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DIEU PERMET LE MAL

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Message par Joss Sam 7 Jan 2012 - 21:27

MAURICE ZUNDEL, THÉOLOGIEN 1897/1975

MAURICE ZUNDEL
a travaillé ces questionnements autour du mal et de la souffrance.

"J'enrage quand j'entends dire: "Dieu permet le mal!" Mais non ! Dieu ne permet pas le mal, il en souffre, il en meurt, Dieu première victime du mal",

déclare Maurice Zundel.


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Message par Clément Dim 8 Jan 2012 - 1:34

J'aime ce qu'a dit Albert Einstein quant au Mal et Dieu.

Il compara le Mal et Dieu avec la lumière et le froid: l'obscurité n'a pas sa propre existence, on ne peut mesurer que l'intensité de la lumière. Le froid n'existe pas, il n'est qu l'absence de chaleur, de calories.

Le Mal est l'absence de l'amour de Dieu.
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Message par Marc Dim 8 Jan 2012 - 6:54

Ce n'est en effet pas forcement le mal qui est consenti par Dieu mais la liberté humaine. Il est évident que Dieu dans Son Amour ne peut qu'éprouver un déplaisir de voir tout le mal que l'homme inflige.

Mais lors de la création du monde, sachant que le mal existerait, n'y a-t-il consenti en vue d'un plus grand salut ? St Augustin disait : " Bienheureuse faute qui nous valut un tel rédempteur".

La question du mal restera à jamais une question difficile.
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Message par Marc Dim 8 Jan 2012 - 8:17

Joss a écrit: Télécharger (13 Mo - 29mn) -

Excellent ! L’existence du mal n'est pas signe de la non-existence de Dieu ! Mais la révolte face au mal est signe de l'existante de l'âme donnée par Dieu. Ça c'est à retenir !
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Message par Joss Dim 8 Jan 2012 - 8:48

DIEU PERMET LE MAL ZUNDEL25-s
5. 5 Il y a donc une décréation qui est symétrique de la création et qui est, mon Dieu, hélas, le lot de la plupart des hommes. La plupart du temps, nous sommes toujours dans cette situation inhumaine de chose, d'objet, de morceau d'univers, remorqués par nos humeurs et par nos glandes, n'ayant pas l'initiative de nos actions, incapables de nous contrôler, diffusant dans le milieu qui nous environne tout le poids de notre biologie.

Mais ne peut-on pas en dire autant de tout l'univers ? Est-ce que tout l'univers n'est pas en état de décréation ? Est-ce que, finalement, il ne faudrait pas considérer la Création comme suspendue à l'initiative, je veux dire à la réponse et au consentement de notre liberté ou de la liberté d'êtres semblables à nous sur une autre planète inconnue de nous ? Que ce soit d'ailleurs des hommes ou des anges, si vous voulez leur donner ce nom, je ne conçois pas - puisque je n'ai de connaissance de Dieu que celle que j'obtiens dans ce dialogue d'amour qui est ma libération, puisque je sais qu'Il est la clef de mon inviolabilité, puisque je sais" qu'Il ne peut rien contraindre ni rien forcer, puisque je sais qu'Il est une intimité qui ne peut s'exprimer que dans la mienne – comment pourrais-je concevoir Dieu comme le machiniste d'un univers où Il interviendrait par des décrets-lois, où Il agirait comme un Deus ex machina ?

Ce Dieu-là, je L'ignore. Je ne connais que Celui que je rencontre au-dedans de moi-même et je conçois qu'Il ne puisse agir sur mon corps qui est biologie, sur l'univers qui m'entoure qui est biologie ou physico-chimie, qu'à travers moi-même, à travers une liberté comme la mienne, ici ou dans une autre planète contemporaine de la Création de ce monde-ci. Mais je pense que, toujours et partout, le rayonnement de ce Dieu intérieur - je n'en connais pas d'autre - se répand à travers une liberté qui consent et qu'en dehors de ce consentement, tout est décréation.

Et s'il y a donc un univers de larmes et de sang, un univers où les espèces se dévorent les unes les autres et où la mort est justement la condition de la vie, est-ce là le monde que Dieu, le Dieu intérieur appelle ? Je dis : non. Ce n'est pas ce monde-là qu'Il appelle. Ce n'est pas ce monde-là qu'Il crée, car Il crée toujours. De son côté, tout est toujours donné.

Comme Il ne veut pas que je sois cet homme livré à ses instincts, comme Il m'appelle toujours à la liberté et à la générosité et au don de moi-même, comme Il veut faire de moi une source et une origine, Il veut à travers moi élever tout l'univers, lui donner cette transparence que la science d'ailleurs lui donne lorsqu'elle cherche dans l'univers les articulations intelligibles qui permettent au monde de vivre et de devenir l'univers de notre esprit.


5. 6 Je dis non : ce monde de désordre que je suis et le monde du désordre extérieur à moi-même, le Dieu intérieur qui est tout Amour, toute harmonie, toute musique et toute beauté ne peut le vouloir. Il en veut un autre et c'est ce que nous dit Saint Paul d'ailleurs magnifiquement :

"La Création est dans les douleurs de l'enfantement. La Création gémit parce qu'elle est soumise à la vanité. La Création attend la révélation de la gloire des fils de Dieu Esprit" ( Rom. 8,20)

D'ailleurs, dans la Bible éclate, même à travers les imperfections des révélations de l'Ancien Testament, à travers tous ces déchets d'une humanité primitive, éclate le cri de l'innocence de Dieu. Ce n'est pas Dieu qui veut la mort, ce n'est pas Dieu qui veut la douleur, ce n'est pas Dieu qui veut la souffrance sous aucune forme. Dieu est innocent de tout, comme Claudel l'a bien senti le jour de Noël où il s'est converti lorsqu'il a découvert tout d'un coup l'innocence déchirante et l'éternelle enfance de Dieu.

Dieu ne veut le mal sous aucune forme. Le seul Dieu que nous connaissions est le Dieu libérateur, c'est le Dieu comme un soleil caché au plus intime de nous-mêmes, c'est le Dieu qui nous appelle toujours à donner, à réparer, à harmoniser, à rendre la vie plus belle et les hommes plus heureux. Ce Dieu-là ne peut pas être complice du mal sous aucune forme et, non seulement Il n'est pas complice, mais Il en souffre.

Comment peut-Il en souffrir ? Je l'ai déjà dit dans cette parabole qu'il faut bien redire encore : Dieu est plus mère que toutes les mères infiniment.

Et il arrive qu'une mère parfaite, une mère sainte, une mère entièrement oublieuse d'elle-même, il arrive qu'une mère puisse vivre la Déchéance de son enfant, sa douleur et sa misère plus que lui, avant lui, au-dedans de lui et pour lui, lorsqu'elle est parfaitement libérée d'elle-même. Nous ne pouvons vivre la vie d'autrui que lorsque nous sommes nettoyés de nous-mêmes. Une mère parfaitement libre d'elle-même, à travers une immense douleur infligée par un mari ivrogne qui lui a arraché son fils, lui a interdit de lui communiquer sa religion, cette femme qui souffre mort et passion de cet exil et qui finit pas comprendre, par accepter, par tout donner, par ne plus rien attendre et qui devient alors cette puissance d'identification parfaite où elle vit la vie de son fils, Elle va le porter silencieusement et c'est elle qui va être frappée la première de tous les coups qui l'atteignent, non pas pour elle, puisqu'elle n'attend plus rien, parce qu'elle a tout donné comme elle a tout perdu, mais pour lui, parce qu'elle est capable de cette identification d'amour qui est inconcevable si elle ne devient une compassion quand l'être aimé souffre et à plus forte raison quand il est déçu.

Est-ce que nous allons refuser à Dieu d'être aussi maternel que cette mère ? Ou le sera-t-Il infiniment plus encore ? A coup sûr, parce que toute la tendresse des mères n'est qu'une lointaine dérivation de la sienne.


5. 7 Justement, la grandeur de Dieu, c'est qu'Il n'a rien, c'est qu'Il est le dépouillement infini, c'est qu'Il ne peut rien posséder parce qu'Il donne tout et parce qu'Il est parfaitement évacué de tout intérêt propre, parce que la Vie Divine c'est cette circulation d'amour que le Christianisme nomme Trinité. Toute la vie est constamment diffusée dans un altruisme infini parce que Dieu est Dieu, parce qu'Il n'a rien, parce que Sa Sainteté, c'est la Charité Absolue et le don total. Il peut vivre comme personne cette vie d'autrui qui est la nôtre, C'est donc Lui qui est le premier frappé dans cet enfant en proie à un virus qui va l'emporter, C'est Lui qui est le premier atteint dans toutes les agonies. C'est Lui qui saigne et qui pleure dans toutes les morts, non pas en étant blessé en Lui, c'est-à-dire en perdant de sa substance, ce qui n'a aucun sens, mais Il est frappé dans cet amour de compassion qui L'identifie parfaitement à nous en sorte qu'Il souffre avant nous, plus que nous, en nous et pour nous tout ce qui peut nous atteindre.

