LES KHMERS ROUGES
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LES KHMERS ROUGES
Retard du processus judiciaire contre les Khmers rouges
Le tribunal mis en place à Phnom Penh pour passer en jugement les dirigeants encore en vie du régime des Khmers rouges, qui a présidé à la disparition violente ou par famine de plus d'un quart de la population du Cambodge entre 1975 et 1979, n'a jamais été aussi près de la catastrophe. Les treize juges internationaux qui doivent y siéger, au terme d'un accord entre l'ONU et Phnom Pen, ont déclaré, mardi 3 avril, qu'ils refusaient les conditions proposées par la justice cambodgienne pour la poursuite en bonne et due forme du processus.
La cause du litige paraît mince : le barreau cambodgien exige que les avocats étrangers qui seraient amenés à présenter la défense des accusés - lesquels n'ont pas encore été désignés - ou à parler pour les victimes versent une cotisation de 4 900 dollars pour y prendre la parole. Ce serait "un coût d'entrée prohibitif et non conforme aux pratiques admises au niveau international, disent les juges. De tels frais exclueraient de nombreux avocats qui se sont portés volontaires pour représenter gratuitement les victimes car ils en seraient de leur poche de manière significative."
En conséquence de quoi, il se sont refusés à tenir une assemblée plénière du tribunal, qui comprend trente juges au total, laquelle aurait permis de faire aller de l'avant un processus judiciaire déjà en retard de plusieurs mois. Renvoi fin avril, disent-ils.
Derrière l'argument juridique, se trouve une épreuve de force politique tournant autour du fait que le gouvernement de Hun Sen, le premier ministre, n'a accepté l'idée d'un procès à participation de l'ONU qu'à la condition qu'il se tienne selon des termes ne bousculant pas les équilibres internes. M. Hum Sen, qui a servi sous le régime des Khmers rouges en qualité subalterne, n'est pas directement menacé par le procès. Mais son administration est composée de nombreux cadres impliqués de près ou de loin dans les violences dont les chefs khmers rouges seraient passibles. M. Hun Sen peut en outre se prévaloir d'une récente victoire électorale à des élections communales pour démontrer sa légitimité.
Le chef khmer rouge Pol Pot est mort en 1998, et ses lieutenants encore en vie, dont l'ex-chef de l'Etat nominal Khieu Samphan, sont âgés et en fragile santé. Tout délai semble donc jouer en leur faveur. Or, reconnaît le porcureur international Robert Petit, "rien ne serait pire qu'une absence de procès". Une affaire pour laquelle la communauté internationale a déjà mis 56 millions de dollars sur la table.
Francis Deron
Le Monde 06/04/07
Le tribunal mis en place à Phnom Penh pour passer en jugement les dirigeants encore en vie du régime des Khmers rouges, qui a présidé à la disparition violente ou par famine de plus d'un quart de la population du Cambodge entre 1975 et 1979, n'a jamais été aussi près de la catastrophe. Les treize juges internationaux qui doivent y siéger, au terme d'un accord entre l'ONU et Phnom Pen, ont déclaré, mardi 3 avril, qu'ils refusaient les conditions proposées par la justice cambodgienne pour la poursuite en bonne et due forme du processus.
La cause du litige paraît mince : le barreau cambodgien exige que les avocats étrangers qui seraient amenés à présenter la défense des accusés - lesquels n'ont pas encore été désignés - ou à parler pour les victimes versent une cotisation de 4 900 dollars pour y prendre la parole. Ce serait "un coût d'entrée prohibitif et non conforme aux pratiques admises au niveau international, disent les juges. De tels frais exclueraient de nombreux avocats qui se sont portés volontaires pour représenter gratuitement les victimes car ils en seraient de leur poche de manière significative."
En conséquence de quoi, il se sont refusés à tenir une assemblée plénière du tribunal, qui comprend trente juges au total, laquelle aurait permis de faire aller de l'avant un processus judiciaire déjà en retard de plusieurs mois. Renvoi fin avril, disent-ils.
Derrière l'argument juridique, se trouve une épreuve de force politique tournant autour du fait que le gouvernement de Hun Sen, le premier ministre, n'a accepté l'idée d'un procès à participation de l'ONU qu'à la condition qu'il se tienne selon des termes ne bousculant pas les équilibres internes. M. Hum Sen, qui a servi sous le régime des Khmers rouges en qualité subalterne, n'est pas directement menacé par le procès. Mais son administration est composée de nombreux cadres impliqués de près ou de loin dans les violences dont les chefs khmers rouges seraient passibles. M. Hun Sen peut en outre se prévaloir d'une récente victoire électorale à des élections communales pour démontrer sa légitimité.
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Souricet- Invité
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