MARTHE ET MARIE


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Marie mère de Dieu

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Marie mère de Dieu Empty Marie mère de Dieu

Message par Fée Violine Mar 25 Déc 2007 - 12:30

Marie mère de Dieu

La Vierge est pâle et elle regarde l’enfant,
Ce qu’il faudrait peindre sur son visage
C’est un émerveillement anxieux, qui n’a paru qu’une fois sur une figure humaine. Car le Christ est SON enfant : la chair de sa chair et le fruit de ses entrailles.
Elle l’a porté neuf mois et lui donnera le sein,
Son lait deviendra le sang de Dieu,
Par moments la tentation est si forte qu’elle oublie qu’il est Dieu
Elle le serre dans ses bras et elle dit « MON PETIT »
A d’autres moments elle demeure interdite
Et elle pense : DIEU est là
Et elle est prise d’une horreur religieuse
Pour ce DIEU muet
Pour cet enfant terrifiant.
Toutes les mères sont ainsi arrêtées par moments, devant ce fragment rebelle de leur chair qu’est leur enfant
Elles se sentent en exil devant cette vie neuve qu’on a faite avec leur vie, et qu’habitent des pensées étrangères.
Mais aucun enfant n’a été plus cruellement et plus rapidement arraché à sa Mère
CAR IL EST DIEU
Et il dépasse de tous côtés ce qu’elle peut imaginer.
Mais je pense qu’il y a aussi d’autres moments, rapides et glissants,
Où elle sent, à la fois, que le CHRIST EST SON FILS, son petit, à elle,
Et qu’IL EST DIEU.
Elle le regarde, et elle pense : « CE DIEU EST MON ENFANT. Cette chair divine est MA CHAIR. Il est fait de moi.
Il a mes yeux, et cette forme de sa bouche, c’est la forme de la mienne,
Il me ressemble,
IL EST DIEU et il me ressemble ».
Et aucune femme n’a eu de la sorte SON DIEU pour elle seule,
Un DIEU, tout petit, qu’on peut prendre dans ses bras et couvrir de baisers,
Un DIEU tout chaud, qui sourit et qui respire,
Un DIEU qu’on peut toucher et qui rit.
Et c’est dans ces moments-là que je peindrais MARIE, si j’étais peintre.

(texte scénique écrit pour la veillée de Noël 1940 par Jean-Paul Sartre, prisonnier en stalag avec des prêtres)
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Marie mère de Dieu Empty marie par Claudel

Message par mandonnaud Dim 24 Fév 2008 - 18:51

Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée

Il est midi. Je vois l'église ouverte. Il faut entrer.
Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier.
Je n'ai rien à offrir et rien à demander.
Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela
Que je suis votre fils et que vous êtes là,
Rien que pour un moment pendant que tout s'arrête.
Midi !
Etre avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes.
Ne rien dire, regarder votre visage,
Laisser le coeur chanter dans son propre langage,
Ne rien dire, mais seulement chanter parce qu'on a le coeur trop plein,
Comme le merle qui suit son idée en ses espèces de couplets soudains.
Parce que vous êtes belle, parce que vous êtes immaculée,
La femme dans la grâce en fin restituée,
La créature dans son honneur premier et dans son épanouissement final,
Telle qu'elle est sortie de Dieu au matin de sa splendeur originale,
Intacte ineffablement.
Parce que vous êtes la mère de Jésus-Christ,
Qui est la vérité entre vos bras, et la seule espérance et le seul fruit.
Parce que vous êtes la femme, I'Eden de l'ancienne tendresse oubliée
Dont le regard trouve le coeur tout à fait et fait jaillir les larmes accumulées,
Parce que vous m'avez sauvé, parce que vous avez sauvé la France,
Parce qu'elle aussi, comme moi, fut pour vous cette chose à laquelle on pense,
Parce qu'à l'heure où tout craquait, c'est alors que vous êtes intervenue
Parce que vous avez sauvé la France une fois de plus,
Parce qu'il est midi, parce que nous sommes en ce jour d'aujourd'hui,
Parce que vous êtes là pour toujours,
Simplement parce que vous êtes Marie,
Simplement parce que vous existez,
Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée !


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Message par Joss Mar 26 Fév 2008 - 18:24

Récite ton chapelet...
Auteur : Charles Péguy
Récite ton chapelet, dit Dieu,
et ne te soucie pas de ce que raconte tel écervelé :
que c'est une dévotion passée et qu'on va abandonner.

Cette pière-là, je te le dis
est un rayon de l'Evangile :
on ne me le changera pas.

