fût accordé
Aussi, je me précipite pour vous confier :
Cette nuit
J’ai fais un rêve où d’une époque j’étais
Ah ! quelle frayeur n’ai-je pas eu là ! De constater
Ni valets, ni lâquais, pas un cheval pour m’emmener
Mon coeur aurait lâcher, je vous le dis s’il eut existé !
Je crus me trouver nue devant le monde !
Habillée ! De je ne sais quels oripeaux ne cachant point mes talons.
Voyez–vous quels tourments m’habitent en ce moment ?
Des contes à ne pas oser raconter à nos enfants
Que des monstres à fer blanc circulant non pas sur nos pavés
Mais volant, oui mon ami ne souriez pas car vous verrez
Comme il est triste mon sort réservé, de me voir éloignée de vous
Par un de ces caprices de mon cerveau dont une partie a dû, sans doute
trahir l’autre en s’endormant.
Mais, que cela ne m’empêche mon tendre
De savoir que je vous aime tout pareillement ; Et vous mon ami mon doux ?
Que se pass-t-il pour que je ne reçoive plus de vos amours ?
Arcanes.
Arcanes- Invité
Re: A l'heure de la mort
Voici ce que l'on chante à ma paroisse pour les sépultures :
Sur le seuil de sa maison,
Notre Père t'attend
Et les bras de Dieu
S'ouvriront pour toi
Quand les portes de la vie
S'ouvriront devant nous,
Dans la paix de Dieu,
Nous te reverrons.
Par le sang de Jésus-Christ
Par sa mort sur la croix,
Le pardon de Dieu,
Te délivrera
L'eau qui t'a donné la vie
Lavera ton regard
Et tes yeux verront
Le salut de Dieu.
Quand viendra le dernier jour
A l'appel du Seigneur
Tu te lèveras
Et tu marcheras
Comme à ton premier matin
Brillera le soleil
Et tu entreras
Dans la joie de Dieu.
Sur le seuil de sa maison,
Notre Père t'attend
Et les bras de Dieu
S'ouvriront pour toi
Quand les portes de la vie
S'ouvriront devant nous,
Dans la paix de Dieu,
Nous te reverrons.
Par le sang de Jésus-Christ
Par sa mort sur la croix,
Le pardon de Dieu,
Te délivrera
L'eau qui t'a donné la vie
Lavera ton regard
Et tes yeux verront
Le salut de Dieu.
Quand viendra le dernier jour
A l'appel du Seigneur
Tu te lèveras
Et tu marcheras
Comme à ton premier matin
Brillera le soleil
Et tu entreras
Dans la joie de Dieu.
Théophane- Installé
- Nombre de messages : 222
Age : 36
Date d'inscription : 21/09/2007
Re: A l'heure de la mort
On l'a chanté à l'enterrement de ma marraine. Du coup, je n'aime pas ce chant.
Souricet- Invité
Re: A l'heure de la mort
Il fait fort appel à la sentimentalité ; aussi on finit par s'en lasser.
Lagaillette- Installé
- Nombre de messages : 218
Date d'inscription : 28/05/2007
Re: A l'heure de la mort
Souricette a écrit:Enfin nous allons nous voir.
(Sainte Thérèse d'Avila)
"J'ai l'espoir qu'en franchissant cette frontière, nous comprendrons"
(Hubert Reeves)
Lagaillette- Installé
- Nombre de messages : 218
Date d'inscription : 28/05/2007
Re: A l'heure de la mort
Lagaillette a écrit:Il fait fort appel à la sentimentalité ; aussi on finit par s'en lasser.
je ne le trouve pas sentimental. Il est simple, ce qui n'est pas toujours le cas des cantiques (simple pour moi c'est une grande qualité). Il expose la foi clairement. En plus la musique est jolie (et simple, elle aussi).
Re: A l'heure de la mort
ELEGIES CANTIQUE DES MERES
Reine pieuse aux flancs de mère,
écoutez la supplique amère
des veuves aux rares deniers
dont les fils sont vos prisonniers.
Si vous voulez que Dieu vous aime
et pardonne au geôlier lui-même,
priez d' un salutaire effroi
pour tous les prisonniers du roi !