Il faut dire davantage : si Dieu souffre du mal, Dieu est la victime du mal et il faut à ce propos remarquer immédiatement qu'il n'y aurait pas de mal si Dieu n'en était pas victime. Il n'y aurait pas de mal s'il n'y avait pas en nous une valeur infinie, si chaque homme n'était pas irremplaçable, s'il n'était pas unique, s'il n'avait pas la vocation d'exprimer à sa manière cette musique silencieuse qui est le Dieu Vivant. Si chacun n'était pas chargé d'une révélation particulière et indispensable à l'harmonie de l'univers, qu'importerait la mort des hommes ? Leur souffrance n'aurait aucune importance, ni leur mort, ni leur entière disparition.

Si la dignité du petit enfant désarmé est si inviolable et si sacrée, c'est précisément qu'il y a en lui cette possibilité de devenir le Royaume de Dieu devant lequel Jésus est agenouillé le Jeudi Saint. C'est en nous que le Royaume de Dieu s'accomplit. C'est en nous que Dieu s'exprime.

C'est en nous qu'Il se révèle. C'est en nous qu'Il prend possession de l'Histoire et s'affirme à travers elle et, si l'homme ne peut pas rendre son témoignage, s'il est tellement écrasé par la souffrance qu'il ne puisse plus faire usage de sa liberté, davantage : si sa souffrance le mène à la révolte, c'est le Royaume de Dieu qui est menacé en lui.

Il faut donc dire le contraire de ce qu'imagine Camus, de ce que pensait Bieninsky et Ivan Karamazov : c'est parce qu'il y a Dieu que le mal est si grand, si scandaleux, si intolérable, parce que dans l'homme une valeur infinie est menacée. Dieu est victime du mal dans la mesure justement où le mal risque de faire éprouver à l'homme qu'il n'est qu'une chose et qu'un objet, Quand l'homme va éprouver que sa dignité humaine est méconnue par les circonstances, par le jeu des lois de l'univers ou par les autres hommes, il éprouvera cette révolte incoercible dont nous sommes partis et qui constitue l'âme même de la philosophie de Camus.


5. 8 C'est parce qu'il y a une telle nécessité de porter remède au mal, de le combattre, de le traquer partout où l'on peut, de l'extirper partout où cela est possible parce que Dieu, justement, en est victime et que tout ce qu'Il peut faire, c'est de s'offrir, d'offrir le tout de Lui-même comme un contrepoids de lumière et d'amour à ce désaxement qui a été accompli quelque part, parce qu'une liberté ici, sur notre planète ou sur une autre, parce que quelque part le consentement de l'amour n'a pas été donné.

N'oublions pas que nous sommes engagés dans cette aventure, qu'il y va de notre grandeur et en même temps de toute l'authenticité de notre foi.

Nous sommes engagés dans cette aventure et, si nous nous décréons, nous décréons tout ce qui nous entoure et, selon notre place dans l'univers, nous décréons tout l'univers.

Il y a donc une raison péremptoire de nous mettre à l'oeuvre et, autant que nous disposons de nos énergies, de les appliquer à l'accomplissement du bien. Partout où il y a un mal, Dieu est en souffrance. Partout où il y a un mal, Dieu est victime. Partout où il y a un mal, Dieu est blessé parce que ce n'est pas cela que suscite en nous le Dieu qui nous libère et qui est la clef de notre intimité.

Dans l'expérience libératrice, nous savons qu'il faut libérer les autres autant que nous-mêmes, libérer toute la Création, cette création animale qui souffre injustement et que nous avons à délivrer, elle aussi, en la portant comme faisait Saint François. Il étendait son amour à toute créature.

Et d'ailleurs comment ne ressentirions-nous pas que la pire des souffrances c'est encore celle que l'homme inflige à l'homme ? Devant la maladie, quand l'homme se dépense pour la surmonter, quand le malade est entouré de tous les soins qu'il peut légitimement réclamer ou souhaite, quand il est enveloppé d'une atmosphère de tendresse et de dévouement, il y a tout de même une certaine respiration, un certain éclairage dans sa douleur qui peut aboutir jusqu'à l'offrande.

Je n'oublierai jamais le mot d'un menuisier atteint d'un cancer à la langue dont on m'avait dit qu'il était un mécréant - il refusait les sacrements - et, dans une conversation extrêmement laborieuse, il me disait ce mot merveilleux : "On peut bien souffrir quand on pense que le Bon Dieu a souffert" C'était cela : cet homme que l'on disait mécréant puisait l'héroïsme d'une souffrance qui ne s'exprimait jamais au dehors car il ne se plaignait jamais. Et, non seulement il ne se plaignait jamais, mais il laissait ignorer à sa fille qu'il savait le mal dont il était atteint et qu'il le savait incurable. Il vivait donc cet héroïsme dans ce dialogue silencieux avec le Christ, le Bon Dieu qui a souffert pour nous.


5. 9 Il reste cependant que la pire des douleurs, c'est la douleur que l'homme inflige à l'homme, cette douleur qui vient de la mauvaise volonté, qui vient du manque d'amour, qui vient du manque de respect de la dignité humaine. Quand l'univers semble piétiner l'homme et ignorer ses valeurs, c'est déjà une épreuve très sensible, Mais combien l'épreuve est plus intolérable quand c'est l'homme qui méconnaît la dignité de l'homme. Et c'est là, si vous le voulez bien, que nous orienterons la pointe de notre méditation.

Il y a un mal affreux, un mal qu'il faut à tout prix éviter, c'est celui dont nous sommes la cause pour les autres, ce mal désespérant parce qu'il pourrait être évité, ce mal qui tue l'espoir, ce mal qui masque Dieu, parce que l'être piétiné, l'être méconnu, l'être mal aimé, dans son ressentiment, se colle à lui-même, se replie sur soi pour se défendre contre les coups - et d'autant il s'éloigne de Dieu et il ferme la porte à l'Amour.

C'est là le pire des maux finalement, et tous les autres apparaîtront sans doute guérissables si nous faisons notre part selon le maximum de notre pouvoir, allant jusqu'au bout de notre générosité, parce que l'amour, malgré tout, est le plus grand remède aux plus atroces souffrances. Et l'amour, en tout cas, en éveillant l'espérance, pourra restaurer la foi et laisser transparaître le Dieu tout proche, ce Dieu intérieur à nous-mêmes, ce Dieu qui ne veut pas le mal, ce Dieu qui souffre, ce Dieu qui en est victime.

Vous connaissez ce mot de Nietzsche, c'est un des plus beaux qu'il ait écrit et c'est un des plus émouvants, un des plus étonnants et un des plus inattendus. Comment cet homme qui se voulait l'archange de la négation a-t-il pu atteindre cette intuition bouleversante ? "Que votre amour, dit-il, votre amour de l'homme et de la femme soit de la pitié pour des dieux souffrants et voilés"

Comme cette parabole est émouvante! Il a donc senti qu'il y avait dans l'homme des dieux souffrants et voilés. Comment pourraient l'ignorer ceux qui se disent les disciples de la Croix ? Oui, en chaque homme, il y a un Dieu souffrant et voilé, il y a un Dieu victime, il y a une valeur infinie menacée.

Il s'agit donc de nous porter au secours de cette souffrance, de l'alléger, d'en tarir la source si cela est en notre pouvoir pour faire jaillir de nouveau l'espérance et restaurer la foi, pour révéler surtout à travers nous le Vrai Visage du Premier Amour, de ce Dieu qui n'est pas le machiniste de l'univers, qui ne tire pas les ficelles de l'Histoire, qui n'est pas caché dans les coulisses de nos épreuves, mais qui est au-dedans de nous un appel infini de générosité et d'amour et que nous pouvons reconnaître à travers toute souffrance comme un Dieu souffrant et voilé.


Maurice ZUNDEL Beyrouth Juin 1965
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Message par Fée Violine Dim 8 Jan 2012 - 10:05

Clément a écrit:J'aime ce qu'a dit Albert Einstein quant au Mal et Dieu.

Il compara le Mal et Dieu avec la lumière et le froid: l'obscurité n'a pas sa propre existence, on ne peut mesurer que l'intensité de la lumière. Le froid n'existe pas, il n'est qu l'absence de chaleur, de calories.

Le Mal est l'absence de l'amour de Dieu.
C'est d'ailleurs l'enseignement séculaire de l'Église. Saint Thomas d'Aquin a toujours dit que le mal est l'absence de bien.
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Message par Joss Dim 8 Jan 2012 - 12:07

PÈRE MARIE-DOMINIQUE MOLINIÉ, THÉOLOGIEN 1918/2002

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LE PROBLÈME DU MAL 1964/1965


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Message par Marc Dim 8 Jan 2012 - 12:17

Merci Jo cheers :o 15 heure ! Bah je vais prendre le temps d’écouter ça Very Happy
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Message par Joss Mar 31 Jan 2012 - 20:22

Joss a écrit:MAURICE ZUNDEL, THÉOLOGIEN 1897/1975

MAURICE ZUNDEL
a travaillé ces questionnements autour du mal et de la souffrance.

