La foi et l'abandon de foi

Depuis que j'ai découvert certains auteurs - Simone Weil, parmi d'autres, mais aussi quelques mystiques, je suis convaincu que la perfection consisterait à s'oublier totalement en Jésus-Christ. (La grâce est de s'oublier, écrit Bernanos). Simone Weil dit carrément: la seule chose utile que nous puissions faire, c'est "détruire le Je". Sainte Faustine, à un moment donné de son évolution spirituelle, trace carrément deux transversales sur la page de son journal (un X de la taille de toute la page) et elle explique en bas à droite: "Désormais, ma propre volonté n'existe plus"... Je me dis que c'est certainement ainsi que les saints nous paraissent si lumineux, et que l'on parle d'eux comme de "vitraux" de la Lumière. Et en y réfléchissant, faire un acte de foi, pour moi, la plupart du temps, c'est accomplir un acte de volonté... mais si, à un moment donné d'une évolution spirituelle, la foi serait devenue juste l'inverse ? Et si, à force de vouloir se renoncer, un croyant en arrivait à abandonner sa volonté complètement à celle de Dieu ? Il se trouve qu'un de mes auteurs déclare que c'est le moment des "plus grandes joies spirituelles". L'Esprit-Saint a pratiquement fusionné l'individu en faisant de lui une image vivante de Jésus-Christ.

Désormais, ma propre volonté n'existe plus

C'est un don, passage important situé dans les quatrièmes demeures qui conduit à l'union de volonté des cinquièmes demeures dont nous parle sainte Thérèse d'Avila.

Dautres prière d'abandon :
[url=http://prophetesetmystiques.blogspot.com/search/label/MESSE INTERIEURE]http://prophetesetmystiques.blogspot.com/search/label/MESSE INTERIEURE[/url]

Puis-je avoir ce texte de Sainte Faustine..... Ca m'intéresse

PS : SAINTE THERESE D'AVILA et SAINT JEAN DE LA CROIX parlent de ce don total de soi-même (volonté, mémoire, intelligence), là :

PS : SAINTE THERESE D'AVILA et
SAINT JEAN DE LA CROIX sont DOCTEURS DE L'EGLISE et ont une mission de
guides spirituels. jamais démentie. En effet on n'a jamais vu un saint
ne pas passer par les étapes qu'ils indiquent même s'ils les brûlent
comme SAINTE THERESE DE L'ENFANT-JESUS. Ce dont total de soi-même, en
particulier, est repris par tous.Il indique lle point de départ de la
"MONTEE DU CARMEL" de SAINT JEAN DE LA CROIX que tu trouveras là :




Dans le Château intérieur, la sainte résume et précise :


«L'unique
ambition de celui qui commence à s'adonner à l'oraison doit être de
travailler à s'affermir dans les bonnes résolutions et de ne négliger
aucun moyen pour rendre sa volonté conforme à celle de Dieu. C'est en
cela... que consiste la plus haute perfection à laquelle on puisse
arriver dans le chemin spirituel». 3.


Toute cette ascèse doit aboutir en effet au don complet de la volonté et de soi-même :


«Tous
les conseils que je vous ai donnés dans ce livre n'ont qu'un but,
celui de vous amener à vous livrer complètement au Créateur, à Lui
remettre votre volonté et à vous détacher des créatures». 4.


Sainte THÉRÈSE
ne voue pas, cependant, à l'enfer ceux qui, dans le chemin spirituel,
apportent une générosité moindre. Si déjà Dieu leur a accordé quelque
faveur surnaturelle, il ne leur «enlève pas complètement ce qu'il leur avait donné, lorsqu'ils gardent une conscience pure». 5. Sinon, ils restent définitivement dans l'oraison mentale. La contemplation a en effet, des exigences absolues :


«Si vous ne voulez, ni les écouter, ni les mettre en pratique, restez avec votre oraison mentale toute votre vie». dira la sainte. 6.


Quant
à elle, elle ne veut s'adresser qu'à ceux qui ont le désir des
sommets, qui veulent boire à la source d'eau vive. C'est pour qu'ils se
préparent à cette grâce qu''elle leur demande : le don absolu de leur
volonté. 7.


1. Chem. Perf., ch. 23, p. 689
2. Vie, ch. 11, p. 113
3. IIéme Dem., ch. 1, p. 841
4. Chem. Perf., ch. 34, p. 750
5. Ibid., ch. 33, p. 745
6. Ibid., ch. 18, p. 657
7. Vie, ch. 11, pp. 103-104 ; Chem. Perf., ch. 30, p. 727 ; ch. 34, p. 750


Ceux-là seulement sont les disciples de sainte THÉRÈSE et réalisent la définition qu'elle donne du spirituel :


«Savez-vous
quand on est vraiment spirituel ? C'est quand on se fait l'esclave de
Dieu, et que, à ce titre, non seulement on porte son empreinte qui
est celle de la Croix, mais qu'on Lui remet sa liberté, afin qu'il
puisse nous vendre comme les esclaves de l'univers tout entier». 1.