Ce que j'aime dans le chapelet, dit Dieu,
c'est qu'il est simple et qu'il est humble.
Comme fut mon Fils.
Comme fut ma Mère.

Récite ton chapelet : tu trouvera à tes côtés
toute la compagnie rassemblée en l'Evangile :
la pauvre veuve qui n'a pas fait d'études
et le publicain repentant qu ne sait plus son catéchisme,
la pécheresse effrayée qu'on voudrait accabler,
et tous les éclopés que leur foi a sauvés,
et les bons vieux bergers, comme ceux de Bethléem,
qui découvrent mon Fils et sa Mère...

Récite ton chapelet, dit Dieu,
il faut que votre prière tourne, tourne et retourne,
comme font entre vos doigts les grains du chapelet.

Alors, quand je voudrai, je vous l'assure,
vous recevrez la bonne nourriture,
qui affermit le coeur et rassure l'âme.

Allons, dit Dieu, récitez votre chapelet
et gardez l'esprit en paix.
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Message par Fée Violine Jeu 1 Mai 2008 - 22:06

Une alliance éternelle en Marie

O Marie! Marie, temple de la Trinité, Marie, foyer du feu divin, Marie, Mère de la miséricorde, vous avez porté le fruit de vie ; vous avez sauvé le genre humain, puisque c'est avec votre chair que le Christ nous a rachetés. Oui, le Christ nous a rachetés par sa Passion, et vous, par les douleurs de votre âme et de votre corps.

O Marie, océan tranquille, Marie, source de la paix ! Marie, vase d'humilité, où brillait la lumière de la vraie science qui vous a élevée au dessus de vous-même, vous avez charmé le Père céleste, et il vous a ravie ; il vous a captivée dans les liens d'un amour ineffable, et par cette lumière, cette ardeur de votre charité, cette flamme de votre humilité, vous l'avez vaincu vous-même, et vous avez forcé sa divinité à descendre en vous. Sa bonté infinie pour les hommes était d'ailleurs votre complice. (...)

O Marie, le Dieu tout puissant frappait à votre porte, et si vous ne lui aviez pas ouvert votre volonté, il n'eût pas pris la nature humaine. O mon âme, sois remplie de confusion, en voyant que Dieu fait avec toi un pacte et une alliance en Marie. Tu dois maintenant comprendre que celui qui t'a faite sans toi, ne peut pas sans toi te sauver, puisqu'il s'adresse à la volonté de Marie et qu'il attend son consentement. (...)

O Marie, soyez bénie entre toutes les femmes, pendant tous les siècles, car vous nous avez donné aujourd'hui votre substance. La Divinité s'est tellement unie et incorporée par vous à notre humanité, que rien maintenant ne peut l'en séparer, pas même la mort et notre Ingratitude. Car, comme la Divinité est restée unie au corps dans le sépulcre, et à l'âme de Jésus-Christ dans les limbes, puis à son âme et à son corps après la Résurrection, notre alliance avec elle n'a jamais été rompue, et elle ne le sera jamais pendant toute l'éternité.


Sainte Catherine de Sienne (1347-1380),
première femme proclamée Docteur de l'Eglise par Paul VI en 1970,
Extraits d'une prière faite à Rome, le jour de l'Annonciation de la Sainte Vierge
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Message par Fée Violine Sam 6 Sep 2008 - 9:18

A celle qui est infiniment jeune, Parce qu'aussi elle est infiniment mère.
A celle qui est infiniment droite, Parce qu'aussi elle est infiniment penchée.
A celle qui est la plus imposante. Parce qu'aussi elle est la plus maternelle.
A celle qui est infiniment éternelle. Parce qu'aussi elle est infiniment temporelle.
A celle qui est infiniment au-dessus de nous. Parce qu'elle est infiniment parmi nous.
A celle qui est la mère et la reine des anges. Parce qu'elle est aussi la mère et la reine des hommes
A celle qui est infiniment joyeuse, Parce qu'aussi elle est infiniment douloureuse.
Septante et sept fois septante douloureuse.
A celle qui est infiniment touchante, Parce qu'aussi elle est infiniment touchée.
A celle qui est toute Grandeur et toute Foi, Parce qu'aussi elle est toute Charité.
A celle qui est toute Foi et toute Charité, Parce qu'aussi elle est toute Espérance.
A celle qui est Marie. Parce qu'elle est pleine de grâce.
A celle qui est pleine de grâce. Parce qu'elle est avec nous.
A celle qui est avec nous. Parce que le Seigneur est avec elle.




