MARTHE ET MARIE


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Bac latin 2011

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Message par Marc Ven 25 Mar 2011 - 10:47

Le petit que je suis actuellement est en 5ème et à commencé le latin. Je n'ai malheureusement pas pu suivre ses cours dès le début gene Mais je suis allé assister à un cours ou je dois bien avouer avoir été complètement perdu dans les notions grammaticales. Etant déjà surper nul en grammaire française taquin . Mais bon j'essaie de me corriger et de progresser (j'étais très mauvais élève à l'école) gene
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Message par Fée Violine Ven 25 Mar 2011 - 10:53

Bon courage, élève Marc! study
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Message par Marc Ven 25 Mar 2011 - 11:26

Fée Violine a écrit:Bon courage, élève Marc! study
LOL mon contrat ne me permet malheureusement pas de suivre ces cours en catimini taquin Bah si je dois expliquer à l'élève il faut bien que je sois au courent après tout non ! SIFFLE
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Bac latin 2011 - Page 2 Empty Commentaire Lucrèce

Message par Fée Violine Ven 25 Mar 2011 - 23:28

(j'ai réalisé ce commentaire en faisant la synthèse de deux commentaires que j'ai trouvés tout faits sur internet : http://lettres.ac-aix-marseille.fr/lycee/latin/stoicisme.html et je ne sais plus où j'ai trouvé l'autre)

De Natura rerum est le premier poème latin à exposer le système matérialiste d’Epicure et la morale qui en découle. Lucrèce fait ici le portrait du sage épicurien dont la vie est gouvernée par le plaisir, c’est-à-dire une vie calme, privée de désir et de douleur, et qui fuit tout ce qui n’est ni naturel ni nécessaire. Par un style imagé et poétique, Lucrèce initie son interlocuteur, Memmius, le dédicataire de l’ouvrage, à cette ascèse paradoxale.

1 L’homme ordinaire

La vie sans philosophie (« alios » v9, montre que le poète n’est pas concerné) est une longue errance aveugle : « passim errare atque viam palantes quaerere vitae »; l’homme est exposé à des difficultés qu’il ne peut pas contrôler (v1) et qui le mettent en danger (pericli v6 et periclis v15). Il doit faire des efforts pour se maintenir à flot (laborem v2), d’autant plus épuisants qu’il les fait en aveugle (« caeca » v14). Ainsi il est constamment exposé à être accablé : « vexari » (v3).
Les hommes errent sans cesse, aveuglés par des buts illusoires qui leur demandent autant d’énergie qu’un combat, v5-6: « belli certamina magna, per campos instructa ». Beaucoup de syllabes longues soulignent le poids de ces luttes ; le pluriel qui généralise la situation de conflit, et l’expression redondante « belli certamina » soulignent l’importance prise par ces conflits, guerres pour le pouvoir (« rerum potiri », v13) et luttes quotidiennes dues à l’ambition. Car l’agitation des hommes vient de ce qu’ils ne sont jamais satisfaits de ce qu’ils ont. Vocabulaire de la lutte et de l’effort « certare » « contendere » « niti », v 11-12, vocabulaire de l’errance et de la dispersion (« passimque errare, quaerere viam palantes » v.9-10).

2 Le sage épicurien

Le sage est d’abord un observateur du monde qui l’environne. Champ lexical du regard : « spectare » v2, « cernere » v4, « tueri » v5, « uidere » v9. Regarder « est doux » parce que cela signifie qu’on est à distance des troubles. Le regard permet d’échapper aux dangers : exemple de la tempête en mer, métaphore des vicissitudes de la vie. Le sage est alors celui qui se tient hors d’atteinte, sur la terre ferme « e terra » v2. Puis exemple des guerres, auxquelles il assiste comme à un spectacle esthétique (« magna certamina…per campos instructa », v5-6). Le regard le fait aussi échapper à des dangers plus abstraits : illusion des vanités, possession matérielle.
Cette capacité de jugement lui est donnée par la philosophie, « doctrina sapientum », dont la particularité est d’être. Il se réfugie dans sa tour d’ivoire, présentée comme un lieu quasi sacré « templa », solide « bene munita », « au-dessus » des préoccupations humaines ordinaires « edita », hors d’atteinte des troubles « serena ».
Le préfixe de despicere (de= d’en haut) insiste sur la hauteur prise par le philosophe ; il ne s’agit pas de mépris mais de distance. Le sage sait s’élever au-dessus des misères humaines pour s’en protéger. De plus il les regarde de loin, et d’un lieu ferme et stable (« e terra »). L’idée est reprise plusieurs fois.
Il regarde ces tourments comme un spectacle qui ne le concerne pas ; outre les termes comme « alterius, quemquam, alios » opposés à « ipse, tua parte, sibi », on trouve répété le refus de participer : « quibus ipse malis careas », « tua sine parte pericli », idée présente aussi dans « sejunctus » et « semota ».
La philosophie donne à son regard une plus grande justesse (« nonne videre »).
D’abord, il est capable d’évaluer la difficulté et les périls inhérents à toute vie humaine (v15-16) ; noter les deux exclamations du v15.
Ensuite la philosophie lui apprend à écouter la nature pour discerner ses besoins essentiels : « nihil aliud sibi naturam latrare nisi utqui », v16 : noter sibi, et surtout naturam; noter aussi le verbe très concret « latrare », qui signifie d’abord « aboyer », « réclamer à grands cris » ; + le tour « nisi aliud nisi utqui », la nature ne veut « rien d’autre que » ; simplicité de ses exigences. Écouter la nature est indispensable pour comprendre quels sont les besoins fondamentaux, incontournables, de l’homme.

