VERS UNE CRISE ALIMENTAIRE MONDIALE
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VERS UNE CRISE ALIMENTAIRE MONDIALE
Oubliez le pétrole, la vraie crise mondiale c’est l’alimentation
Une nouvelle crise alimentaire mondiale est en train d’émerger, et elle pourrait être bien plus dramatique que tout ce que le monde a connu par le passé. La crise du crédit et les conséquences de l’envol du prix du pétrole seront peu de choses en regard de ce qui nous attend.
Alia McMullen, Financial Post, 7 janvier 2008
Telles sont les prévisions dont Donald Coxe, un gestionnaire du fonds BMO Financial Group, a fait part aux investisseurs réunis à Toronto par l’Empire Club.
« Il ne s’agit pas de si mais de quand, » a-t-il averti son auditoire avant de prévenir que « cela va frapper fort cette année. »
M. Coxe estime que les fortes hausses des denrées alimentaires observées l’année dernière allaient s’intensifier durant les années à venir, en raison de la demande accrue de viande et de produits laitiers des classes moyennes en Chine et en Inde et de la forte demande de l’industrie des biocarburants.
« Le plus grand défi mondial ce n’est pas le pétrole à 100 dollars, c’est d’obtenir assez de nourriture pour que les nouvelles classes moyennes puissent vivre de la même façon que les nôtres le font, et cela signifie que nous devons accroître considérablement la production. »
L’impact d’un marché de produits alimentaires plus tendu est déjà évident sur le prix des produits bruts qui ont augmenté de 22% l’an passé.
M. Coxe a déclaré que cette envolée serait ressentie dans les prix à la consommation dans les 6 prochains mois. Les consommateurs ont déjà dépensé 6,5% de plus pour l’alimentation l’année dernière.
Le prix du blé a bondi de 92% en 2007 et a clôturé hier à 9,45 dollars le boisseau de 35 litres à la bourse de Chicago.
Au cœur de cette catastrophe imminente se trouve le maïs, qui est la première ressource utilisée par l’industrie des biocarburants. Son prix a augmenté de 44% durant les 15 derniers mois, clôturant hier à 4,66 dollars à Chicago, au plus haut depuis juin 1996.
Ces impacts ne se font pas seulement ressentir sur les prix des nourritures à base de céréales, mais influent également sur le prix de la viande, en entraînant une augmentation du prix des aliments pour le bétail.
« Il va y avoir de vrais problèmes dans les pays qui sont importateurs de nourriture, car nous voyons déjà se développer des embargos sur l’exportation de la part de pays qui auparavant tentaient à tout prix de vendre à l’étranger, » note-t-il, en citant la Russie et l’Inde à titre d’exemples.
« Ceux qui ont de la nourriture vont avoir un avantage énorme. »
Avec 54% du maïs mondial cultivé dans les états du Middle-West, les USA feront partie de ces pays avantagés.
Mais M. Coxe avertit que les exportations de maïs sont en danger d’ici trois ans si le pays continue de subventionner la production d’éthanol. On s’attend à ce que les biocarburants aient accaparé un tiers de la production de grain en 2007.
Selon lui, les stocks de réserves de céréales américains sont au niveau le plus bas jamais enregistré, comparativement à la consommation.
Il existe une vingtaine de ces stocks de par le monde, qui vont définir le futur contour de l’offre mondiale, et dit-il « ces stocks prendront une valeur précieuse avec le temps qui passe. »
M.Coxe estime que les rendements du maïs dans le monde devront tendre vers ce que l’on observe dans l’Illinois, qui produit 500 boisseaux l’hectare, alors que la moyenne mondiale n’est que de 75 boisseaux.
« Cela sera possible avec plus d’engrais, plus d’OGM, et grâce à une mécanisation et une technologie de pointe, » prévoit-il.
Une nouvelle crise alimentaire mondiale est en train d’émerger, et elle pourrait être bien plus dramatique que tout ce que le monde a connu par le passé. La crise du crédit et les conséquences de l’envol du prix du pétrole seront peu de choses en regard de ce qui nous attend.