"J'enrage quand j'entends dire: "Dieu permet le mal!" Mais non ! Dieu ne permet pas le mal, il en souffre, il en meurt, Dieu première victime du mal",

déclare Maurice Zundel.


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J'ENRAGE QUAND ON DIT : «DIEU PERMET LE MAL» MAURICE ZUNDEL, théologien

dans CHOISIR n° 193, Genève, 1976
(2ème conférence à Londres le 16 février 1962)



Une petite fille qui suivait son catéchisme très scrupuleusement avait entendu parler de la puissance de DIEU, de la grandeur de DIEU, de la richesse de DIEU, de la joie de DIEU qui peut tout ce qu'il veut, à qui rien ne résiste, qui ne peut être troublé par rien car il est glorifié aussi bien par ceux qui se perdent que par ceux qui se sauvent. Elle se disait :
«Il a de la chance, le Bon DIEU ! Qu'a-t-il fait pour mériter tout cela ? Rien. Alors, ce n'est pas juste. Ce devrait être à chacun son tour d'être DIEU».
Et elle attendait son tour d'être DIEU.
Cette petite fille avait mille fois raison, car elle rejoignait sans le savoir l'objection que NIETZSCHE se faisait à lui-même, ou plutôt l'affirmation qu'il clamait :

«S'il y avait des dieux, comment supporterais-je de n'être pas DIEU ?»

En effet, si DIEU est là-haut s'il plane dans un bonheur que rien ne peut troubler, s'il peut tout, si rien ne lui résiste, s'il s'enivre éternellement de lui-même, pourquoi pas moi ? Je ferais aussi bien que lui, dans les mêmes conditions que lui.

Nous voyons tout de suite ici poindre l'impossibilité d'admettre un monothéisme unitaire. Quand ainsi DIEU est unique et solitaire, qui peut-il aimer, sinon lui-même ? Il ne peut donc que se contempler, se louer, s'admirer, et nous demander d'en faire autant. Et il nous rappelle singulièrement le mythe de NARCISSE, ce jeune homme imaginé par la mythologie grecque, dont la beauté le séduit : il cherche partout l'image de lui-même, il se mire dans tous les miroirs, dans tous les étangs et dans toutes les fontaines capables de refléter sa beauté et, un jour passant au bord d'un étang où son image lui apparaît dans une splendeur irrésistible, il se jette à l'eau pour rejoindre sa beauté et y périt. Et sur son cadavre poussent les fleurs que l'on appelle les narcisses, mythe admirable qui montre que les anciens déjà avaient compris la stérilité d'un amour solitaire, qui ne peut conduire qu'à la mort.

Et un monothéisme solitaire aboutira toujours pour nous à ce scandale, car un DIEU qui se regarde, un DIEU qui s'aime, c'est un DIEU qui n'a aucune espèce de ressemblance avec ce que nous appelons les vertus, la grandeur, la sainteté humaines, où justement toute la valeur de la vie vient de ce qu'on ne se regarde pas mais qu'on est toute attention aux autres et tout élan vers les autres.

En somme, il nous est parfaitement égal que DIEU soit unique ou qu'il soit plusieurs, si DIEU ne représente pas une perfection analogue à celle que nous admirons dans les meilleurs des hommes. Si DIEU se regarde, autant qu'il y en ait plusieurs, qu'ils se fassent la guerre et qu'ils nous fichent la paix.
Le monothéisme de l'ISLAM donne lieu précisément à cette difficulté lorsque le CORAN dit :
«DIEU n'engendre pas et DIEU n'est pas engendré»

Il croit proclamer, en toute bonne foi, bien sûr, le monothéisme parfait et le plus spirituel et il s'oppose au christianisme dans lequel il voit un polythéisme, une association de plusieurs dieux, c'est-à-dire une véritable idolâtrie. Les chrétiens sont des associateurs, c'est-à-dire des polythéistes, au fond des renégats, des païens.

Bien sûr que le prophète du CORAN, qui est d'ailleurs digne de tout respect, ne parle ici du DIEU des Chrétiens que par ouïe dire. Il était mal informé par des Chrétiens qui n'en savaient pas davantage et qui n'avaient eux-mêmes rien compris aux richesses du monothéisme évangélique qui est quelque chose d'absolument nouveau.

Le monothéisme chrétien est un monothéisme trinitaire. DIEU est unique mais il n'est pas solitaire, ce qui fait une immense différence. Cela veut dire que DIEU n'est pas quelqu'un qui se regarde, cela veut dire qu'en DIEU la connaissance n'est pas un repli sur soi-même, une admiration de soi, un enivrement de soi, mais tout au contraire, la connaissance est un regard vers l'autre.

La connaissance est suspendue entre cet élan que nous appelons le Père et cet autre élan que nous appelons le Fils dans un dépouillement infini, car justement le Père n'est que ce regard vers le Fils, et le Fils n'est que ce regard vers le Père. Et ceci nous rappelle, ou plutôt nous réintroduit au coeur du mystère de la connaissance que nous évoquions ce matin, car la connaissance de soi n'est possible que dans un regard vers un autre.

Quand, dans l'émerveillement de la musique, de l'architecture, de la peinture, de la nature ou de l'amour vous vous sentez délivré de vous-même, votre regard se porte sur la beauté et, tandis que vous vous perdez de vue, vous vous sentez exister avec une plénitude incomparable. Et c'est à ce moment-là, justement, que la vie atteint son sommet, quand, cessant de vous regarder, vous n'êtes plus qu'un regard vers l'autre. A ce moment-là, sans revenir à vous, vous sentez que vous êtes là, que vous existez comme jamais dans une joie immense mais très pure et dépouillée, une joie qui est encore offerte à cette beauté en laquelle vous vous perdez.

Et toute la joie de la vérité, toute la joie de la connaissance, c'est justement qu'elle est une naissance car, comme dit CLAUDEL après bien d'autres, «connaître, c'est naître». La vraie connaissance est une naissance, une naissance à nous-même, dans un autre et pour lui. Et nous ne pouvons jamais nous connaître authentiquement que dans ce regard qui nous suspend à un autre.

En DIEU, il y a quelque chose d'analogue. En DIEU, la connaissance n'est pas un regard sur soi, la connaissance est un regard vers un autre. Toute la lumière divine, toute la joie divine est reconnue dans la communication que le Père en fait au Fils et que le Fils en restitue au Père. C'est-à-dire que l'acte de connaître subsiste en DIEU, jaillit en DIEU sous forme de désappropriation ; non pas sous forme de possession où l'on s'accroche à soi, où l'on se fixe en soi, où l'on s'enivre de soi, mais sous forme d'une totale, absolue, éternelle désappropriation.

La connaissance en DIEU n'est pas une possession mais une dépossession.

Il en est de même de l'amour. L'amour en DIEU n'est pas une tentative de posséder l'autre, le Père essayant de posséder le Fils ou le Fils le Père, un enivrement de soi dans l'autre et par l'autre, mais une nouvelle démission où le Père et le Fils sont une respiration vers l'ESPRIT-SAINT, qui est une respiration vers le Père et le Fils. En sorte que l'amour en DIEU, comme la connaissance, subsiste, jaillit éternellement en forme de désappropriation.

Remarquez que ceci, qui est simple, s'illustre magnifiquement dans cette trinité humaine qu'est la famille, laquelle constitue la plus belle parabole de l'Eternelle TRINITÉ. Car qu'est-ce que c'est qu'une famille, idéalement parlant, sinon l'homme, la femme et l'enfant, c'est-à-dire un homme qui est un regard vers sa femme, une femme qui est un regard vers son mari, un père et une mère qui sont un regard vers leur enfant, qui est un regard vers ses parents.

Qu'est-ce que la joie, le bonheur, l'unité d'une famille, sinon justement une respiration commune, dans une harmonie indivisible où chacun vit dans l'autre et pour l'autre ? Et à qui appartient ce bonheur d'une famille heureuse ? A personne. Le père ne peut pas dire :

«C'est moi qui suis le centre, la source, l'origine»,

et la mère ne peut pas davantage monopoliser l'unité et l'amour, ni l'enfant. Ce bonheur n'existe qu'en circulant, qu'en se communiquant dans une désappropriation continue.

Cela veut dire justement que le vrai bonheur, le bonheur de la personne, le bonheur de l'esprit, enfin tous ces bonheurs qui ont leur origine dans l'intelligence et dans le coeur sont des biens qui ne peuvent être possédés.

Lorsqu'on veut posséder la vérité, on la perd. Lorsqu'on veut s'en faire un monopole, on la limite dans une caricature, lorsqu'on veut posséder l'amour, on lui devient étranger.