3 La définition du bonheur : l’ataraxie.

Le bonheur repose sur la nature, la nôtre et celle qui nous entoure. « Naturam latrare » v17 : de façon animale, la nature nous signale douleur et plaisir, et le plus grand plaisir est l’absence de douleur du corps (« dolor seiunctus absit corpore » v18) : par le renforcement du participe passé apposé, on comprend que la douleur doit être une entité disjointe du corps, là où les hommes prennent plaisir à contrarier celui-ci (« laborem » v2, « labore » v12). Lucrèce insiste sur la nécessité de se couper de toutes les sources de douleur (sejunctus, semota : même préfixe se- marquant la séparation). Rechercher le plaisir pour l’esprit (« mensque fruatur » , « jucundo », « sensu » (ne pas oublier que l’épicurisme est une philosophie matérialiste) ; plaisir qui dépend aussi de l’absence de douleur morale.

Ainsi l’esprit connaîtra la paix et sera lui aussi disjoint de ce qui représente pour le philosophe épicurien les deux sources de toute douleur: le souci et la crainte (« semota cura metuque » v19). Le souci peut être matériel ou existentiel. « Metu » met plutôt l’accent sur toutes les sources de peur, et le premier livre de l’œuvre en a stigmatisé l’essentiel : la peur de la mort, liée à la crainte des dieux, double peur dont le sage épicurien est dégagé, sachant que l’homme ne dépend pas des dieux, et que la mort n’est suivie de rien. Or pour Epicure, le plaisir est essentiellement l’absence de toute douleur physique et morale.

4. Un langage poétique au service de la philosophie

Le texte poétique, imagé, martèle sur un rythme entêtant des préceptes sensualistes, qui invitent presque à penser avec notre corps : « suaue » répété trois fois v1,4,5, « dulcius » v7, « spectare » v2. Alors que le texte fait état de la pénibilité des actions humaines, le sage, lui, ne connaît que le plaisir (« uoluptas », « iucunda » v3). Tout est facile et agréable pour celui qui va dans le sens de la nature.
Le texte repose encore sur une série de contrastes, qui révèlent deux attitudes opposées : le sage se tient sur la terre ferme, le non-sage se débat dans l’agitation des flots ; le sage se retire dans une forteresse inexpugnable, le non-sage parcourt en tous sens la plaine où ont lieu des combats incessants ; le sage a un regard pénétrant, le non-sage est aveugle.
L’énonciation est variée : les phrases assertives assoient la doctrine épicurienne ; les exclamations plaignent les hommes ; question rhétorique, vérités générales suscitent une prise de conscience.
Quand l’auteur évoque la stabilité du sage, le vers 8 fait apparaître au centre la figure bien assise du sage (« sapientum ») ; les vers 9 et 10 qui traitent de l’errance sont plus décousus.

Conclusion

Ce texte expose clairement la différence entre l’humanité ordinaire et le sage épicurien : leur échelle de valeurs, leur conception du bonheur.
- L’humanité moyenne est perpétuellement en quête de plaisirs factices (assouvir des besoins qui ne sont ni naturels ni nécessaires) ; le sage, lui, suit ce que lui dicte la nature et ne recherche que l’essentiel (répondre aux besoins naturels et nécessaires).
- Le sage voit le malheur des autres, mais il n’y peut rien. Le malheur des autres vient de leur méconnaissance de ce qui est l’essentiel. Or ce sens de l’essentiel, on ne peut l’acquérir que volontairement et soi-même. Mais il est du devoir du sage de transmettre le fruit de sa réflexion à autrui…qui en fera ce qu’il voudra.
- Pour un philosophe épicurien, c’est la seule participation possible à la vie publique, qui, par ailleurs est source de trop de maux pour qu’on s’y investisse…


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Message par Fée Violine Sam 26 Mar 2011 - 10:06

Présentation d'Horace:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Horace

Le 1er livre des Odes a été publié en 22 ou 23 av JC.

Ode I, 11

Le célèbre poème, dit par mon amie Mainikka (avec qui je discute en latin sur le Locutorium du Circulus Latinus Panormitanus http://www.cirlapa.org/locutorium.htm ):
https://www.youtube.com/watch?v=88hHrMgRn_c&feature=player_embedded

Tu ne quaesieris (scire nefas) quem mihi, quem tibi
finem di dederint, Leuconoe, nec Babylonios
temptaris numeros. Ut melius quicquid erit pati!
Seu pluris hiemes seu tribuit Juppiter ultimam,
quae nunc oppositis debilitat pumicibus mare
Tyrrhenum, sapias, vina liques et spatio brevi
spem longam reseces. Dum loquimur, fugerit invida
aetas: carpe diem, quam minimum credula postero.

vocabulaire:
pluris = plures
Temptaris= temptaveris
Quicquid ou quidquid : tout ce qui
Seu…seu… = sive…sive… : ou…ou… (conjonction de coord ou de subord)
Quam + superlatif = le plus … possible. Quam minimum : tournure familière, utilisée presque uniquement en prose.
pumex, icis: m. pierre poreuse, volcanique, issue du refroidissement de la lave; pierre bien connue dans la région de Naples, là où frappe la mer Tyrrhénienne. Roche rongée par l'assaut des vagues.
Resecare : terme technique (tailler la vigne)
credulus = credens

