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Génocide polonais et résistance

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Génocide polonais et résistance Empty Génocide polonais et résistance

Message par Souricet Lun 28 Mai 2007 - 19:39

Durant la seconde guerre mondiale, il y a eu 3 millions de Polonais juifs et 3 millions de Polonais chrétiens tués par les Nazis. Il y avait 6 millions de Juifs en Pologne à la veille de la guerre, mais 3 millions de ces Polonais juifs vivaient sur des territoires qui ne sont plus polonais actuellement. Par ailleurs, les Polonais qui n'étaient pas massacrés ou déportés par les Nazis l'étaient par les Soviétiques. Tout le monde savait qu'il pouvait être le prochain sur la liste, personne n'était à l'abri.
La population polonaise dans son ensemble était la cible des Nazis et des Soviétiques, qui s'étaient alliés avant la guerre. Il y a eu un génocide du peuple polonais en général. Les Soviétiques, dans leurs épurations, ont également éliminé de nombreux Juifs. La Pologne avait une position géographique stratégique. Les Soviétiques et les Nazis se disputaient le cadavre de la Pologne.
Les Tziganes, quant à eux, ont été pratiquement intégralement rayés de la surface du globe, ainsi que les Tchétchènes. Hitler avait visiblement l'intention de faire disparaître certains peuples indésirables.

Ainsi s'impose à nous le devoir de dépeupler, comme nous avons celui de cultiver méthodiquement l'accroissement de la population allemande. Vous allez me demander ce que signifie "dépeuplement", et si j'ai l'intention de supprimer des nations entières ? Eh bien, oui, c'est à peu près cela. La nature est cruelle, nous avons donc le droit de l'être aussi. (Hilter en 1934 à propos de la Pologne, les Pays baltes, la Biélorussie et l'Ukraine )

Pour la plupart, la guerre est une période de pénurie et de dangers, dont on attend anxieusement la fin. Certains pays d'Europe cependant décideront de s'engager dans la collaboration avec l'Allemagne, espérant obtenir ainsi une place meilleure dans l'Europe nouvelle. En Pologne et dans les anciens territoires soviétiques, la brutalité de la répression décourage toute collaboration.

Liberté de culte partie intégrante de la Consitution de 1791

Chaque Polonais était libre de sa religion depuis des siècles, la formule cujus regio, ejus religio, n'y ayant pas été adoptée. C'est pourquoi la Pologne était devenue "le seul pays sans bûchers" d'Europe, et donc le pays refuge des Juifs (Paradisium Judeorum), puis des protestants, notamment français. Henri de Valois, élu au trône de Pologne par la noblesse polono-lituanienne, fut obligé de jurer de respecter la liberté religieuse de ses futurs sujets. Si non jurabis, non regnabis ("si tu ne prêtes pas serment, tu ne régneras pas") lui déclara tout de go l'émissaire polonais à Paris, à Notre Dame. La Constitution assurait également la liberté ou la protection de l'Etat aux paysans. Elle affirmait, par ailleurs, que "la religion catholique, apostolique et romaine est et restera à jamais la religion nationale" tout en assurant "une liberté de croyance entière, sous la protection du gouvernement" et "un libre exercice à toutes les religions et à tous les cultes".

L'AK résistait depuis 1939

L'AK (Armée de l'Intérieur) résistait depuis 1939, et elle était livrée par les protocoles secrets du Pacte Ribbentrop-Molotov (entre Moscou et Berlin) à l'extermination conjointe par les nazis allemands et les communistes soviétiques pendant la période d'occupation germano-soviétique de la Pologne jusqu'en 1941. Ensuite, bien que les Soviétiques fussent devenus les alliés des Polonais en se ralliant aux Alliés anglo-saxons, après l'attaque d'Hitler contre l'URSS, leurs combats communs ne mirent pas fin à la "liquidation" des combattants polonais de l'AK. Les liquidations physiques et les déportations de l'AK se poursuivirent jusqu'à sa dissolution par Londres en 1945, puis de ses héros et de ses survivants jusqu'aux années 1950. Les chefs militaires de l'Armée de l'Intérieur et les représentants politiques du Gouvernement polonais en exil à Londres sur le territoire national furent enlevés par le NKVD en Pologne et, dans l'illégalité la plus absolue, condamnés à Moscou en 1946 lors d'un procès truqué sur lequel l'Occident ferma tout bonnement les yeux. L'ignorance des faits ou le silence prudent ont finalement déprécié aussi son geste.

La Résistance polonaise, c'était essentiellement L'AK non communiste. En 1944, celle-ci comptait 360 000 soldats (c'était la plus grande Résistance européenne par son efficacité au combat, avec la Résistance yougoslave). Il y avait en Pologne, selon les calculs des chefs communistes, seulement 22 000 résistants communistes et sympathisants. Malheureusement, ces partisans étaient en même temps agents de Moscou oeuvrant pour une occupation soviétique de la Pologne à l'occasion de la Libération, après des combats communs. La maison mère de Vladimir Poutine, le NKVD, en même temps que le SMERCH et d'autres services du renseignement et de la répression soviétiques furent chargés par Staline et le Gouvernement soviétique de la mission de liquidation par tous les moyens, dont principalement le meurtre, la déportation ou l'incorporation dans les forces communistes, de la Résistance polonaise non communiste.

Dès le 17 septembre 1942, l'AK informe Londres du génocide des Juifs

La Résistance polonaise antinazie de l'Armée de l'Intérieur (AK) sera la première à alerter les Alliés occidentaux. Dès le 17 septembre 1942, l'AK informera Londres du génocide des Juifs perpétré en Pologne par l'occupant nazi allemand :

En même temps que la tragédie du peuple polonais, décimé par l'ennemi, depuis près d'un an se déroule le massacre monstrueusement planifié des juifs. Ce génocide est sans précédent dans l'histoire du monde... Comme le commandement de la résistance civile ne peut pas s'y opposer de manière active, il proteste au nom de tout le peuple polonais contre le crime dont les juifs sont victimes. Toutes les organisations politiques et sociales (dans la clandestinité - AV) de Pologne s'unissent à cette protestation...

Et le 27 novembre 1942, le Conseil national polonais (Parlement) en exil à Londres appellera à son tour les Alliés à entreprendre une action contre le génocide et à élaborer des lois fixant déjà les peines réservées aux criminels nazis. En vain. Les appels ne seront pas entendus.

Les services de renseignement polonais avaient continué à transmettre l'info aux Alliés, qui ont fait la sourde oreille :

En 1944, le service de renseignement de l’Armée de l’Intérieur parvint à intercepter une fusée qui n’avait pas éclaté sur le polygone et à en transmettre des fragments à Londres.Les informations concernant la localisation des usines d’essence (opération« Synthèse ») et des dispositifs militaires sur les territoires allemand et polonais étaient tout aussi essentielles. On transmit aussi des rapports ayant trait aux camps de concentration et d’extermination. Le matériau transmis par les Polonais était hautement apprécié par leurs partenaires. Nous lisons entre autres dans les évaluations de l’Intelligence Service : « le service polonais de renseignement nous a fourni des informations extrêmement utiles » (Ier semestre de 1942), les analyses faites par l’Armée de l’Intérieur « appartiennent aux plus précieuses que nous détenions » (juin 1944).Tout compte fait, depuis la seconde moitié de 1940 jusqu’à la fin de 1943 (en absence de données pour la période ultérieure), les réseaux de renseignements polonais transmirent aux Alliés plus de 26 mille rapports et plusieurs milliers de dépêches allemandes décryptées.
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Souricet
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Message par Souricet Lun 28 Mai 2007 - 19:40

VICTIMES DES SOVIETIQUES


1917-1920

On ne sait pas exactement combien de morts a fait le "Brasier" des Confins orientaux polonais depuis la Révolution russe de 1917 jusqu'à la victoire polonaise de 1920 : sans doute une ou deux centaines de milliers de Polonais de ces territoires occupés par les tsars lors des partages de la Pologne au XVIIIème siècle et partiellement repris par la IIème République Polonaise renaissante en 1918-1920.

1928-1938

Ensuite, selon les archives soviétiques, 800 000 Polonais ont été liquidés physiquement, de 1928 à 1938, pendant les purges de l' "Opération POW" et de l' "Opération polonaise du NKVD", étendues au parti communiste polonais. La liquidation de ce parti (KPP) déborda et atteignit 134 529 personnes qui n'étaient pas toutes du parti, mais avaient participé ou servi aux expériences socio-politiques des communistes sur les Polonais de la partie des Confins orientaux polonais laissés à la Russie par le traité polono-bolchevique de Riga en mars 1921, après la défaite de Moscou.