Alia McMullen, Financial Post, 7 janvier 2008
Telles sont les prévisions dont Donald Coxe, un gestionnaire du fonds BMO Financial Group, a fait part aux investisseurs réunis à Toronto par l’Empire Club.
« Il ne s’agit pas de si mais de quand, » a-t-il averti son auditoire avant de prévenir que « cela va frapper fort cette année. »
M. Coxe estime que les fortes hausses des denrées alimentaires observées l’année dernière allaient s’intensifier durant les années à venir, en raison de la demande accrue de viande et de produits laitiers des classes moyennes en Chine et en Inde et de la forte demande de l’industrie des biocarburants.
« Le plus grand défi mondial ce n’est pas le pétrole à 100 dollars, c’est d’obtenir assez de nourriture pour que les nouvelles classes moyennes puissent vivre de la même façon que les nôtres le font, et cela signifie que nous devons accroître considérablement la production. »
L’impact d’un marché de produits alimentaires plus tendu est déjà évident sur le prix des produits bruts qui ont augmenté de 22% l’an passé.
M. Coxe a déclaré que cette envolée serait ressentie dans les prix à la consommation dans les 6 prochains mois. Les consommateurs ont déjà dépensé 6,5% de plus pour l’alimentation l’année dernière.
Le prix du blé a bondi de 92% en 2007 et a clôturé hier à 9,45 dollars le boisseau de 35 litres à la bourse de Chicago.
Au cœur de cette catastrophe imminente se trouve le maïs, qui est la première ressource utilisée par l’industrie des biocarburants. Son prix a augmenté de 44% durant les 15 derniers mois, clôturant hier à 4,66 dollars à Chicago, au plus haut depuis juin 1996.
Ces impacts ne se font pas seulement ressentir sur les prix des nourritures à base de céréales, mais influent également sur le prix de la viande, en entraînant une augmentation du prix des aliments pour le bétail.
« Il va y avoir de vrais problèmes dans les pays qui sont importateurs de nourriture, car nous voyons déjà se développer des embargos sur l’exportation de la part de pays qui auparavant tentaient à tout prix de vendre à l’étranger, » note-t-il, en citant la Russie et l’Inde à titre d’exemples.
« Ceux qui ont de la nourriture vont avoir un avantage énorme. »
Avec 54% du maïs mondial cultivé dans les états du Middle-West, les USA feront partie de ces pays avantagés.
Mais M. Coxe avertit que les exportations de maïs sont en danger d’ici trois ans si le pays continue de subventionner la production d’éthanol. On s’attend à ce que les biocarburants aient accaparé un tiers de la production de grain en 2007.
Selon lui, les stocks de réserves de céréales américains sont au niveau le plus bas jamais enregistré, comparativement à la consommation.
Il existe une vingtaine de ces stocks de par le monde, qui vont définir le futur contour de l’offre mondiale, et dit-il « ces stocks prendront une valeur précieuse avec le temps qui passe. »
M.Coxe estime que les rendements du maïs dans le monde devront tendre vers ce que l’on observe dans l’Illinois, qui produit 500 boisseaux l’hectare, alors que la moyenne mondiale n’est que de 75 boisseaux.
« Cela sera possible avec plus d’engrais, plus d’OGM, et grâce à une mécanisation et une technologie de pointe, » prévoit-il.
Re: VERS UNE CRISE ALIMENTAIRE MONDIALE
Mespheber a écrit:Pourquoi ce sujet a-t-il été posté deux fois?
Hein ? ....Où ?
EDIT Ca y est, c'est réparé.....Je ne comprend pas ??!!
Re: VERS UNE CRISE ALIMENTAIRE MONDIALE
Une crise peut en cacher une autre
Le pétrole va sans doute passer très prochainement la barre des 100 dollars le baril. De quoi inquiéter les consommateurs et relancer le débat sur cette crise que nous avons vue se développer au fil des années.
Tout le monde sait maintenant que les ressources énergétiques de la planète sont limitées et que les carburants, le gaz et l’électricité seront forcément vendus de plus en plus cher.
Tout le monde est également conscient des nouvelles contraintes (et des coûts supplémentaires) que va tôt ou tard imposer la lutte contre le réchauffement climatique.