On dit que l' on a vu des larmes
dans vos regards doux et sans armes ;
que Dieu fasse tomber ces pleurs
sur un front gros de nos malheurs.
Soulagez la terre en démence,
faites-y couler la clémence ;
et priez d' un céleste effroi
car ce sont vos enfants, madame,
adoptés au fond de votre âme,
quand ils se sont, libres encor,
rangés sous votre rameau d' or ;
rappelez aux royales haines
ce qu' ils font un jour de leurs chaînes,
et priez d' un prudent effroi
ne sentez-vous pas vos entrailles
frémir des fraîches funérailles
dont nos pavés portent le deuil ?
Il est déjà grand le cercueil !
Personne n' a tué vos filles ;
rendez-nous d' entières familles !
Priez d' un maternel effroi
comme Esther s' est agenouillée
et saintement humiliée
entre le peuple et le bourreau,
rappelez le glaive au fourreau.
Vos soldats vont la tête basse,
le sang est lourd, la haine lasse :
priez d' un courageux effroi
madame ! Les geôles sont pleines,
l' air y manque pour tant d' haleines,
nos enfants n' en sortent que morts !
Où commence donc le remords ?
S' il est plus beau que l' innocence,
qu' il soit en aide à la puissance,
et priez d' un ardent effroi
c' est la faim, croyez-en nos larmes,
qui fiévreuse aiguisa leurs armes.
Vous ne comprenez pas la faim :
elle tue, on s' insurge enfin !
ô vous ! Dont le lait coule encore,
notre sein tari vous implore :
priez d' un charitable effroi
voyez comme la providence
confond l' oppressive imprudence,
comme elle ouvre avec ses flambeaux,
les bastilles et les tombeaux !
La liberté, c' est son haleine
qui d' un rocher fait une plaine :
priez d' un prophétique effroi
quand nos cris rallument la guerre,
coeur sans pitié n' en trouve guère ;
l' homme qui n' a rien pardonné
se voit par l' homme abandonné ;
de noms sanglants, dans l' autre vie,
sa terreur s' en va poursuivie :
priez d' un innocent effroi
reine ! Qui dites vos prières,
femme ! Dont les chastes paupières
savent lire au livre de Dieu ;
par les maux qu' il lit en ce lieu,
par la croix qui saigne et pardonne,
par le haut pouvoir qu' il vous donne,
reine ! Priez d' un humble effroi
redoublez vos divins exemples,
madame ! Le plus beau des temples,
c' est le coeur du peuple ; entrez-y !
Le roi des rois l' a bien choisi.
Vous ! Qu' on aimait comme sa mère,
pesez notre supplique amère,
et priez d' un sublime effroi.
Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859)
Reine pieuse aux flancs de mère,
écoutez la supplique amère
des veuves aux rares deniers
dont les fils sont vos prisonniers.
Si vous voulez que Dieu vous aime
et pardonne au geôlier lui-même,
priez d' un salutaire effroi
pour tous les prisonniers du roi !
On dit que l' on a vu des larmes
dans vos regards doux et sans armes ;
que Dieu fasse tomber ces pleurs
sur un front gros de nos malheurs.
Soulagez la terre en démence,
faites-y couler la clémence ;
et priez d' un céleste effroi
car ce sont vos enfants, madame,
adoptés au fond de votre âme,
quand ils se sont, libres encor,
rangés sous votre rameau d' or ;
rappelez aux royales haines
ce qu' ils font un jour de leurs chaînes,
et priez d' un prudent effroi
ne sentez-vous pas vos entrailles
frémir des fraîches funérailles
dont nos pavés portent le deuil ?
Il est déjà grand le cercueil !
Personne n' a tué vos filles ;
rendez-nous d' entières familles !
Priez d' un maternel effroi
comme Esther s' est agenouillée
et saintement humiliée
entre le peuple et le bourreau,
rappelez le glaive au fourreau.
Vos soldats vont la tête basse,
le sang est lourd, la haine lasse :
priez d' un courageux effroi
madame ! Les geôles sont pleines,
l' air y manque pour tant d' haleines,
nos enfants n' en sortent que morts !