1939-1941

En septembre 1939, à la suite de la campagne germano-russe contre la Pologne et de la double occupation du pays, 5 274 000 Polonais des Confins orientaux de la République (39,96% de la population autochtone) se sont trouvés sous occupation soviétique. En dehors de chasses à l'homme, d'arrestations et d'internements ou de liquidations immédiates, Moscou a ordonné une opération d'enregistrement par le NKVD des "éléments socialement dangereux". Ces derniers ont été évalués à plus de trois millions. L'enregistrement a précédé les déportations, qui ont atteint 1 692 000 Polonais, mais pas les trois millions désignés par le Kremlin. Ces déportations qui ont repris dès l'entrée en 1944 de l'Armée rouge en Pologne orientale, ont encore frappé 49 600 soldats de la Résistance polonaise antinazie (A.K.) et 50 200 Polonais civils.

Il faut prendre en compte, quand on manie les chiffres selon Moscou :

1. l'assassinat et la déportation de Polonais sans trace ni mention d'aucune sorte de "Polonais", sauf les témoignages et les rapports d'époque des victimes et des résistants chargés de l'observation et de la recherche;

2. le déguisement des crimes politiques et "antinationaux" de l'Etat-parti soviétique et de ses "organes" de répression - crimes considérés comme nécessaires à l' "internationalisme" prolétarien communiste au profit de Moscou - sous des appellations anodines, le plus souvent de droit commun, destinées à édulcorer les faits et à brouiller les pistes sur le moment et pour l'avenir;

3. le camouflage, par les autorités soviétiques, des Polonais liquidés sous la nationalité des autres autochtones des Confins orientaux de la République Polonaise occupée;

4. la dissimulation par des Polonais eux-mêmes, conscients de jouer leur vie, de leur nationalité polonaise, et leur propre camouflage sous la nationalité d'emprunt des autres autochtones de l'Est de leur Etat occupé et annexé par l'URSS.

On sait aujourd'hui que cette déportation a été organisée de concert par le NKVD et la Gestapo à Zakopane, dans les Tatras près de Cracovie, dans le cadre des réunions de "travail" et d' "échanges" en hiver 1939-1940. La Gestapo a autorisé ses collègues du NKVD à déporter 240 000 Polonais de Pologne occidentale, réfugiés devant l'avance allemande en Pologne orientale.

Le génocide perpétré par les Soviétiques en Pologne


Il a donc commencé en 1917 jusqu'à 1938, et il s'est poursuivi de 1939 à 1941, puis de 1942 à 1956, atteignant en près de quarante ans plus de deux millions et demi de personnes, dont peut-être quelques centaines de milliers de Polonais juifs ou d'origine juive, morts pour le "crime de nationalité" polonaise, y compris dans le cas de communistes et de socialistes polonais internationalistes, notamment entre 1934 et 1938 en URSS, ou pour leur patriotisme polonais antisoviétique ou anticommuniste. Des officiers polonais juifs (de religion juive) ou bien catholiques d'origine juive, morts à Katyn et en d'autres lieux de supplices en Union soviétique sont morts victimes du génocide polonais et non victimes du génocide juif ; comme du côté nazi, des époux chrétiens de Polonais juifs ou de juifs polonais sont parfois morts victimes du génocide juif et non du génocide polonais.

L'Allemagne nazie et l'Union soviétique ont été guidées toutes les deux par la haine de Dieu en l'homme, et c'est au nom de cette haine inhumaine qui se voulait surhumaine, qu'elles ont commis le génocide contre la civilisation judéo-chrétienne, contre les deux nations qui en portaient à la fois le flambeau et le fardeau.
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Souricet
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Message par Souricet Lun 28 Mai 2007 - 19:40

LE PACTE GERMANO-SOVIETIQUE

Après le pacte germano-soviétique d'août 1939, Staline met en oeuvre l'élimination systématique des élites polonaises. Non seulement il fait assassiner plus de 25 000 officiers polonais, mais sa police politique déporte au goulag près de 1 800 000 Polonais, dont plus d'un million ne reviennent pas.

Les protocoles annexes du pacte germano-soviétique : un secret entretenu pendant cinquante ans

Par Guy DURANDIN, professeur honoraire de Psychologie sociale à l’Université Paris V-René Descartes. Ancien chargé de cours à l’Institut français de Presse (Université Paris II). Cet article, paru dans la revue Historiens et Géographes (n°382, mars 2003), constitue une partie d’un ensemble de travaux sur le secret auxquels l’auteur se consacre depuis plusieurs années.

Le 23 août 1939, Hitler et Staline concluaient un pacte dit de "non-agression". Il comprenait sept articles, dont les quatre premiers, les plus importants, énonçaient les dispositions que voici :

Article 1.- Les deux parties contractantes s'engagent à s'abstenir de tout acte de violence, de tout agissement agressif et de toute attaque l'une contre l'autre, et ce, tant isolément qu'avec les concours d'autres puissances.
Article 2.- Au cas où l'une des parties contractantes devrait être l'objet d'agressions militaires de la part d'une tierce puissance, l'autre partie s'engage à n'apporter aucun soutien d'aucune sorte à cette tierce puissance.
Article 3.- Les gouvernements des deux parties contractantes resteront désormais en contact permanent pour se consulter et s'informer mutuellement des problèmes touchant à leurs intérêts communs.
Article 4.- Aucune des deux parties contractantes n'apportera de participation à aucun groupement de puissances dirigé - directement ou indirectement - contre l'autre partie.

Le traité fut signé à Moscou, dans la nuit du 22 au 23 août, par J. von Ribbentrop pour le gouvernement du Reich, et V.Molotov pour le gouvernement de l'U.R.S.S. La nouvelle fit la stupéfaction du monde, et un scandale.
Stupéfaction, car la préparation du pacte s’était faite en secret, et alors même que des conversations étaient officiellement en cours entre l'Union soviétique, la France et l'Angleterre en vue d'une alliance militaire contre l'Allemagne nazie. A de cette ligne officielle, des conversations secrètes ont eu lieu entre Anglais et Allemands. La diplomatie anglaise et Chamberlain lui-même, Premier ministre, étaient influencés par un groupe de pensée semi-secret, qui estimait le traité de Versailles injuste, et croyait pouvoir apaiser Hitler en lui faisant des concessions importantes, tant en Europe qu'en matière de colonies. Des conversations économiques, interrompues en 1938 en raison de la crise de Munich, ont été reprises secrètement en 1939.
Et scandale, parce qu'Hitler avait professé jusque-là un anti-communisme virulent, et que la propagande soviétique, de son côté, ne cessait de dénoncer le fascisme et le nazisme comme les pires ennemis de l'humanité. Voilà que les deux ennemis se faisaient amis, et cela à un moment où les agissements d'Hitler mettaient le monde sous tension.

Mais le monde aurait été beaucoup plus scandalisé qu'il ne l'a été au mois d'août 1939, s'il avait connu les protocoles secrets qui accompagnaient le pacte de non-agression, et le traité d'amitié qui suivit, au mois de septembre, accompagné lui aussi d'articles secrets. Le pacte du 23 août comportait un protocole secret, composé de quatre articles :

1- Dans le cas d'une modification politico-territoriale des territoires appartenant aux Etats baltes (Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie), la frontière septentrionale de la Lituanie représentera la limite des sphères d'influence de l'Allemagne et de l'U.R.S.S.. L'intérêt de la Lituanie pour la région de Vilno est reconnu par les deux parties.
2- Dans le cas d'une modification politico-territoriale des territoires de l'Etat polonais, les sphères d'influence de l'Allemagne et de l'U.R.S.S. seront limitées approximativement par les rivières Narev, Vistule et San.La question de savoir si l'intérêt des deux parties est de considéer comme souhaitable le maintien d'un Etat polonais indépendant ainsi que la question de savoir quelles frontières aurait cet Etat ne pourront être réglées définitivement qu'en fonction des développements politiques ultérieurs. Dans tous les cas, les deux gouvernements leur apporteront une solution par un arrangement à l'amiable.
3- Dans le sud-est de l'Europe, la partie soviétique insiste sur l'intérêt porté à la Bessarabie. Du côté allemand on déclare se désintéresser totalement de ces régions.4.- Ce protocole sera considéré par les deux parties comme strictement secret.

Ainsi, les deux partenaires se partageaient les Etats baltes et la Pologne, et convenaient d'attribuer la Bessarabie à l'U.R.S.S., en secret, c'est-à-dire sans aucune consultation des intéressés. Et le second paragraphe de l'article 2 vouait la Pologne, en tant que nation, À disparaître purement et simplement.
Or, ces articles secrets sont la clé du pacte même, dit de non-agression : si les deux adversaires ont pu surmonter leur méfiance réciproque et mettre provisoirement de côté leur antagonisme idéologique, c'est grâce au butin qu'ils se juraient de partager après une agression menée de concert. Le pacte, public, de non-agression entre les deux parties reposait sur leur projet, secret, d'agression d'un ou plusieurs tiers. L'essentiel, c'était l'"annexe".

