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Benoît XVI en Allemagne

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Message par Belen Jeu 22 Sep 2011 - 11:48

J'avoue qu'il y a quelques années, j'avais un tas d'idées préconçues négatives sur le cardinal Ratzinger. Mais plus je lis ce qu'il dit, et plus je le trouve profondément humain et spirituel.

Extrait de son discours à l'aéroport :

"Même si ce voyage est une Visite officielle qui renforcera les bonnes relations entre la République Fédérale d'Allemagne et le Saint-Siège, je ne suis venu pas ici avant tout pour poursuivre des intérêts politiques ou économiques déterminés, comme le font justement d'autres hommes d'État, mais pour rencontrer les personnes et parler de Dieu. Envers la religion, nous assistons à une indifférence croissante dans la société qui, dans ses décisions, considère la question de la vérité plutôt comme un obstacle, et donne au contraire la priorité aux considérations utilitaristes.

Il est pourtant nécessaire d'avoir une base contraignante pour notre cohabitation, autrement chacun ne vit plus que pour son individualisme. La religion est un de ces fondements pour un être ensemble réussi. « De même que la religion a besoin de la liberté, de même la liberté a besoin de la religion ». Ces paroles du grand évêque et réformateur social Wilhelm von Ketteler, dont le deuxième centenaire de la naissance est célébré cette année, sont encore actuelles. La liberté a besoin d'un lien qui s'origine dans une instance supérieure. Le fait qu'il existe des valeurs qui ne sont pas manipulables par rien ni par personne, est la vraie garantie de notre liberté. L'homme qui se sent obligé au vrai et au bien, sera aussitôt d'accord avec ceci : la liberté se développe seulement dans la responsabilité pour un bien supérieur. Un tel bien existe seulement pour tous ensemble ; je dois donc m'intéresser aussi à mes proches. La liberté ne peut être vécue en l'absence de relation.

Dans le vivre ensemble humain la liberté n'est pas possible sans la solidarité. Ce que je fais au détriment des autres n'est pas liberté mais une action répréhensible qui nuit aux autres et aussi à moi-même. Je peux me réaliser vraiment comme personne libre, seulement si j'utilise mes forces aussi pour le bien des autres. Cela vaut non seulement pour le domaine privé mais aussi pour la société. Selon le principe de subsidiarité, la société doit donner un espace suffisant aux plus petites structures pour leur développement et doit en même temps les soutenir de telle sorte qu'un jour elles puissent aussi être autonomes."

Michel Janva
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Message par père JEAN Sam 24 Sep 2011 - 14:33

Oui, je suis entièrement d'accord. Ce pape souvent critiqué par les médias est profondément humain. Il nous surprend tous les jours. Merci pour ce message
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Message par Belen Sam 24 Sep 2011 - 15:41

La presse ne cesse de sortir des petites phrases de ses discours et d'en occulter la signification profonde.
J'ai bien aimé aussi ce qu'il a dit sur l'oecuménisme.

"La foi n'est pas quelque chose que nous concoctons ou déterminons"

Extraits du discours du Pape Benoit XVI prononcé lors de la célébration oecuménique à Erfurt :

"« Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi » (Jn 17, 20) : ainsi, a parlé Jésus à son Père, au Cénacle, selon l'Évangile de Jean. Il prie pour les générations futures de croyants. Il regarde au-delà du Cénacle vers l'avenir. Il a prié aussi pour nous. Et il prie pour notre unité. Cette prière de Jésus n'est pas simplement quelque chose du passé. Il se tient toujours devant le Père, intercédant pour nous, et ainsi en ce moment il se tient au milieu de nous et il veut nous attirer dans sa prière. Dans la prière de Jésus se trouve le lieu intérieur de notre unité. Nous deviendrons un si nous nous laissons attirer dans cette prière. Chaque fois que, comme chrétiens, nous nous trouvons réunis dans la prière, cette lutte de Jésus pour nous et avec le Père pour nous, devrait toucher profondément notre cœur. Plus nous nous laissons entraîner dans cette dynamique, plus se réalise l'unité.