Où commence donc le remords ?
S' il est plus beau que l' innocence,
qu' il soit en aide à la puissance,
et priez d' un ardent effroi
c' est la faim, croyez-en nos larmes,
qui fiévreuse aiguisa leurs armes.
Vous ne comprenez pas la faim :
elle tue, on s' insurge enfin !
ô vous ! Dont le lait coule encore,
notre sein tari vous implore :
priez d' un charitable effroi
voyez comme la providence
confond l' oppressive imprudence,
comme elle ouvre avec ses flambeaux,
les bastilles et les tombeaux !
La liberté, c' est son haleine
qui d' un rocher fait une plaine :
priez d' un prophétique effroi
quand nos cris rallument la guerre,
coeur sans pitié n' en trouve guère ;
l' homme qui n' a rien pardonné
se voit par l' homme abandonné ;
de noms sanglants, dans l' autre vie,
sa terreur s' en va poursuivie :
priez d' un innocent effroi
reine ! Qui dites vos prières,
femme ! Dont les chastes paupières
savent lire au livre de Dieu ;
par les maux qu' il lit en ce lieu,
par la croix qui saigne et pardonne,
par le haut pouvoir qu' il vous donne,
reine ! Priez d' un humble effroi
redoublez vos divins exemples,
madame ! Le plus beau des temples,
c' est le coeur du peuple ; entrez-y !
Le roi des rois l' a bien choisi.
Vous ! Qu' on aimait comme sa mère,
pesez notre supplique amère,
et priez d' un sublime effroi.
Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859)
Arcanes- Invité
Re: A l'heure de la mort
16 mai - St Simon Stock
Saint Simon Stock naquit d'une très illustre famille du Kent (Angleterre) dont son père était gouverneur. Sa mère le consacra à la Sainte Vierge et il n'avait pas encore un an qu'on l'entendit plusieurs fois articuler distinctement la salutation angélique.
A douze ans, Simon se retira au désert dans le creux d'un arbre, d'où lui vint le surnom de Stock qui signifie "tronc", en langue anglaise. Au sein de cette retraite sauvage, ses prières montaient sans interruption vers le ciel et il passa vingt ans dans la plus entière solitude, nourrissant son âme des célestes délices de la contemplation. S'étant privé volontairement de la conversation des hommes, il jouissait de celle de la Très Sainte Vierge Marie et des anges qui l'exhortaient à persévérer dans sa vie de renoncement et d'amour. La Reine du Ciel l'avertit qu'il verrait bientôt débarquer en Angleterre des ermites de la Palestine, ajoutant qu'il devait s'associer à ces hommes qu'elle considérait comme ses serviteurs.
En effet, Jean lord Vesoy et Richard lord Gray de Codnor revinrent de Terre Sainte, ramenant avec eux quelques ermites du Mont Carmel : saint Simon Stock se joignit à eux en 1212 et fut rapidement élu vicaire général de l'Ordre des Carmes, en 1215. Il supplia la Vierge Marie par d'instantes prières et beaucoup de larmes de défendre elle-même cet Ordre qui lui était consacré et elle apparu en songe au pape Honorius III, ce qui permit qu'en 1226, le pape confirme enfin la Règle des Carmes.
La Vierge apparut un autre jour à Simon, toute éclatante de lumière et accompagnée d'un grand nombre d'esprits bienheureux, et elle lui remit un scapulaire en disant : « Reçois, mon fils ce scapulaire, comme le signe d'une étroite alliance avec moi. Je te le donne pour habit de ton ordre : ce sera pour toi et pour tous les Carmes un excellent privilège et celui qui le portera ne souffrira jamais l'embrasement éternel. C'est la marque du salut dans les dangers et de l'heureuse possession de la vie qui n'aura jamais de fin ». Par lui, la dévotion au scapulaire se répandit dans le monde, non seulement parmi le peuple, mais aussi parmi les rois et les princes qui se trouvèrent fort honorés de porter cette marque des serviteurs de la Très Sainte Vierge.