Et, après l'invasion de la Pologne, le 1er septembre par l'Allemagne nazie, et le 17 par l'U.R.S.S., l'entente entre les deux agresseurs est allée plus loin. Ribbentrop est retournÉ À Moscouet a signÉ avec Molotov, le 29 septembre, un traité dit "d'amitié et de d’élimitation des frontières",qui, considérant l'État polonais comme désintégré, décidait que l'administration publique serait effectuée désormais, à l'ouest de la ligne de partage, par le gouvernement du Reich allemand, et à l'est par le gouvernement de l'U.R.S.S., sans interférence d'aucune autre puissance. Le traité était assorti de trois protocoles annexes, dont un confidentiel, et deux secrets. Le second de ces derniers concernait la manière de traiter les Polonais résistants, anti-staliniens aussi bien qu'anti-nazis :

[...] Les deux parties ne toléreront sur leurs territoires aucune agitation polonaise qui menacerait le territoire de l'autre partie. Elles briseront tout début d'agitation sur leurs territoires respectifs, et s'informeront mutuellement des moyens à employer à cette fin.

C'est ainsi que le N.K.V.D. et la Gestapo agirent de concert tout l'hiver 1939-1940, échangeant leurs informations, - et leurs opposants réciproques.

Le pacte germano-soviétique, fondé sur ses "annexes" secrètes, a satisfait, sur le moment, les deux protagonistes. Hitler voulait faire la guerre, il l'a faite. Staline voulait déclencher la guerre, elle s'est déclenchée.

Avant le pacte, chacun des deux se trouvait potentiellement exposé à deux fronts :

- Hitler : à la Pologne, l'Angleterre et la France d'une part, la Russie de l'autre,
- Staline : à l'Allemagne nazie à l'ouest, et le Japon à l'est.

Par le pacte, Hitler se débarrassait du danger oriental, et il put concentrer le gros de ses troupes à l'ouest. Staline, lui, se protégeait à l'Ouest, en se préparant à exploiter, le moment venu, la décomposition de l'Europe, pour y imposer sa dictature.
Qu'Hitler ait voulu faire la guerre, cela ressort clairement de ses discours secrets : le 23 mai 1939, il dit à ses généraux :

Dantzig n'est pas la question. Le problème, c'est d'agrandir l'espace vital de l'Allemagne ("Lebensraum"), pour la nourrir. Il faut attaquer la Pologne à la première occasion.

Et, le 22 août, il abat devant eux sa carte maîtresse : afin d'éviter que la Russie n'attaque l'Allemagne une fois qu'elle se serait emparée de la Pologne, il a mené graduellement un changement de politique, en partant des négociations commerciales. Et il est parvenu à ce que les Russes, dit-il, proposent un pacte de non-agression. Maintenant, la voie est ouverte aux militaires.

Quant À Staline, il a oeuvré, délibérément, au déclenchement de la guerre. Raisonnant en termes stratégiques, il dit en effet, le 19 août 1939, devant le Politburo :

Si nous signons avec la France et la Grande-Bretagne un pacte d'assistance mutuelle, l'Allemagne renoncera certainement à la Pologne et cherchera un modus vivendi avec les puissances occidentales. La guerre sera repoussée, mais, par la suite, les événements pourront prendre un tour dangereux pour l'URSS. Si nous acceptons la proposition faite par l'Allemagne de conclure avec elle un pacte de non-agression, elle attaquera évidemment la Pologne, ce qui rendra inévitable l'intervention de la France et de l'Angleterre. L'Europe occidentale sera alors la proie de troubles et de désordres graves. Dans ces conditions, nous aurons de grandes chances de rester à l'Écart du conflit, et nous pourrons espérer entrer en guerre lorsque ce sera avantageux pour nous.

Mais en jouant la carte Hitler, Staline s'est "cruellement trompé", dit Sakharov. Le 22 juin 1941,en effet, moins de deux ans après la signature des pactes de non-agression et d'amitié, Hitler attaquait la Russie. Il avait reçu d'elle, dans l'intervalle, des quantités de matières premières, en vertu des Échanges Économiques conclus lors du pacte d'amitié, matières premières en provenance de l'U.R.S.S.- même (céréales et pétrole surtout), ou bien de pays étrangers auprès desquels l'Allemagne n'aurait pas pu s'approvisionner, en raison du blocus britannique (caoutchouc et cuivre du bassin pacifique, par exemple). Il allait maintenant les utiliser contre elle. Et installation de bases maritimes, dédiées tant à l'attaque qu'à la défense, à Mourmansk, et dans la baie de Zapadnaya Litza.

C'est pour commencer, à la Pologne et aux pays baltes que les protocoles secrets ont coûté cher :

- Pologne : six millions de morts, victimes des nazis, et plus d'un million et demi de morts et dis-parus en captivité et déportation soviétiques ,
- Lituanie : 105 000 morts, 294.000 déportés en Sibérie, et 200.000 Juifs déportés en Allemagne, en 1941.
- Lettonie, 110.000 arrêtés ou déportés,
- Estonie, 100.000 arrêtés ou déportés.

Pour l’Union soviétique, la guerre a été, sur le plan humain, une catastrophe : vingt millions de morts. Mais, pour Staline, une victoire politique, car, attaqué par Hitler en 1941, il a été obligé de lutter contre le Nazisme, et il a acquis ainsi, par le jeu des contraires, un brevet de démocratie. Les démocraties occidentales, prises au piège, l’ont aidé militairement, et moralement toléré.Quant à Hitler, il avait décidé de faire la guerre à tout prix, allant jusqu’à s’allier, pour un temps, avec l’ennemi. Le prix : ce fut sept millions de morts allemandes, et la défaite.

Lettre de Ribbentrop à Schulenburg, le chargeant de demander aux autorités soviétiques d’occuper sans tarder la partie de la Pologne qui leur était dévolue, selon leur accords secrets.

Le ministre des Affaires étrangères du IIIe Reich à l'ambassadeur d'Allemagne en Union Soviétique (Schulenburg)
Télégramme, n° 253, 3 septembre
Berlin, le 3 septembre 1939 à 18h 50
Reçu à Moscou le 4 septembre 1939 à 12h 30
Très urgent ! A l'attention exclusive de l'ambassadeur. Secret absolu. Destiné à titre personnel au seul chef de mission ou à son représentant. Top secret. A ne déchiffrer que par lui-même. Confidentialité absolue.
Nous estimons de façon certaine que nous aurons radicalement vaincu l'armée polonaise dans quelques semaines.
Nous tiendrons alors sous occupation militaire la zone définie à Moscou comme appartenant à la sphère d'influence de l'Allemagne. Pour des raisons militaires, nous serons naturellement obligés de repousser les forces militaires polonaises, qui se trouveront de fait dans une zone relevant de la sphère d'influence de la Russie.
Veuillez consulter immédiatement Molotov sur ce sujet et voir si l'Union soviétique ne souhaite pas que l'armée russe s'oppose, le moment venu, aux forces polonaises présentes dans la sphère d'influence de la Russie et occupe le territoire. De notre point de vue, une telle décision serait non seulement un soulagement pour nous, mais irait aussi, selon les accords de Moscou, dans le sens des intérêts soviétiques.
Au cours de cette rencontre, veuillez établir s'il nous est loisible de discuter de cette question avec les officiers qui viennent d'arriver auprès de nous, et quelle est la position que le gouvernement soviétique a l'intention d'adopter.
Ribbentrop

Déclaration des gouvernements allemand et russe s’apprêtant à accuser la France et l’Angleterre de la continuation éventuelle de la guerre, après l’effondrement de la Pologne.

Déclaration conjointe du gouvernement du IIIe Reich et du gouvernement de l'URSS, le 28 septembre 1939
Le gouvernement du IIIe Reich et le gouvernement de l'URSS, après avoir définitivement réglé, par le biais du traité signé ce jour, les problèmes provoqués par l'effondrement de la Pologne et institué des bases solides pour une paix durable en Europe de l'Est, expriment l'un et l'autre leur conviction que l'intérêt véritable de tous les peuples est de mettre un terme à l'état de guerre qui sévit actuellement entre l'Allemagne d'une part et la Grande-Bretagne et la France d'autre part. En conséquence, ces deux gouvernements conviennent d'unir leurs efforts, aidés en cela, le cas échéant, par des gouvernements amis, de façon à atteindre cet objectif le plus rapidement possible. Dans l'hypothèse où ces efforts conjoints resteraient sans effet, cela démontrerait que la Grande-Bretagne et la France sont responsables de la continuation de la guerre, en conséquence de quoi, en cas de continuation de la guerre, les gouvernements d'Allemagne et d'Union soviétique s'engagent à se consulter mutuellement sur les mesures à prendre.
Moscou, le 28 septembre 1939
Pour le gouvernement du Reich, J. Ribbentrop
Par délégation, pour le gouvernement d'URSS, W. Molotov
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Souricet
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Message par Souricet Lun 28 Mai 2007 - 19:40

La victoire dans la guerre polono-bolchevique de 1919-1920

Ce fut une victoire qui sauva l’Europe, mais éveilla contre la Pologne la haine de l’Union soviétique totalitaire et de l’Allemagne qui allait le devenir bientôt. Pilsudski, en tant que chef de guerre et concepteur du plan de bataille en août 1920 sur la Vistule, mais aussi les généraux Rozwadowski et Sikorski, ainsi que les soldats polonais, auxquels le capitaine de Gaulle rendit hommage, sauvèrent l’Europe du déferlement bolchevique russe et spartakiste allemand, puis simplement de la volonté des deux pays de prendre leur revanche contre le Traité de Versailles. La campagne de 1919-1920 dévoila en effet une amorce de collusion germano-soviétique visant déjà la Pologne et les Pays Baltes, mais aussi le Traité de Versailles.