Charles Péguy
Le porche du Mystère de la deuxième vertu
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Message par Fée Violine Ven 19 Sep 2008 - 11:46

LES LARMES DE MARIE
Léon Bloy (1846-1917)

Les Larmes de la Mère des Douleurs remplissent l'Ecriture et débordent sur tous les siècles. Toutes les mères, toutes les veuves, toutes les vierges qui pleurent n'ajoutent rien à cette effusion surabondante qui suffirait pour laver les cœurs de dix mille mondes désespérés. Tous les blessés, tous les dénués et tous les opprimés, toute cette procession douloureuse qui encombre les atroces chemins de la vie, tiennent à l'aise dans les plis traînants du manteau d'azur de Notre-Dame des Sept-Douleurs. Toutes les fois que quelqu'un éclate de pleurs, dans le milieu de la foule ou dans la solitude, c'est elle-même qui pleure, parce que toutes les larmes lui appartiennent en sa qualité d'Impératrice de la Béatitude et de l'Amour. Les Larmes de Marie sont le Sang même de Jésus-Christ, répandu d'une autre manière, comme sa Compassion fut une sorte de crucifiement intérieur pour l'Humanité sainte de Son Fils. Les Larmes de Marie et le Sang de Jésus sont la double effusion d'un même cœur et l'on peut dire que la Compassion de la Sainte-Vierge était la Passion sous sa forme la plus terrible. C'est ce qu'expriment ces paroles adressées à Sainte Brigitte : « L'affliction du Christ était mon affliction parce que son cœur était mon cœur ; car comme Adam et Eve ont vendu le monde pour une seule pomme, mon Fils et moi, nous avons racheté ce monde avec un seul Cœur. »

Les larmes sont un legs de la Mère des Douleurs, legs tellement redoutable qu'on ne peut le dissiper dans les vaines affections du monde sans se rendre coupable d'une sorte de sacrilège. Sainte Rose de Lima disait que nos larmes sont à Dieu et que quiconque les verse sans songer à Lui, les lui vole. Elles sont à Dieu et à Celle qui a donné à Dieu la chair et le sang de son Humanité. Si Saint Ambroise, se souvenant de Monique, appelle Augustin, le Fils de si grandes larmes; filius tantarum lacrymarum, à quelle profondeur ne faut-il pas entendre que nous sommes fils des Larmes de la Créature d'exception qui a reçu l'incomparable privilège, en tant que Mère de Dieu, d'offrir au Père Éternel une réparation suffisante pour le crime sans nom ni mesure qui servit à Jésus à accomplir la rédemption du Monde ? Quand Sainte Monique pleurait sur les égarements du futur docteur de la grâce, ses larmes étaient comme un fleuve de gloire qui portait son fils incrédule dans ses bras infatigablement étendus à l'Auteur de la Grâce. Mais, cependant, elle n'avait que ses larmes à offrir et c'était la conversion de ce seul fils qu'elle avait en vue. Quand Marie pleure sur nous, ses Larmes sont un véritable déluge universel du Sang Divin, dont elle est la Dispensatrice souveraine et cette effusion est en même temps la plus parfaite de toutes les oblations. Comme Elle est la seule Mère selon la Grâce qui ait le pouvoir de le faire adorer à l'innombrable multitude de ses autres enfants par la seule vertu de ses Larmes.

Les Larmes de la Sainte Vierge ne sont mentionnées dans l'Evangile qu'une seule fois, lorsqu'elle prononce sa quatrième Parole, après avoir retrouvé Son Fils. Et c'est elle-même qui en parle à ce moment-là. Ailleurs, les Évangélistes disent simplement que Jésus pleura et cela doit nous suffire pour deviner ce que faisait sa Mère. Saint Bernardin de Sienne dit que la douleur de la Sainte Vierge a été si grande que si elle était divisée et partagée entre toutes les créatures capables de souffrir, celles-ci périraient à l'instant. Or, si l'on tient compte de la prodigieuse illumination de cette Ame remplie de l'Esprit Saint pour qui les choses futures avaient sans doute une réalité actuelle et sensible, il faut entendre cette affirmation, non seulement du Vendredi Saint, mais encore de tous les instants de Sa vie, depuis la salutation de l'Archange jusqu'à Sa mort.

