Origène, le premier grand théologien chrétien
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Origène, le premier grand théologien chrétien
conférence à Paris
Origène, le premier grand théologien chrétien
Pierre Maraval, mercredi 12 décembre à 14h
Tout désignait Pierre Maraval, professeur émérite d’histoire ancienne et d’histoire des religions à l’Université de Paris IV Sorbonne, pour présenter la vie et l’oeuvre du premier grand philosophe chrétien que fut Origène.
Né vers 185 dans une famille chrétienne d’Alexandrie, Origène est profondément marqué par le martyre de son père, survenu alors qu’il n’avait que dix-sept ans.
Il ouvre quelque temps après une école de grammaire et, s’inspirant de Pantène et de Clément d’Alexandrie, il conçoit le christianisme comme une philosophie, comme une exégèse du texte biblique. Tenté par l’ascétisme, il ira jusqu’à se transformer lui-même en eunuque.
Il enseigne la « philosophie chrétienne » et réunit autour de lui de nombreux étudiants ; sa réputation est bientôt telle qu’il est convoqué à Antioche par Julia Mammaea, la mère de l’empereur Alexandre Sévère.
Il se consacre à l’enseignement et à la rédaction d’une oeuvre importante mais effectue également de multiples voyages, à Rome, en Arabie, en Palestine, à Antioche, à Athènes, à Nicomédie ou à Césarée.
Voyant son enseignement controversé à Alexandrie, il abandonne en 232 la grande cité égyptienne et se fait ordonner prêtre à Césarée. Emprisonné durant la persécution de Dèce, il meurt peu après 251.
Il a réalisé une imposante édition critique de l’Ancien Testament et a proposé diverses interprétations du texte sacré sous la forme des scholies – simples notes visant à éclairer des passages difficiles –, des commentaires, plus développés, et enfin, des homélies qui sont des sermons inspirés de certains passages de l’Ecriture Sainte, éclairés par le recours aux textes rabbiniques ou aux interprétations gnostiques.
Origène distingue au final trois sens de l’Ecriture :
le sens « littéral » immédiatement compréhensible par le plus grand nombre,
le sens « moral » que recèlent certaines allégories,
le sens « spirituel » enfin, qu’il identifie comme « la sagesse cachée dans le mystère ».
Le philosophe n’échappe pas ainsi aux tentations de l’ésotérisme qu’entraîne l’exploitation des évangiles apocryphes, des traditions apocalyptiques ou des textes judaïques.
Au-delà de l’exégèse qui doit permettre le dévoilement du sens des textes sacrés, la rédaction du traité intitulé Sur les principes vise à préparer à la contemplation des réalités spirituelles. Dans cet ouvrage divisé en quatre livres, Origène se penche sur la chute et la destinée des âmes et réfute les objections opposées par les gnostiques à la foi chrétienne. Fortement influencé par le néoplatonisme, Origène retient la dimension spirituelle et divine du moi, promis à la réintégration de l’unité originelle.
Il aura des disciples, notamment à Alexandrie et Césarée, mais sa théologie sera suspectée d’arianisme, surtout à Antioche, au siècle suivant, après la proclamation – en 325 – de la doctrine nicéenne. Tout le travail d’exégèse effectué sera cependant exploité par Eusèbe de Césarée, Grégoire de Nazianze ou Grégoire de Nysse.
Conservée et transmise dans les monastères chrétiens de l’arrière-pays d’Alexandrie, la théologie du maître sera reprise par Evagre le Pontique, dans ses Centuries gnostiques, durant la seconde moitié du IVe siècle.
Condamné ensuite sous Justinien, au VIe siècle, l’origénisme a entre-temps eu d’importants échos en Occident où les Pères de l’Eglise latine, Hilaire, Ambroise de Milan et Jérôme s’en sont pour une part inspirés, et les commentaires de l’Ecriture du maître alexandrin fourniront ainsi la matière de certaines doctrines mystiques, jusqu’à saint Bernard de Clairvaux et sainte Thérèse d’Avila.
Origène, le premier grand théologien chrétien
Pierre Maraval, mercredi 12 décembre à 14h
Tout désignait Pierre Maraval, professeur émérite d’histoire ancienne et d’histoire des religions à l’Université de Paris IV Sorbonne, pour présenter la vie et l’oeuvre du premier grand philosophe chrétien que fut Origène.
Né vers 185 dans une famille chrétienne d’Alexandrie, Origène est profondément marqué par le martyre de son père, survenu alors qu’il n’avait que dix-sept ans.
Il ouvre quelque temps après une école de grammaire et, s’inspirant de Pantène et de Clément d’Alexandrie, il conçoit le christianisme comme une philosophie, comme une exégèse du texte biblique. Tenté par l’ascétisme, il ira jusqu’à se transformer lui-même en eunuque.
Il enseigne la « philosophie chrétienne » et réunit autour de lui de nombreux étudiants ; sa réputation est bientôt telle qu’il est convoqué à Antioche par Julia Mammaea, la mère de l’empereur Alexandre Sévère.
Il se consacre à l’enseignement et à la rédaction d’une oeuvre importante mais effectue également de multiples voyages, à Rome, en Arabie, en Palestine, à Antioche, à Athènes, à Nicomédie ou à Césarée.
Voyant son enseignement controversé à Alexandrie, il abandonne en 232 la grande cité égyptienne et se fait ordonner prêtre à Césarée. Emprisonné durant la persécution de Dèce, il meurt peu après 251.
Il a réalisé une imposante édition critique de l’Ancien Testament et a proposé diverses interprétations du texte sacré sous la forme des scholies – simples notes visant à éclairer des passages difficiles –, des commentaires, plus développés, et enfin, des homélies qui sont des sermons inspirés de certains passages de l’Ecriture Sainte, éclairés par le recours aux textes rabbiniques ou aux interprétations gnostiques.
Origène distingue au final trois sens de l’Ecriture :
le sens « littéral » immédiatement compréhensible par le plus grand nombre,
le sens « moral » que recèlent certaines allégories,
le sens « spirituel » enfin, qu’il identifie comme « la sagesse cachée dans le mystère ».
Le philosophe n’échappe pas ainsi aux tentations de l’ésotérisme qu’entraîne l’exploitation des évangiles apocryphes, des traditions apocalyptiques ou des textes judaïques.
Au-delà de l’exégèse qui doit permettre le dévoilement du sens des textes sacrés, la rédaction du traité intitulé Sur les principes vise à préparer à la contemplation des réalités spirituelles. Dans cet ouvrage divisé en quatre livres, Origène se penche sur la chute et la destinée des âmes et réfute les objections opposées par les gnostiques à la foi chrétienne. Fortement influencé par le néoplatonisme, Origène retient la dimension spirituelle et divine du moi, promis à la réintégration de l’unité originelle.
Il aura des disciples, notamment à Alexandrie et Césarée, mais sa théologie sera suspectée d’arianisme, surtout à Antioche, au siècle suivant, après la proclamation – en 325 – de la doctrine nicéenne. Tout le travail d’exégèse effectué sera cependant exploité par Eusèbe de Césarée, Grégoire de Nazianze ou Grégoire de Nysse.
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