Troc livres

Récemment, dans la ville où j'habite, a eu lieu une journée de "troc livres" organisé par l'association des amis de la bibliothèque.
Ça existe depuis quelques années, ça a lieu deux fois par an sur une place de la ville. Mais c'est la première fois que j'y allais.
Le principe est simple : on apporte des livres, on les donne, et on repart avec le même nombre de livres. Aucun argent ne circule, tout est gratuit.
En fait, pas mal de gens donnent plus de livres qu'ils n'en prennent, ainsi l'assoc a un stock qui grandit à chaque fois.
C'est pourquoi quand je suis arrivée ce matin-là avec un sac de livres, il y avait déjà des centaines de livres installés, et j'ai pu choisir pas mal de livres intéressants.
Je suis revenue à midi, puis dans l'après-midi, chaque fois avec des sacs de livres, vieilles BD, livres ennuyeux ou que je ne relirai pas, etc. (j'en ai plein la maison).
En tout j'ai échangé 68 livres.
Même s'ils sont en mauvais état, on peut les donner, et en prendre des neufs en échange ! Mais bon, comme disait une ancienne pub, "l'important c'est ce qu'il y a dans la boîte". Moi c'est le contenu qui m'intéresse.

Me voici donc avec de la lecture pour un bon moment : littérature française et étrangère, auteurs classiques, humour, policiers, spiritualité, récits de voyage, biographies, psychologie... J'ai un peu de tout.

Je suis en train de terminer L'île du jour d'avant d'Umberto Eco, un roman philosophico-scientifique assez farfelu.
J'ai Christine Arnothy, Alexandra David-Néel, des romans japonais, la correspondance de Maritain et Julien Green, un dictionnaire d'histoires drôles, un livre du père Bro sur le mal, l'Iliade et l'Odyssée, "Richesse de la pauvreté" de soeur Emmanuelle (si quelqu'un le veut, dites-le moi et je vous l'envoie), Tony Anatrella, Jean Piaget, Françoise Sagan, et le fameux "Tête de Turc" de Günther Wallraf, et un guide touristique d'Athènes, et un livre sur l'Inde (que j'ai donné à mon fils, qui vient de repartir en Asie), et un tas de romans policiers pour les longues soirées d'hiver. Etc.....

Voilà, c'est une idée simple, il suffisait d'y penser. Les choses qui ne coûtent rien, ça a de l'avenir en période de crise économique !

"L'île du jour d'avant" d'Umberto Eco, un roman philosophico-scientifique assez farfelu.

qu'en penses-tu d'autre ?
je l'ai lu il y a quelques années....

poru moi, ses meilleurs sont le Nom de la Rose et Baudolino

je ne connais pas "Baudolino", j'ai lu de lui "Comment voyager avec un saumon", qui m'avait assez plu mais dont j'ai absolument tout oublié.
"L'île du jour d'avant" est un peu comme "Le nom de la rose" : c'est brillant mais superficiel, on voit que c'est un type qui a une culture fantastique, mais ça ne fait pas vraiment des romans, c'est moitié cours de philo moitié roman, le mélange n'est pas homogène.
J'ai appris des tas de choses sur la façon de calculer les longitudes (puisque c'est un des sujets principaux du roman) et sur la navigation au début du 17ème siècle. Mais tout ça ne fait pas vraiment une unité. Dans "Le nom de la rose" j'avais trouvé aussi qu'il y avait plus de philo que d'action, et en plus c'est cette philo nominaliste qui n'est décidément pas la mienne.
On voit que l'auteur s'amuse à intégrer des morceaux de philosophie, d'histoire, de géographie, de linguistique ou autres sciences, tout ça pêle-mêle.
Et arriver à caser le masque de fer là-dedans, c'est trop rigolo ! Oui, il a bien dû s'amuser à écrire ça !

J'ai trouvé un barbarisme : à un moment, le savant qui parle moitié allemand moitié latin moitié italien dit "facilissimus", au lieu de "facillimus" !!!
Umberto Eco ne sait pas tout ! Ou alors son personnage a oublié sa grammaire !

Bref, je lis ça avec intérêt mais pas avec passion.

Baudolino, c'est pas mal du tout. à la recherche du paradis perdu, dans un Moyen Age qui est entre tension vers le savoir, et gout pour le merveilleux (merveilleux chrétien, reliques etc....).


je n'ai pas pu lire le pendule de foucault. mais j'ai beaucoup aimé le nom de la rose. Je ne suis pas sure d'aimer beaucoup les romans, alors des romans qui n'en sont aps, ça me va :gnark:

mais l'ile du jour d'avant... j'ai apprécié la qualité de traduction. Mais sinon, je me sius un peu forcée à finir...

moi aussi, dans la fin j'ai sauté quelques passages, il y a des longueurs, ça part dans tous les sens.
C'est un livre brillant, un pur jeu d'esprit, sans rien de nourrissant pour le coeur ni pour l'âme.
Mais c'est vrai que la traduction est pas mal. J'ai bien apprécié les passages en français du 17ème.

je continue à lire mes 68 nouveaux livres.
J'ai lu :
Notre agent à La Havane, roman de Graham Greene, une charmante comédie d'espionnage qui se passe à Cuba à la fin de la dictature de Batista.