Les biens de l'esprit sont des biens «impossédables» et DIEU, qui est le souverain bien, est souverainement impossédable. DIEU est l'anti-possession, DIEU est l'anti-narcisse, la vie divine n'est à personne, ni au Père qui n'en est que la communication au Fils, ni au Fils qui n'en est que la restitution au Père, ni au SAINT-ESPRIT qui n'en est que la respiration vers le Père et le Fils qui aspirent vers Lui. La vie divine, dans la TRINITÉ, c'est donc une vie donnée, une vie d'amour, une vie de générosité, une vie dépossédée, une vie de pauvreté.

Et justement, un des plus grands saints de l'Eglise, FRANÇOIS D'ASSISE, qui était, comme vous savez, l'ambition faite homme, fils d'un riche marchand, d'un bourgeois, qui aspirait à devenir seigneur, FRANÇOIS qui éblouissait ses camarades en jetant à poignées des pièces d'or, soit pour alimenter leurs fêtes nocturnes, soit pour s'illustrer auprès du tombeau de SAINT PIERRE, FRANÇOIS, le roi de la jeunesse d'Assise, FRANÇOIS, si fier de lui, dont le père était si fier de cet aîné qu'il destinait comme lui au négoce mais auquel il laissait la bride sur le cou, car il ne lui déplaisait pas que son fils apparût comme un seigneur, c'était la meilleure illustration de sa réussite.

Mais FRANÇOIS ne rêvait pas de négoce, il lisait les romans de chevalerie, il rêvait de s'illustrer sur tous les grands champs de l'histoire, à remplir le monde de sa gloire, et à vingt ans, il est prisonnier pendant une année ; mais cela ne lui suffit pas, il veut s'illustrer dans la grande guerre, dans ces immenses batailles au Sud de l'Italie, s'imposer à l'admiration, devenir chevalier ou seigneur et épouser la plus belle princesse du monde.

Mais justement, en chemin, il est arrêté par une voix intérieure qui lui dit :

«FRANÇOIS, lequel vaut le mieux, de servir le maître ou de servir le serviteur ?»
Et il comprend la parabole qui se fait jour en son esprit.

Qui est-il ? Il n'est rien. II va servir sous les ordres d'un capitaine lui-même au service d'un prince. Il sera le domestique d'un domestique Ce n'est pas assez pour lui.

Il retourne à Assise pour demeurer fidèle à son rêve de grandeur et c'est là que, après une maladie qui risque d'aboutir à la mort, il médite sur sa vie vaine en attendant que la voie qui s'est faite en lui le conduise à son vrai destin.

Et c'est en rencontrant le lépreux aux portes de la ville, son frère le lépreux, car il y avait déjà des semaines qu'il s'émouvait sur le sort de ces hommes parqués en dehors de la ville, qui recevaient, bien sûr, le pain dont leur corps avait besoin, mais qui ne recevait jamais le pain de l'amitié, c'est en rencontrant ce frère lépreux qu'il comprend ce qui est exigé de lui : qu'il quitte son cheval, qu'il s'approche du lépreux, qu'il dépose une pièce d'or dans sa main et la baise, cette main pleine de pus et de sang, et remonte à cheval paralysé par la présence de Dieu, sûr qu'il vient de rencontrer JÉSUS CHRIST.

Et peu à peu, le dépouillement s'accentue dans la reconstruction de SAINT-DAMIEN, car il a cru entendre une voix qui lui disait :

«FRANÇOIS, reconstruis ma maison»,

jusqu'à ce qu'enfin, entendant l'Évangile de la Fête de SAINT MATHIAS, il comprend que JÉSUS l'appelle à le suivre dans la pauvreté.

C'est alors qu'il entre dans sa carrière de mendiant, en essuyant tous les mépris et tous les opprobres, tenu pour fou par un grand nombre, encourant la fureur de son père qui se sent déshonoré par sa conduite jusqu'à ce qu'enfin l'Evêque d'Assise lui donne son manteau après qu'il ait rendu à son père tout ce qu'il avait reçu de lui, pour n'avoir désormais d'autre père que le Père Céleste.

C'est alors que va commencer cette immense procession de la divine pauvreté, chant adressé constamment à sa dame, la dame de ses rêves, cette princesse idéale qu'il reconnaît maintenant sous les traits de Dame Pauvreté, cette pauvreté qu'il aimera jusqu'à la mort, avec une passion unique, sans jamais reconnaître un disciple, parmi ses fils authentiques, qui ne soit d'abord essentiellement dévoué à Dame Pauvreté.

Sous le nom de Dame Pauvreté, c'est DIEU qu'il perçoit. Il a compris que DIEU était la Pauvreté, que la première béatitude : «Bienheureux ceux qui ont une âme de pauvre», était la béatitude de DIEU.
Le premier, il a compris que le sens de la pauvreté chrétienne, ce n'était pas un ascétisme, une privation, mais que c'était une mystique, c'est-à-dire une manière de s'assimiler à DIEU et de lui ressembler.

DIEU est DIEU parce qu'il n'a rien. Il est tout parce qu'il n'a rien. Il est tout parce qu'il ne peut rien posséder, parce qu'il a tout perdu, parce qu'il est la souveraine évacuation de soi, parce qu'en Lui, le moi est un autre, parce que la personne en DIEU est une relation pure, un pur rapport, un pur regard vers l'autre et qu'en DIEU la seule propriété, je veux dire cela seul qui distingue la personne en DIEU, c'est la désappropriation totale.

L'unicité de DIEU, ce n'est donc pas qu'il soit le monarque unique qui domine tout l'univers, c'est qu'il a en lui tout ce qu'il faut pour accomplir la perfection de l'amour. C'est qu'il a en lui l'autre, c'est qu'il n'est pas seul, c'est qu'il ne se regarde pas, qu'il ne s'enivre pas de soi, c'est qu'il est le dépouillement total, qu'il est tout don et, s'il n'a rien à perdre, c'est parce qu'il a tout perdu éternellement, dans ce don absolu, parfait et infini qu'il est.

Alors, nous commençons à respirer, nous comprenons qu'il y a une analogie entre la sainteté humaine et la sainteté divine et que, si DIEU nous appelle au dépouillement, c'est parce qu'il est le dépouillement, et que c'est la seule grandeur possible dans l'ordre de l'ESPRIT, que nous entrevoyions ce matin en méditant sur le lavement des pieds, l'échelle de valeur authentique, celle qui émane de l'Évangile, celle qui a sa source dans la TRINITÉ.

C'est une échelle de générosité et non pas de domination. DIEU n'est le maître de rien parce qu'il est donné à tout. Il n'est pas soumission, anéantissement, humiliation. Quelle mère prendrait plaisir à l'humiliation de son enfant ? C'est insensé.

Ce qu'Il nous demande, c'est de nous vider de nous-mêmes parce qu'Il est éternellement vidé de soi, parce que le soi en Lui est un don fait à l'Autre et que c'est la seule manière d'aboutir à la liberté, la seule manière d'être source, espace et créateur.

Il faut donc que nous retenions cette distinction fondamentale entre le monothéisme unitaire et le monothéisme trinitaire. On a vu dans la religion un rébus, un casse-tête chinois. Mais non : rien n'est plus clair, rien n'est plus inépuisable, bien sûr, mais rien n'est plus clair que ceci : DIEU ne peut être que Charité, et la charité, comme dit SAINT GRÉGOIRE, va vers un autre.

Pour que DIEU soit Charité, il faut que son amour aille vers un autre, non pas vers nous d'abord, car si DIEU ne pouvait être l'amour qu'en face de nous, il aurait aussi besoin de nous que nous de lui. S'il est DIEU, c'est qu'Il a en Lui l'Autre, parce que c'est du fond de Lui-même que jaillit l'amour, la désappropriation, le dépouillement, la pauvreté, la sainteté parfaite dans l'ordre de l'esprit et de la vérité.

Il faut donc que nous appuyions constamment notre conduite sur ce dépouillement divin et que nous comprenions qu'être parfaits comme le Père Céleste est parfait, c'est justement avoir une âme de pauvre, réaliser la première béatitude où la joie parfaite est la joie du don.

Et cela nous introduit au coeur du mystère de la création. La création n'est pas un coup de baguette magique qui suscite du néant ce qui n'est pas. La création a son secret, son mystère dans cette pauvreté radicale où DIEU s'exproprie de soi, où DIEU ne cesse de se donner, de se vider pour être la plénitude de l'amour.

C'est dire que la création est le fruit de l'amour. DIEU, qui n'est qu'amour, DIEU, qui ne peut rien posséder, qui est l'anti-narcisse et l'anti-possession, DIEU ne nous touche que par son amour.
Mais l'amour ne peut rien qu'il n'ait pas consenti. Le oui du fiancé ne suffit pas, il faut le oui de la fiancée pour authentifier le mariage. La création ne peut pas être le fait de DIEU tout seul, la création est une histoire à deux.