La prière de Jésus est-elle demeurée sans être écoutée ? L'histoire du christianisme est, pour ainsi dire, le côté visible de ce drame, dans lequel le Christ lutte et souffre avec nous, êtres humains. Toujours de nouveau il doit supporter l'opposition à l'unité et toutefois toujours de nouveau se réalise aussi l'unité avec lui et ainsi avec le Dieu trinitaire. Nous devons voir les deux choses : le péché de l'homme, qui se refuse à Dieu et se retire en lui-même, mais aussi les victoires de Dieu que soutient l'Église malgré sa faiblesse et attire continuellement des hommes en elle-même, les rapprochant ainsi les uns des autres. Pour cela, dans une rencontre œcuménique, nous ne devrions pas seulement déplorer les divisions et les séparations, mais bien remercier Dieu pour tous les éléments d'unité qu'il a conservés pour nous et qu'il nous donne toujours de nouveau. Et cette gratitude doit en même temps être disponibilité à ne pas perdre, dans une époque de tentation et de périls, l'unité ainsi donnée.

L'unité fondamentale consiste dans le fait que nous croyons en Dieu, le Père tout-puissant, le Créateur du ciel et de la terre. Que nous le professons comme le Trine – le Père, le Fils et le Saint-Esprit. [...] L'homme a-t-il besoin de Dieu, ou les choses vont-elles assez bien aussi sans lui ? Quand, dans une première phase de l'absence de Dieu, sa lumière continue encore à illuminer et tient ensemble l'ordre de l'existence humaine, on a l'impression que cela va aussi sans Dieu. Mais plus le monde s'éloigne de Dieu, plus il devient clair que l'homme, dans l'hybris du pouvoir, dans le vide du cœur et dans le désir de satisfaction et de bonheur, perd toujours plus sa vie. La soif d'infini est présente dans l'homme de façon indéracinable. L'homme a été créé pour la relation avec Dieu et a besoin de lui. Notre premier service œcuménique en ce temps doit être de témoigner ensemble de la présence du Dieu vivant et par là de donner au monde la réponse dont il a besoin. Naturellement, de ce témoignage fondamental rendu à Dieu, fait ensuite partie, de façon absolument centrale, le témoignage rendu à Jésus Christ, vrai homme et vrai Dieu, qui a vécu avec nous, a souffert pour nous, est mort pour nous et, dans sa résurrection, a ouvert tout grand la porte de la mort. Chers amis, fortifions-nous dans cette foi ! Aidons-nous mutuellement à la vivre ! Ceci est une grande tâche œcuménique qui nous introduit au cœur de la prière de Jésus.

Le sérieux de la foi en Dieu se manifeste dans le fait de vivre sa parole. Il se manifeste très concrètement, en notre temps, dans l'engagement pour cette créature qu'il a voulue à son image, pour l'homme. Nous vivons dans un temps où les critères de l'être homme sont devenus questionnables. L'éthique est remplacée par le calcul des conséquences. Face à cela, comme chrétiens, nous devons défendre la dignité inviolable de l'homme, de la conception à la mort – dans les questions du diagnostic préimplantatoire jusqu'à l'euthanasie. « Seul celui qui connaît Dieu, connaît l'homme », a dit un jour Romano Guardini. Sans la connaissance de Dieu, l'homme devient manipulable. [...]

A la veille de la visite du Pape on a parlé plusieurs fois d'un don œcuménique de l'hôte, que l'on attendait de cette visite. Il n'est pas nécessaire que je spécifie les dons mentionnés dans ce contexte. À ce sujet je voudrais dire que ceci constitue une mauvaise compréhension politique de la foi et de l'œcuménisme. Quand un Chef d'État visite un pays ami, généralement, des contacts entre les instances précèdent, pour préparer la passation d'un ou même de plusieurs accords entre les deux États : dans l'évaluation des avantages et des désavantages on arrive au compromis qui, à la fin, apparaît avantageux pour les deux parties, si bien qu'ensuite le traité peut être signé. Mais la foi des chrétiens ne se base pas sur une évaluation de nos avantages et désavantages. Une foi auto-construite est privée de valeur. La foi n'est pas quelque chose que nous concoctons ou déterminons. Elle est le fondement sur lequel nous vivons. L'unité grandit non grâce à l'évaluation d'avantages et de désavantages, mais seulement en pénétrant toujours plus profondément dans la foi grâce à la pensée et à la vie. [...]"