Collusion germano-russe national bolchevique

Le 29 juillet 1920, un officier de liaison du Commandement suprême de l’Armée polonaise a envoyé de Dantzig/Gdansk un rapport sur les préparatifs allemands à l’offensive bolchevique contre la Pologne. On y voit expliciter, d’ailleurs, par la partie allemande, la notion de Nationalbolschevism et de Deutsch-Sozialistisch-Bolschevistisch Freundlichen Charakters comme base de collusion germano-russe. L’assistance allemande aux bolcheviques russes contre la Pologne devait être « financière », « matérielle » et « active ».

Il y a 6 000 officiers allemands et 4 divisions purement allemandes qui luttent actuellement du côté russe. (…) Au dernier moment, notre agent de Krolewiec (Koenigsberg – AV) rapporte que le 27 juillet a eu lieu une réunion secrète de tous les commandants et officiers du Wehrkreiskommando I. Il a été décidé que, lorsque les bolcheviques franchiraient la frontière de la Prusse orientale, les Allemands feraient semblant de s’y opposer, mais qu’ils les laisseraient passer, afin que les armées bolcheviques puissent prendre le chemin le plus court pour occuper Varsovie. La réunion était dirigée par le général von Dassel.


Même après la défaite du spartakisme, l’étiquette communiste révolutionnaire servait de paravent à l’entraide germano-soviétique contre la Pologne et la France :
"Le spartakisme de ces détachements est la firme derrière laquelle se dissimule une aide allemande active aux « libérateurs rouges » russes qui comptent forcer la Coalition à réviser le Traité de Versailles", fait constater le 2ème Bureau polonais au colonel Spedding de la Mission militaire britannique auprès du Commandement polonais.

Un ancien officier allemand attaché à l’état-major général de la XIIème armée bolchevique à Ostroleka, et travaillant pour la Russie en tant qu’intermédiaire entre communistes allemands, russes et anglais, a reconnu à Kovno que le plan de l’armée bolchevique est de conclure une alliance avec l’Allemagne pour déclarer la guerre à la France.

Voilà l’un des messages secrets de Berlin interceptés par le Renseignement de Pilsudski le 19 septembre 1920, après la défaite russe sur la Vistule. La guerre secrète s’est poursuivie bien après l’ultime victoire polonaise sur le Niémen qui aboutira au Traité polono-russe de Riga du 17 mars 1921. (cf. archives éditées par Janusz Cisek, Londres, Fondation Culturelle Polonaise, 1990).

L'opportunisme de nombreux occidentaux au sujet du maître du Kremlin et du communisme

Les Américains comme les Anglais étaient informés de nombreux crimes de Staline en Pologne. Pour éviter une dégradation de leurs relations avec le récent allié soviétique, les alliés occidentaux adoptèrent un profil bas et poussèrent même l'impudence jusqu'à conseiller aux Polonais de ne pas faire trop de bruit autour de Katyn et de s'arranger au mieux avec l'armée de Moscou alors que celle-ci décime leurs rangs … On touche ici un des points les plus douloureux des décennies du soviétisme : la difficulté de faire entendre un témoignage.
Voici à ce propos un texte éloquent de Maria Czapska, au sujet des récits des prisonniers polonais du goulag :

A l'époque, en 1943, quand les premiers Polonais libérés des camps avaient commencé à arriver en Angleterre, la Russie était une alliée utile, donc intouchable. La réalité soviétique glaçait les auditeurs :"Quelle exagération, quel culot, nous aussi nous connaissons la Russie. - Voilà de vieux règlements de compte polono-russes, dénués d'objectivité … "Les compagnons demeurés dans les camps, entre la vie et la mort, répétaient, désespérés et pleins d'espérance, à ceux qui étaient libérés : "Dites à l'Occident … Dites toute la vérité sur ce que nous étions et sur ce qu'ils ont fait de nous !" Et les partants juraient de dire toute la vérité, sans rien cacher, la vérité sur l'abaissement de l'homme. Cependant, personne n'en voulait, de cette vérité, personne ne voulait l'écouter, personne n'en était curieux, et les témoignages de "l'autre monde" ne trouvaient pas preneurs.

La même année, à la conférence de Téhéran, le représentant britannique Anthony Eden scellait le sort de la Pologne en l'abandonnant à Moscou.

Dans ce contexte, les archives mettent en valeur la lucidité du Vatican.

Dès mai 1941, soit avec un mois d'avance, le Saint-Siège sait qu'Hitler a l'intention de mettre fin au pacte germano-soviétique signé en août 1939, en attaquant Staline. Le Vatican connaît les dangers pour l'Eglise et pour le monde de l'idéologie et du système soviétiques. Il soutient cependant l'URSS contre le nazisme, mais sans jamais cesser de mettre en garde les Alliés démocrates, laïcs ou chrétiens. A l'époque, les Anglais pensent qu'après la guerre deux grandes puissances se partageront le pouvoir en Europe : la Russie et l'Empire britannique. Aussi Londres tente-t-elle de convaincre le Vatican qu'il est possible de converger avec l'URSS vers une nouvelle forme de gouvernement mondial, où le libéralisme assurerait la suprématie anglo-saxonne avec la participation socialiste de l'URSS à une union plus vaste et plus globale.

Dès 1944, Washington fait le forcing - notamment par la voix de Myron Taylor, représentant du Président Roosevelt - pour convaincre le Vatican qu'une bonne entente est possible entre l'Union soviétique et les peuples libres, invitant l'Eglise à faciliter la collaboration avec l'URSS. De leur côté, promettait ce messager de Roosevelt, les Etats-Unis feraient de leur mieux pour que la Russie respecte la liberté religieuse. Mgr Tardini de la secrétairerie d'Etat fait alors valoir qu'il lui semble peu probable que l'URSS réponde aux espoirs américains, au-delà des effets de propagande. Il ne faut pas se limiter à la liberté religieuse, fait remarquer le représentant de l'Eglise catholique aux laïcs américains, mais exiger le respect de la liberté en tous domaines. Grâce à de fructueuses recherches dans les archives du Vatican, Alexandra Viatteau cite de nombreux documents dont certains ont été publiés par la secrétairerie d'Etat du Saint-Siège, pour rendre compte de ces échanges.
Voici, par exemple, l'extrait d'un mémorandum préparé le 21 juin 1944 par la secrétairerie d'Etat, en vue de la première audience de Myron Taylor chez Pie XII.

Le Saint-Siège considère avec beaucoup de préoccupation les objectifs de guerre du gouvernement soviétique. L'intention d'occuper les Etats baltes, une partie de la Pologne et des Balkans ne serait pas en accord avec la charte Atlantique et pourrait sérieusement compromettre la paix.

Le Vatican ne croit pas le Kremlin décidé à respecter la liberté de ces peuples et invite donc les démocraties occidentales à ne pas sous-estimer le danger du communisme en Europe. Plus de quatre décennies de violations des libertés fondamentales en Europe de l'Est et de tensions Est-Ouest suivent cet avertissement. Ce qui devrait, aujourd'hui encore, faire réfléchir sur les conséquences parfois contre-productives d'un pseudo "pragmatisme" plus opportuniste que lucide.

http://www.diploweb.com/p4viat01.htm
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Message par Souricet Lun 28 Mai 2007 - 19:41

Jean-Paul II à propos de l'avenir de la Pologne :

L'action est juste qui garantit à la Pologne la place qui lui est due dans les structures politiques et économiques de l'Europe unie. Il faut, toutefois, que la Pologne y prenne place en tant qu'Etat possédant sa propre identité spirituelle et culturelle, sa tradition historique liée au christianisme. Cette tradition, cette identité nationale, la Pologne ne peut y renoncer.