Traduction:
Tu, ne quaesieris : Toi, ne recherche pas,
(scire nefas) : ([il est] sacrilège de [le] savoir)
Quem finem : quelle fin
Mihi, tibi di dederint, Leuconoe : les dieux ont marquée pour moi, pour toi, Leuconoé,
Nec Babylonios numeros temptaris : et n’essaie pas les calculs babyloniens.
Ut melius pati quicquid erit : Qu’il [est] meilleur de subir tout ce qui sera !
Seu Juppiter tribuit pluris hiemes: Que Jupiter [t’]attribue plusieurs hivers,
Seu ultimam : ou que [ce soit] le dernier,
Quae nunc debilitat mare Tyrrhenium : qui maintenant brise la mer Tyrrhénienne
Pumicibus oppositis : contre l’obstacle des pierres rongées,
Sapias, vina liques : sois sage, filtre [tes] vins,
Et spatio brevi spem longam reseces : et, la durée [étant] brève, retranche les longs espoirs.
Dum loquimur, pendant que nous parlons,
Fugerit invida aetas : le temps jaloux aura fui.
Carpe diem : cueille le jour,
Credula quam minimum postero : confiante le moins possible dans le lendemain.




Dernière édition par Fée Violine le Sam 26 Mar 2011 - 12:48, édité 1 fois
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Message par Fée Violine Sam 26 Mar 2011 - 10:11

Autre traduction, du genre "belle infidèle" (comte Ulysse de Séguier):
Tremble, Leuconoë, de chercher à connaître
L'heure de notre mort; fuis les calculs pervers
De Babylone. À tout il vaut mieux se soumettre!
Que Jovis te concède encore d'autres hivers,
Qu'il les borne au présent, dont mugit l'onde étrusque,
Sois sage, emplis ta cave, et d'un si court chemin
Ôte le long espoir. Je parle, et le temps brusque
S'enfuit. Cueille le jour, sans croire au lendemain.
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Message par Fée Violine Sam 26 Mar 2011 - 10:22

J'ai donné le texte et la traduction du poème : du moins, c'est la version habituellement utilisée. Mais ce petit poème est plus complexe qu'il n'y paraît! J'ai trouvé une autre interprétation http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/itinera/Enseignement/Glor2330/Horace/odes/I_11/
basée sur une autre ponctuation (la ponctuation n'existait pas dans l'Antiquité): au lieu de terminer la phrase à "pati", la faire aller jusqu'à "Tyrrhenum", ce qui donne:

Tu ne quaesieris (scire nefas) quem mihi, quem tibi
finem di dederint, Leuconoe, nec Babylonios
temptaris numeros. Vt melius quicquid erit pati,
seu pluris hiemes seu tribuit Iuppiter ultimam,
quae nunc oppositis debilitat pumicibus mare
Tyrrhenum. Sapias, uina liques et spatio breui
spem longam reseces. Dum loquimur, fugerit inuida
aetas : carpe diem, quam minimum credula postero.

Ce qui signifie :

Toi, ne cherche pas à savoir (il est sacrilège de le savoir) quelle fin pour moi et pour toi
les dieux ont assignée, Leuconoé, et ne sonde pas les calculs babyloniens. Comme il est mieux de supporter tout ce qui sera,
soit que Jupiter t'ait accordé plusieurs hivers encore, soit qu'il t'ait accordé ultimement
celui qui maintenant brise la mer Tyrrhénienne sur les roches poreuses qui lui font face.
Tu ferais mieux de filtrer ton vin et d'un bref moment
de tailler les longues espérances! Pendant que nous parlons, le temps se sera déjà enfui, jaloux.
Cueille le jour, le moins possible confiante au lendemain.

Autre traduction (très jolie, plus littéraire) avec la même ponctuation: http://www.eissart.org/horace/ode_I_11.htm

Et encore une autre interprétation, assez surprenante : politique (l'hiver personnifierait l'empereur), sarcastique et pessimiste:
http://espace-horace.org/jym/odes_1/O_I_11.htm

Versification :
L'ode est écrite en « asclépiades majeurs » ou « grands asclépiades ». L’asclépiade majeur a 16 syllabes; c'est un des vers les plus longs de la métrique latine.

(le signe ~ marque une syllabe indifféremment longue ou brève):
ascl . — — — UU — // — UU — U ~
grand ascl. — — — UU — // — UU — // — UU — U ~

Le choriambe est un pied composé d'un trochée et d'un ïambe, c'est-à-dire — UU —.
Le grand asclépiade est facile à scander : 2 syllabes (longues), 3 choriambes, 2 syllabes (1 longue et 1 indifférente).
Chez Horace, le choriambe médian est toujours précédé et suivi d'une séparation de mots (cette règle est inconnue des Grecs et de Catulle) :
tu ne quaesieris // scire nefas,// quem mihi quem tibi
finem di dederint, // Leuconoe,// nec Babylonios
etc.

Dans notre ode, il y a une tension à peu près constante entre le rythme métrique et le rythme syntaxique: on compte 5 rejets sur les 7 possibilités (quem…/ finem — Babylonios/ numeros — mare/ Tyrrhenum — spatio brevi/ spem longam reseces — invida/ aetas). La longueur du vers doublée de cette divergence rythmique donne à la diction une allure périodique et cursive, qui rejoint le débit haché de la conversation.
Au vers 5, les trois choriambes du milieu du vers couvrent chacun la totalité d'un mot; à plusieurs endroits du poème, les choriambes scandent les mots importants du vers: scire nefas, ut melius, quicquid erit, vina liques, dum loquimur, carpe diem.