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Message par Belen Sam 24 Sep 2011 - 15:46

Je suis d'autant plus sensible à ses gestes oecuméniques que je lis en ce moment "Prier 15 jours avec l'abbé Paul Couturier". Un visionnaire auquel je trouve que l'Eglise d'aujourd'hui devrait faire une place bien plus grande.
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Message par Belen Dim 25 Sep 2011 - 12:05

Je vous mets le texte de l'homélie de Benoït XVI ce matin à Freiburg.
Je la trouve magnifique.

Chers Frères et Soeurs,

Il est émouvant pour moi de célébrer ici, encore une fois, l’Eucharistie, l’Action de grâces, avec tant de gens provenant de diverses parties de l’Allemagne et des pays voisins. Nous voulons adresser notre action de grâces surtout à Dieu, dans lequel nous vivons et nous nous mouvons. Mais je voudrais vous remercier aussi, vous tous, pour votre prière en faveur du Successeur de Pierre, afin qu’il puisse continuer à exercer son ministère avec joie et espérance confiante et confirmer ses frères dans la foi.

«Dieu qui donne la preuve suprême de ta puissance, lorsque tu patientes et prends pitié… » avons-nous dit dans la collecte du jour.Dans la première lecture nous avons entendu comment Dieu, dans l’histoire d’Israël a manifesté la puissance de sa miséricorde. L’expérience de l’exil babylonien avait fait tomber le peuple dans une crise de la foi : pourquoi ce malheur était-il survenu ? Peut-être que Dieu n’était pas vraiment puissant ?

Il y a des théologiens qui, face à toutes les choses terribles qui surviennent aujourd’hui dans le monde, disent que Dieu ne peut être tout-puissant. Face à cela, nous professons Dieu, le Tout-Puissant, le Créateur du ciel et de la terre. Nous sommes heureux et reconnaissants qu’il soit tout-puissant. Mais nous devons, en même temps, nous rendre compte qu’il exerce sa puissance de manière différente de ce que les hommes ont l’habitude de faire. Lui-même a mis une limite à son pouvoir, en reconnaissant la liberté de ses créatures. Nous sommes heureux et reconnaissants pour le don de la liberté. Toutefois, lorsque nous voyons les choses horribles qui arrivent à cause d’elle, nous nous effrayons. Faisons confiance à Dieu dont la puissance se manifeste surtout dans la miséricorde et dans le pardon. Et nous en sommes certains, chers fidèles : Dieu désire le salut de son peuple. Il désire notre salut. Toujours, et surtout en des temps de péril et de changement radical, il nous est proche, son coeur s’émeut pour nous, il se penche sur nous. Pour que la puissance de sa miséricorde puisse toucher nos coeurs, il faut s’ouvrir à Lui, il faut être prêt à abandonner le mal, à sortir de l’indifférence, et à donner un espace à sa Parole. Dieu respecte notre liberté. Il ne nous contraint pas.

