Homélie du 23ème dimanche
Homélie du 23ème dimanche
Peuple de frères
Textes bibliques : Lire
"Si ton frère a péché, va lui parler seul à seul." Le mot important c'est "frère". Un frère, c'est celui qui fait partie de la même cellule familiale, père, mère, enfants. Dans le monde oriental, c'est l'ensemble des cousins qui font partie de la même tribu. Mais pour l'Evangile, c'est beaucoup plus. C'est toute la communauté des croyants. Au jour de notre baptême, nous sommes devenus des enfants de Dieu. Nous sommes devenus des frères et sœurs en Jésus Christ. Nous chrétiens, nous sommes membres de la même famille de Dieu qui s'appelle l'Eglise.
En lisant les évangiles, nous découvrons que Dieu nous aime tous d'un amour qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Nous n'aurons jamais fini d'en mesurer toute la grandeur et de lui rendre grâce. Mais quand nous regardons notre vie, nous découvrons que bien souvent, nous en sommes loin. Le péché dont nous parle l'Evangile, ce n'est pas seulement une faute morale ni une infraction ; c'est le contraire de l'amour ; c'est notre indifférence envers celui qui nous a sauvé la vie. Pécher c'est tourner le dos à l'amour qui est en Dieu. En se coupant de Dieu, le pécheur se coupe également de la communauté des frères.
Le péché est donc un grand malheur. Mais pour Dieu, il n'y a pas de situation désespérée. Il s'arrange toujours pour mettre les personnes qu'il faut sur la route du pécheur. C'est ainsi que le prophète Ezéchiel est devenu un guetteur pour la maison d'Israël. Le guetteur c'est celui qui est attentif aux dangers qui pourraient faire du mal à son peuple. Et en même temps, il doit l'avertir. C'est un peu comme le maître nageur qui surveille la plage pour éviter les noyades. Dans l'évangile, c'est le même appel, mais en respectant des étapes. On va voir le pécheur seul, puis avec quelques frères. Et si on n'obtient pas de résultat, on en parle à la Communauté de l'Eglise.
Il y a un autre danger qu'il nous faut absolument éviter : nous ne sommes pas envoyés vers ce frère pour le corriger ni pour lui faire la morale. Nous avons bien mieux à faire. Pour le comprendre, c'est vers le Christ que nous sommes invités à regarder. En lisant les évangiles, nous découvrons qu'il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Et aujourd'hui, il compte sur nous pour partager sa mission en nous aidant mutuellement à vivre en enfants de Dieu. Nous savons bien que cela n'est pas toujours facile. Mais le Seigneur nous envoie vers les autres pour témoigner de l'amour qui est en Dieu. Notre mission n'est pas d'épier le pécheur mais de lui montrer le chemin qui peut le sauver.
Le mal qu'il nous faut dénoncer, nous le connaissons bien : c'est l'argent roi, la course au profit, la violence, les abus dont sont victimes les plus faibles. Tout cela, nous devons le dénoncer et le condamner. Mais nous ne devons pas oublier que le frère qui a péché est d'abord un frère. Il a besoin d'être aimé et soigné. Nous sommes loin du regard soupçonneux et accusateur qui enfonce le coupable dans son mal. A travers nous, c'est Jésus qui est là pour accueillir, relever et redonner confiance au pécheur. Il est évident que pour être fidèles à cette mission, nous avons un grand besoin de la force de l'Esprit Saint. C'est pour cela que les grands témoins de la foi ont commencé par passer de longues heures en prière. Rappelons-nous saint Paul : "Ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi."
Si nous allons vers le frère qui a péché, cela doit toujours être avec le Christ en nous, avec beaucoup de délicatesse et beaucoup d'amour. Nous nous adressons à ce frère seul à seul. Il est hors de question de lui faire honte devant tout le monde. Si la démarche n'aboutit pas, le Christ nous invite à agir comme le médecin qui fait appel à un ou deux confrères. A plusieurs, on arrivera peut-être à mieux persuader le pécheur. S'il refuse de les écouter, nous le dirons à la communauté de l'Eglise. Elle va tout faire pour le porter dans sa prière et le ramener vers Dieu. S'il refuse d'écouter la communauté considère-le comme le païen et le publicain. Ce n'est pas la condamnation finale. Jésus a fait preuve d'une grande sollicitude envers ces personnes. Désormais, nous entrons dans une nouvelle étape d'amour et d'évangélisation envers celui qui en a encore plus besoin.
Ce frère qui s’est mis dehors, il faut le ‘gagner’, c’est à dire le sauver. Le pouvoir des clés qui est donné à l’Eglise c’est d’abord un pouvoir de salut. Il s’agit d’ouvrir la porte pour que le pécheur puisse retrouver toute sa place dans la communauté. Nous avons tous pour mission de poser des gestes d’ouverture et d’accueil. L’évangile c’est d’abord la Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres, aux malades et aux exclus de toute sorte. L’Eglise détient le pouvoir de lier mais aussi de délier, de réintégrer le pécheur repentant. Lorsqu’un frère s’écarte de la communauté, celle-ci en garde le souvenir dans la prière. Le Christ est présent parmi ceux qui sont ainsi réunis en son nom. Il leur apprend à s’ajuster à la patience de Dieu pour en témoigner par toute leur vie. Quand on a compris cela, ça change tout dans notre vie.
Et surtout n'oublions pas : Pour gagner tous ses frères, Jésus s’est donné jusqu’au bout, jusqu’à la mort sur une croix. Alors, aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur. En ce jour, nous te prions Seigneur : Augmente notre foi à l'écoute de tes appels ; augmente notre confiance pour prier les uns avec les autres ; augmente notre capacité d'aimer, afin que nous soyons des agents de réconciliation dans les divisions du monde. Amen
Re: Homélie du 23ème dimanche
Bonjour,
Ne serait-il pas souhaitable de citer tout le passage de Matthieu 18 ?
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gerardh- Installé
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Re: Homélie du 23ème dimanche
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