Mais ces bouleversements régulièrement annoncés ne doivent pas occulter l’autre crise majeure – celle de l’approvisionnement alimentaire – qui se profile pourtant de façon évidente sous nos yeux avec l’augmentation rapide des prix des produits alimentaires de base au cours des derniers mois. Car, là aussi, l’offre est désormais inférieure à la demande.
Il y a d’abord les besoins accrus des pays émergents – et notamment de la Chine, où le niveau de vie d’une partie significative de la population commence à s’améliorer – qui absorbent une part croissante des céréales, des oléagineux et de la viande disponibles sur les marchés internationaux.
Mais il y a aussi, phénomène plus récent, le développement massif de la fabrication d’agrocarburants – rendus rentables par la hausse des prix du pétrole – dans les zones traditionnellement exportatrices de céréales, de sucre ou de viande. Or ces deux sources de tension sur les marchés ne sont pas près de se tarir.
Les spécialistes interrogés par The Wall Street Journal (voir notre dossier p. 14) sont tous d’accord pour considérer que la hausse des prix alimentaires va être soutenue pendant au moins dix ans, le temps que s’établissent de nouveaux équilibres. Autant dire que l’avenir s’annonce particulièrement noir pour les centaines de millions de pauvres qui ont déjà bien du mal à manger à leur faim. Les reportages que nous publions dans ce numéro sur le Sénégal (page 42) ou sur Haïti (page 30) montrent toute la gravité de la situation. Et laissent imaginer l’amplitude des catastrophes humanitaires à venir. Le partage des ressources alimentaires, en bref, risque d’être l’une des principales sources de frictions, voire de conflits, dans un monde aux richesses désormais limitées.
Bernard Kapp
Le pétrole va sans doute passer très prochainement la barre des 100 dollars le baril. De quoi inquiéter les consommateurs et relancer le débat sur cette crise que nous avons vue se développer au fil des années.
Tout le monde sait maintenant que les ressources énergétiques de la planète sont limitées et que les carburants, le gaz et l’électricité seront forcément vendus de plus en plus cher.
Tout le monde est également conscient des nouvelles contraintes (et des coûts supplémentaires) que va tôt ou tard imposer la lutte contre le réchauffement climatique.
Mais ces bouleversements régulièrement annoncés ne doivent pas occulter l’autre crise majeure – celle de l’approvisionnement alimentaire – qui se profile pourtant de façon évidente sous nos yeux avec l’augmentation rapide des prix des produits alimentaires de base au cours des derniers mois. Car, là aussi, l’offre est désormais inférieure à la demande.
Il y a d’abord les besoins accrus des pays émergents – et notamment de la Chine, où le niveau de vie d’une partie significative de la population commence à s’améliorer – qui absorbent une part croissante des céréales, des oléagineux et de la viande disponibles sur les marchés internationaux.
Mais il y a aussi, phénomène plus récent, le développement massif de la fabrication d’agrocarburants – rendus rentables par la hausse des prix du pétrole – dans les zones traditionnellement exportatrices de céréales, de sucre ou de viande. Or ces deux sources de tension sur les marchés ne sont pas près de se tarir.
Les spécialistes interrogés par The Wall Street Journal (voir notre dossier p. 14) sont tous d’accord pour considérer que la hausse des prix alimentaires va être soutenue pendant au moins dix ans, le temps que s’établissent de nouveaux équilibres. Autant dire que l’avenir s’annonce particulièrement noir pour les centaines de millions de pauvres qui ont déjà bien du mal à manger à leur faim. Les reportages que nous publions dans ce numéro sur le Sénégal (page 42) ou sur Haïti (page 30) montrent toute la gravité de la situation. Et laissent imaginer l’amplitude des catastrophes humanitaires à venir. Le partage des ressources alimentaires, en bref, risque d’être l’une des principales sources de frictions, voire de conflits, dans un monde aux richesses désormais limitées.
Bernard Kapp
Re: VERS UNE CRISE ALIMENTAIRE MONDIALE
Euh... Le baril a déjà passé la barre des 100$ depuis quelques jours.
Invité- Invité
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