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Bac latin 2011 - Page 2 Empty Ronsard, imitateur d'Horace

Message par Fée Violine Sam 26 Mar 2011 - 10:47

(Sonnet à Hélène)
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant:
"Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle."

Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de Ronsard ne s'aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.

Je serai sous la terre, et fantôme sans os,
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain;
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.



"À Cassandre"
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu, cette vêprée,
Les plis de sa robe pourprée
Et son teint au vôtre pareil.
Las! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las! ses beautés laissé choir;
O vraiment marâtre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir!
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse:
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.

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Message par Fée Violine Jeu 31 Mar 2011 - 21:08

Piscis aprilis:
fish fish fish fish fish fish fish fish fish
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Message par Marc Jeu 31 Mar 2011 - 21:10

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Message par Fée Violine Ven 1 Avr 2011 - 17:38

Et voici enfin le commentaire du Carpe diem que j'ai promis à mes élèves study et que je viens de terminer. Il y aura sans doute des améliorations par la suite.

Ce célébrissime poème d’Horace semble exprimer une « morale » épicurienne basique : la vie est courte, profitons du moment présent.
En fait, ce n’est pas si simple. Bien que très court, 8 vers, ce poème (du premier livre d’Odes, publié en 22/23 av JC) se prête à des interprétations diverses. La ponctuation elle-même ne fait pas l’unanimité !

Notons d’abord 4 noms propres : 3 noms exotiques, et celui de Juppiter qui n’est pas exotique mais évoque un monde transcendant.
Leuconoé (= esprit blanc, en grec. Esprit candide, prêt à tout croire ? Leuconoé est en effet qualifiée de credula au v8. Esprit lumineux, par antiphrase ?), c'est la femme à qui le poète s’adresse, une femme aimée ? une amie ? en tout cas une personne proche de lui (importance des pronoms au v1). D’une manière générale, les poètes latins, qui ont tout emprunté aux Grecs, ont gardé l’habitude de donner des noms grecs à leurs personnages.
Babylonios évoque les mages chaldéens, inventeurs de l’astrologie, que les Romains appréciaient beaucoup, y compris dans les hautes sphères : on sait par exemple qu’Agrippine avait consulté un chaldéen pour savoir si son fils Néron régnerait.
Tyrrhenum, une mer qui baigne l’Italie, mais qui porte un nom étranger, l’Étrurie s’appelant en grec Tyrrhénia.
Tous ces éléments étant à la fois proches et distants.

Le poème commence par une double interdiction : Leuconoé ne doit ni penser à la mort, ni interroger les astres.
En fait, la plus grande partie du vocabulaire évoque des choses négatives ou angoissantes :
Ne quaesieris, nefas, finem, nec temptaris, pati, hiemes, ultimam, oppositis, debilitat, brevi, reseces, fugerit, invida, minimum. Ce n’est pas la grande joie de vivre !

Le champ lexical du temps est riche : finem, hiemes, ultimam, nunc, spatio brevi, spem longam, dum, aetas, diem, postero.
Parmi ces mots, notons la synecdoque hiemes : pourquoi évoquer l’âge par l’hiver plutôt que par le printemps ? La métaphore continue avec la tempête qui use les falaises, comme le temps use notre vie. De plus, cet hiver est le dernier (ultimam).
Mais hiemes, en plus d’être une figure de style, est peut-être à prendre aussi au sens littéral. On peut imaginer Horace et Leuconoé dînant au bord de la mer, regardant la tempête par la fenêtre (ce que suggère le mot nunc) et dissertant sur la vie et la mort.
Un paradoxe du poème est l'opposition entre le thème (vivons au présent) et la grammaire : un seul verbe est au présent, loquimur, et encore, il est employé pour dire que le présent est déjà passé...

Pour échapper à cette mélancolie, le poète essaie de ramener sa compagne à du concret : sapias, vina liques, sois raisonnable, filtre du vin !
Encore que… Filtrer le vin, c’est se préparer à le boire, certes, de même que carpe diem, cueillir le jour comme un fruit, c’est se préparer à le manger ; mais la jouissance n’est ici évoquée qu’indirectement, elle n'est pas certaine. Une sorte de brume voile l'ensemble...
Outre vina et carpe, nous avons un autre terme agricole : reseces, qui évoque la taille de la vigne. Il s’agit d’élaguer longam spem, les longs espoirs. Renonçons aux interrogations métaphysiques, à l’ambition, contentons-nous de peu. D’ailleurs, l’épicurisme habituel d’Horace contient un peu de stoïcisme : melius quicquid erit pati est une invitation à la résignation.
Le temps est fugitif, il est passé avant même d’avoir été (fugerit, verbe au futur antérieur). L’avenir est angoissant (quam minimum credula postero), seul le jour présent nous appartient. Le poème finit comme il a commencé : par une interdiction.


Dernière édition par Fée Violine le Sam 21 Mai 2011 - 14:28, édité 3 fois
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Message par Joss Ven 1 Avr 2011 - 17:41

Aaaatchoum !!! Bac latin 2011 - Page 2 264791

Rosa, rosa, rosam,
rosae, rosae, rosa -
rosae, rosae, rosas,
rosarum, rosis, rosis!* Bac latin 2011 - Page 2 200502131342440.tn_hcvaseflowers .... AAA---tchoum !