Lorsque la Sainte Famille repoussée de toutes les portes de Bethléem s'en allait chercher un refuge dans cette caverne sauvage où devait se lever le Soleil du monde, les Larmes de Marie marquèrent le seuil de ces demeures inhospitalières qui n'avaient pas de place pour accueillir la misère de Dieu. Ces Larmes sorties du même Cœur que le Sang du Verbe incarné furent un signe de colère divine pour les misérables habitants de ce désert de cœurs. Elles durent ronger le granit et le sol à des profondeurs épouvantables, et il ne fallut rien moins que le sang innocent de tous les nouveaux-nés pour en apaiser la fureur et pour en effacer la trace. Plus tard, pendant la Fuite en Egypte, quand Jésus enfant prenait possession de l'immense monde obscur de la gentilité représenté par cette terre d'angoisse, il était porté dans les bras de sa Mère qui préludait ainsi aux conquêtes de sa domination future. La longue route de ces pauvres pèlerins et les lieux pleins d'idoles où ils s'arrêtèrent furent arrosés de beaucoup de larmes silencieuses qui coulaient le long des joues de la Vierge sans tache et tombaient sur le sol comme une semence, après avoir roulé sur les membres de l'Enfant divin. Deux cents ans après, cette même Egypte devenue patrie des tribulations volontaires, se remplissait de ces sublimes Anachorètes qui furent, après les Martyrs, la plus splendide floraison du catholicisme.

Le Mystère des Trois Jours d'absence étant arrivé, Marie parcourt les rues et les places de Jérusalem à la recherche de Son Enfant perdu. La recherche dure trois jours en compagnie de l'homme extraordinaire que les Saints ont appelé l'ombre du Père éternel. Ils pleurent tous les deux, et cette fois, leurs larmes sont attestées par Elle-même qui parle si rarement. Ils cherchent de tous côtés, ils interrogent les passants riches ou pauvres, vertueux ou criminels, moqueurs ou compatissants. Qu'on se représente cet interrogatoire unique de tous les habitants d'une ville indifférente ou affairée par la Mère des Vivants à la recherche du Verbe de Dieu. Ces Trois Jours d'absence qui furent le troisième glaive de Marie et que quelques écrivains catholiques regardent comme le plus douloureux de tous, méritent qu'on y pense profondément. Il est bon de remarquer que cette Mère Incomparable, dans l'impuissance absolue de découvrir son Fils avant le terme mystérieux et incertain pour Elle des Trois Jours, et connaissant d'ailleurs par la plénitude de son Illumination prophétique les détails les plus affreux de la Passion, dut principalement porter ses recherches sur la future Voie douloureuse où elle savait que Son Amour serait un jour foulé aux pieds de la plus cruelle et de la plus vile populace. C'est là, sans doute, qu'Elle répandit ses Larmes les plus amères, préparant ainsi le sol pour d'autres effusions à venir dans un temps où personne ne chercherait plus le Verbe de Dieu dans Jérusalem. L'éternité seule pourra donner à la conscience humaine la vraie mesure de ce fait d'une telle Mère cherchant un tel Fils dans une ville si étrangement prédestinée. C'est bien autre chose qu'à Bethléem où du moins Marie ne cherchait qu'un abri pour enfanter la Lumière. Ici, elle cherche la Lumière absente avec l'étonnante incertitude d'avoir mérité cet abandon et l'évidence supérieure de l'inutilité parfaite de Ses recherches, si ce soupçon déchirant est réellement fondé. Dans le premier cas, la dureté de cœur des habitants de Bethléem est une espèce de prodige humain qui regarde tous les pécheurs et qui démasque soudainement les abîmes de la nature de l'homme déchu ; dans le second cas, l'apparente cruauté de Jésus pour sa Mère est un mystère divin qui la regarde seule, une sorte de préparation ineffable, par la pratique d'une transcendante humiliation, aux abandons terribles d'un avenir de sang et d'agonie. Dans ces deux circonstances évangéliques, ce qu'il y a d'extérieur et de sensible pour nous, c'est toujours l'effusion d'un même cœur immense et brisé qui ne se contente pas d'avoir donné la Vie au Soleil de justice mais qui voudrait encore lui faire un océan de larmes amoureuses où il pût se coucher avec splendeur.

