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La correction fraternelle

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Message par Fée Violine Ven 5 Sep 2008 - 21:23

Pour être capable de corriger les autres il faut savoir se laisser corriger

Commentaire de l’évangile du dimanche 7 septembre, par le P. Cantalamessa


ROME, Vendredi 5 septembre 2008 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le commentaire de l'Evangile du dimanche 7 septembre proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.

Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 18, 15-20

Jésus disait à ses disciples : « Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute. S'il t'écoute, tu auras gagné ton frère. S'il ne t'écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes afin que toute l'affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à la communauté de l'Église ; s'il refuse encore d'écouter l'Église, considère-le comme un païen et un publicain. Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. Encore une fois, je vous le dis : si deux d'entre vous sur la terre se mettent d'accord pour demander quelque chose, ils l'obtiendront de mon Père qui est aux cieux. Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d'eux. »

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Si ton frère commet un péché...

Dans l'Evangile de ce dimanche nous lisons : « Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute. S'il t'écoute, tu auras gagné ton frère ». Jésus parle de n'importe quel type de péché ; pas seulement du péché commis contre nous. Dans ce cas, en effet, il est pratiquement impossible de savoir si ce qui nous pousse, c'est le zèle pour la vérité, ou notre amour propre blessé. Ce serait en tout cas davantage de l'autodéfense que de la correction fraternelle. Lorsque la faute est commise contre nous, le premier devoir n'est pas la correction mais le pardon.

Pourquoi Jésus dit-il : « Va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute » ? Tout d'abord par égard pour la réputation de ton frère, pour sa dignité. Le pire serait de vouloir corriger un mari en présence de sa femme ou une femme en présence de son mari, un père devant ses enfants, un maître devant ses élèves, ou un supérieur devant ceux qui dépendent de lui. C'est-à-dire en présence des personnes dont on tient particulièrement au respect et à l'estime. La chose se transforme immédiatement en procès public. Ce sera bien difficile pour la personne d'accepter la correction de bon gré. Il en va de sa dignité.

Il dit « seul à seul » aussi pour donner à la personne la possibilité de se défendre et d'expliquer son action en toute liberté. Très souvent en effet, ce qui peut apparaître comme une faute à un observateur extérieur, ne l'est pas dans les intentions de celui qui l'a commise. Une explication franche dissipe beaucoup de malentendus. Mais cela n'est plus possible lorsque les faits sont portés à la connaissance de plusieurs.

Lorsque, pour différentes raisons, il n'est pas possible de corriger fraternellement, seul à seul, la personne qui a commis la faute, il y a une chose qu'il faut absolument éviter de faire à sa place, c'est divulguer inutilement la faute de ce frère, parler mal de lui, voire même le calomnier, en faisant comme si ce qui n'est pas prouvé l'était, ou en exagérant sa faute. « Ne médisez pas les uns des autres », dit l'Ecriture (Jc 4, 11). Ce n'est pas parce qu'on désigne maintenant le « bavardage » par un autre terme, celui de « gossip » (1) qu'il devient une chose moins laide et moins déplorable.

Un jour, une femme alla se confesser auprès de saint Philippe Neri, s'accusant d'avoir mal parlé de quelques personnes. Le saint lui donna l'absolution mais également une étrange pénitence. Il lui demanda de rentrer chez elle, de prendre une poule et de revenir le voir, en la plumant soigneusement tout le long du chemin. Lorsqu'elle fut de retour devant lui, il lui dit : « Maintenant rentre chez toi et ramasse une à une les plumes que tu as laissé tomber en venant ici ». La femme lui fit observer que cela était impossible : le vent les avait sûrement dispersées un peu partout depuis. Mais c'est précisément là que l'attendait saint Philippe Neri. « Tu vois, lui dit-il, de même qu'il est impossible de ramasser les plumes une fois dispersées par le vent, il est impossible de retirer des commérages et des calomnies une fois qu'ils ont été prononcés ».

En revenant au thème de la correction, il faut reconnaître que le fait de réussir à donner une correction ne dépend pas toujours de nous (malgré nos meilleures dispositions, l'autre peut ne pas l'accepter, il peut se raidir) ; en revanche, le fait de réussir à recevoir une correction dépend toujours et exclusivement de nous. En effet, je pourrais très bien être la personne qui « a commis le péché » et l'autre pourrait être le « correcteur » : le mari, la femme, l'ami, le confrère ou le père supérieur.