C’est le plus vieux tango du monde ...Bac latin 2011 - Page 2 200501201156500.nutscrackT


Dernière édition par Joss le Ven 1 Avr 2011 - 17:51, édité 2 fois
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Message par Fée Violine Ven 1 Avr 2011 - 17:46

À tes souhaits! chapeau
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Bac latin 2011 - Page 2 Empty Sur la poésie latine, quelques vidéos

Message par Fée Violine Ven 1 Avr 2011 - 17:50

deux petits films très sympas inspirés de l'Art d'aimer d'Ovide :
https://www.youtube.com/watch?v=9ckGZ0ZjgRs&feature=related
https://www.youtube.com/watch?v=Ud0Vou5FSqw

Et pour scander la poésie latine,
une bonne manière de faire Very Happy : https://www.youtube.com/watch?v=xagUH-NPsE4&feature=related
une mauvaise manière taquin https://www.youtube.com/watch?v=m7DgqG_k-0w&feature=related
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Message par Marc Ven 1 Avr 2011 - 17:53

semoque
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Bac latin 2011 - Page 2 Empty IV Héros guerriers. Jules César

Message par Fée Violine Ven 1 Avr 2011 - 17:59

Pour revenir aux choses sérieuses, voici le quatrième groupement de textes du programme: les héros.
Nous n’avons pas eu le temps d’étudier le troisième, le héros mythique, nous nous contenterons donc de deux figures de héros (historiques, eux) :
* le héros individuel : grand, fort, courageux, efficace, noble, mais… ennemi des Romains, donc présenté de façon ambiguë et finalement négative, de façon à surtout mettre en valeur son adversaire, c’est-à-dire l’auteur du récit ;
* et le héros collectif : 306 hommes à la fois, tout un clan, dotés de toutes les qualités romaines traditionnelles, force, courage, patriotisme, discipline, énergie, maîtrise de soi, désintéressement, désir de gloire…



D'abord, le portrait de Vercingétorix par Jules César, dans La guerre des Gaules.

De Bello gallico, VII, 4.
[4] Simili ratione ibi Vercingetorix, Celtilli filius, Arvernus, summae potentiae adulescens, cuius pater principatum Galliae totius obtinuerat et ob eam causam, quod regnum appetebat, ab civitate erat interfectus, convocatis suis clientibus facile incendit. Cognito eius consilio ad arma concurritur. Prohibetur ab Gobannitione, patruo suo, reliquisque principibus, qui hanc temptandam fortunam non existimabant; expellitur ex oppido Gergovia; non destitit tamen atque in agris habet dilectum egentium ac perditorum. Hac coacta manu, quoscumque adit ex civitate ad suam sententiam perducit; hortatur ut communis libertatis causa arma capiant, magnisque coactis copiis adversarios suos a quibus paulo ante erat eiectus expellit ex civitate. Rex ab suis appellatur. Dimittit quoque versus legationes; obtestatur ut in fide maneant. Celeriter sibi Senones, Parisios, Pictones, Cadurcos, Turonos, Aulercos, Lemovices, Andos reliquosque omnes qui Oceanum attingunt adiungit: omnium consensu ad eum defertur imperium. Qua oblata potestate omnibus his civitatibus obsides imperat, certum numerum militum ad se celeriter adduci iubet, armorum quantum quaeque civitas domi quodque ante tempus efficiat constituit; in primis equitatui studet. Summae diligentiae summam imperi severitatem addit; magnitudine supplici dubitantes cogit. Nam maiore commisso delicto igni atque omnibus tormentis necat, leviore de causa auribus desectis aut singulis effossis oculis domum remittit, ut sint reliquis documento et magnitudine poenae perterreant alios.



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Bac latin 2011 - Page 2 Empty Vercingétorix, vocabulaire

Message par Fée Violine Jeu 7 Avr 2011 - 17:41

Vocabulaire:

patruus,i : l'oncle paternel
interficio : tuer
civitas,atis : 1.l'ensemble des citoyens qui constituent un état ; cité, état ; ville ; 2.droits des citoyens, droit de cité
fortuna : sort (bon ou mauvais), hasard ; au pluriel : fortune
desisto, is, ere, stiti, stitum : renoncer à, s’abstenir
dilectus,us : la levée
egens,ntis : pauvre
coacta, p p de cogo, rassembler (litt. pousser ensemble: cum, ago)
manus,us : la troupe
quoscumque ex civitate = quoscumque civium
hortari: exhorter à (ut + subj)
dimitto : envoyer de tous côtés
quoque versus = quoquoversus : de tous côtés (avec mouvement)
obtestari: prier, conjurer de (ut + subj)
Sénons= Sens ; Parisiens = Paris ; Pictons = Poitou/Poitiers ; Cadurques= Cahors ; Turons = Touraine/Tours ; Aulerques= Basse-Normandie ; Lémovices = Limousin/Limoges (il y avait aussi des Lémovices en Haute-Normandie) ; Andes = Anjou/Angers ; Arvernes = Auvergne.
obses, idis, m : otage
constituo, is, ere, tui, tutum : établir, fixer
quisque, quaeque, quidque : chaque
studeo + datif : s'occuper de, s'appliquer à
diligentia: soin scrupuleux
dubitare : hésiter
reliquis documento est un double datif


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Message par Fée Violine Jeu 7 Avr 2011 - 17:43

Critiques du film « Vercingétorix » :
http://sites.univ-lyon2.fr/latin/divert/cine/vercingetorix.html
Et ici: http://fr.wikipedia.org/wiki/Vercingetorix_(film)
Ce film semble très drôle, ça donne envie de le voir! laughing