Dans l’Évangile, Jésus reprend ce thème fondamental de la prédication prophétique. Il raconte la parabole des deux fils qui sont envoyés par leur père pour travailler dans la vigne. Le premier fils répond : « ‘Je ne veux pas’. Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla » (Mt 21, 29). L’autre au contraire dit à son père : « ‘Oui Seigneur !’, et il n’y alla pas » (Mt 21, 30). À la demande de Jésus, qui des deux a accompli la volonté du père, les auditeurs répondent « Le premier » (Mt 21, 31). Le message de la parabole est clair : ce ne sont pas les paroles qui comptent, mais c’est l’agir, les actes de conversion et de foi. Jésus adresse ce message aux grands prêtres et aux anciens du peuple, c’est-à-dire aux experts en religion dans le peuple d’Israël. Eux, d’abord, disent « oui » à la volonté de Dieu. Mais leur religiosité devient routine, et Dieu ne les inquiète plus. Pour cela ils ressentent le message de Jean Baptiste et le message de Jésus comme quelque chose qui dérange. Ainsi, le Seigneur conclut sa parabole par des paroles vigoureuses : « Les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; tandis que les publicains et les prostituées y ont cru. Mais vous, même après avoir vu cela, vous ne vous êtes pas repentis pour croire à sa parole » (Mt 21, 31-32). Traduite en langage de notre temps, l’affirmation pourrait correspondre plus ou moins à ceci : les agnostiques, qui au sujet de la question de Dieu ne trouvent pas la paix ; les personnes qui souffrent à cause de nos péchés et ont le désir d’un coeur pur, sont plus proches du royaume de Dieu que ne le sont les fidèles « de routine », qui dans l’Église voient désormais seulement ce qui paraît, sans que leur coeur soit touché par la foi.

Ainsi la parole de Jésus doit faire réfléchir, et même, doit nous secouer tous. Ceci, cependant, ne signifie pas du tout que tous ceux qui vivent dans l’Église et travaillent pour elle sont à estimer comme loin de Jésus et du royaume de Dieu. Absolument pas ! Non, c’est plutôt le moment de dire une parole de profonde gratitude à tant de collaborateurs employés et volontaires, sans lesquels la vie dans les paroisses et dans l’Église tout entière serait impensable. L’Église en Allemagne a de nombreuses institutions sociales et caritatives, dans lesquelles l’amour pour le prochain est exercé sous une forme qui est aussi socialement efficace et jusqu’aux extrémités de la terre. À tous ceux qui s’engagent dans la Caritas allemande ou dans d’autres organisations ou qui mettent généreusement à disposition leur temps et leurs forces pour des tâches de volontariat dans l’Église, je voudrais exprimer ma gratitude et mon appréciation. Ce service demande avant tout une compétence objective et professionnelle. Mais dans l’esprit de l’enseignement de Jésus il faut plus : le coeur ouvert, qui se laisse toucher par l’amour du Christ, et donne ainsi au prochain, qui a besoin de nous, plus qu’un service technique : l’amour, dans lequel se rend visible à l’autre le Dieu qui aime, le Christ. Alors interrogeons-nous : comment est ma relation personnelle avec Dieu, dans la prière, dans la participation à la messe dominicale, dans l’approfondissement de la foi par la méditation de la sainte Écriture et l’étude du Catéchisme de l’Église catholique ? Chers amis, le renouveau de l’Église, en dernière analyse, ne peut se réaliser qu’à travers la disponibilité à la conversion et à travers une foi renouvelée.

Dans l’Évangile de ce dimanche on parle de deux fils, derrière lesquels, cependant, se tient encore, de façon mystérieuse, un troisième fils. Le premier fils dit non, mais réalise ensuite la volonté de son père. Le deuxième fils dit oui, mais ne fait pas ce qui lui a été ordonné. Le troisième fils dit « oui » et fait aussi ce qui lui est ordonné. Ce troisième fils est le Fils unique de Dieu, Jésus Christ, qui nous a tous réunis ici. Entrant dans le monde, Jésus a dit : « Voici, je viens […], pour faire, ô Dieu, ta volonté » (He 10, 7). Ce « oui », il ne l’a pas seulement prononcé, mais il l’a aussi accompli. Dans l’hymne christologique de la deuxième lecture on dit : « Lui qui était dans la condition de Dieu, il n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix » (Ph 2, 6-8). En humilité et obéissance, Jésus a accompli la volonté du Père, il est mort sur la croix pour ses frères et ses soeurs et il nous a rachetés de notre orgueil et de notre obstination. Remercions-le pour son sacrifice, fléchissons les genoux devant son Nom et proclamons ensemble avec les disciples de la première génération : « Jésus Christ est le Seigneur – pour la gloire de Dieu le Père » (Ph 2, 10).