Et là encore, quand une femme dit oui le jour de son mariage, c'est ce oui qui fait d'elle une épouse, qui change essentiellement sa condition, qui va construire la maison, car qu'est-ce qui construit la maison familiale, cette maison que l'enfant désigne lorsqu'il dit «Je vais à la maison». Cette maison est-elle construite avec des pierres ? Non. Cette maison tient-elle à un pays, à un terroir ? Non. Les parents peuvent déménager, il y a toujours une maison, «la» maison où l'enfant est attendu par le visage de son père et de sa mère. La maison, pour lui, c'est «quelqu'un», la maison est vivante, la maison a un coeur.

Et quand les parents ont disparu, même si les murs de la maison n'ont pas bougé, il n'y a plus de maison. C'est l'amour qui construit la maison. Et sans amour la maison s'écroule ; quand la femme est adultère, ou le mari, il n'y a plus de maison, même si les meubles sont dans le même ordre, même si le ménage est tenu avec plus de soin que jamais, il n'y a plus de maison parce qu'il n'y a plus d'amour.
Eh bien ! l'univers, c'est une maison qui ne peut être construite que par l'amour. Et cet amour est nécessairement un amour de réciprocité, une histoire à deux. DIEU ne peut pas construire le monde à lui tout seul, il a besoin du consentement de l'homme ou d'une créature semblable à l'homme vivant dans d'autres planètes, mais il ne peut pas avoir créé son univers autrement que par son amour.

Et l'univers ne peut recevoir ce rayonnement de l'amour de DIEU que par son amour. S'il n'y a personne pour aimer, rien ne se fait, le monde se défait, le monde se décrée et c'est pourquoi il faut dire que le monde n'existe pas encore.

DIEU n'est pas le créateur de ce monde-ci, de ce monde de larmes et de sang, de ce monde où la mort est la condition de la vie, DIEU EST INNOCENT : DIEU n'est pour rien dans la mort, il n'est pour rien dans la souffrance, il n'est pour rien dans le mal et ce cri d'innocence va retentir à travers toute l'Ecriture jusqu'au grand cri de l'Agonie de JÉSUS :

«père, que ce calice s'éloigne de moi» MAT. 26,39,

jusqu'au grand cri, qui est le, dernier, que JÉSUS pousse sur la CROIX : «Mon DIEU, pourquoi m'as tu abandonné ?»

Justement, le mal, est dans le monde contre DIEU et malgré Lui, parce que ce monde-ci n'est pas le monde que DIEU veut. Et, de même que nous sommes des ébauches d'humanité, que nous sommes rarement des hommes, que, la plupart du temps, nous nous laissons porter par la biologie, porter par l'univers, porter par les forces physico-chimiques qui se déploient en nous, l'univers, lui aussi, est en chantier. Il est informe et SAINT PAUL nous avertit : il est dans les douleurs de l'enfantement.
La création toute entière gémit dans les douleurs de l'enfantement parce qu'elle a été soumise par l'homme à la vanité : elle attend la révélation de la gloire du Fils de DIEU.

Nous entrevoyons que DIEU est victime dans ce monde et nous pouvons le paraboliser par cette magnifique histoire :

J'ai connu une femme orpheline qui, de très bonne heure, avait perdu son père et sa mère, qui n'avait jamais connu la douceur d'un foyer, qui n'avait jamais connu le bonheur de la tendresse, qui avait été élevée (cela se passait il y a un siècle, puisqu'elle est morte il y a 20 ans à plus de 80 ans) dans un orphelinat à coups de matraque. Et cette petite fille grandissant, atteignant l'adolescence, ne pouvait que rêver d'une chose : être aimée, se marier, fonder un foyer, être chez elle enfin.

Et, de très bonne heure, il fallut qu'elle travaillât. Elle entra dans une fabrique de chapeaux, elle rencontra un jeune homme qui lui fit la cour, qui lui dit pour la première fois ce mot merveilleux : «Je t'aime». Elle crut à cet amour et l'épousa.

Mais elle s'aperçut, à peine mariée, que son mari était un ivrogne qui rentrait ivre tous les soirs et qui la battait, car il avait le vin méchant. Tout son bonheur s'écroule, elle n'a jamais eu de foyer, enfant ; femme, elle n'en aura pas davantage. Elle sait maintenant que son amour va être déchiré et qu'elle n'atteindra jamais au bonheur.

Et alors, dans cet extrême abandon, elle se tourne vers le DIEU qu'elle commençait de découvrir : elle le connaissait sans les mots, mais maintenant Il devient une présence et elle se tourne vers Lui avec une telle ferveur que son mari s'en aperçoit et, furieux, jaloux de ce quelle trouve en DIEU une consolation, une joie qu'il ne peut pas lui donner, il veut piétiner cette foi, l'écraser s'il le peut. Mais comment le faire ? Il n'y a qu'une manière de l'atteindre, c'est après qu'elle a donné le jour à un fils : lui interdire de le baptiser. lui interdire de lui communiquer sa foi.

Elle sera la mère poule, la mère nourricière, mais c'est lui, le père, qui élèvera son fils à sa guise.
En effet, ce garçon grandit, sevré de sa mère, détourné d'elle systématiquement par son père et devenant, comme son père, un propre à rien. Doué comme son père, excellemment d'ailleurs, il n'y a en lui aucun gouvernail, il va de ville en ville, incapable de se fixer dans son travail et il revient périodiquement auprès de sa mère pour qu'elle paie ses dettes et le vête de neuf , ce qu'elle fait de très bonne grâce, sans commentaires sur ses désordres, car il y a longtemps qu'elle n'attend plus rien.
Et le miracle, c'est que cette femme pauvre, cette femme ouvrière, cette femme suprêmement intelligente, cette femme d'une noblesse incomparable, cette femme s'était si bien perdue en Dieu qu'elle ne pensait plus à soi, qu'elle n'attendait plus rien pour soi, ni reconnaissance, ni affection et qu'elle portait sa solitude, qui n'en était pas une puisqu'elle ne cessait de dialoguer avec DIEU, avec un sourire qui se transmettait aux autres comme le gage de la paix divine.

Elle avait l'intelligence de la douleur, elle s'occupait des filles tombées avec un tact infini et avait toujours un peu d'argent de côté pour aider les pauvres, les plus pauvres qu'elle-même et pour subvenir à la misère de ce fils dont elle vivait la honte dans une compassion infinie.

A 35 ans, son fils avait brûlé sa vie, il avait consumé toutes ses énergies, il était tuberculeux à une époque où on ne savait pas encore guérir cette maladie, si malade qu'aucun sanatorium ne voulut le recevoir et qu'il échoua, naturellement, chez sa mère qui prit soin de lui, le jour, la nuit, avec un dévouement silencieux et souriant, exemplaire, n'ayant qu'un seul souci, elle me le confia à l'époque :
«Je ne demande rien. La seule chose, c'est qu'avant de mourir il y ait un réveil en lui, un réveil de conscience qui lui permette de ne pas rater sa mort comme il a raté sa vie»

C'est tout ce qu'elle demandait, mais elle se gardait bien de parler à son fils, et de son état, et de la mort prochaine, et du DIEU qu'elle souhaitait qu'il rencontrât. Elle était là simplement, une colonne de prière en attente de la grâce.

Et un jour que ce fils racontait sa vie à un ami de sa mère, comme il le pouvait, dans la faiblesse où il se trouvait, il dit à un tournant de la conversation :

«Je n'ai jamais eu de religion, mais maintenant, je veux avoir la religion de ma mère».

Et c'était un mot qu'il portait jusqu'au fond de son être. Il a été baptisé, il fit sa première communion. Je le revois encore, dictant à sa mère les intentions pour lesquelles il souhaitait qu'elle priât en récitant le chapelet.

Comme on approchait de la TOUSSAINT, sa mère, voyant que ses souffrances s'accroissaient, que tout espoir humain était perdu, demanda qu'il mourût le jour de la Toussaint et il mourut le jour de la Toussaint, non sans avoir dit à sa mère :

«Maman, si tu m'en avais parlé, jamais je ne l'aurais fait. C'est à travers toi, à travers ton silence que j'ai tout appris et que j'ai tout compris»

Et qu'avait-il compris ? Il avait compris cette chose admirable, si essentiellement chrétienne, que DIEU est plus mère que toutes les mères, que tout ce qu'il y a de tendresse dans le coeur des mères n'est que l'écho lointain de la tendresse infiniment maternelle de DIEU, que DIEU est plus mère que la SAINTE VIERGE elle-même, que DIEU est la «MÈRE ETERNELLE» autant qu'il est le «PÈRE ETERNEL». Et ne voulant pas demeurer en reste avec cet amour qui l'avait attendu si longtemps, d'un seul élan, il se donnait tout entier.

Et j'ai compris auprès de lui et auprès d'elle, ce que pouvait être la souffrance de DIEU. En effet, lorsque le fils eut déclaré à sa mère qu'il voulait être baptisé, son amour à elle n'en reçut aucun accroissement : elle l'aimait, elle l'aimait totalement, elle ne pouvait pas l'aimer davantage.