Deux sites sur Vercingétorix:
http://www.histoire-en-ligne.com/article.php3?id_article=279
(sauf qu'ils lui attribuent trente ans, alors que César le qualifie d'"adulescens", c'est-à-dire dans la vingtaine).

http://fr.wikipedia.org/wiki/Vercing%C3%A9torix
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Bac latin 2011 - Page 2 Empty Vercingétorix, traduction

Message par Fée Violine Jeu 14 Avr 2011 - 22:04

Simili ratione ibi Vercingetorix Celtilli filius, Là, de la même manière, Vercingétorix fils de Celtillus,
Arvernus, summae potentiae adulescens, Arverne, jeune homme d’une très grande influence,
cuius pater principatum Galliae totius obtinuerat, dont le père avait obtenu l’hégémonie sur (litt. de) toute la Gaule
et ob eam causam, quod regnum appetebat, et, pour la raison qu’il aspirait au trône,
ab civitate erat interfectus, avait été tué par ses concitoyens,
convocatis suis clientibus facile incendit, ayant convoqué ses vassaux, [les] enflamma facilement.
Cognito eius consilio ad arma concurritur. Son projet connu, on court aux armes.
Prohibetur ab Gobannitione, patruo suo, reliquisque principibus, Il est empêché par Gobannitio son oncle paternel, et par les autres chefs,
qui hanc temptandam fortunam non existimabant; qui pensaient qu’il ne fallait pas tenter ce sort ;
expellitur ex oppido Gergovia : il est chassé de la forteresse de Gergovie,
non destitit tamen atque in agris habet dilectum egentium ac perditorum. mais il ne renonce pas, et fait dans les campagnes une levée de pauvres et d’hommes perdus.
Hac coacta manu, Cette troupe rassemblée,
ad suam sententiam perducit il amène à son avis
quoscumque adit ex civitate tous les citoyens qu’il aborde.
hortatur ut communis libertatis causa arma capiant, il [les] exhorte à prendre les armes pour la liberté commune,
magnisque coactis copiis, et ayant rassemblé de grandes troupes,
adversarios suos expellit ex civitate, il chasse de la cité ses adversaires
a quibus paulo ante erat eiectus, par qui peu avant il avait été banni.
Rex ab suis appellatur. Il est nommé roi par ses [partisans].
Dimittit quoque versus legationes; il envoie partout des délégations,
obtestatur ut in fide maneant : il les conjure de rester dans la parole donnée.
Celeriter sibi adiungit : Il s’adjoint rapidement
Senones, Parisios, Pictones, Cadurcos, Turonos, Aulercos, Lemovices, Andos reliquosque omnes qui Oceanum attingunt : les Sénons, les Parisiens, les Pictons, les Cadurques, les Turons, les Aulerques, les Lémovices, les Andes, et les autres [peuples] qui touchent l’Océan.
omnium consensu ad eum defertur imperium, à l’unanimité (par le consensus de tous), le pouvoir suprême lui est conféré.
Qua oblata potestate, Ce pouvoir une fois reçu,
omnibus his civitatibus obsides imperat, il commande à tous ces peuples des otages,
certum numerum militum ad se celeriter adduci iubet, il ordonne qu’un nombre fixé de soldats lui soit vite amenés,
constituit quantum armorum quaeque civitas domi quodque ante tempus efficiat, il établit combien d’armes chaque peuple doit produire et avant quelle date ;
in primis equitatui studet, il s’occupe d’abord de la cavalerie.
Summae diligentiae summam imperi severitatem addit; À une suprême activité il ajoute une suprême sévérité [dans l’exercice] du pouvoir,
magnitudine supplici dubitantes cogit, par la grandeur du supplice il force les hésitants :
Nam maiore commisso delicto : si un grand délit est commis,
igni atque omnibus tormentis necat, il tue par le feu et par toutes sortes de supplices ;
de leviore causa, pour un motif plus léger
domum remittit auribus desectis aut singulis effossis oculis, il renvoie [les hommes] chez eux avec les oreilles coupées ou un œil crevé.
ut sint reliquis documento, pour qu’ils soient un avertissement pour les autres
et magnitudine poenae perterreant alios, et terrifient les autres par la grandeur du châtiment.
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Message par myosotis Ven 15 Avr 2011 - 15:30

Un peu perplexe devant ces traductions sans analyse des cas , des modes, des temps et de la syntaxe... Mais si ces chers alumni s'y retrouvent ...espérons qu'ils sauront les justifier... PENSIF
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Message par Fée Violine Sam 16 Avr 2011 - 14:09

C'est à dire que nous avons fait les traductions en classe. Ils ont dû noter dans leurs cahiers tout ce qu'il y a à savoir.
Après ça, je leur donne la trad ici. Mais je ne mets pas tout le cours en ligne!
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Message par myosotis Sam 16 Avr 2011 - 14:35

Oui, je comprends mieux ! Les petits veinards ! Wink
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Bac latin 2011 - Page 2 Empty César, commentaire

