MARTHE ET MARIE


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Bac latin 2011

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thomas - Bac latin 2011 - Page 3 Empty Tite Live, explications historiques

Message par Fée Violine Sam 23 Avr 2011 - 10:57

L'auteur et son oeuvre:Titus Livius, né et mort à Padoue, -59, +17. Riche patricien, s’installe à Rome, homme de lettres, historien, ami d’Auguste. Il n’a pas fait de politique. Son Histoire, publiée vers -29, comprenait 142 livres, il en reste 35. Conservateur, admirateur du temps passé, indépendant, honnête et patriote. Historien latin le plus fécond, Tite-Live témoin de la décadence de la République et de la formation de l'Empire, contribua à redonner à ses contemporains le sentiment de la grandeur de Rome. Son but est de "faire une œuvre apologétique" : élever un monument à la grandeur de Rome et se consoler des maux présents par le spectacle des vertus passées. Il veut faire une œuvre morale, littéraire et oratoire, nationale. Il croit que ce sont les hommes qui font l'histoire; il analyse leurs sentiments, leurs réactions. Il veut dire sincèrement ce qu'il croit vrai et juge très souvent avec beaucoup de bon sens. Il opère une adroite combinaison de témoignages, mais on ne peut parler d'impartialité car il fut parfois aveuglé par son patriotisme, ni d'objectivité car il n'a pas de méthode critique précise. Il reste notre principale source d'information pour la connaissance de l'histoire romaine. Il n'a pour ainsi dire pas eu recours à des documents originaux : toute sa documentation est de seconde main. Pour les événements les plus récents, il disposait de témoignages oraux, de Chroniques, de Mémoires, d'ouvrages composés par des témoins oculaires. Pour les siècles antérieurs, les documents étaient plus pauvres : l'histoire n'avait commencé d'être écrite à Rome qu'à la fin du 3è siècle. Il recourut aussi à des historiens grecs, comme Polybe. Pour remonter plus haut, il dut recourir à des traditions orales, voire à des poèmes populaires. Pour les débuts de la ville, il ne disposait que d'un tissu de légendes. De plus, l'incendie de Rome par les Gaulois en -390 détruisit tous les documents antérieurs.
Style : phrase ample et périodique; emploi fréquent de la dissymétrie, de la comparaison et de la métaphore ; narrations bien conduites et vivantes; discours (400) conventionnels, habiles et vivants : ils représentent une partie importante de l'œuvre et ont une valeur historique incontestable.
Chez Tite-Live, le héros sert d’exemple. Il est noble par sa naissance, mais aussi par son caractère, sa grandeur d’âme et ses actes. Il y a toujours un lien affectif entre le héros et son public.

L'histoire : Nous sommes en -477. La très riche ville étrusque de Véies , à 16 km au nord de Rome, donc au sud de l’Étrurie, est en guerre avec Rome depuis plusieurs siècles. La gens Fabia (qui est en fait une des "tribus rustiques" de Rome portant un nom gentilice) décide de faire lui-même la guerre aux Véiens pour soulager la République.

Suite de l'histoire: Après quelques victoires, tandis que nos 306 héros sont occupés à la glorieuse conquête d'un troupeau de vaches véiennes, ils seront surpris par l'ennemi et tous massacrés sur les bords de la Crémère, à environ 10 km de Rome. Les Véiens exploitent leur victoire par l’occupation du Janicule. Une armée romaine les en expulsera. Véies sera finalement prise par le général romain Camille en -396, et ne s’en remettra jamais. Le site est maintenant un Parc Naturel Régional.

Les Fabii ou la gens Fabia est une illustre famille de la Rome antique, qui prétendait descendre d'Hercule par une fille d'Évandre, et est ainsi nommée, dit-on, pour avoir introduit à Rome la culture de la fève (faba). Une tribu rustique de Rome prend de cette famille le nom de Fabia. La tribu est une circonscription de rattachement des citoyens romains (4 tribus urbaines à Rome (regio Suburana, Esquilina, Collina, Palatina), 10 tribus rustiques hors de la ville).
Parmi les grandesgentes patriciennes de la République, celle des Fabii est l'une des premières à s'éteindre sous l'Empire.