L'historien français d'origine polonaise, Edouard Krakowski, écrivait aussi, dès 1937 que le plus grand danger, c'est :

l'abandon progressif au moindre effort, la perte de toute foi, de tout idéal, l'oubli de toute tradition qui en viendrait vite à ruiner la source spirituelle d'énergie. Un peuple peut être encore vivant, d'une vie opprimée, mais secrètement nationale, lorsqu'il est conquis. Il risque de perdre, dans sa pleine liberté, cette vie nationale lorsqu'il n'en fait plus usage que pour la recherche du lucre et des jouissances.
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Message par Souricet Lun 28 Mai 2007 - 19:41

L´ETAT POLONAIS CLANDESTIN (1939 – 1945) L´INSURRECTION DE VARSOVIE (août – octobre 1944)

La Pologne a été le premier pays qui dut résister aux prétentions d’Hitler. Son invasion par les Allemands, le 1er septembre 1939, déclencha la seconde guerre mondiale. Le 17 septembre, la Pologne fut également agressée de l’est par l’Union Soviétique. Deux jours plus tard, dans un message adressé à la ville de Varsovie par la population britannique, la Pologne fut nommée “porte-drapeau de la liberté en Europe”.

Les soldats des forces armées polonaises (dirigées par le gouvernement polonais en exil: d’abord à Paris, puis à Angers et, à partir de juin 1940, à Londres) ont combattu sur presque tous les fronts de la seconde guerre pour l’indépendance, la liberté et la souveraineté de la Pologne. Les tombeaux polonais, disséminés dans plus de quarante pays, témoignent de la pérennité de la tradition polonaise qui engageait, depuis des siècles, les Polonais à combattre à travers le monde “pour notre liberté et la vôtre”.

L’État Polonais Clandestin, institué dès le début de la guerre, fut un phénomène sans précédent dans l’Europe en guerre. Cette structure étatique (dépendante du gouvernement en exil) fut exceptionnelle en raison de son organisation, mais surtout de l’étendue de son champ d’action et du soutien de la population dont elle bénéficiait. Cet Etat clandestin disposait de l’Armée de l’Intérieur (connue sous l’acronyme polonais “AK”) qui était la plus grande armée clandestine en Europe (350 000 soldats dont 60 000 tombés au champ d’honneur ou assassinés) et la mieux organisée.

L’engagement de la population dans la résistance dirigée par l’État Polonais Clandestin trouve notamment son expression dans la participation de milliers de jeunes à l’enseignement clandestin. Par ailleurs, le Conseil d’Aide aux Juifs “Żegota” est devenu le symbole de la solidarité humaine en cette période tragique de l’histoire de la Pologne.

L’Insurrection de Varsovie (1er août – 5 octobre 1944) fut le point culminant de la lutte de l’État Polonais Clandestin contre l’occupant. Cette bataille, la plus sanglante de l’histoire de Pologne, entreprise par l’armée AK, conformément à la devise “nous voulions être libres et ne devoir cette liberté qu’à nous-mêmes”, coûta la vie à des centaines de milliers de Polonais.

L’Insurrection de Varsovie fut la dernière décision souveraine de la nation et de l’état polonais.

Au cours des décennies du joug communiste, c’est précisément le souvenir de l’État Polonais Clandestin, l’ethos de l’Armée AK et de l’Insurrection de Varsovie qui a constitué le fondement moral de la Pologne et des Polonais.

Cette tradition a ensuite nourri le mouvement “Solidarność” dont la détermination décida du sort de la Pologne et, indirectement, de celui de l’Europe. Aujourd’hui, la Pologne rejoint la communauté européenne des nations avec toute la richesse de son patrimoine historique et la mémoire du prix incommensurable payé pour le droit à la liberté et à décider souverainement de son propre sort.

http://www.consulat-pologne-strasbourg.org/archives_fr.html
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Message par Souricet Lun 28 Mai 2007 - 19:42

Le rôle du général Maxime Weygand pendant la première guerre

Quel fut le rôle du général Weygand pendant la bataille de la Vistule ? Pendant cette bataille qui devint, selon le mot de Lord d’Abernon, la « 18 ème bataille décisive du monde » , Pilsudski imposa son plan et agit sans filet, bien servi par ses généraux et ses troupes, ainsi que par la présence d’observateurs alliés français et britanniques.

«La victoire a été remportée avant tout grâce au génie stratégique d’un seul homme, et parce que celui-ci avait mené une action si périlleuse qu’elle demandait plus que du talent, de l’héroïsme », témoigna Lord d’Abernon avec fair-play.
Le général Weygand a joué un rôle primordial dans la préparation de la bataille du 6 au 14 août, en assurant à la Pologne l’arrivée indispensable du matériel de guerre, principalement français, envers et contre les difficultés créées par les syndicalistes allemands dans les ports. Décoré par Pilsudski de la plus haute distinction militaire, « Virtuti Militari », fêté par Varsovie reconnaissante, Veygand – qui n’appréciait pas la flagornerie -, a eu ce mot de retour à Paris: « La France a suffisamment de sa propre gloire militaire pour ne pas tenter de l’accroître aux dépens de la Pologne ». On ne peut que souhaiter à nos historiens la rigueur de la vérité du général Veygand. Dans l’enseignement militaire, cela semble aujourd’hui acquis.
http://www.diploweb.com/forum/pilsduski.htm

Le général de Gaulle a publié les "Mémoires de guerre" qui ont été contestées par le général Weygand.


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Message par Souricet Lun 28 Mai 2007 - 19:46

Pilsudzki et l'action politique de la Pologne dans les années 30 :

Assistant à la montée de deux totalitarismes criminels, soviétique, puis nazi en Europe, Pilsudski a tenté dès 1933 de prévenir la catastrophe qu’il percevait clairement. Pragmatique, préoccupé par son pays et par l’Europe, l’homme d’Etat polonais avait essayé, dès Rapallo, Locarno, la montée en puissance de la Russie et de l’Allemagne, de prévenir les dirigeants des démocraties occidentales, ses alliés, et de les faire réagir. Ce fut sa quatrième grande idée, qui ne put être réalisée, de « guerre préventive » contre Hitler et le parti nazi à leur avènement au pouvoir à Berlin. Si Paris avait suivi Varsovie, cela aurait-il épargné la tragédie de la guerre, et donc de la Shoah.

Lorsque Paris et Londres firent la sourde oreille, alors seulement Pilsudski décida de mettre la Pologne à l’abri en concluant des accords de non-agression avec l’URSS et l’Allemagne. A l’époque, Pilsudski était déchiré, car il ne voyait pour la Pologne de bonne alliance qu’avec la France. Mais, celle-ci avait refusé l’action préventive et s’affaiblissait dans l’arène internationale, dominée par la diplomatie allemande de la force et celle de la SDN, toute tournée vers la « conciliation ». Une conciliation impossible avec l’idéologue du « Mein Kampf » aux visées agressives, destructrices et criminogènes.

Cela générait des incohérences : « Il faut que les Etats soient substantiellement désarmés pour que les sentences arbitrales s’imposent, pour que les sanctions politiques contraignent… », dira Léon Blum à la SDN en juillet 1935, mais Yvon Delbos avait dit en juin que les sanctions militaires en cas d’agression ne seraient obligatoires « que pour les Etats directement intéressés au conflit en vertu de leur situation politique, ou géographique, les autres Etats sociétaires n’étant tenus qu’aux sanctions d’ordre économique ou financier ». (cf. Pierre Brossolette, « Conception française du « règlement général » de la paix en Europe » in Politique étrangère, n°1, février 1937, Paris). Belle assurance pour les pays agressés, au préalable désarmés ! Belle assurance pour la Pologne ! Les Français, dans des entretiens officieux, expliquaient aux Polonais que leurs armées ne se battraient pas pour « je ne sais quel couloir polonais », avis partagé par plusieurs éminents politiques et hommes d’Etat de la France. (Cf. Piotr Wandycz, « Trzy dokumenty » (Trois documents), in Zeszyty Historyczne, Paris, 1963)

Voilà pourquoi Pilsudski craignait tant , avant sa mort, le 12 mai 1935, l’inaction de la France. Il craignait, non seulement pour la Pologne, mais aussi pour la France une guerre avec l’Allemagne. Car, disait-il, « la France ne gagnera pas cette guerre », puisqu’elle avait permis la montée d’un régime fou qui réarma l’Allemagne et, déjà après la mort de Pilsudski, occupa la zone démilitarisée de la Rhénanie, sans que la France ne bougeât, en dépit, une fois de plus, de l’assurance officielle de l’appui polonais. (cf. Alexandra Viatteau, « L’Apport de la Pologne aux 20 ans de paix entre les deux guerres, 1919-1939 » , op. cit.).

Léon Blum donne raison à Pilsudski après la guerre

On juge les grands esprits politiques sur leur capacité de prévision et de décision au moment opportun. Pilsudski avait sans doute eu raison de proposer en 1933 la « guerre préventive » contre Hitler. Après la Seconde Guerre mondiale des Français lui donnèrent raison : « Il semble qu’il (Pilsudski) ait compris qu’il fallait étouffer ce danger (nazi), l’écraser dans l’œuf avant qu’il ne devînt trop redoutable, et qu’il ait voulu , en créant de toutes pièces un incident (le 13 mars 1933 à Gdansk - AV) éprouver l’esprit politique et la résolution des alliés » ( Cf. Ibidem et A. François-Poncet, « Souvenirs d’une ambassade à Berlin, septembre 1931-octobre 1938 », Paris, 1946).