Message par Fée Violine Sam 23 Avr 2011 - 10:27

Contexte politique :
En 58, Jules César, prenant prétexte de la migration vers la Saintonge des Helvètes envahis par les Germains, envahit la Gaule pour venir en aide aux alliés de Rome, les Éduens (sud de la Bourgogne, Morvan), menacés à leur tour par les Germains. Il veut soumettre les peuples gaulois à l'autorité de Rome pour servir sa gloire et confisquer leurs légendaires richesses. Celtillos, l'un des principaux chefs des tribus arvernes (Auvergne), tente alors de prendre la tête du parti anti-romain en Gaule, dirigé au siècle précédent par les Séquanes (Franche-Comté), mais il est exécuté par les familles aristocratiques arvernes qui refusent son autorité. Son fils Vercingétorix entre probablement à ce moment dans l'entourage militaire de César, qui le forme aux méthodes de guerre romaines en échange de sa coopération et de ses connaissances du pays. Il aurait été le commandant du corps de cavaliers arvernes, réquisitionné au titre des accords conclus en 120.
En 53, des commerçants romains sont massacrés à Orléans. À l'annonce du massacre, Vercingétorix (malgré l'opposition de son oncle paternel Gobannitio, peut-être responsable de l'exécution de Celtillos) prend le pouvoir chez les Arvernes et s'impose à la tête du parti anti-romain, notamment grâce à l'art du discours, apprécié par les Gaulois comme par les Romains. Chassé de Gergovie, Vercingétorix lève des troupes dans la campagne, mobilise le peuple et s'impose comme le véritable commandant suprême : il est proclamé roi et envoie des ambassades aux principaux peuples de Gaule. En janvier 52, il lance de multiples ambassades auprès de peuples gaulois pour tenter de les rallier, leur demandant des otages pour garantir l'alliance. Plusieurs armées gauloises, alliées traditionnelles des Romains, font peu à peu défection et se rangent sous la bannière de Vercingétorix. Il réussit à retourner les Rutènes (Aveyron) et leurs alliés : la Narbonnaise est ainsi directement menacée ; et les Bituriges (région de Bourges), normalement alliés des Romains.

Fin de l’histoire : Vercingétorix va montrer un réel talent militaire et politique et donner du souci à l'un des plus grands stratèges romains. Après Alésia, il passera six ans dans la prison du Tullianum à Rome, puis sera étranglé en août 46, après avoir été exhibé lors de la célébration du triomphe de César. Ensuite, on l’oubliera jusqu’au 19ème siècle, à l’époque romantique, et surtout sous la IIIème République qui utilisera Vercingétorix comme symbole du Français résistant héroïquement à l'envahisseur (besoin de revanche après la défaite de 1870).

Le portrait de Vercingétorix par César est assez ambigu : certes, il le décrit comme noble, courageux, énergique, intelligent, bien organisé, efficace, qualités qui sont aussi celles de César lui-même, sous-entendant ainsi le mérite de César à avoir battu un ennemi aussi fort ; mais il le décrit aussi comme le fils d’un ambitieux qui a mal fini ; s’appuyant sur des gens peu recommandables (là, César emploie les mêmes termes « egentium ac perditorum » utilisés à l’époque pour décrire les appuis des agitateurs Catilina et Clodius) ; et pour finir, inutilement cruel. César dénie donc à Vercingétorix toute légitimité politique et le présente comme un homme dangereux, comme un barbare.

Portrait :
paradoxe jeune/puissant (summae potentiae adulescens)
éloquent, persuasif (facile incendit, quoscumque adit ad suam sententiam perducit)
audacieux (temptandam fortunam)
ne se décourage pas (non desistit)
charismatique (omnium consensu
aime la liberté (libertatis causa)
vindicatif (adversarios expellit)
importance de la parole donnée (in fide)
actif (celeriter (2), verbes d’action : hortatur expellit obtestatur imperat jubet constituit cogit necat)
importance des chevaux (equitatui studet) (César précise, ailleurs dans le livre, que les Gaulois aimaient passionnément les chevaux)
efficace et cruel (diligentiae… severitatem).

La plupart des verbes sont au présent, ce qui rend le portrait vivant et dynamique. Par contre, les vieux raisonnables et prudents sont à l’imparfait (existimabant).
Champ lexical du pouvoir : potentiae, principatum, regnum, clientibus, principibus, perducit, rex appellatur, imperium (2), potestate, imperat, jubet, constituit.
Champ lexical de la violence/passion : appetebat, interfectus, incendit, arma concurritur, prohibetur, expellitur, manu, arma capiant, copiis, adversarios, ejectus, expellit, militum, armorum, severitatem, supplicii cogit, igni atque tormentis necat, desectis, effossis, poenae perterreant.

Sur le De Bello gallico:
Ce livre était un compte rendu adressé au sénat. L'ouvrage, écrit à la troisième personne, ne fournit aucune indication directe sur les opinions, pensées et jugements de César. Il a écrit cet ouvrage en troi mois, à la fin de l'année 52, juste après Alésia. Il travaillait avec plusieurs secrétaires, qui l'aidaient à ordonner la chronologie des événements, joignaient des descriptions ethnographiques ou géographiques tirées d'auteurs grecs, et triaient les données factuelles (notes dictées, lettres, rapports aux Sénat) rassemblées durant la guerre. César n'avait plus ensuite qu'à rédiger la version définitive.