La mort le cueillit dans la ville de Bordeaux, en la 20° année de son généralat, alors qu'il visitait ses monastères. L'Église ajouta ses dernières paroles à la salutation angélique : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.»
D'après Mgr Paul Guérin, édition 1863
Saint Simon Stock naquit d'une très illustre famille du Kent (Angleterre) dont son père était gouverneur. Sa mère le consacra à la Sainte Vierge et il n'avait pas encore un an qu'on l'entendit plusieurs fois articuler distinctement la salutation angélique.
A douze ans, Simon se retira au désert dans le creux d'un arbre, d'où lui vint le surnom de Stock qui signifie "tronc", en langue anglaise. Au sein de cette retraite sauvage, ses prières montaient sans interruption vers le ciel et il passa vingt ans dans la plus entière solitude, nourrissant son âme des célestes délices de la contemplation. S'étant privé volontairement de la conversation des hommes, il jouissait de celle de la Très Sainte Vierge Marie et des anges qui l'exhortaient à persévérer dans sa vie de renoncement et d'amour. La Reine du Ciel l'avertit qu'il verrait bientôt débarquer en Angleterre des ermites de la Palestine, ajoutant qu'il devait s'associer à ces hommes qu'elle considérait comme ses serviteurs.
En effet, Jean lord Vesoy et Richard lord Gray de Codnor revinrent de Terre Sainte, ramenant avec eux quelques ermites du Mont Carmel : saint Simon Stock se joignit à eux en 1212 et fut rapidement élu vicaire général de l'Ordre des Carmes, en 1215. Il supplia la Vierge Marie par d'instantes prières et beaucoup de larmes de défendre elle-même cet Ordre qui lui était consacré et elle apparu en songe au pape Honorius III, ce qui permit qu'en 1226, le pape confirme enfin la Règle des Carmes.
La Vierge apparut un autre jour à Simon, toute éclatante de lumière et accompagnée d'un grand nombre d'esprits bienheureux, et elle lui remit un scapulaire en disant : « Reçois, mon fils ce scapulaire, comme le signe d'une étroite alliance avec moi. Je te le donne pour habit de ton ordre : ce sera pour toi et pour tous les Carmes un excellent privilège et celui qui le portera ne souffrira jamais l'embrasement éternel. C'est la marque du salut dans les dangers et de l'heureuse possession de la vie qui n'aura jamais de fin ». Par lui, la dévotion au scapulaire se répandit dans le monde, non seulement parmi le peuple, mais aussi parmi les rois et les princes qui se trouvèrent fort honorés de porter cette marque des serviteurs de la Très Sainte Vierge.
La mort le cueillit dans la ville de Bordeaux, en la 20° année de son généralat, alors qu'il visitait ses monastères. L'Église ajouta ses dernières paroles à la salutation angélique : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.»
D'après Mgr Paul Guérin, édition 1863
Re: A l'heure de la mort
Maman avait une dévotion particulière en Notre Dame de la Trinité, toute sa vie, elle a prié la Vierge. Elle était d'ailleurs la "présidente des Enfants de Marie" dans sa jeunesse..
Lorsqu'elle était dans le coma, j'ai récité près d'elle le "je vous salue Marie" et la phrase "maintenant et à l'heure de notre mort" a vraiment eu tout son sens à ce moment là !
Maman est morte quelques minutes plus tard. j'aime penser que la Vierge est venue la chercher par la main pour la conduire auprès de Jésus.
Lorsqu'elle était dans le coma, j'ai récité près d'elle le "je vous salue Marie" et la phrase "maintenant et à l'heure de notre mort" a vraiment eu tout son sens à ce moment là !
Maman est morte quelques minutes plus tard. j'aime penser que la Vierge est venue la chercher par la main pour la conduire auprès de Jésus.