On retrouve le même hommage dans la déposition de Léon Blum : « A mon avis, il existait un moyen peut-être unique de prévenir la guerre de 1939. Ce moyen consistait à pratiquer, dès la prise de pouvoir par Hitler, une opération préventive… Je pense aujourd’hui, en mon âme et conscience, que l’Angleterre et la France, la Pologne se joignant à elles, auraient pu et dû pratiquer une opération dès 1933… Si nous avions, à cette époque, les autres partis socialistes et nous, que l’on traitait chaque jour comme des pacifistes bêlants et parfois comme les avocats de l’Allemagne, si nous avions proposé d’interdire par la force l’installation en Allemagne du gouvernement nazi, je crois que nous aurions pu entraîner avec nous l’opinion publique de la majorité des Parlements » .

La proposition d’une opération préventive franco-polonaise avait été faite secrètement par plusieurs canaux officieux et officiels à la fois. La réponse de la France fut que la convention franco-polonaise était défensive et non offensive, et que la société française ne tolérerait pas d’action franco-polonaise contre Monsieur Hitler. En quoi devait consister l’action ? Pilsudski prend trois initiatives simultanées :

1) Il concentre des troupes polonaises en Poméranie et autour de la Prusse orientale ;

2) Il demande qu’une commission internationale examine l’état des armements secrets allemands, réalisés en infraction au Traité de Versailles ;

3) Il suggère qu’en cas de refus de l’Allemagne d’autoriser l’examen de son potentiel militaire, l’armée française occupe la Rhénanie et l’armée polonaise la Prusse orientale et la Silésie.

C’est cela que l’on appelle la « guerre préventive ».

Jean Sikora, Joseph Pilsudski (1867-1935) La Pologne: survivre pour exister
Editions Bellona, Varsovie, Prix: 18,50 €, port compris.

La période de l'entre deux guerres où après 123 ans de servitude, la nation polonaise a retrouvé son indépendance, est présentée à travers l'homme dont la forte personnalité a totalement dominé la période en cause: Joseph Pilsudski. Le récit permet de mesurer toute la place que ce personnage-clé a occupée dans la vie politique de la Pologne ressuscitée, de 1918 à 1935, que ce soit comme chef de l'Etat, comme Premier Ministre, comme inspecteur général des forces armées, ou même président démissionnaire entre 1921 et 1926. Figure de la résistance du peuple polonais aux trois puissances occupantes, tour à tour, il est déporté en Sibérie par la police du Tsar, chef des légions luttant contre les Russes au tout début de la première guerre mondiale, puis interné par les Allemands à Magdebourg jusqu'au 11 novembre 1918. Auteur, en 1920, d'une victoire mémorable sur l'armée rouge qui était sur le point de s'emparer de Varsovie, le futur maréchal Pilsudski a rendu à la nation polonaise des services comparables, à certains égards, à ceux que le général de Gaulle a rendus, vingt ans plus tard, à la France. Après avoir été, dans sa jeunesse, un lecteur assidu de Karl Marx et avoir dirigé le parti socialiste polonais, il a prôné l'union nationale et devant l'instabilité et la faiblesse du régime parlementaire, il s'est retiré de la vie politique pour y revenir, en 1926, à la tête de ses fidèles légionnaires, mais au prix d'affrontements sanglants avec les forces gouvernementales. Ce coup d'Etat a été suivi de mesures répressives et d'une dictature de fait qui, dans l'esprit du maréchal, devait permettre à son pays de mieux faire face aux menaces extérieures, principalement soviétique.

J.S.

Fils d'un combattant de l'armée polonaise créée en France en 1940, ancien professeur formateur, déjà auteur de l'ouvrage La Pologne de 960 à 1947, Jean Sikora était particulièrement motivé et qualifié pour entreprendre et mener à bien cette étude. (Je me sers de ce livre pour le fil Histoire de la Pologne. )

Contact avec l'auteur: jean.sikora@libertysurf.fr
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Message par Souricet Lun 18 Juin 2007 - 8:07

Les officiers de Katyn n'ont pas été assassinés par les Nazis mais par les Soviétiques du NKVD.
Les Soviets n'ont reconnu qu'en 1988, je crois, que Staline et les siens en 1940 ont fait massacrer et achever d'une balle dans la nuque (!) des milliers d'officiers polonais à Katyn. Ils furent entassés dans un fossé de plus de dix mètres de long. Les Russes en ont accusé les Nazis. Les Nazis en 1943 ont révélé que c'étaient les Russes. L'Amérique et l'Angleterre ont jugé politique de croire ce que disaient leurs nouveaux alliés. L'Histoire officielle reconaît maintenant que c'est Staline, le copain de Rossevelt, qui a tué.
Ou comment les tyrans se refilent les crimes...
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Message par Joss Lun 18 Juin 2007 - 8:10

C'est quoi KATYN (quel drole de nom) ? Jamais entendu parler...
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Message par Fée Violine Lun 18 Juin 2007 - 11:56

c'est un endroit en Pologne, où a été massacrée l'élite de la Pologne.
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Message par Souricet Lun 18 Juin 2007 - 16:25

Géographiquement, le partage de la Pologne entre Allemands et Soviétiques pendant la seconde guerre mondiale avait été l'objet d'un accord antérieur au déclenchement des hostilités, suivant la ligne des trois cours d'eau que sont la Narwa, le Bug et le San. Les Allemands annexèrent la Grande-Pologne (Wielkopolska), la Poméranie, la Silésie et d'autres régions. Le reliquat des autres terres dont Cracovie passa sous statut de « Gouvernement Général » aux mains d'autorités à base de S. S. La population y fut déchue de ses droits civiques et d'une manière générale, de tous les autres.

En juin 1940, les élites polonaises furent massivement fusillées à Palmiry près de Varsovie. Sur les terres annexées, les Polonais furent transplantés et remplacés par des Allemands en provenance des pays baltes ou autres. Le projet global visait à implanter des millions d'Allemands et à rejeter les Polonais à l'Est. En 1942-43, les évictions s'accompagnèrent couramment de tueries par les S. S. Les crimes furent perpétrés dans des centaines de villages, sous tous les prétextes. Les noms des villes et villages furent germanisés, la nationalité allemande souvent rendue obligatoire; les écoles et institutions polonaises furent supprimées et les gens contraints de travailler au bénéfice de l'occupant. L'industrie et les exploitations agricoles situées en Allemagne absorbèrent toute une partie de la population, contrainte aux camps de travail. Les privations alimentaires furent très éprouvantes et favorisèrent la propagation des maladies et des décès.

Sur le territoire du gouvernement général, surtout, furent construits des camps d'extermination méthodique de millions d'individus (Treblinka, Sobibor, Majdanek, Belzec, Auschwitz ou Oswiecim), raflés en Pologne et dans tous les pays conquis par le IIIe Reich. Ces camps furent équipés de chambres à gaz et de fours crématoires. Les victimes étaient tous les opposants et d'office les Juifs, tziganes, malades mentaux etc. Neuf à dix millions de personnes disparurent dans ces centres suivant un programme froidement établi. Dès 1939 - 1940, les Juifs furent regroupés dans des ghettos : à Varsovie ils étaient environ 400000 au début ; lorsqu'en avril 1943 ils se soulevèrent, refusant de se laisser mourir sans combattre, ils n'étaient plus qu'une soixantaine de mille qui se firent soit massacrer par les forces SS. dans un affrontement désespéré, soit déporter à Treblinka.

Côté soviétique, les territoires arrachés formèrent la Biélorussie occidentale et l'Ukraine occidentale, pays que Staline, dès après la défaite de l'Armée rouge en 1920, aspirait à insérer dans la sphère bolchevique. Le secteur et la ville de Wilno furent attribués provisoirement aux Lituaniens. Selon un processus stalinien déjà rôdé pour faire disparaître les adversaires véritables ou présumés, un million et demi de Polonais, choisis parmi les cadres, les enseignants, les fonctionnaires, etc. furent acheminés vers la lointaine Sibérie, le Kazakstan ou la région arctique pendant l'hiver 1939-40, puis en 1941, condamnés à mourir d'épuisement, de froid, de faim, ou de maladie. Nombreux furent ceux qui y perdirent la vie.

Au printemps de 1940 (avril-mai) l'armée polonaise fut décapitée à Katyn : les officiers en provenance des camps de Kozielsk, Starobielsk et Ostaszkow furent exécutés systématiquement par les Soviétiques. (Ils furent retrouvés mains liées dans le dos et une balle de fabrication allemande dans la tête). D'autres massacres eurent lieu, comme dans la prison de Vinnitsa où périrent des prisonniers polonais.
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Message par Souricet Lun 18 Juin 2007 - 16:28

Après l’hiver 1942-1943 , la situation sur le front Est, en Russie, se retourna. Sur le front de l’Est, la bataille victorieuse de Stalingrad (novembre 42 à février 43) marque un tournant décisif sur le chemin du triomphe des anti-nazis. Les Allemands, stoppés, perdirent l’avantage et commencèrent à reculer.