La vie chrétienne doit se mesurer continuellement sur le Christ : « Ayez entre vous les dispositions que l’on doit avoir dans le Christ Jésus » (Ph 2, 5), écrit saint Paul dans l’introduction à l’hymne christologique. Quelques versets avant il exhorte : « S’il est vrai que dans le Christ on se réconforte les uns les autres, si l’on s’encourage dans l’amour, si l’on est en communion dans l’Esprit, si l’on a de la tendresse et de la pitié, alors, pour que ma joie soit complète, ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments ; recherchez l’unité » (Ph 2, 1-2). Comme le Christ était totalement uni au Père et lui obéissant, ainsi ses disciples doivent obéir à Dieu et avoir les mêmes dispositions entre eux. Chers amis, avec Paul, j’ose vous exhorter : rendez ma joie complète en étant solidement unis dans le Christ ! L’Église en Allemagne surmontera les grands défis du présent et de l’avenir et demeurera un levain dans la société si les prêtres, les personnes consacrées et les laïcs croyants dans le Christ, en fidélité à leur vocation spécifique, collaborent dans l’unité ; si les paroisses, les communautés et les mouvements se soutiennent et s’enrichissent mutuellement ; si les baptisés et les confirmés, en union avec l’Évêque, tiennent haut le flambeau d’une foi inaltérée et laissent illuminer par elle leurs riches connaissances et capacités. L’Église en Allemagne continuera d’être une bénédiction pour la communauté catholique mondiale, si elle demeure fidèlement unie aux Successeurs de saint Pierre et des Apôtres, si elle soigne de multiples manières la collaboration avec les pays de mission et se laisse aussi « gagner » en cela par la joie dans la foi des jeunes Églises.

À l’exhortation à l’unité, Paul joint l’appel à l’humilité : «Ne soyez jamais intrigants ni vantards, mais ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais aussi des autres » (Ph 2, 3-4). L’existence chrétienne est une pro-existence : un être pour l’autre, un engagement humble pour le prochain et pour le bien commun. Chers fidèles, l’humilité est une vertu qui aujourd’hui ne jouit pas d’une grande estime. Mais les disciples du Seigneur savent que cette vertu est, pour ainsi dire, l’huile qui rend féconds les processus de dialogue, facile la collaboration et cordiale l’unité. Humilitas, le mot latin pour « humilité », a quelque chose à voir avec humus, c'est-à-dire avec l’adhérence à la terre, à la réalité. Les personnes humbles ont les deux pieds sur la terre. Mais surtout ils écoutent le Christ, la Parole de Dieu, qui renouvelle sans arrêt l’Église et chacun de ses membres.

Demandons à Dieu le courage et l’humilité de cheminer sur la route de la foi, de puiser à la richesse de sa miséricorde et de tenir fixé notre regard sur le Christ, la Parole qui fait toutes choses nouvelles, qui pour nous est « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), qui est notre avenir.

Amen.
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Message par Belen Sam 1 Oct 2011 - 8:38

Se détacher des mondanités pour mieux témoigner


Le pape Benoît XVI a rencontré les représentants des associations catholiques engagées, à Fribourg (Allemagne), le 25 septembre 2011. Il est revenu sur la mission du baptisé : être témoin, faire partout des disciples et proclamer l'Evangile.

Le pape Benoît XVI a remercié les membres de l'assemblée de leur service et de leur témoignage chrétiens, des taches "qui ne sont pas toujours faciles dans le contexte actuel". "(...) nous assistons, depuis des décennies à une diminution de la pratique religieuse et constatons un détachement croissant de la vie de l'Eglise d'une bonne partie de baptisés, a-t-il regretté. La question est alors posée: l'Eglise ne devrait-elle pas peut-être changer?"