Saint JEAN DE LA CROIX présente le même idéal que sainte THÉRÈSE. Il pose les mêmes exigences, avec des formules plus incisives et, sur certains points, plus précises.


Au début de son traité La Montée du Carmel,
il a placé un graphique qui indique l'itinéraire à suivre. Trois
voies se présentent au débutant : à droite et à gauche deux avenues
larges et sinueuses
.
La première qui est le chemin de l'esprit égaré, va à la recherche
des biens de la terre : liberté, honneurs, science, repos ;
.
La deuxième appelée chemin de l'esprit imparfait, conduit vers les
biens du ciel : gloire, sainteté, joies, savoir. Parce qu'elle les a
recherchés, l'âme les a moins trouvés, et elle n'a pas gravi la
montagne de la perfection.
.
Au milieu du graphique, et montant tout droit vers le sommet de la
montagne, un étroit sentier sur lequel le Saint a écrit, quatre fois
répété, «rien, rien, rien, rien» Ce sentier conduit à la plénitude des dons de Dieu, au banquet de la Sagesse divine.


symbolise l'union parfaite avec Dieu :

LA MONTAGNE DE LA PERFECTION SELON SAINT JEAN DE LA CROIX (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)

Le dessin est suggestif. Saint JEAN DE LA CROIX le commente par l'enseignement de la Montée du Carmel :
Que l'âme donc s'applique sans cesse
. Non à ce qui est plus facile, mais à ce qui est plus difficile. Non à ce qui plaît, mais à ce qui déplaît ;
. Non à ce qui console, mais à ce qui est un sujet de désolation ;
. Non à ce qui est repos, mais à ce qui donne du travail ;
. Non à ce qui est plus, mais à ce qui est moins ;
. Non à vouloir quelque chose, mais à ne rien vouloir ;
. Non
à rechercher ce qu'il y a de meilleur dans les choses, mais ce qu'il y
a de pire, et à désirer entrer pour l'amour du Christ dans un
dénuement total, un parfait détachement et une pauvreté absolue par
rapport à tout ce qu'il y a en ce monde. 2.

Ce
détachement, remarque le Saint, s'applique aux biens spirituels comme
aux biens de ce monde. Il pêche ses avis dans le sens spirituel :

1. Pour arriver à goûter tout, veillez à n'avoir goût pour rien.
2. Pour arriver à savoir tout, veillez à ne rien savoir de rien.
3. Pour arriver à posséder tout, veillez à ne posséder quoi que ce soit.
4. Pour arriver à être tout, veillez à n'être rien en rien. 3.
5. Pour arriver à ce que vous ne goûtez pas, vous devez passer par ce que vous ne goûtez pas.
6. Pour arriver à ce que vous ne savez pas, vous devez passer par où vous ne savez pas.
7. Pour arriver à ce que vous ne possédez pas, vous devez passer par où vous ne possédez pas.
8. Pour arriver à ce que vous n'êtes pas, vous devez passer par ce que vous n'êtes pas.



1. VIIème dem., ch. 4, p. 1054
2. Montée du Carmel. Liv. 1, ch. 13, p. 84
3. Ibid, p. 86


Il
est inutile de poursuivre les citations. Il est clair que les pentes
du Carmel sont abruptes et qu'il n'y a point de sentiers en lacets
pour les gravir, pas de plateau où l'on puisse s'établir, à peine de
temps en temps quelques paliers où l'on peut s'arrêter un instant non
pour considérer le chemin parcouru, mais pour contempler la cime d'où
vient la lumière et vers laquelle il faut pointer tout droit en
s'aidant du seul appui permis et utile pour cette ascension : le bâton
de la Croix.

http://jeveuxvoirdieu.blogspot.com/2010/06/partie-i-perspectives-ch-67.html

Simone Weil dit carrément: la seule chose utile que nous puissions faire, c'est "détruire le Je".

J'ose espérer qu'elle voulait dire le "moi" !

JE existe, c'est notre esprit ET notre corps unifiés, débarrassés du "moi"!

Renoncer à sa volonté propre n'est certes pas facile. C'est pourtant le seul moyen d'être attentifs à la volonté de Dieu, et à l'écoute de notre prochain...