En somme, il n'y a pas que la correction active, mais aussi la correction passive ; il n'y a pas que le devoir de corriger mais aussi celui de se laisser corriger. Et c'est d'ailleurs là que l'on voit si une personne est suffisamment mûre pour corriger les autres. Celui qui veut corriger les autres doit aussi être prêt à se laisser corriger à son tour. Lorsque vous voyez que l'on fait une observation à une personne et que vous l'entendez répondre avec simplicité : « Tu as raison, merci de me l'avoir fait remarquer ! », vous pouvez exprimer votre respect, vous êtes devant un vrai homme ou une vraie femme.

Il faudrait toujours lire l'enseignement du Christ sur la correction fraternelle en même temps que ce qu'il dit à une autre occasion : « Qu'as-tu à regarder la paille qui est dans l'œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ! Comment peux-tu dire à ton frère : ‘frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton œil', toi qui ne vois pas la poutre qui est dans ton œil ? » (Lc 6, 41 s.).

Ce que Jésus nous a enseigné concernant la correction peut être également très utile dans l'éducation des enfants. La correction est l'un des devoirs fondamentaux des parents. « Quel est le fils que ne corrige son père ? », dit l'Ecriture (He 12, 7) ; et encore : « Redresse la plante tant qu'elle est encore tendre si tu ne veux pas qu'elle grandisse de travers pour toujours ». Le renoncement total à toute forme de correction est l'un des pires services que l'on puisse rendre aux enfants et malheureusement, cela est très fréquent aujourd'hui.

Il faut seulement éviter que la correction se transforme en acte d'accusation ou en critique. Il faut plutôt circonscrire le reproche à la faute commise, ne pas la généraliser en blâmant en bloc toute la personne et sa conduite. Il faut au contraire profiter de la correction pour souligner tout le bien que l'on reconnaît chez l'enfant et le fait qu'on attend beaucoup de lui, afin que la correction apparaisse davantage comme un encouragement que comme une disqualification. C'est la méthode qu'utilisait saint Jean Bosco avec les jeunes.

Dans les cas concrets, ce n'est pas facile de comprendre s'il vaut mieux corriger ou laisser courir, parler ou se taire. Pour cela, il est important de tenir compte de la règle d'or, valable dans tous les cas, que l'Apôtre donne dans la deuxième lecture : « Frères, ne gardez aucune dette envers personne, sauf la dette de l'amour mutuel... l'amour ne fait rien de mal au prochain ». Saint Augustin a tout synthétisé dans le dicton « Aime et fais ce que tu veux ». Il faut s'assurer avant tout qu'il y a dans notre cœur une disposition fondamentale d'accueil de la personne. Ensuite, peu importe ce que nous déciderons de faire, que ce soit corriger ou nous taire, ce sera bien, car l'amour « ne fait rien de mal au prochain ».

(1) Terme anglais utilisé fréquemment en italien, ndlr

Traduit de l'italien par Zenit

***************************************

je trouve toujours très bien les commentaires du père Cantalamessa, mais aujourd'hui je ne suis pas d'accord avec son idée que quand l'offense est contre nous, la première chose à faire est de pardonner.
J'entendais l'autre jour Guy Gilbert sur RCF, qui parlait de la miséricorde. Sa vision de la miséricorde est très différente de celle du père Cantalamessa, il faut dire que son expérience concrète est assez différente : pour le père Gilbert, la première chose est de casser la gueule à celui qui m'a offensé, et la deuxième chose est de dire du bien de lui, et de ne jamais dire du mal de quelqu'un derrière son dos. La méthode est un peu expéditive, mais me semble saine. En effet il vaut mieux dire aux gens en face ce qu'on pense d'eux, et ne rien garder sur le coeur.
Mais pardonner avant d'avoir dit ce qu'on a sur le coeur, j'ai des doutes.
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Message par lucie Dim 7 Sep 2008 - 7:56

Mais pardonner avant d'avoir dit ce qu'on a sur le coeur, j'ai des doutes.

je pense que si. mais je pense que tout dépend des cas.

quand l'offense est contre nous, la première chose à faire est de pardonner.
de toutes façons, qu'il y ait pardon en silence, ou expression de la blessure, cela n'a rien à voir avec la correction fraternelle.




je trouve quo'n met n'importe quoi derrière l'idée de correction fraternelle.
souvent, il s'agit d'accuser l'autre. et la correction n'a de fraternelle que le nom. trop de monde (et on le voit parfois sur Internet) se déclare "correcteur"... et fait plus de mal que de bien.

La correction fraternelle est à mon avis quelque chose de très particulier, qui n'a rien à voir avec le pardon. Il s'agit pour celui qui me corrige de me faire prendre conscience de quelque chose que je ne voyais pas, ne comprenais pas. cela demande une véritable attention au développement de l'autre. Un vrai discernement. Il faut qu'il parvienne, sans me blesser, sasn me culpabiliser, à me faire prendre conscience de ce que tel ou tel comportement peut faire naitre comme réaction pour un autre, ou pour un groupe.