Le mot gens signifie d’abord peuple, race, et c'est dans ce sens-là qu'on l'emploie dans l'expression ius gentium (le "droit des gens", qui règle les rapports entre les peuples différents). Le peuple ou gens, était divisé en nations (nationes), elles-mêmes divisées en cités (civitates). Une gens est un groupe familial patrilinéaire portant le même nom, le gentilice (nomen gentilicium).
La gens, lorsqu'elle était nombreuse, s'est divisée au cours du temps en diverses "familles" (familiae) dirigées par un paterfamilias, et qui se distinguaient par un cognomen désignant les diverses branches.
Les gentes les plus anciennes faisaient remonter leur origine aux familles accompagnant Romulus lors de la fondation de Rome. Leurs membres se réunissaient, et exécutaient des rites religieux en commun. Les gentiles sont de rudes paysans, surtout éleveurs.Noms de gentes romaines : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_nomina
Principales gentes romaines : Aemilia, Claudia, Cornelia, Fabia, Julia, Manlia, Postumia, Servilia, Sulpicia, Valeria.

La gens correspond au clan (mot celtique). Un clan est un ensemble de familles associées par une parenté réelle ou fictive, fondée sur l'idée de descendance d'un ancêtre commun. Même si leur filiation exacte n'est pas connue, tous les membres d'un clan connaissent cette origine qui prend un caractère mythique. Lorsque cet ancêtre est représenté mythiquement ou symboliquement par un animal, on parle de totémisme (la louve romaine est un reste de totémisme). L'appartenance à un clan se traduit par des droits et des obligations de solidarité envers les autres membres du groupe, en particulier l'assistance et la vengeance. Un clan est un sous-groupe d'une tribu, qui elle-même est un sous-groupe d'un peuple ou d'une nation.

Le consul mentionné dans notre texte : Kaeso Fabius Vibulanus, consul en 484, 481, 479 (ses frères ont été consuls aussi). Il souhaite retrouver la concorde entre plébéiens et patriciens et se prononce en faveur d'une répartition des terres entre les soldats, plutôt qu'elles soient ajoutées à l'ager publicus (domaine public) et accaparées par les patriciens, ce qui lui vaut l'opposition de son ordre. Il est envoyé avec une armée ravager le territoire des Èques qui ont agressé les Latins, alliés de Rome. Cette guerre continuelle contre Véies, ainsi que les pertes des dernières batailles contre eux, précipitent le serment des 306 Fabii.
Son neveu Quintus (trop jeune pour aller à la guerre, donc seul rescapé de la gens) sera consul en 467.



Dernière édition par Fée Violine le Dim 24 Avr 2011 - 7:09, édité 2 fois
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Message par Fée Violine Sam 23 Avr 2011 - 17:17

C’est un récit très simple, qui ne s’encombre pas de psychologie. Plan : K.Fabius fait un discours, c’est d’accord, départ des 306, enthousiasme public.
Beaucoup de phrases courtes, mais aussi, comme dans tous les textes historiques latins, des discours (style direct et style indirect).
Champ lexical de la politique/droit : gens, senatum, consul, patres conscripti, auctores, majestatem, Romani, privato, respublica, consul, curia, curiae senatus consultum, consulis, consul, gentem, patricii, gentis, populo, consulatus.
Champ lexical de la guerre/commandement: Praesidio, bellum, bella, hostes, bellum, milite, agmine, armati, jussi, arma, jussi, paludatus, instructo agmine, signa ferri jubet, exercitus, milites, minitantes, jubent, fortes, triumphos.
Éléments épiques: ingentes, tota urbe rumor, laudibus, nunquam, clarior fama et admiratione, pestem minitantes, triumphos, praemia, honores. Anaphores : omnes, unius, omnes/omnia.
C’est un texte patriotique, dans l’expression “majestatem Romani nominis”, et d’ailleurs dans tout le texte, avec ces héros courageux, dévoués, désintéressés, disciplinés, bien organisés, marchant comme un seul homme, ne pensant qu’à l’intérêt public, redoutables; ce chef fier et audacieux avec son bel uniforme; le peuple enthousiaste, à l’unisson avec les héros (en réalité, à l’époque, Rome était en proie à des troubles sociaux). L’auteur insiste beaucoup sur la beauté et la rareté de la scène. Il insiste d’autant plus qu’il sait la suite de l’histoire : toute cette vaillance sera anéantie, ce qui rend nos héros d’autant plus touchants et romantiques.
Les Fabius incarnent les vertus romaines, ils sont un modèle. Mais si on compare cette "image d'Epinal" avec la réalité historique, il y a un décalage, car historiquement, c'est un événement à très petite échelle!