Sous le ciel de Novgorod, de Régine Deforges, qui ne m'a pas trop plu mais je l'ai pris parce que j'ai confondu Régine Deforges avec Régine Pernoud, historienne du Moyen Âge ! En fait, il s'agit aussi d'histoire du Moyen Âge, mais romancé, et romancé à la mode, c'est-à-dire assaisonné à chaque page avec du sexe et des violences en tous genres.
Le style est nul, c'est tellement mal écrit que parfois on ne comprend même pas ce que l'auteur veut dire.
Mais en soi, le sujet est intéressant quand même, la base est historique. C'est l'histoire d'Anne de Kiev, princesse russe qui a épousé au 11ème siècle le roi de France Henri 1er. Leur fils aîné fut le roi Philippe 1er.
J'ai appris beaucoup de choses sur ces gens (dont j'ignorais tout), ainsi que sur Guillaume le Conquérant. Le roman suppose qu'Anne est retournée mourir dans son pays natal, mais apparemment elle est morte à Senlis, c'est moins exotique !

Relu aussi La dame au petit chien de Tchékhov, j'ai une passion pour Tchékhov.

Et une autobiographie de Mouloudji, du moins la période des années 40. C'est sympa.

etc...

Ben ça fait 6 ans que je vends et troque des livres, des disques etc par le biais d'Internet... Vous voulez voir ma liste? :gnark:

oui, pourquoi pas !

Voici le lien, ça évitera d'encombrer la page...

J'ai aussi une liste de BDs et de livres que m'a laissé un pote à la vente, au cas où vous connaitriez des collectionneurs dingues.

euh... Décidément on n'a pas les mêmes goûts...
Mais il y aura peut-être des gens intéressés !

Pas forcément, car si je les vends c'est qu'ils ne m'intéressent pas ou plus...

résumé rapide de mes dernières lectures :

- "Un mari c'est un mari", de Frédérique Hébrard.
Petit roman sympa, bien écrit et qui sonne très juste, sur les difficultés d'une mère de famille surmenée qui s'en va quelques jours pour souffler. Une phrase qui résume bien le livre : "Trop enceinte, pas assez enceinte, aimée ou bernée, respectée ou abusée, abandonnée ou surmenée, adorée ou trahie, la femme ne peut choisir qu'entre le vide ou l'encombrement".

- "Les ramblas finissent à la mer", de José Luis de Vilallonga.
Barcelone en 1945. Un jeune aristocrate franquiste découvre qu'il s'est trompé et réagit contre son milieu (c'est aussi l'histoire de l'auteur, même si ici c'est romancé).

- "Miséréré", de Bernard Clavel.
1930, au Québec : des familles de chômeurs partent dans le Grand Nord défricher des forêts et reconstruire leur vie, avec beaucoup de courage pour surmonter toutes les difficultés.

- "Des bleus à l'âme", de Françoise Sagan.
Difficile de décrire un roman de Françoise Sagan ! C'est plutôt une atmosphère.

- "La mouflette", de Françoise Dorin.
Encore un sujet de société, comme le roman de Frédérique Hébrard. Mais celui-ci est moins fin (sujet : les perturbations causées par l'arrivée d'un bébé dans la vie de sa jeune grand-mère qui doit l'élever).

- "La fleur de l'âge", de Mouloudji.
Autobiographie du chanteur, concernant les années de la guerre, avant la célébrité, à l'époque où il était pauvre et fréquentait le café de Flore.

- "C'est Mozart qu'on assassine", de Gilbert Cesbron.
Ce roman, qui est un plaidoyer contre le divorce et ses méfaits sur les enfants, raconte quelques mois de la vie d'un enfant de 7-8 ans, balloté d'une maison à l'autre, avant un happy end qui réunira ses parents. Apparemment tout s'arrange, mais l'auteur prévoit que l'enfant gardera des blessures durables. En fait, je le trouve un peu pessimiste, car en peu de temps, cet enfant rencontre des gens formidables, vit des expériences certes difficiles mais qui le font grandir et dont les inconvénients ne sont pas irrémédiables.

- "Miséréré", de Bernard Clavel fait parti d'une suite de trois livres si je me souvient bien. perso je n'aime pas le style de Clavel.

Fée Violine a écrit:

J'ai trouvé un barbarisme : à un moment, le savant qui parle moitié allemand moitié latin moitié italien dit "facilissimus", au lieu de "facillimus" !!!
Umberto Eco ne sait pas tout ! Ou alors son personnage a oublié sa grammaire !

ou le traducteur, ou la dactylo....