Viviane- Intéressé
- Nombre de messages : 82
Age : 77
Localisation : ouest de la France
Date d'inscription : 28/05/2008
Re: A l'heure de la mort
Prière citée par le P. Cantalamessa dans son commentaire sur l'évangile d'aujourd'hui :
un témoignage bouleversant, qui nous vient également de Russie. En 1972, un texte fut publié dans une revue clandestine. Il s'agit d'une prière retrouvée dans la poche de la veste d'un soldat, Aleksander Zacepa, composée quelques instants avant la bataille au cours de laquelle il perdit la vie, pendant la seconde guerre mondiale. En voici le texte :
« Ecoute, O Dieu ! Je n'ai pas parlé avec toi une seule fois dans ma vie mais aujourd'hui j'ai envie de te faire fête. Tu sais, depuis que je suis tout petit, on m'a toujours dit que tu n'existais pas... et moi, comme un imbécile, j'y ai cru.
Je n'ai jamais contemplé tes œuvres, mais cette nuit, du cratère fait par une grenade, j'ai observé le ciel étoilé, au-dessus de moi. Fasciné par leur scintillement, j'ai soudain compris combien c'est terrible d'avoir été trompé... Je ne sais pas, O Dieu, si tu me donneras la main, mais je te le dis, et tu me comprends...
N'est-ce pas étrange qu'au cœur d'un enfer épouvantable la lumière me soit apparue et que je t'aie découvert ? A part cela, je n'ai rien à te dire. Je suis heureux tout simplement parce que j'ai fait ta connaissance. A minuit nous devons attaquer, mais je n'ai pas peur. Toi, regarde-nous.
C'est le signal ! Je dois partir. J'étais bien avec toi. Je voudrais encore te dire, et tu le sais, que la bataille sera dure : il est possible que cette nuit même je vienne frapper à ta porte. Et même si jusqu'à présent je n'ai pas été ton ami, quand je viendrai, tu me laisseras entrer ?
Mais que se passe-t-il ? Je pleure ?
Mon Dieu, tu vois ce qui m'est arrivé, je ne commence que maintenant à voir clair... A bientôt, mon Dieu, je pars... j'aurai du mal à revenir. Comme c'est étrange, maintenant la mort ne me fait pas peur."
(Edito in di V. Cattana, Le più belle preghiere del mondo, Mondadori 2006, p. 188).
un témoignage bouleversant, qui nous vient également de Russie. En 1972, un texte fut publié dans une revue clandestine. Il s'agit d'une prière retrouvée dans la poche de la veste d'un soldat, Aleksander Zacepa, composée quelques instants avant la bataille au cours de laquelle il perdit la vie, pendant la seconde guerre mondiale. En voici le texte :
« Ecoute, O Dieu ! Je n'ai pas parlé avec toi une seule fois dans ma vie mais aujourd'hui j'ai envie de te faire fête. Tu sais, depuis que je suis tout petit, on m'a toujours dit que tu n'existais pas... et moi, comme un imbécile, j'y ai cru.
Je n'ai jamais contemplé tes œuvres, mais cette nuit, du cratère fait par une grenade, j'ai observé le ciel étoilé, au-dessus de moi. Fasciné par leur scintillement, j'ai soudain compris combien c'est terrible d'avoir été trompé... Je ne sais pas, O Dieu, si tu me donneras la main, mais je te le dis, et tu me comprends...
N'est-ce pas étrange qu'au cœur d'un enfer épouvantable la lumière me soit apparue et que je t'aie découvert ? A part cela, je n'ai rien à te dire. Je suis heureux tout simplement parce que j'ai fait ta connaissance. A minuit nous devons attaquer, mais je n'ai pas peur. Toi, regarde-nous.
C'est le signal ! Je dois partir. J'étais bien avec toi. Je voudrais encore te dire, et tu le sais, que la bataille sera dure : il est possible que cette nuit même je vienne frapper à ta porte. Et même si jusqu'à présent je n'ai pas été ton ami, quand je viendrai, tu me laisseras entrer ?
Mais que se passe-t-il ? Je pleure ?
Mon Dieu, tu vois ce qui m'est arrivé, je ne commence que maintenant à voir clair... A bientôt, mon Dieu, je pars... j'aurai du mal à revenir. Comme c'est étrange, maintenant la mort ne me fait pas peur."
(Edito in di V. Cattana, Le più belle preghiere del mondo, Mondadori 2006, p. 188).
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