Le Saint-Père a souligné qu'Eglise n'est pas synonyme de hiérarchie, le Pape et les évêques. C'est nous tous, les baptisés, qui sommes l'Eglise... Oui, il y a un motif de changement. Il y a un besoin de changement. Chaque chrétien et la communauté des croyants sont appelés à une continuelle conversion... En ce qui concerne l'Eglise, la raison fondamentale du changement est la mission apostolique des disciples et de l'Eglise elle-même... En fait, l'Eglise doit vérifier constamment sa fidélité à cette mission", dont le mandat comprend trois aspects: être témoins, faire partout des disciples et proclamer l'Evangile. Cette mission dérive "du mystère de Dieu un et trine, du mystère de son amour créateur". L'Eglise "n'a aucune autonomie devant celui qui l'a fondée. Elle trouve son sens exclusivement dans l'engagement d'être instrument de la rédemption, de faire connaître au monde la Parole de Dieu et de transformer le monde en l'introduisant dans une union d'amour avec Dieu".

La sécularisation, facteur de purification pour l'Eglise
Cependant, tout au long de l'histoire de l'Eglise, a-t-il ajouté, s'est aussi manifestée "une tendance contraire, celle d'une Eglise qui s'accommode de ce monde, qui devient autosuffisante et qui s'adapte aux critères du monde. Elle donne ainsi une plus grande importance à l'organisation et à l'institutionnalisation qu'à son devoir d'ouverture au monde. Pour répondre à son vrai devoir, l'Eglise doit toujours faire l'effort de se détacher de la mondanité qui l'entoure... D'une certaine façon, l'histoire vient aider l'Eglise à travers les différentes époques de sécularisation qui ont contribué de façon essentielle à sa purification et sa réforme intérieure. En effet, les sécularisations, qu'il s'agisse de l'expropriation des biens de l'Eglise ou la suppression de privilèges ou assimilés, ont signifié, chaque fois, une profonde libération de l'Eglise des formes de mondanité: elle se dépouillait, pour ainsi dire, de sa richesse terrestre pour revenir embrasser pleinement sa pauvreté terrestre". En se détachant de ses liens matériels, "son action missionnaire redevenait crédible". Puis Benoît XVI a rappelé que les exemples historiques montrent qu'une Eglise détachée du monde peut donner un témoignage missionnaire plus clair. "Libérée de sa charge matérielle et politique, l'Eglise peut mieux et de façon vraiment chrétienne, se consacrer au monde entier et s'ouvrir au monde".

Pour le Pape, "il ne s'agit pas ici de trouver une nouvelle tactique pour relancer l'Eglise. Il s'agit plutôt de déposer tout ce qui est seulement tactique et de chercher à être vraiment sincère sans négliger ni réprimer aucun aspect de la vérité d'aujourd'hui, et de réaliser pleinement la foi...en éliminant d'elle tout ce qui n'est foi qu'en apparence, mais en vérité n'est que conventions et habitudes. Pour le dire en d'autres termes, la foi chrétienne est toujours un scandale pour l'homme et pas seulement aujourd'hui... Ce scandale, qui ne peut être aboli sans abolir le christianisme, a malheureusement été jeté dans l'ombre récemment par les autres scandales douloureux des annonciateurs de la foi. Une situation dangereuse est créée quand ces scandales...cachent la véritable exigence chrétienne derrière l'inadéquation de ses messagers... Il y a une autre raison pour affirmer de nouveau qu'il est temps d'ôter courageusement ce qu'il y a de mondain dans l'Eglise... Une Eglise allégée des éléments mondains est capable de communiquer aux hommes...cette force vitale particulière de la foi chrétienne... Etre ouvert aux évènements du monde signifie donc pour l'Eglise détachée du monde, témoigner, selon l'Evangile, par des paroles et des actes ici et aujourd'hui, de la prédominance de l'amour de Dieu".

Source : VIS du 25 septembre 2011
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Message par Belen Sam 1 Oct 2011 - 8:39

Là encore, je ne peux qu'être profondément d'accord...
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