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Message par Fée Violine Sam 23 Avr 2011 - 10:28

Tite-Live, Histoire II, 48-49 Histoire des 306 Fabius

Tum Fabia gens senatum adiit. Consul pro gente loquitur: "adsiduo magis quam magno praesidio, ut scitis, patres conscripti, bellum Veiens eget. Vos alia bella curate, Fabios hostes Veientibus date. Auctores sumus tutam ibi maiestatem Romani nominis fore. Nostrum id nobis uelut familiare bellum priuato sumptu gerere in animo est; res publica et milite illic et pecunia uacet." Gratiae ingentes actae. Consul e curia egressus comitante Fabiorum agmine, qui in uestibulo curiae senatus consultum exspectantes steterant, domum redit. Iussi armati postero die ad limen consulis adesse; domos inde discedunt.
[49] Manat tota urbe rumor; Fabios ad caelum laudibus ferunt (...). Fabii postera die arma capiunt; quo iussi erant conueniunt. Consul paludatus egrediens in uestibulo gentem omnem suam instructo agmine uidet; acceptus in medium signa ferri iubet. Nunquam exercitus neque minor numero neque clarior fama et admiratione hominum per urbem incessit. Sex et trecenti milites, omnes patricii, omnes unius gentis, (...) ibant, unius familiae uiribus Veienti populo pestem minitantes. (...) Ire fortes, ire felices iubent, inceptis euentus pares reddere; consulatus inde ac triumphos, omnia praemia (...), omnes honores sperare.

Vocabulaire:

patres conscripti : "pères conscrits", sénateurs
praesidium : protection, défense
egeo, ere: avoir besoin, manquer de (+abl)
auctor, ris, m: garant
tutus, a, um: en sécurité, sûr
fore = futurum/am esse = infinitif futur de esse
velut = ut : comme (adverbe)
sumptus, us, m: dépense
illic : là-bas (sans mouvement)
vacare : être vacant, être disponible, d'où: s'occuper de (=> en français "vacances", "vaquer à")
ingens, ntis: immense
egressus < egredior, sortir
comitari: accompagner (< comes, itis, compagnon, => français "comte")
limen, inis, n : seuil (=> français "préliminaire", "éliminer")
inde : de là
manare: couler, se répandre (=> français "émaner")
quo : où (avec mouvement)
paludatus : revêtu du paludamentum, manteau de général en campagne
signa : les enseignes
minitari, fréquentatif de minari : menacer
pestis, is, f: épidémie, fléau, ruine
vis, la violence; pluriel vires, les forces
felix : heureux, chanceux
inceptis < incipio, commencer, entreprendre
par, paris: égal (=> français "parité", "pair")
eventus, us, m: événement, résultat, issue



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Message par Fée Violine Sam 23 Avr 2011 - 10:29

[48]Tum Fabia gens senatum adiit. Alors, le clan Fabius alla au sénat.
Consul pro gente loquitur: Le consul [Kaeso Fabius] parle au nom du clan:
ut scitis, patres conscripti : "Comme vous savez, Pères conscrits,
bellum Veiens eget praesidio adsiduo magis quam magno, la guerre contre Véies a besoin d’une défense ininterrompue plutôt que considérable.
Vos alia bella curate, Vous, occupez-vous des autres guerres,
Fabios hostes Veientibus date ! et donnez les Fabius comme ennemis aux Véiens !
Auctores sumus ibi maiestatem Romani nominis tutam fore. Nous garantissons que là la majesté du nom romain sera en sécurité.
id bellum nobis uelut familiare nostrum Cette guerre, [qui sera] pour nous comme une affaire de famille,
priuato sumptu gerere in animo est; nous avons dans l’idée de la faire à frais privés.
res publica et milite illic et pecunia uacet !" Que la république ne mette pas là-bas de soldats ni d’argent ! (litt. soit vide de soldat et d’argent)"
Gratiae ingentes actae. On [leur fit] de grands remerciements.
Consul e curia egressus domum redit : Le consul, sorti du sénat, retourne chez lui,
comitante Fabiorum agmine, accompagné de la troupe des Fabius
qui in uestibulo curiae senatus consultum exspectantes steterant. qui étaient restés dans le vestibule de la curie, attendant le sénatus-consulte (le décret du sénat).
Iussi armati postero die ad limen consulis adesse, Après avoir reçu l'ordre de se trouver le lendemain en armes à la porte du consul,
domos inde discedunt. ils se retirent chez eux.
[49] Manat tota urbe rumor; La rumeur se répand dans toute la ville;
Fabios ad caelum laudibus ferunt. on porte aux nues les Fabius (litt. par des louanges).
(…)Fabii postero die arma capiunt; Le lendemain, les Fabius prennent leurs armes;
quo iussi erant, conueniunt. ils se réunissent au lieu prescrit (là où on leur avait dit).
Consul paludatus egrediens Le consul, revêtu de la chlamyde de général, sortant,
in uestibulo gentem omnem suam instructo agmine uidet; voit dans le vestibule tout son clan rangé en bataille.
acceptus in medium signa ferri iubet. Il se place au centre et fait lever les enseignes.
Nunquam per urbem incessit Jamais ne défila dans Rome
exercitus neque minor numero neque clarior fama et admiratione hominum. une armée plus petite par le nombre et plus illustre par sa renommée et par l'admiration publique.
Sex et trecenti milites, omnes patricii, omnes unius gentis, Trois cent six guerriers, tous patriciens, tous d'une même famille,
(…) ibant, Veienti populo pestem minitantes s'avançaient, menaçant d’anéantissement le peuple véien
unius familiae uiribus. avec les forces d'une seule famille.
Ire fortes, ire felices iubent, On leur dit “bon courage et bonne chance” (litt. ils [leur] ordonnent d’aller courageux, d’aller chanceux),
inceptis euentus pares reddere; de rendre l’issue (litt. les issues) égale aux commencements,
consulatus inde ac triumphos, omnia praemia, omnes honores sperare. et d’espérer à partir de là des consulats et des triomphes, toutes les récompenses, tous les honneurs!


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