Son amour simplement changea de couleur. Car son amour, comme le soleil qui traverse un vitrail, s'était toujours coloré des états de son fils.

Son fils misérable, elle l'aimait dans la douleur. Son fils converti, elle l'aimait dans la joie, mais c'était le même amour. Et j'ai compris que l'amour de DIEU est semblable, c'est un amour qui prend la couleur de nos états, mais c'est le même, éternellement et toujours infini.

Cette mère avait porté la misère de son fils, elle avait souffert la misère de son fils plus que lui, avant lui, pour lui, en lui, parce que, dans la pureté où elle vivait, elle ressentait les désordres de son fils beaucoup mieux que lui. Elle percevait sa déchéance et son indignité, non pas pour elle, non pas parce qu'elle était blessée, humiliée, mais parce qu'il se décréait, parce qu'il s'avilissait, qu'il était en-dessous de lui-même, qu'il perdait la source de joie, non pas comme un amant qui est blessé parce qu'il n'est plus aimé.

Elle n'attendait rien, elle avait tout perdu, c'est- à-dire qu'elle avait tout donné. Son amour, simplement, était un amour d'identification qui, encore une fois, prenait la couleur de tous les états de son fils.
Ainsi, l'amour de DIEU prend la couleur de tous les états de l'être créé.

Il peut donc y avoir en DIEU une douleur, il y a en DIEU une douleur autant qu'il y a en DIEU un amour. Non pas une douleur qui le défait, qui le prive de quelque chose, mais cette douleur d'identification avec l'être aimé, au point qu'il faut dire que tout ce qui atteint l'âme, l'agonie, la douleur, la maladie, la misère, la solitude, le désespoir, le péché, tout cela DIEU le porte, pour nous, en nous, avant nous, plus que nous, comme une mère frappée par tous les états de son fils, parce qu'elle s'identifie totalement avec lui.

Il serait inconcevable que nous crussions à l'amour de DIEU pour nous, que nous crussions qu'il est vraiment celui qui veut notre bonheur et notre joie, sans que nous crussions qu'il est aussi le grand compatissant, et le premier frappé par tout ce qui peut nous atteindre.

C'est pourquoi j'enrage quand on dit ; «DIEU permet le mal». Mais non, DIEU ne permet jamais le mal, il en souffre, il en meurt, il en est le premier frappé et, s'il y a un mal, c'est parce que DIEU en est d'abord la victime.


Lorsque CAMUS, dans «La Peste», exprime le scandale qui l'atteignait au coeur, ce scandale de l'homme devant la douleur d'un petit innocent, d'un petit enfant torturé par la maladie, lorsque Camus exprime cette révolte, plus le scandale est énorme, plus il est évident que DIEU est visé, qu'il est frappé en plein visage, en plein coeur, car s'il n'y avait pas dans l'homme une présence divine, le mal n'aurait pas ce caractère épouvantable.

Quand vous écrasez une punaise, sans cruauté, vous n'allez pas vous confesser d'avoir commis un crime sanglant. Il n'en serait pas de même si vous aviez tué un homme, parce que des punaises, il y en a toujours assez pour notre bonheur. Mais un homme, c'est justement ce consentement possible, c'est un pouvoir d'initiative, un homme est irremplaçable parce qu'il introduit dans le monde un regard nouveau, parce qu'en lui tout l'univers rejaillit, parce qu'il est unique, chacun de nous est unique, irremplaçable et constitue un foyer où l'univers, dans une nouvelle perspective, laisse resplendir le visage de l'Eternel Amour.

DIEU donc, dans l'univers, est l'Amour, l'Amour compatissant, l'Amour crucifié, l'Amour toujours victime, partout où il y a une douleur, une souffrance, un désespoir, une solitude, une mort et, à plus forte raison, cette dépression atroce qui le refuse d'aider. Et c'est justement parce que DIEU est victime que le monde est scandaleux, parce que le mal peut atteindre la plus haute valeur, le mal peut crucifier Dieu dans une vie d'homme.

C'est ce que FRANÇOIS comprit lorsqu'il rencontra son frère le lépreux, c'était plus que l'homme, c'était JÉSUS-CHRIST qui souffrait dans ses membres. Et c'est pourquoi la rencontre avec le lépreux, il l'a consignée dans son testament comme un événement capital, parce que c'était sa première rencontre avec le Seigneur.

La Création est une histoire à deux. DIEU ne peut pas la faire tout seul.

L'univers est un immense chantier où nous avons à entrer pour assumer notre travail qui est d'achever l'univers dans la ligne de l'amour.

Car DIEU n'a pas voulu créer des cailloux, il n'a pas voulu créer la terre pour la terre, il a créé tout cela pour l'esprit, pour la pensée, pour la vérité, pour l'amour et tout l'univers est notre corps auquel nous devons infuser une âme à sa mesure, parce que nous sommes portés au commencement par l'univers, nourris par lui, ravitaillés en oxygène, protégés contre les rayons cosmiques et, si nous sommes portés par la terre, nous avons à notre tour à la porter et tout l'univers, ce grand corps qui est le nôtre, qui ne peut respirer l'amour qu'à travers nous et que nous avons à achever pour en faire une offrande qui réponde à cet amour infini qu'est le DIEU Vivant, lequel ne peut rien justement que s'offrir éternellement sans jamais s'imposer.

A mesure que l'on entre plus profondément dans la pauvreté divine, à mesure que l'on comprend mieux que la joie de celui qui ne peut rien garder la joie de celui qui ne peut rien posséder, la joie de celui dont toute la connaissance et l'amour sont un état d'éternelle communication et d'éternelle désappropriation, à mesure que l'on perçoit dans les plus hautes manifestations de l'amour humain, dans l'héroïsme de l'amour maternel à mesure que l'on perçoit cette puissance d'identification où l'amour rend capable de vivre la vie d'un autre, pour lui et non pas pour soi, à mesure qu'on entre dans ces abîmes de la tendresse, on comprend mieux la fragilité de DIEU.

DIEU est fragile. Il n'est pas, comme le croyait la petite fille, Celui qui fait tout ce qu'Il veut, Celui à qui rien ne résiste, Celui qui meut le monde par un coup de baguette magique. C'est toujours du fond de sa pauvreté, de sa charité, que l'être jaillit, de ce dépouillement infini qui est lui-même et, même alors, cela ne suffit pas parce que toutes les créations de DIEU sont des créations d'amour qui supposent la réciprocité, qui supposent la réponse, le consentement de notre esprit et de notre coeur.

C'est pourquoi DIEU peut être vaincu. Il le serait d'une manière terrifiante si l'humanité mettait fin à son histoire par une guerre atomique. DIEU peut être vaincu, il l'est sur la CROIX où Il meurt d'amour pour ceux qui refusent éternellement de l'aimer.

N'importe qui peut le tuer car il est sans défense, il est désarmé, comme la candeur de l'enfance éternelle. Il y a en DIEU une enfance, comme il y a en Lui une jeunesse éternelle, il y a une fragilité infinie. Cette fragilité qui animait FRANÇOIS devant l'enfant de Bethléem, c'est la parabole, c'est la manifestation à travers l'humanité de JÉSUS de l'éternelle fragilité de DIEU.

DIEU est fragile et c'est pourquoi, finalement, ce n'est pas nous qu'il faut sauver, c'est DIEU qu'il faut sauver de nous.

Comment voulez-vous qu'une mère condamne son fils, juge son fils ?

La mère ira en prison pour lui, elle mettra sa tête sur l'échafaud, pour lui, elle se prêtera, elle s'offrira plutôt que de livrer son fils.

Est-ce que DIEU aurait moins d'amour qu'une mère ? C'est impossible.

C'est pourquoi DIEU se livre sur la CROIX, c'est pourquoi DIEU meurt pour ceux-là même qui le crucifient, meurt pour ceux qui refusent obstinément de l'aimer. C'est ce qu'il fera toujours et c'est cela l'enfer, l'enfer chrétien, c'est que DIEU meurt, meurt par celui qui efuse de l'aimer et pour lui.

C'est pourquoi il faut sauver DIEU de nous, sauver DIEU de nos limites, sauver DIEU de notre opacité. Pour Lui, Il est toujours là, Il est, pourrait-on dire, un diffuseur en état de totale, éternelle et parfaite diffusion. Le poste émetteur fonctionne toujours à plein ; c'est nous, postes récepteurs, qui sommes brouillés, parasités, recevant mal ou pas du tout ce qui ne cesse de nous être offert.

Mais en soi, toutes les prières sont exaucées, tous les miracles accomplis, tous les mystères du salut consommés. C'est nous qui ne sommes pas là pour les accueillir. Le don de DIEU est infini, il est toujours offert, mais nous pouvons toujours le neutraliser, le restreindre, le refuser.

