La réponse du crucifix
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La réponse du crucifix
La réponse du crucifix
En expirant sur l'arbre affreux du Golgotha,
De quel regret ton âme, ô Christ, fut-elle pleine ?
Etait-ce de laisser Marie et Madeleine
Et les autres, au roc où la Croix se planta ?
Quand le funèbre choeur sous Toi se lamenta,
Et que les clous crispaient tes mains ; quand, par la plaine,
Ton âme eut dispersé la fleur de son haleine,
Devançant ton essor vers le céleste Etat,
Quel fut ce grand soupir de tristesse infinie
Qui s'exhala de Toi lorsque, l'oeuvre finie,
Tu t'apprêtais enfin à regagner le But ?
Me dévoileras-tu cet intime mystère ?
- Ce fut de ne pouvoir, jeune homme, le fiel bu,
Serrer contre mon coeur mes bourreaux sur la Terre !
Émile Nelligan (1879 - 1941), dont les poésies font désormais partie du patrimoine culturel québécois, « cet adolescent hyper-émotif qui fut d'une insurmontable timidité, et qui, dès l'âge de 16 ans, apparait voué à sa propre solitude, à sa propre tristesse et à son propre instinct artistique », n'a pu se donner à son travail de création littéraire que sur une courte durée de trois ans seulement ( entre l'âge de 16 et 19 ans )...avant de "sombrer, à 19 ans, dans l'abîme du rêve" (anxiété extrême, angoisse délirante et abattement total, dont il ne se remit jamais, et qui nécessita son internement en maison de santé...jusqu'à sa mort en 1941.).
Ses poèmes les plus célèbres: " Le vaisseau d'or " ( symbole de son destin ), " La Romance du Vin " et " Soir d'hiver " (ce dernier poème est très connu des québécois.)
Son poème intitulé "Mon âme", tel qu'il nous est lu dans le clip ci-dessous, semble bien nous mettre au fait ce que fût la souffrance intime de cet adolescent de 19 ans (sur cette photo du clip), cet adolescent qui, devenu homme, « est mort en fixant un humble crucifix de bois noir. »
( Source: Émile Nelligan, Biographie, Paul Wyczynski, Éditions Bibliothèque québécoise, 2002. )
En expirant sur l'arbre affreux du Golgotha,
De quel regret ton âme, ô Christ, fut-elle pleine ?
Etait-ce de laisser Marie et Madeleine
Et les autres, au roc où la Croix se planta ?
Quand le funèbre choeur sous Toi se lamenta,
Et que les clous crispaient tes mains ; quand, par la plaine,
Ton âme eut dispersé la fleur de son haleine,
Devançant ton essor vers le céleste Etat,
Quel fut ce grand soupir de tristesse infinie
Qui s'exhala de Toi lorsque, l'oeuvre finie,
Tu t'apprêtais enfin à regagner le But ?
Me dévoileras-tu cet intime mystère ?
- Ce fut de ne pouvoir, jeune homme, le fiel bu,
Serrer contre mon coeur mes bourreaux sur la Terre !
Émile Nelligan (1879 - 1941), dont les poésies font désormais partie du patrimoine culturel québécois, « cet adolescent hyper-émotif qui fut d'une insurmontable timidité, et qui, dès l'âge de 16 ans, apparait voué à sa propre solitude, à sa propre tristesse et à son propre instinct artistique », n'a pu se donner à son travail de création littéraire que sur une courte durée de trois ans seulement ( entre l'âge de 16 et 19 ans )...avant de "sombrer, à 19 ans, dans l'abîme du rêve" (anxiété extrême, angoisse délirante et abattement total, dont il ne se remit jamais, et qui nécessita son internement en maison de santé...jusqu'à sa mort en 1941.).
Ses poèmes les plus célèbres: " Le vaisseau d'or " ( symbole de son destin ), " La Romance du Vin " et " Soir d'hiver " (ce dernier poème est très connu des québécois.)
Son poème intitulé "Mon âme", tel qu'il nous est lu dans le clip ci-dessous, semble bien nous mettre au fait ce que fût la souffrance intime de cet adolescent de 19 ans (sur cette photo du clip), cet adolescent qui, devenu homme, « est mort en fixant un humble crucifix de bois noir. »
( Source: Émile Nelligan, Biographie, Paul Wyczynski, Éditions Bibliothèque québécoise, 2002. )
Dernière édition par Stan le Lun 25 Avr 2011 - 1:18, édité 2 fois
Stan- Intéressé
- Nombre de messages : 62
Date d'inscription : 07/11/2010
« Marie ! ayez pitié de nos impossibles amours...»
Est-ce que la vie spirituelle d'Émile Nelligan n'avait pas finalement le défaut d'un trop grand idéalisme ? ce genre d'idéalisme qui, malgré les apparences, ne s'accorde finalement pas bien avec la dimension incarnée de notre christianisme ?
Est-ce que certains chrétiens, en obéissant à de très hautes aspirations, n'en arrive pas parfois, comme Émile Nelligan, à être conduit vers ce qui s'appelle "de l'angélisme" (qui est une dérive de la vie spirituelle) plutôt qu'à "la véritable sainteté" ?