Dernière édition par Fée Violine le Mar 10 Mai 2011 - 21:46, édité 1 fois
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thomas - Bac latin 2011 - Page 3 Empty Virgile, l'Énéide : Duel Énée/Turnus

Message par Fée Violine Mar 10 Mai 2011 - 11:45

Énéide, XII, vers 919-939

Cunctanti telum Aeneas fatale coruscat,
sortitus fortunam oculis, et corpore toto 920
eminus intorquet. Murali concita nunquam
tormento sic saxa fremunt, nec fulmine tanti
dissultant crepitus. Volat atri turbinis instar
exitium dirum hasta ferens orasque recludit
loricae et clipei extremos septemplicis orbes ; 925
per medium stridens transit femur. Incidit ictus
ingens ad terram duplicato poplite Turnus.
Consurgunt gemitu Rutuli totusque remugit
mons circum et vocem late nemora alta remittunt.
Ille humilis supplex oculos dextramque precantem 930
protendens : « Equidem merui, nec deprecor », inquit ;
« utere sorte tua. Miseri te si qua parentis
tangere cura potest, oro (fuit et tibi talis
Anchises genitor), Dauni miserere senectae
et me, seu corpus spoliatum lumine mavis, 935
redde meis. Vicisti et victum tendere palmas
Ausonii videre ; tua est Lavinia conjux ;
ulterius ne tende odiis. » Stetit acer in armis
Aeneas volvens oculos dextramque repressit;


Vocabulaire

cunctor, ari : hésiter, s’attarder
coruscare : agiter, brandir
sortior, iris, iri, itus sum : tirer au sort, fixer par le sort, obtenir du sort ; ici : choisir
eminus, adverbe : de loin (< ex, manus)
intorqueo, es ere, rsi, rsum : tordre, tourner, brandir
concio, is, ire, ivi, itum : assembler, exciter, soulever ; ici : lancer
tormentum, i, n : baliste, machine de guerre à lancer les traits (détente de cordes préalablement enroulées autour d’un cylindre)
fremo, is, ere, ui, itum : murmurer, gronder, frémir, bruire
dissultare : éclater, exploser
crepitus, us, m : bruit sec (craquement, crépitement, claquement…)
turbo, inis, m : tourbillon, mouvement circulaire, objet circulaire…
instar, nom indéclinable devenu préposition : comme, à l’instar de
exitium, ii, n : ruine, perte, trépas
dirus, a, um : sinistre, effrayant, terrible, funeste
ora, ae, f : bord, contour
recludo, is, ere, usi, usum : ouvrir
hasta, ae, f : lance, javelot
lorica, ae, f : cuirasse
clipeus, i, m : bouclier
septemplex, icis : septuple (ici : recouvert de 7 cuirs)
ico/icio, is, ere, ici, ictum : frapper, blesser
mereo, es, ere, ui, itum : mériter
deprecor, ari : chercher à détourner par des prière, intercéder, solliciter
sors, tis, f : objet qu’on mettait dans une urne pour tirer au sort ; tirage au sort ; résultat du tirage, oracle ; sort, destin, destinée, lot, d’où condition, rang. Ici : chance
utor, uteris, uti, usus sum : utiliser, se servir de + ablatif
misereror, eris, ereri, miseritus/misertus sum : avoir pitié de + génitif
si qua = si aliqua
malo (= magis volo), mavis, malle, malui : préférer
strideo, es ere, di/ strido, is, ere, di : produire un bruit perçant (sifflement, grincement…)
femur, oris, n : cuisse
poples, itis, m : jarret, genou
duplicare : doubler, augmenter, ployer (< duplex < duo, plico : double, partagé en deux)
remugio, is ire : répondre par des mugissements, gronder, retentir, résonner
remitto : renvoyer
nemus, oris, n : bois
precari : prier, supplier
protendo, is, ere, tendi, tentum/tensum : tendre en avant
equidem : certes, évidemment
ulterius, comparatif de ultra : plus loin
tendo, is ere, tetendi, tensum/tentum : transitif = tendre ; intransitif = se diriger
seu/sive : ou si ; seu…seu… : soit que, soit que
Ausonii : Ausoniens (ancien peuple de l’Italie centrale)
Rutuli : les Rutules, peuple dont Turnus est le roi
volvo, is, ere, volvi, volutum : rouler, tourner
reprimo, is, ere : refouler, arrêter, contenir, retenir

Traduction littérale :