Il est donc absolument essentiel que nous retournions toute la perspective, que nous comprenions que ce n'est pas nous qu'il s'agit de sauve et ce que serait la vie humaine si nous étions embarqués dans ce calcul sordide de nos bonnes oeuvres à mettre dans les banques éternelles et en toucher les dividendes composés. Mais c'est abominable, c'est abject ! tant que ce sera cette religion de calculs, où simplement, avec une sagesse étroite, on renoncerait aux petits bonheurs d'aujourd'hui pour un plus grand bonheur de demain.

Non ! Il est clair que le CHRIST nous situe à une autre altitude. Le CHRIST, en nous révélant la fragilité de DIEU, la remet entre nos mains et nous confie le destin de DIEU que nous avons à décrucifier, que nous avons à laisser vivre en nous.

Selon l'admirable mot de SAINT PAUL aux PHILIPPIENS :

«Pour moi, vivre c'est JÉSUS-CHRIST» PHIL. 1,21.

Toute la perfection chrétienne, c'est cela, c'est JÉSUS-CHRIST vivant en nous, dans notre esprit, dans notre coeur, dans notre sensibilité, dans notre chair, dans notre action, dans notre conduite.
La vertu chrétienne n'est pas un exercice d'acrobatie sur la corde raide du stoïcisme. La vertu chrétienne, c'est la vie du CHRIST se communiquant à travers nous à toute l'humanité, à condition que nous laissions le CHRIST vivre dans toute sa puissance.

Il s'agit donc non pas de notre salut, mais de la vie de DIEU qui est remise entre nos mains. Penser à la mort ? Pourquoi y penser ? Cela nous arrivera comme à tous: mais pourquoi y penser ? Cela n'a aucune importance. Penser à notre vertu ? Cela n'a aucune importance. S'il s'agit simplement de notre élégance morale, remettons cela à demain si nous sommes fatigués aujourd'hui.

Mais justement, il ne s'agit pas de cela. Il s'agit de ne pas laisser périr en nous la vie divine qui nous est confiée et cela ne souffre aucun délai car toute infidélité, DIEU en est immédiatement victime. Ecoutez, regardez : notre mauvaise humeur, le poids que nous jetons sur les épaules d'autrui, la plainte que nous répandons autour de nous, le ressassement de nos épreuves dont nous imposons à autrui le récit, tout ce qui est négatif en nous appesantit la vie, amenuise l'espérance, détruit l'enthousiasme, intercepte le courant de lumière et finalement devient un écran à la circulation de DIEU.

Au contraire, toute générosité, tout effort pour garder le sourire, pour répandre l'enthousiasme, pour faire reculer la vieillesse, pour affermir en soi l'éternelle jeunesse de DIEU, tout effort pour être un espace dans la vie d'autrui, ouvre toutes les portes de lumières et permet à DIEU de révéler son visage.
Je me souviens toujours avec émerveillement de cette femme atteinte à 40 ans d'un cancer d'estomac dont elle mourra - et elle le savait et elle attendait sa mort avec une parfaite sérénité, mais jamais elle ne recevait qu'en blouse de soie, dans son lit, femme de condition modeste d'ailleurs, parce qu'elle ne voulait jamais imposer aux autres la vision de sa maladie. Elle voulait être jusqu'au bout un visage souriant, accueillant et qui rende témoignage de la splendeur de la vie. C'est cela la sainteté.

La sainteté, c'est d'être la joie des autres, la sainteté, c'est de rendre la vie plus belle, la sainteté, c'est d'être un espace où la liberté respire, la sainteté, c'est de conduire chacun à la découverte de cette aventure incroyable qui est la nôtre, d'être chargés du destin de DIEU.

La pauvreté évangélique, c'est la pauvreté de DIEU. Et si DIEU nous demande d'entrer dans cette pauvreté, c'est parce que c'est la seule grandeur authentique.

Il n'y a de grandeur que dans l'amour, dans le don de soi et aimer, c'est justement se vider de soi, être pauvre de soi, faire de soi un espace où l'on puisse respirer sa vie.

Mais cette pauvreté, justement parce qu'elle est en DIEU dans sa source infinie, parce que nous ne pourrons jamais être aussi pauvres que DIEU, nous ne pourrons jamais être la pauvreté originale, nouspouvons nous acheminer vers ce dépouillement et toujours en accroître la générosité, mais jamais nous ne serons si pauvres que DIEU même.

Mais enfin, si DIEU nous appelle à ce bonheur qui est joie du don total, c'est justement parce qu'il veut notre grandeur et il y met le comble lorsqu'il nous confie sa vie, lorsqu'il remet entre nos mains son destin dans l'histoire.

Car justement, DIEU ne peut pas être une réalité de l'histoire, je veux dire une présence qui compte dans l'histoire, une présence qui chemine dans les rues de Londres, une présence que n'importe quel homme de la rue puisse reconnaître, si elle ne passe pas par nous, nous qui sommes l'insertion temporelle de DIEU dans l'univers visible et si nous manquons à cet appel, DIEU est comme annulé, effacé, inexistant dans l'expérience humaine.

Et cela, qui est pour moi l'unique motif de l'espérance chrétienne, non pas d'attendre le bonheur pour soi, mais de délivrer l'amour des limites où nous l'enfermons, des caricatures dont nous l'affublons, de délivrer l'amour qui est asphyxié de notre narcissisme, de le délivrer pour qu'enfin il puisse respirer à travers nous et se communiquer à tous.

Éviter le mal, c'est éviter de tuer DIEU, c'est éviter de le crucifier.

Accomplir le bien, c'est le décrucifier, c'est le faire naître, c'est revivre le mystère de l'Annonciation et de la Nativité et, dans les mots de l'Evangile, devenir la mère de DIEU.

Il n'y a peut-être pas de paroles dans l'Évangile qui soit plus émouvante, quand on y pense, que cette parole de JÉSUS :

«Celui qui fait la volonté de DIEU est mon frère, et ma soeur et ma mère» MARC 3, 31-35

Il s'agit donc d'être le berceau de JÉSUS, de lui donner en nous une humanité de surcroît, de le laisser en nous envahir tout notre être pour qu'il soit une présence actuelle dans l'histoire d'aujourd'hui.
Si nous cherchons une aventure, en voilà une à notre taille et qui sollicite notre amour, tout le jour et toute la nuit, car il n'y a pas un instant où notre absence, notre indifférence ou notre refus ne mette en péril la vie de DIEU dans l'histoire. Et, pour les hommes, ce qui n'entre pas dans l'histoire n'est rien, puisque c'est inaccessible et invérifiable.

Pour que DIEU soit une présence effective aux hommes d'aujourd'hui, il faut que nous taillions en nous un berceau tout neuf à chaque battement de notre coeur. Et cela est vrai, et c'est en cela que se voit la grandeur de l'Évangile, cette grandeur immense, incroyable, paradoxale, magnifique, car aujourd'hui, si l'homme est un créateur comme le Marxisme le souhaite, s'il est un créateur comme nous le voulons, s'il est une origine, s'il est un commencement, s'il porte le monde dans sa main, s'il a à l'achever par son amour, c'est dans l'impossibilité radicale de s'exalter.

Il n'a pas à monter par dessus sa tête comme le surhomme de NIETZSCHE, ou s'écraser lui-même d'un effort impossible, car le chrétien sait que la seule grandeur, c'est le don de soi, la seule grandeur, c'est la générosité, qu'il ne s'agit pas de dominer mais de se donner.

Alors, la grandeur et l'humilité, c'est une seule et même chose parce que la grandeur est de s'évacuer de soi et que l'humilité, c'est simplement de ne pas se regarder parce qu'on est tout entier un regard vers l'autre.

Nous avons donc une oeuvre immense à accomplir parce qu'il est d'une urgence infinie pour que le Règne de DIEU s'accomplisse que notre consentement soit donné sans défaillance, à chaque minute, dans les plus petites choses. Ce sont les toutes petites choses qui ont des conséquences infinies.
Le vrai mal n'est pas de tuer, de violer, de saccager, ce qu'on ne fait jamais que dans un état de violence irrationnelle, le vrai mal, ce sont ces coups d'épingle adroitement assénés sous l'hypocrisie d'une charité mensongère. Ce sont ces toutes petites choses qui égratignent, qui effritent l'amour, qui essaient de le vaincre et qui, finalement, entraînent la désagrégation de toute l'existence.

Alors, il s'agit, pour entrer dans ces nuances de l'amour, d'apporter aux autres le sourire de DIEU, d'être gracieux des pieds à la tête pour manifester l'état de grâce, en apportant partout ce rayonnement de la beauté et de la bonté de DIEU.

En tout cas, il est impossible de comprendre l'immensité de la vocation chrétienne et cette soif de grandeur que le CHRIST a pour nous sans laisser entrer en nous la parole la plus bouleversante qu'il nous ait dite :

«Celui qui fait la volonté de Dieu est mon frère, et ma soeur et ma mère» MARC 3, 31-35.