Pour ma part, je me laisse volontiers rappeler à l'ordre d'une spiritualité de l'incarnation, par la poétesse Rina Lasnier, en cette prière qui est tirée d'un de ses recueils de poèmes:
Et il est bon de savoir que cette acceptation, pure et simple, de l'humain est le chemin que Dieu aime prendre pour rejoindre et toucher nos coeurs...comme cela est arrivé à Victor devant le Saint Sacrement exposé, ainsi qu'il en témoigne dans le clip ci-dessous:
Est-ce que certains chrétiens, en obéissant à de très hautes aspirations, n'en arrive pas parfois, comme Émile Nelligan, à être conduit vers ce qui s'appelle "de l'angélisme" (qui est une dérive de la vie spirituelle) plutôt qu'à "la véritable sainteté" ?
Pour ma part, je me laisse volontiers rappeler à l'ordre d'une spiritualité de l'incarnation, par la poétesse Rina Lasnier, en cette prière qui est tirée d'un de ses recueils de poèmes:
«Marie ! ayez pitié de nos impossibles amours,
celles que nous avons vannées du haut de nos âmes...
Ayez pitié de nos tendresses subtiles
que nous déroulons sans espoir
Ayez pitié de nos gestes inachevés...
La terre ne retient pas ce qui est trop ailé ! »
( Notre-Dame du bel amour, pp. 73-74 )
Et encore ceci...dont il faut tenir compte:
« Sans présence réelle, point d'amour. Sans amour, point de rédemption...
Qui aime ne saurait se tenir à distance.
Pas plus que l'oeuvre de la rédemption, la poésie ne saurait se nourrir de l'impossible.
C'est une cruelle leçon de constater que l'obéissance à nos plus hautes aspirations mène parfois, non à la sainteté mais à l'angélisme qui est une forme de péché... C'est pourquoi le poète implore Marie de lui montrer le chemin de l'acceptation, pure et simple, de l'humain. »
( Rina Lasnier, par Eva Kushner Ed. Fides, 1964 )
celles que nous avons vannées du haut de nos âmes...
Ayez pitié de nos tendresses subtiles
que nous déroulons sans espoir
Ayez pitié de nos gestes inachevés...
La terre ne retient pas ce qui est trop ailé ! »
( Notre-Dame du bel amour, pp. 73-74 )
Et encore ceci...dont il faut tenir compte:
« Sans présence réelle, point d'amour. Sans amour, point de rédemption...
Qui aime ne saurait se tenir à distance.
Pas plus que l'oeuvre de la rédemption, la poésie ne saurait se nourrir de l'impossible.
C'est une cruelle leçon de constater que l'obéissance à nos plus hautes aspirations mène parfois, non à la sainteté mais à l'angélisme qui est une forme de péché... C'est pourquoi le poète implore Marie de lui montrer le chemin de l'acceptation, pure et simple, de l'humain. »
( Rina Lasnier, par Eva Kushner Ed. Fides, 1964 )
Et il est bon de savoir que cette acceptation, pure et simple, de l'humain est le chemin que Dieu aime prendre pour rejoindre et toucher nos coeurs...comme cela est arrivé à Victor devant le Saint Sacrement exposé, ainsi qu'il en témoigne dans le clip ci-dessous:
Stan- Intéressé
- Nombre de messages : 62
Date d'inscription : 07/11/2010
Re: La réponse du crucifix
Merci à toi Stan. J'ai vécu quelque chose pendant cette pâques en rapport avec la croix. Je me permet de mettre le lien de cette expérience >>ICI<<
Merci pour votre témoignage à propos de la Croix du Christ!
Marc a écrit:Merci à toi Stan. J'ai vécu quelque chose pendant cette pâques en rapport avec la croix. Je me permet de mettre le lien de cette expérience >>ICI<<
Merci, Marc, de partager avec nous, votre "expérience spirituelle et sensible" de la bonté du Christ dans le cadre de la liturgie que vous avez célébrée à l'occasion des Jours-Saints ! Merci à Jésus pour cette grâce particulière en votre vie! et merci à Lui, encore, pour toutes les autres sortes de grâces qu'Il accorde à chacun de nous, afin de nous aider à cheminer dans la foi... « Jésus est vivant! Nous en sommes témoins! »
Stan- Intéressé
- Nombre de messages : 62
Date d'inscription : 07/11/2010
Re: La réponse du crucifix
J'avais mis un poème de Nelligan ici:
https://marthetmarie.1fr1.net/t1196-emile-nelligan
mais je ne savais pas tout cela sur lui.
https://marthetmarie.1fr1.net/t1196-emile-nelligan
mais je ne savais pas tout cela sur lui.
Re: La réponse du crucifix
Fée Violine a écrit:J'avais mis un poème de Nelligan ici:
https://marthetmarie.1fr1.net/t1196-emile-nelligan
mais je ne savais pas tout cela sur lui.
Ce poème, "Soir d'hiver", que vous avez mis sur ce forum, est le plus connu et le plus souvent cité par les québécois; il a même été mis en chanson (par Claude Léveillé), une chanson que je renonce à vous faire entendre ici...parce que je la trouve un peu trop triste à mon goût... Ceci dit, ce poème me touche quand même...quand il est simplement lu.
Stan- Intéressé
- Nombre de messages : 62
Date d'inscription : 07/11/2010
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