Tandis que [Turnus] s’attarde, Énée brandit le trait fatal,
choisissant des yeux le moment favorable, et de tout son corps
de loin il le lance. Jamais pierres lancées par une machine de guerre
ne bruissent aussi fort, jamais fracas de foudre si grand
n’éclate. Elle vole comme un noir tourbillon,
porteuse d’une mort funeste, la lance, elle pénètre dans les bords
de la cuirasse et dans le dernier cercle du bouclier à sept peaux ;
en sifflant, elle transperce le milieu de la cuisse. Il tombe frappé,
immense, vers la terre, les genoux pliés, Turnus !
Les Rutules se lèvent d’un bond avec un gémissement, et la montagne entière alentour
renvoie leur mugissement, et les hautes forêts renvoient au loin leur voix.

Lui, humble et suppliant, tendant des regards et une main implorants :
« Oui, je l’ai mérité, dit-il, je ne demande pas grâce ;
sers-toi de ta chance. Mais si tu peux avoir quelque souci
d’un malheureux père, je t’en prie (toi aussi tu as eu un tel
père, Anchise) : aie pitié de la vieillesse de Daunus,
et rends-moi aux miens, [moi vivant] ou, si tu préfères, mon corps privé de lumière.
Tu as vaincu, les Ausoniens ont vu le vaincu
tendre les mains ; Lavinia est à toi comme épouse ;
ne pousse pas plus loin la haine ». Immobile, terrible sous ses armes,
Énée détournant les yeux a retenu sa main ;

[suite du texte: déjà la prière de Turnus fléchissait de plus en plus son coeur hésitant,
lorsque par malheur apparut le baudrier de Pallas sur l'épaule ennemie,
et que brillèrent sur les lanières les clous familiers du baudrier
de l'enfant vaincu que Turnus avait frappé et abattu,
avant d'arborer sur ses épaules l'insigne de son ennemi.
Dès que ces objets évocateurs d'une douleur cruelle emplirent ses yeux,
Énée, excité par les Furies, plein de colère, devint terrible :
"Toi, revêtu des dépouilles des miens, tu pourrais m'être arraché
à présent ? C'est Pallas, oui, c'est Pallas, qui par ce coup t'immole
et tire vengeance en répandant ton sang impie."
Sur ce, dans son ardeur, il enfonce son épée dans le coeur de son ennemi ;
les membres de Turnus s'abandonnent, gagnés par le froid,
et sa vie, dans un gémissement, s'enfuit indignée chez les ombres
.] [Fin de l’Énéide]
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thomas - Bac latin 2011 - Page 3 Empty Virgile : commentaire

Message par Fée Violine Mar 10 Mai 2011 - 11:46

le dernier cercle du bouclier (925). Ajax, aussi, possède, comme Turnus, un bouclier recouvert de sept peaux. De même, le bouclier que Vulcain fabriquera pour Énée, à la demande de Vénus, aura sept disques superposés, mais de métal (8, 448).
elle transperce le milieu de la cuisse (926). Il n'existait aucune tradition sur les circonstances de la mort de Turnus. La solution la plus simple aurait été qu'Énée du premier coup le blesse à mort, ainsi qu'Achille frappa Hector. On s'interrogera sans doute indéfiniment sur les raisons qui ont déterminé Virgile à écarter cette issue ; il a préféré faire revenir Énée près du blessé incapable de se défendre et pour le tuer ; ainsi naguère avait-il fait avec Mézence.
Lui, tel un suppliant etc. (931-938). La prière de Turnus à Énée peut être partiellement rapprochée de celle d'Hector blessé à Achille.
Si tu peux être un peu sensible etc. (12, 932-935). On sait combien la piété filiale comptait aux yeux des Anciens, et l'importance qu'ils accordaient à assurer aux morts une sépulture. Lorsque Priam viendra auprès d'Achille pour lui demander le corps d'Hector, le vieux roi troyen évoquera le souvenir de Pélée, le père d'Achille.
ne pousse pas plus loin ta haine (938). C'est un appel de Turnus à la clémence ; la situation est éminemment dramatique.