Si chacun de nous se consacre à cette divine maternité, si chacun de nous comprend qu'il a à devenir le berceau de DIEU, alors le mystère de la VIERGE sera pour nous un mystère brûlant d'actualité et nous comprendrons que c'est réel aujourd'hui et à chaque instant de notre vie et qu'aujourd'hui, et chaque jour, et à chaque minute, et à chaque battement de notre coeur, le VERBE, à travers nous, veut se faire chair pour habiter parmi nous.
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DIEU PERMET LE MAL Empty «DIEU PREMIÈRE VICTIME» MAURICE ZUNDEL

Message par Joss Sam 4 Fév 2012 - 21:14

«DIEU PREMIÈRE VICTIME»

PREMIÈRE VICTIME, DIEU JUGÉ, CONDAMNÉ PAR SA CRÉATURE
Nous avons donc ce pouvoir effrayant de juger DIEU, de le condamner, et de le faire mourir. Et nous avons renversé tous les termes de cette vérité pourtant si évidente, et nous nous sommes demandés si DIEU n'allait pas nous condamner, nous rejeter, comme si ces mots avaient là aussi un sens !

***
DIEU est un DIEU de faiblesse, un DIEU que chacun de nous peut tuer ; rien n'est plus facile car il ne peut pas se défendre.
Il peut donner la vie. Il ne peut pas inventer la mort.
Il peut mourir, il ne peut pas faire périr.

DIEU VICTIME, ET IL N'Y PEUT RIEN

Il ne suffit pas de dire que DIEU est le compatissant d'où nous tirons tous nos sentiments de miséricorde et de fraternité, il faut dire encore qu'il est victime. Le mal a un visage effrayant, le mal gratuit surtout, le mal qui vient de l'homme et qui pourrait ne pas être, visage effrayant dans la torture des innocents, dans le massacre des êtres désarmés, dans tous ces phénomènes de la brutalité qui déconcertaient YVAN KARAMAZOV, un des héros de DOSTOÏEVSKI, et ALBERT CAMUS dans «La Peste», ALBERT CAMUS qui n'a cessé de se poser avec tant d'angoisse le problème du mal.

Où est DIEU dans tout cela ? justement, dans tout cela il est victime ; et s'il ne l'était pas, il n'y aurait pas de mal ; s'il n'y avait pas un bonheur absolu et indéfini dégradé, menacé, défiguré saccagé par toutes les entreprises de barbarie, il n'y aurait pas de mal. Si nous n'étions que des punaises, le problème du mal perdrait toute significations parce que disparaître serait un bienfait pour nous et pour tout le monde. Il ne faut jamais oublier qu'il est impossible d'opposer le DIEU de la conscience au spectacle du mal parce que ce DIEU intérieur -il n'y en a d'autre - ce DIEU qui est tout amour, ce DIEU qui est l'espace où notre liberté respire, ce DIEU qui est le seul chemin vers nous-même, ce DIEU silencieux, ce DIEU qui est dans une éternelle attente, ce DIEU qui ne s'impose jamais, ce DIEU qui meurt d'amour pour ceux qui refusent éternellement de l'aimer ? ce DIEU-là est frappé par tous les coups qui atteignent la créature humaine, animale, voire végétale, par tous les coups qui dégradent l'univers, et il n'y peut rien...

Il n'y peut rien, que d'être frappé que de mourir, parce que son action, c'est son amour, parce que son être tout entier n'est que son amour et que l'amour est sans effet si ne surgit la réponse d'amour qui ferme le circuit d'où jaillit la lumière.

IL EST LIVRÉ ENTRE NOS MAINS.

JÉSUS, dans le drame même de Sa vie, à travers un visage humain, dans une histoire d'homme, Jésus nous apprend que la vérité peut être vaincue, que l'Amour peut être crucifié et que le Vrai DIEU, qui est précisément cet Amour crucifié, est tout entier remis entre nos mains. Chacun de nous peut le tuer, chacun de nous peut le reconduire au jardin de l'Agonie. Mais chacun de nous aussi, heureusement, comme SAINT FRANÇOIS l'a compris d'une manière unique, chacun de nous peut Le détacher de la CROIX et faire de lui, en lui-même, un DIEU Vivant et Ressuscité.

IL S'AGIT DE LE SAUVER

A ce point, le problème se retourne : DIEU est victime, avant que nous soyons victimes. Si DIEU n'était pas victime, aussi bien, si la valeur infinie n'etait pas engagée, nos drames ne dépasseraient pas ceux d'une fourmilière. Si nous n'étions qu'un produit du hasard, cela n'aurait aucune espèce d'importance. D'abord, il n'y aurait ni bien ni mal. S'il n'y avait, en effet, une possibilité de bien, il n'y aurait pas de présence du mal. La présence du mal suppose que l'harmonie est possible, que l'amour est possible et qu'il devrait être accompli.

Il faut donc inverser le sens de la Rédemption : il ne s'agit pas de nous sauver, mais de sauver DIEU -aujourd'hui- de le sauver dans le monde et en nous. Autrement, qu'est-ce que cela pourrait nous faire ? Finalement, rien ne peut nous mouvoir que la générosité, j'entends nous mouvoir humainement. C'est à moi à pourvoir à la vie de DIEU et c'est cela qui est pathétique. Si nous sommes engagé en une tragédie, nous constituons nous-mêmes, à chaque instant, un risque ou une chance pour DIEU ;

CAR DIEU PEUT ÉCHOUER

DIEU annule en quelque sorte notre dépendance qui fait que nous n'existons que par Lui, Il annule cette dépendance Il nous porte au niveau de son coeur, et Il veut entretenir avec nous uniquement ce rapport d'ESPRIT à esprit que JÉSUS veut susciter dans le coeur de la SAMARITAINE.

C'est alors justement qu'Il peut échouer. Effectivement, il a échoué puisque

«JÉSUS est en agonie depuis le commencement du monde, et jusqu'à la fin»

comme dit PASCAL. Au fond justement, la tragédie du mal dans la perspective chrétienne c'est la tragédie de DIEU qui est victime du commencement de l'histoire jusqu'à la fin et qui le sera toujours dans la mesure où une seule créature refusera l'amour qui est le sens même de l'existence. Il n'y a pas de doute que la DIEU est une dimension nouvelle sur ce fond de TRINITÉ qui lui donne toute sa signification, puisque la CROIX veut dire que c'est DIEU qui meurt pour ceux qui refusent obstinément de l'aimer pour justement ne pas violer leur liberté, pour que cette liberté se donne du fond de sa spontanéité sans être jamais contrainte.

Je pense que CAMUS, s'il avait pu suivre cette expérience, s'il avait pu identifier le mal qui faisait si gravement problème pour lui, s'il avait pu l'identifier avec ce piétinement de DIEU, le piétinement du BIEN ABSOLU dans la création et dans l'homme en particulier, il aurait accepté je pense, d'y voir en effet la réponse, la seule réponse possible : c'est DIEU qui est victime, c'est DIEU qui meurt, c'est DIEU qu'il faut sauver.

C'est vrai finalement : si on sauve cette création intérieure en soi et dans les autres autant qu'on est possible de le faire, tout est sauvé. Si un être arrive a être le porteur de ce soleil de vérité et d'amour qui est caché en Lui, et s'Il en laisse se diffuser le rayonnement, Il a accompli tout ce que l'ESPRIT est appelé à accomplir. Le mal est la rançon de la liberté. Le mal n'existe que parce que nous avons à nous créer avec DIEU, parce que l'univers est une histoire à deux, une histoire d'amour, une histoire nuptiale, et que DIEU lui-même s'est remis entre nos mains. On le sent bien quand on blesse une Âme, on sent bien qu'on «éteint l'ESPRIT» I THES 5,19, comme dit SAINT PAUL aux THESSALONICIENS. Or, éteindre l'ESPRIT, c'est justement cela, c'est éteindre DIEU, c'est le faire mourir au coeur de l'homme. Le mal ne peut donc pas être une objection, s'il est saisi dans ses racines, à l'affirmation de DIEU, - j'entends du seul DIEU que nous pussions expérimenter, qui est le DIEU intérieur à nous-même. Le mal ne peut pas être une objection puisqu'au contraire, il nous montre ce DIEU écartelé et crucifié à la face de l'univers.
Quand GRAHAM GREENE écrit à la fin de «La Puissance et la Gloire» :

«Aimer DIEU c'est vouloir le protéger contre vous-mêmes»,

il dit dans les mots les plus humbles ce qu'il convient en effet de dire.

Voila que nous saisissons l'immense grandeur de l'homme, l'immense grandeur de l'homme qui est appelé à être un homme créateur dans la liberté qu'est la libération de soi-même et qui est envoyé pour être, comme dit JÉSUS «la lumière du monde» JEAN 8,12. Si donc on veut donner au problème du mal toutes ses dimensions, il faut donner à l'homme toutes les siennes, et à DIEU, toutes les siennes aussi qui sont celles de l'amour et qui ont pour mesure la CROIX de JÉSUS.

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