Par contre, on met bien souvent dans ce mot le fait d'aller dire à l'autre qu'il nous a blessé, et on abuse de ce mot pour se donner le droit d'aller accuser ou critiquer l'autre. Tout en restant en dehors de l'action...
et on évite ainsi de dire : "j'ai eu mal".
on dit "tu as fait mal".

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Message par Fée Violine Lun 8 Sep 2008 - 11:24

oui, je suis tout à fait de ton avis.
j'ai entendu hier un sermon (à la radio) qui disait que pour exercer la "correction fraternelle" il faut beaucoup d'humilité. C'est en effet ce que tu décris.

ma réaction était par rapport à cette affirmation du père Cantalamessa, qu'il faut commencer par pardonner une offense (ce qui n'a effectivement rien à voir avec la correction fraternelle). C'est comme si on supprimait les symptômes d'une maladie sans aller chercher les causes. Ce n'est pas durable. Ce n'est pas la vérité.
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Message par lucie Lun 8 Sep 2008 - 13:23

Lorsque la faute est commise contre nous, le premier devoir n'est pas la correction mais le pardon.

je ne suis pas sure de comprendre cette phrase comme toi.

je la comprends comme étant le fait que lorsqu'on est blessé, le premier devoir de chrétien est de pardonner.

Lorsque quelqu'un m'a blessée, ce que je dois chercher n'est pas de le "redresser", de le corriger. ce que ej dois chercher, c'est en moi le chemin du pardon.
Si je vais lui parler avec dans l'idée de le "corriger", je me leurre sur mes objectifs. l'objectif à premier est bien de pardonner...
cela peut se faire par une remise à plat de ce qui a été fait. cela peut se faire en commençant par "lui casser la gueule", c'est à dire en lui faisant mal à mon tour... pour remettre les pendules à zéro, quoi...

mais il ne s'agit absolument pas là de correction fraternelle.
avant de penser à corriger l'autre, il faut que j'ai fait le clair sur mes intentions... sur ma blessure aussi, dont une cause est en général en moi...

mon premier devoir est celui du pardon, et non celui de la correction.
en tous cas, c'est ainsi que je comprends....

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Message par Fée Violine Lun 8 Sep 2008 - 17:50

je pense que nous sommes d'accord, et que c'est juste le père C. qui a fait une confusion entre deux choses différentes.
Quand Guy Gilbert parle de casser la gueule à l'autre, il ne s'agit pas de "lui faire mal à mon tour", mais de lui exprimer ce que je ressens. Et une fois qu'on l'a exprimé (pas forcément avec violence ! ça peut être avec des paroles !), on peut redevenir amis.
D'ailleurs c'est dit textuellement dans l'évangile, je ne sais pas la référence : "si quelqu'un pèche contre toi, engueule-le, puis s'il se repent, pardonne-lui". C'est pas moi qui le dis ! c'est le Seigneur lui-même !
Moi ce que je trouve difficile, c'est de dire les choses en face. J'ai tendance à ne rien dire et à garder les choses sur le coeur. Mais je vois bien que ce n'est pas l'idéal...
Mais c'est sûr que là, ça n'a rien à voir avec la correction fraternelle, qui est encore plus difficile. Car dire ce que je ressens, c'est assez simple. Mais pour corriger quelqu'un, il faut sortir complètement de soi-même.
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Message par lucie Lun 8 Sep 2008 - 18:26

les paroles peuvent être plus violentes qu'un cassage de gueule... :gnark:


dire ce que l'on ressent... c'est d'abord accepter de dire que l'autre a le pouvoir de nosu blesser. c'est le lui avouer... c'est donc d'une certaine manière se montrer faible devant lui...

je pesne que c'est pour cela que c'est difficile. pas seulement pour toi

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Message par Joss Lun 8 Sep 2008 - 19:24

Difficile sujet ! pou corriger fraternellement, ne faut-t-il pas être sur auparavant d'avoir fit taire en soi toutes les passions ? ...Sinon ce n'est pas une correction fraternelle mais des reproches et les reproches sont plus narcissiques que fraternels
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Message par lucie Lun 8 Sep 2008 - 19:50

Je suis assez d'accord avec toi. trop souvent, au nom de la correction fraternelle s'exprime autre chose...

rancune parfois...
plus souvent volonté de pouvoir, de dominer... orgueil, montrer qu'on est meilleur... ce qui en prime permet de reprocher à l'autre son manque d'humilité...

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