Scansion :
élisions aux vers 919, 920, 924, 925, 929, 930, 936, 937, 938.
Aeneas : le e est long bien qu’il soit devant une voyelle, mais la règle ne vaut pas pour les mots grecs.
V 922 le a final de saxa est bref (neutre pluriel) bien qu’il soit devant « fremunt » mais parfois le r ne compte pas comme consonne. Même chose à la fin de 930 : -tramque pre- est un dactyle.
935 : seu = une syllabe (c’est une diphtongue)

Plan :
919-926 : action
926-931 : conséquences de l’action
931-938 : Turnus supplie Énée
938-939 : suspension de l’action
Au douzième et dernier chant de l'Énéide, Énée affronte Turnus, roi des Rutules (peuple du Latium), en combat singulier. Le vainqueur épousera Lavinia, fille du roi Latinus. Chacun des deux guerriers est aidé par des divinités. Celle qui aide Énée a momentanément déconcentré Turnus, ce qui va lui être fatal. Le vocabulaire montre bien que nous sommes dans une épopée : fatale, saxa fremunt, fulmine, atri turbinis, exitium dirum, ingens, totus mons, acer...
Le récit est extrêmement visuel, jusque dans l'ordre des mots : il tombe frappé, immense, vers la terre, les genoux pliés, Turnus : on dirait une scène de film, au ralenti et muet. On a aussi beaucoup de notations auditives (fulmine crepitus, stridens, gemitu, remugit, vocem remittunt). Beaucoup de mouvements, des dialogues, des héros, peinture du cadre et des personnages secondaires, et de la psychologie (Turnus, réduit à l'immobilité, essaie encore d'agir par la parole, en faisant appel aux sentiments humains de son ennemi, d'autant plus qu'Énée est réputé pour sa bonté, le "pius Aeneas" n'est pas un guerrier brutal.
Opposition aussi entre la grandeur de Turnus et la grandeur de sa chute, son humilité.
Chez les Anciens, il est essentiel de pouvoir enterrer les morts selon les rites requis, pour que leur âme soit en paix. Importance aussi du respect des vieux parents. Turnus fait appel à la pitié d'Énée, à son humanité, à ce par quoi il peut sympathiser avec lui. Jusque dans la défaite, Turnus est beau joueur.
Au moment où notre texte s'arrête, Énée, ému par la supplication de Turnus, suspend son geste. Turnus échappera-t-il à la mort ? Mais juste après, Énée voit que Turnus porte le baudrier de Pallas, un jeune ami d'Énée que Turnus a tué, et Turnus a perdu sa dernière chance de salut : pour venger son ami, Énée tue Turnus, il épousera Lavinia et fondera Albe, l'ancêtre de Rome. Son fils Iule sera le lointain ancêtre de la gens Julia, dont fait partie l'empereur Octave Auguste, commanditaire de l'Énéide.

Pour mes élèves : on n'a pas étudié ce texte de Virgile en classe, vous n'avez donc pas à l'apprendre pour le bac ! Je l'ai mis là juste pour le plaisir, et pour la symétrie.


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thomas - Bac latin 2011 - Page 3 Empty Biographies express

Message par Fée Violine Jeu 26 Mai 2011 - 20:04

Ovide, -43/+17
Poète mondain, cultivé, exilé en l’an 8 à Tomi, port de Roumanie, par l’empereur Auguste.
Œuvres : les Amours, poésie épique (les Métamorphoses), poésie didactique (l'Art d'aimer, les Fastes), poésie élégiaque (les Héroïdes, les Tristes, les Pontiques)

Cicéron, -106/-43
Homme politique, orateur, écrivain, a fait connaître à Rome les philosophes grecs et créé le vocabulaire philosophique latin. Le plus grand auteur classique latin.
Œuvres : nombreux discours, lettres, traités philosophiques. Le De Divinatione est une de ses dernières œuvres (en 45)

Thomas d’Aquin, 1225/1274
Théologien d’origine italienne et de langue latine. Un des plus grands penseurs d’Occident, inspiré par Aristote (philosophie réaliste).
Son œuvre principale est la Somme théologique. Nombreuses œuvres théologiques, philosophiques et poétiques, notamment le recueil des Quodlibet : les étudiants posaient toutes sortes de questions au professeur, qui y répondait selon la méthode scolastique (avec arguments pour et contre)

Celse, 1er siècle av JC
Polygraphe romain, a publié des traités sur toutes les sciences connues à l’époque, et notamment un traité sur la médecine.