Le gouvernement polonais en exil en Angleterre demanda une reconnaissance, d’ores et déjà, de l’ancienne frontière orientale. Staline, dont l’ambition était de restaurer les limites de la Russie impériale d’antan, fort de sa puissance et des récents succès, écarta sans équivoque une telle hypothèse.

Pour exploiter ce différend, la propagande allemande porta à la connaissance internationale la découverte des charniers des officiers polonais éliminés à Katyn, en Biélorussie, afin de diviser davantage les deux alliés. Aux demandes d’explication du gouvernement polonais, les Soviétiques répondirent par la rupture des relations diplomatiques. Le général W. Sikorski, principal antagoniste de Staline, disparut dans un accident aérien à Gibraltar, sur le périple d'une inspection des troupes polonaises basées en Afrique du Nord.

Les autorités soviétiques de leur côté planifièrent leur dessein propre, elles permirent la création de l'association des patriotes polonais avec des hommes gagnés à leurs idées frontalières. Elles autorisèrent également la formation d'une armée polonaise, la division Kosciuszko (avec de nombreux cadres de l'Armée rouge, les officiers polonais demeurant introuvables - voir Katyn), aux ordres du général Berling. Cette unité, après un baptême du feu victorieux à Lenino, grossit ses effectifs au fur et à mesure de son avance, notamment lors de l'arrivée sur les territoires libérés peuplés de Polonais. Au début de 1944, les résistants polonais se battirent aux côtés des Soviétiques lors de la reconquête de Wilno, de la Biélorussie et de l'Ukraine, avec de grosses pertes lors de la libération des villes dont Lwow. Tous ceux qui n'épousaient pas les idées politiques de restructuration des frontières ou la doctrine communiste furent désarmés, exécutés ou exilés vers les confins asiatiques dès la fin des combats. il en fut de même pour les civils polonais arrachés à leur sol natal, abusés par les Ukrainiens nationalistes.

Au lendemain de la guerre, dans les écoles polonaises, les faits historiques gênants pour l'URSS furent occultés, l'arrestation guettant les contrevenants (Pas d'allusion au 17 septembre 1939, à Katyn, à Sikorski, …).
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Message par Joss Lun 13 Aoû 2007 - 17:28

13/08/2007

RÉFLEXIONS

Pour Elisabeth G. Sledziewski, les Français méconnaissent l'histoire de la Pologne

Elisabeth G. Sledziewski, professeur à l'Institut d'études politiques de Strasbourg, déplore que les Français confondent l'insurrection du ghetto de Varsovie (du 19 avril au 16 mai 1943) avec celle de Varsovie à proprement parler (du 1er août au 2 octobre 1944). "Cette confusion s'inscrit à vrai dire dans une méconnaissance plus générale de ce que fut la guerre en Pologne, beaucoup de Français n'en retenant aujourd'hui qu'une seule dimension, l'extermination du peuple juif. Ignorance qui confine au déni de la réalité historique : l'écrasement des insurgés de 1944 par les nazis après presque cinq ans d'occupation barbare, la trahison cynique de l'ex-occupant puis 'allié' stalinien. Comme si les horreurs de la Shoah dans la Pologne occupée et/ou annexée par le IIIe Reich annulaient le calvaire de l'ensemble de la nation polonaise, que Hitler avait entrepris de réduire en esclavage dès le 1er septembre 1939. Les Polonais ne comprennent pas ce déni et en souffrent."
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Message par Souricet Mer 15 Aoû 2007 - 19:00

On réduit l'histoire de Varsovie à celle du gheto juif, alors que l'insurrection de Varsolvie est un événement capital de l'histoire de la Pologne.
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Message par Souricet Mer 15 Aoû 2007 - 19:02

Insurrection de Varsovie

Face a l’expérience orientale et craignant qu’une bataille a Varsovie ne détruise la ville et n’entraîne des pertes parmi la population civile, l’on hésitait a y étendre la « Tempete ». Pourtant la conviction prit le dessus qu’une bataille pour Varsovie aurait une importance non seulement militaire mais aussi politique ; de plus, l’on prenait en considération la tension émotionnelle qui régnait chez les habitants et leur désir ardent de lutter, exprimé par les soldats de l’Armée de l’Intérieur. L’ordre définitif de lancer l’insurrection fut émis, avec la participation du Délégué du Gouvernement et du Président du Conseil de l’Unité Nationale, le 31 juillet, lorsque les troupes de l’Armée Rouge atteignaient le quartier de Praga sur la rive orientale de la Vistule. 23 mille soldats dont une partie seulement étaient équipés d’armes entreprirent l’action qui débuta dans l’apres-midi du 1er aout sous le commandement du colonel Antoni Chruściel (pseudonyme « Monter »). Bien que les insurgés aient pris Un nombre important de bâtiments stratégiques pendant les premiers jours et que le nombre d’insurgés augmentât au fil du temps (34 mille soldats au total combattirent dans l’insurrection), on ne put repousser entierement les Allemands du centre ni s’emparer des arteres et ponts principaux. La garnison allemande qui comptait 16 mille soldats fut fortement renforcée (notamment par les troupes destinées a combattre les maquis) et le 5 aout, les Allemands contre-attaquerent en utilisant les chars, l’artillerie lourde et les avions de combat. Dans le premier quartier qu’ils prirent (Wola), un massacre massif des habitants euT lieu, ce qui se répéta encore a plusieurs reprises. Les colonnes allemandes cernerent dans Varsovie des « îlots insurgés » qui maintenaient la communication grâce aux passages souterrains dans les caves et les canaux. L’administration polonaise prit le pouvoir sur ce territoire ou paraissaient les journaux et fonctionnaient une radiodiffusion (« Eclair ») et des services municipaux.

On prévoyait que le combat ne durerait que quelques jours, soit jusqu’a l’arrivée de l’Armée Rouge, mais avant le 8 aout, Staline donna l’ordre d’arreter l’offensive dans la région varsovienne, ce malgré les appels notamment du premier ministre du Gouvernement de la République de Pologne, venu le 31 juillet en visite officielle a Moscou. Staline ne consentit meme pas a l’atterrissage d’avions de transport des alliés sur les pistes soviétiques, ce qui rendit pratiquement impossible toute aide aérienne, puisque les bases les plus proches se trouvaient en Italie méridionale et en Angleterre. Ce n’est qu’a la mi-septembre, a la veille de l’échec de l’insurrection, qu’un parachutage important fut possible, mais les insurgés ne purent s’emparer que de quelques 47 tonnes. Les luttes se prolongeaient, le nombre de victimes civiles allait croissant, les vivres, les médicaments, l’eau venaient a manquer. Ni l’occupation du quartier de Praga par l’Armée Rouge, ni les tentatives échouées des troupes polonaises, commandées par le général Berling, de prendre les tetes de ponts a Varsovie, ne changerent rien. Les insurgés capitulerent le 2 octobre. Pres de 150 mille civils ont trouvé la mort, la ville n’était que gravats (plus tard, des commandos allemands spéciaux détruisirent les bâtiments indemnes), presque 520 mille habitants furent chassés de la ville et 17 mille insurgés furent faits prisonniers.

L’Insurrection de Varsovie a été la plus grande bataille livrée par l’armée polonaise pendant la Seconde Guerre mondiale : 10 mille insurgés périrent et 7 mille furent portés disparus ; les Allemands subirent des pertes importantes avec pres de 10 mille soldats tués et environ 6 mille portés disparus, 300 chars, canons et voitures blindées détruits.

L’insurrection n’atteignit ni ses buts militaires ni politiques, mais pour les générations de Polonais a venir, elle est devenue le symbole meme du courage et de la détermination dans la lutte pour l’indépendance.

Bibliographie élémentaire : Norman Davies Rising `44. „The Battle for Warsaw”, Londres 2004 ; Stefan Korboński The Polish Underground State : A Guide to the Underground, 1939-1945, Boulder 1979; Marek Ney-Krwawicz The Polish Home Army, 1939-1945, Londres 2001
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Message par Souricet Mer 15 Aoû 2007 - 19:03

L’Insurrection de Varsovie (1er août – 5 octobre 1944) fut le point culminant de la lutte de l’État Polonais Clandestin contre l’occupant. Cette bataille, la plus sanglante de l’histoire de Pologne, entreprise par l’armée AK, conformément à la devise “nous voulions être libres et ne devoir cette liberté qu’à nous-mêmes”, coûta la vie à des centaines de milliers de Polonais.

L’Insurrection de Varsovie fut la dernière décision souveraine de la nation et de l’état polonais.