Extrait de :
"Le Symbolisme de l'Apparition" Paris, Librairie Lemercier, 1925, pp. 271 à 279. Réédité par le « Mercure de France ».
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Message par Fée Violine Mar 23 Sep 2008 - 6:20

Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l'Église
Derniers Entretiens, 21/08/1897 (OC, Cerf DDB 1996, p.1102)

Elle vivait de foi comme nous

Que j'aurais bien voulu être prêtre pour prêcher sur la Sainte Vierge ! Une seule fois m'aurait suffi pour dire tout ce que je pense à ce sujet.
J'aurais d'abord fait comprendre à quel point on connaît peu sa vie. Il ne faudrait pas dire des choses invraisemblables ou qu'on ne sait pas ; par exemple que, toute petite, à trois ans, la Sainte Vierge est allée au Temple s'offrir à Dieu avec des sentiments brûlants d'amour et tout à fait extraordinaires ; tandis qu'elle y est peut-être allée tout simplement pour obéir à ses parents...
Pour qu'un sermon sur la Sainte Vierge me plaise et me fasse du bien, il faut que je voie sa vie réelle, pas sa vie supposée ; et je suis sûre que sa vie réelle devait être toute simple. On la montre inabordable, il faudrait la montrer imitable, faire ressortir ses vertus, dire qu'elle vivait de foi comme nous, en donner des preuves par l'Evangile où nous lisons : « Ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait » (Lc 2,50).
Et cette autre, non moins mystérieuse : « Ses parents étaient dans l'admiration de ce qu'on disait de lui » (Lc 2,33). Cette admiration suppose un certain étonnement, ne trouvez-vous pas ?
On sait bien que la Sainte Vierge est la Reine du Ciel et de la terre, mais elle est plus mère que reine, et il ne faut pas dire à cause de ses prérogatives qu'elle éclipse la gloire de tous les saints, comme le soleil à son lever fait disparaître les étoiles. Mon Dieu ! que cela est étrange ! Une mère qui fait disparaître la gloire de ses enfants ! Moi je pense tout le contraire, je crois qu'elle augmentera de beaucoup la splendeur des élus.
C'est bien de parler de ses prérogatives, mais il ne faut pas dire que cela... Qui sait si quelque âme n'irait pas même jusqu'à sentir alors un certain éloignement pour une créature tellement supérieure et ne se dirait pas : « Si c'est cela, autant aller briller comme on pourra dans un petit coin ».
Ce que la Sainte Vierge a de plus que nous, c'est qu'elle ne pouvait pas pécher, qu'elle était exempte de la tache originelle, mais d'autre part, elle a eu bien moins de chance que nous, puisqu'elle n'a pas eu de Sainte Vierge à aimer, et c'est une telle douceur de plus pour nous.
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Message par Fée Violine Mar 27 Jan 2009 - 9:37

Bienheureux Guerric d'Igny (v.1080-1157), abbé cistercien
2ème Sermon pour la Nativité de Marie, § 3-4 (trad. SC 202, p. 491s)

« Voici ma mère et mes frères »

L'Évangile nous montre le visage le plus beau du Christ : sa vie et
l'enseignement qu'il a donné par sa parole et par son propre exemple.
Connaître le Christ sous cette forme constitue, dans la vie présente, la
piété des chrétiens... C'est pourquoi Paul, sachant que « la chair ne sert
de rien sans l'Esprit qui vivifie » (Jn 6,63s), ne veut plus connaître le
Christ selon la chair (2Co 5,16) afin de se tourner tout entier vers celui
qui est Esprit vivifiant (1Co 15,45).

Or Marie semble partager ce sentiment lorsque, désirant faire
pénétrer dans les coeurs de tous le Bien-Aimé né de son sein, le Bien-Aimé
de ses désirs, elle le décrit non selon la chair, mais selon l'Esprit. Elle
semble dire aussi, avec Paul : « Même si j'ai connu le Christ selon la
chair, maintenant je ne le connais plus ainsi » (2Co 5,16). Elle désire en
effet, elle aussi, former son Fils unique dans tous ses fils d'adoption.
C'est pourquoi, bien qu'ils aient déjà été engendrés par la parole de
vérité (Jc 1,18), Marie n'en continue pas moins à les enfanter chaque jour
par les désirs et la sollicitude de sa tendresse maternelle, jusqu'à ce
qu'ils atteignent « l'état d'homme parfait, la mesure de la plénitude de
l'âge » de son Fils (Ep 4,13), lui qu'elle a une fois pour toutes enfanté
et mis au monde...

Elle nous fait donc ainsi l'éloge de ce fruit de son sein : « Je suis
la mère du bel amour, de la crainte et de la connaissance, la mère de la
sainte espérance » (Si 24,24 Vulg). --Est-ce donc là ton fils, ô Vierge des
vierges ? Est-ce là ton Bien-Aimé, ô la plus belle des femmes ? (Ct 5,9).
--Certainement, tel est mon Bien-Aimé, et il est mon fils, ô filles de
Jérusalem (v. 16). En lui-même, mon Bien-Aimé est le bel amour, et en celui
qui est né de lui mon Bien-Aimé est le bel amour, la crainte, l'espérance
et la connaissance. »
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