Lucrèce, 1er siècle av JC
Auteur de De natura rerum, poème didactique exposant la philosophie d’Épicure

Sénèque, -4/+65
Originaire d’Espagne, philosophe stoïcien, auteur dramatique, homme politique, il fut victime de Néron, dont il avait pourtant été précepteur et conseiller
Œuvres philosophiques : nombreux traités de philosophie morale, lettres à Lucilius (écrites à la fin de sa vie à un ami plus jeune)

Horace, -65/-8
Grand poète d’origine modeste, ami de Virgile, puis de Mécène qui lui donna un domaine à la campagne où il aimait vivre. Inspiration tantôt personnelle tantôt politique, épicurienne mais parfois stoïcienne, écriture savante mais il aime les joies simples
Œuvres : Satires, Épodes, Odes, Épîtres

Tite-Live, -59/+17
Patricien, grand historien, ami d’Auguste, n’a jamais fait de politique
Œuvre : l’Histoire de Rome depuis les origines (142 livres dont il ne reste que 35), son but est d’élever un monument à la gloire de Rome

Jules César, -100/-44
Grand homme politique, grand général, grand écrivain
Œuvres : De Bello civili, De Bello gallico (-52)
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thomas - Bac latin 2011 - Page 3 Empty épreuve de traduction comparée

Message par Fée Violine Jeu 26 Mai 2011 - 20:21

Trouvé sur internet le dialogue suivant, datant d'avril 2010:

*Dans un peu moins d'un mois je vais passer mon oral de Latin en option facultative. Cependant, je ne sais pas comment aborder la traduction qu'il faudra comparer en bonus : qu'est-ce que l'examinateur attend de nous lors de cet exercice ? J'imagine que dans le cas d'une traduction littéraire, on peut faire remarquer les choix de traduction de l'auteur ; mais qu'en est-il lors d'une traduction fidèle au texte ? Faut-il cette fois insister sur la conservation des temps des verbes, etc ?

Mon professeur de latin ne nous a que très peu informé sur la partie bonus, c'est pourquoi je sollicite votre aide aujourd'hui. :??:

Merci par avance !

*Je prépare également l'option latin pour le bac, donc peut être que je peut t'aider =)

Mon prof nous a dit qu'il fallait commenter chaque mot de la traduction qui était différent du texte d'origine en proposant notre propre traduction du mot. Il faut également insister sur l'effet que produit tel ou tel mot, sur son sens.

Même si la traduction est fidèle au texte elle comporte toujours quelques modifications, comme par exemple l'ajout d'un mot de liaison, insiste sur ces modifications. Argumente le fait que tu trouves la traduction fidéle au texte.

Si la traduction est au contraire éloignée du texte d'origine, essaye d'expliquer pourquoi, peut être que le traducteur a voulu donner un coté poétique au texte.

Voilà je sais pas si j'ai été trés claire... Si tu as des questions n'hésites pas.

*Merci beaucoup, je pense qu'effectivement ça va m'aider ! Very Happy

Bonne chance à toi aussi pour l'oral dans ce cas !

*Comme examinatrice de latin, je suis à peu près autant dans le flou que vous!
Je suis prête à tout valoriser : remarques sur la structure de la phrase : répétitions, anaphores, chiasmes, parallélismes, dissymétries, allitérations...ainsi que sur la traduction : respect ou non des termes, des rythmes, des balancements, de la concision.

Bon courage!

*Merci beaucoup ! Je vais tâcher d'en tenir compte pour l'oral, merci pour vos précieux conseils !

J'espère que ça peut vous être utile. Il n'est question ici que de la traduction elle-même, mais si éventuellement vous trouvez quelque chose à dire sur le fond du texte, de façon à briller par votre vaste culture, ça devrait faire bon effet aussi (si c'est fait en plus de la trad et non à la place, bien sûr)

Bon courage !!! Very Happy
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thomas - Bac latin 2011 - Page 3 Empty et encore des conseils pratiques, par des élèves

Message par Fée Violine Jeu 26 Mai 2011 - 20:29

C'est plutôt rassurant mais ne vous y fiez pas trop quand même:
http://www.jeuxvideo.com/forums/1-35-8048174-1-0-1-0-oral-de-bac-latin-entretien.htm
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Message par Fée Violine Jeu 20 Oct 2011 - 14:15

Conclusion:
mes trois élèves ont réussi brillamment leur bac, un peu grâce au latin mais pas seulement!
Maintenant, je vais ouvrir un nouveau fil pour le bac 2012.
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Message par Invité Mar 7 Aoû 2012 - 8:13

Bonjour,

Je me permets deux remarques concernant Ovide, Art d'aimer 3, 433-450

-cum + subj ne se traduit jamais par "lorsque"

-la métrique nous indique qu'il s'agit de lēvior, plus épilé

Cordialement
Anonymous
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Invité


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