Errance a écrit:- "Miséréré", de Bernard Clavel fait parti d'une suite de trois livres si je me souvient bien. perso je n'aime pas le style de Clavel.

oui, c'est le dernier de la trilogie "Le Royaume du Nord", après "Harricana" et "L'or de la terre" que je n'ai pas lus. Je n'ai pas remarqué le style, mais j'ai bien aimé l'histoire. C'est le seul livre de Bernard Clavel que j'ai lu. Mes lacunes en littérature contemporaine sont immenses !

Errance a écrit:

Fée Violine a écrit:

J'ai trouvé un barbarisme : à un moment, le savant qui parle moitié allemand moitié latin moitié italien dit "facilissimus", au lieu de "facillimus" !!!
Umberto Eco ne sait pas tout ! Ou alors son personnage a oublié sa grammaire !

ou le traducteur, ou la dactylo....

je crois surtout que son latin est... bien mélangé à tout et n'importe quoi, et que le barbarisme est tout à fait volontaire, non ?

J'ai lu les 3, mais il y a si longtemps, que je ne m'en souviens plus du tout !

Cesbron aussi, dans ma jeunesse... très bien vu dans les milieux chrétiens !

oui, Cesbron est plein de bons sentiments et de sensibilité.

Lucie : tu crois qu'il a fait exprès de faire un barbarisme ? J'ai du mal à comprendre Umberto Eco, je ne comprends pas trop où il veut en venir...

je sais pas... mais tout est si bizarrement dit dans la bouche de ce moine qui mélange les langues... son français n'en est pas, pourquoi son latin serait-il bon ?

je ne sais pas trop, c'est une impression de lecture

Bref, ses livres sont bizarres.

Encore un livre :
Moll Flanders, de Daniel Defoe.
Roman picaresque, résumé ainsi par l'auteur : "Voici contée la bonne et mauvaise fortune d'une belle de Newgate, d'après ses mémoires écrits en l'an de grâce 1683. Moll Flanders, née en prison, voleuse et putain de qualité, tâta cinq fois du mariage, épousa son propre frère sans le savoir, abandonna tous ses enfants, échappa à la potence, fut déportée en Virginie, sur le tard devint une bourgeoise riche, prospère et pénitente, eut une fin probablement édifiante".
En fait de "putain", il s'agit plutôt d'une pauvre femme sans famille, obligée de trouver des hommes pour l'entretenir, et vu la mortalité à l'époque, il lui faut plusieurs maris successifs.
Bien que l'histoire soit mouvementée, le récit lui-même est plutôt plat, ce qui est dommage !

http://fr.wikipedia.org/wiki/Heurs_et_Malheurs_de_la_fameuse_Moll_Flanders

Daniel Defoe.

C'est un acteur de cinéma ! Il a joué dans la 'dernière tentation du Christ' de Scorsesse Martin !

?
c'est l'auteur de "Robinson Crusoé" !

Les livres que j'ai lus ces dernières semaines:

La Vierge en bleu, de Tracy Chevalier (Américaine, auteur de "La jeune fille à la perle", roman inspiré du tableau de Vermeer et dont a été tiré un magnifique film): joli roman plein de sensibilité, qui se passe moitié fin du 16è moitié de nos jours. Une grande partie se passe ici en Lozère !

La Bouboulina, de Michel de Grèce: biographie légèrement romancée d'une héroïne de l'indépendance grecque, moitié armateur moitié pirate. C'est mal écrit mais captivant !

Du même auteur: La nuit blanche de Saint-Pétersbourg : là aussi c'est une biographie légèrement romancée, la vie étonnante du grand-duc Nicolas Constantinovitch, grand-oncle de l'auteur.

Le testament français, d'Andreï Makine, Russe qui vit en France et écrit en français. Après Michel de Grèce, ça fait un contraste car c'est extrêmement bien écrit. C'est sensible et intelligent, ça me fait penser carrément à Proust (ce qui est le plus grand compliment que je puisse concevoir), et un peu à Tolkien pour la poésie des descriptions de paysages.

La laisse, de Françoise Sagan : style fluide, de l'humour, sombre histoire. Bref, c'est Sagan.

Memento mori, de Muriel Spark: roman féroce et réaliste sur la vieillesse.

La chambre des dames, de Jeanne Bourin: roman très sympathique sur le Moyen Âge, le vrai Moyen Âge, avec plein de détails. J'adore ! Je suis en train de lire la suite, Le jeu de la tentation.

Bravo pour l’éclectisme….

Pas si éclectique, en fait, car ce sont tout des romans !

J'ai lu aussi:

Une ténébreuse affaire, de Balzac
Un mariage dans le monde, d'Octave Feuillet
Deux hommes en moi, de Daniel-Rops
La peur de vivre, de Henry Bordeaux
Mon petit Trott, d'André Lichtenberger

(rien de mémorable dans tout ça. Je préfère Jeanne Bourin!)