Au cours des décennies du joug communiste, c’est précisément le souvenir de l’État Polonais Clandestin, l’ethos de l’Armée AK et de l’Insurrection de Varsovie qui a constitué le fondement moral de la Pologne et des Polonais.

Cette tradition a ensuite nourri le mouvement “Solidarność” dont la détermination décida du sort de la Pologne et, indirectement, de celui de l’Europe. Aujourd’hui, la Pologne rejoint la communauté européenne des nations avec toute la richesse de son patrimoine historique et la mémoire du prix incommensurable payé pour le droit à la liberté et à décider souverainement de son propre sort.

http://www.consulat-pologne-strasbourg.org/archives_fr.html
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Message par Souricet Mer 15 Aoû 2007 - 19:05

La destruction de Varsovie

Devant le début de départ précipité des fonctionnaires allemands, suite à l'arrivée à Praga, faubourg de Varsovie, de blindés de l'Armée rouge et aux encouragements à se soulever de Moscou, Bor-Komorowski, commandant de l'Armée de l'Intérieur (AK), des Bataillons Paysans et de l'Armée Populaire, donna le signal du soulèvement attendu, le 1er août 1944. Deux ou trois jours plus tard, l’armée russe arrive sur les bords de la Vistule. Le général polonais commandant l’armée polonaise donne l’ordre à ses troupes de traverser le fleuve et de prendre part au combat contre les Allemands. Or, le soir-même, Staline donne l’ordre formel à toute l’armée russe de rester sur la rive Est de la Vistule. Quant au général polonais, il est convoqué d’urgence à Moscou. On ne le reverra plus jamais. Les Russes attendent ainsi tranquillement la fin de l’insurrection sans apporter aucune aide. Les pilotes américains et polonais stationnés en Angleterre parachutent de l’aide aux insurgés. Or, les Russes leur refusent le droit d’atterrissage. Ils sont donc obligés de voler selon la ligne droite la plus courte, aller et retour, sans pouvoir éviter les tirs allemands. En survolant la mer Baltique, ils manqueraient de carburant, ne pouvant se ravitailler en Russie. La bataille fit rage pendant 63 jours. Aidés par les Varsoviens, les partisans prirent toute une partie de la ville. En réponse, Hitler, voulant faire un exemple dissuasif, renvoya contre la ville ses blindés, de l'aviation et de l'artillerie lourde épaulés par des divisions S. S. et des brigades spéciales. Il ordonna de raser irrémédiablement Varsovie et d'exterminer ses habitants, sans faire de prisonniers. Le plus gros canon de l'époque est utilisé contre Varsovie (Thor, un mortier de 650 avec des obus perforants de 2 200 kg, traversant toutes les épaisserus de béton connues). En l'espace de deux jours, au plus fort des massacres, 40 000 personnes furent tuées. Les insurgés ne possédaient des munitions que pour quelques jours de combat. Malgré quelques parachutages alliés d'armes et de médicaments, ils ne purent se battre avec succès. Le 2 octobre 1944 Bor-Komorowski fit sa reddition. Quelques 250 000 personnes payèrent cet acte de leur vie, sous les yeux des forces soviétiques stoppées de l'autre côté de la Vistule, l'arme au pied à moins de deux kilomètres de la tragédie. Après l'évacuation d'un reste de population, les Nazis anéantirent la ville. Les opposants en puissance au gouvernement pro-soviétique se trouvèrent par la même occasion éliminés, laissant le champ libre à Staline pour l'installation d'un gouvernement pro-communiste. Le 17 janvier 1945, l'armée polonaise faisant partie du collectif soviétique put défiler, après la libération, entreprise à partir du 12 janvier, dans Varsovie en ruines ; elle avait été intentionnellement écartée du soulèvement de la capitale.

L’objectif des Soviétiques était en fait d’annihiler toute résistance polonaise. Les résistants furent d’ailleurs condamnés, déportés, aussitôt la guerre terminée. Trois mois plus tard, le général Gudérian, de l'Armée allemande, faisait condamner les deux généraux S.S. Kaminski et Derlevager pour les massacres perpétrés à Varsovie. Passés en conseil de guerre, ils furent fusillés.
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Message par Souricet Mar 30 Oct 2007 - 19:55

Zdzislaw Jan KAPERA

LE DECRYPTAGE D’ENIGMA ET SON ROLE DANS LA SECONDE GUERRE MONDIALE


ENIGMA: une machine chiffrante ultra-performante


Au début du xxe siècle quelques inventeurs avaient cherché à construire une machine sûre et performante à base de tambours (ou roues) chiffrants appelés rotors. En 1919, à l’issue de la Grande Guerre, l’ingénieur hollandais Hugo Koch avait pris le premier un brevet pour une machine à écrire secrète. Mais ce fut un ingénieur allemand, Arthur Scherbius, auquel Koch avait cédé ses brevets, qui en construisit le prototype. Son entreprise fit un échec commercial, mais attira l’attention de la Reichmarine (1926) et de la Reichswehr (1928) qui l’utilisèrent pour le chiffrement mécanique des messages destinés ensuite àêtre transmis par radio. Entre 1937 et 1938, les unités de l’Abwehr (services d’espionnage militaire), de la SD (services de sécurité), les postes et les chemins de fer allemands furent équipées de machines Enigma. Parmi les spécialistes, la version militaire d’Enigma, sans cesse modifiée, passait alors pour une machine impossible à casser, à l’abri de toute tentative de décryptage. Les Français et les Anglais s’attaquèrent au système, en vain. Même équipés de documents allemands originaux (description, mode d’emploi, système de la configuration des rotors pour 3 mois et — probablement — un message clair accompagné du texte codé) qui leur avaient été transmis par un membre du Chiffrierstelle (agence cryptologique de la Reichwerh), ils n’arrivèrent pas à violer le secret d’Enigma. Heureusement, l’officier qui avait acheté ces documents avait des relations au Bureau polonais des chiffres de la deuxièrùe section des services de renseignement; en automne 1932, ils furent remis à un jeune mathématicien, Marian Rejewski. Ce fut un coup dans le mille! La formation très solide de cet ancien étudiant de l’Université de Poznai~, le stage d’un an qu’il avait effectué à la chaire des statistiques de l’université de Gôttingen, un cours de cryptologie qu’il avait suivi, une parfaite connaissance de l’allemand, mais avant tout une extraordinaire intuition, autant d’atouts qui lui permirent d’abord de faire une reconstruction mathématique des connexions internes des câbles d’Enigma àpartir d’éléments dont ils disposait, et d’effectuer ensuite vers la fin de l’année un premier décodage réussi. [I n’est pas sans importance de rappeler qu’un mois après, le 30janvier 1933, AdolfHitler devint chancelier du troisième Reich. On peut donc dire que, même si nous n avons pas eu ,,notre espion chez Hitler”, pour paraphraser le titre de l’excellent livre du colonel Paillole, Enigma s’y est en quelque sorte substituée.

Entre 1933 et 1938, Rejewski et ses deux collègues du BS-4 (section allemande du Bureau des Chiffres polonais), Jerzy R6~ycki et Henryk Zygalski, cassèrent de façon suivie, sans interruptions, des codes d’Enigma, grâce à quoi la Deuxième Section put être au courant des efforts de réarmement de la Wehrmacht, de la Luftwaffe et de la Kriegsmarine. Chaque division nouvelle, terrestre ou aérienne, chaque navire de guerre nouveau étaient équipés d’une machine Enigma. Il y avait de quoi écouter! En fait, des stations d’écoute radio situées à Krzeslawice près de Cracovie, à Poznaî’ et à Varsovie assuraient une interception régulière de messages allemands. En janvier 1938, un test effectué pendant deux semaines démontra que le Bureau des Chiffies sut casser 75 pour cent des messages interceptés. Ce résultat excellent aurait pu être encore meilleur, selon Rejewski, si les Polonais avaient disposé d’une meilleure écoute radio (certains messages avaient été incomplets ou mal transcrits par les radiotélégraphistes) et d’équipes de cryptologues plus importantes. Malheuresement, ceux-ci ne furent pas nombreux au BS-4.


La gloire, à d’autres?

Les historiens s’accordent à croire qu’Enigma a joué un rôle considérable dans l’histoire de la seconde guerre mondiale. Cette opinion est confirmée par l’observation que le général Dwight D. Eisenhower, chef des Alliés et futur président des Etats-Unis, exprima dans une lettre du 7juillet 1945, adressée au général Stewart Graham Menzies, chef des services secrets britanniques. (La copie de cette lettre se trouve à la bibliothèque présidentielle d’Eisenhower). Citons-en quelques extraits ,,Les informations fournies par vos services de renseignements avant, pendant et après cette campagne [il s’agit de l’opération Overlord, c’est-à-dire du Débarquement de Normandie] ont été pour moi très précieuses. Elles ont grandement simplifié ma tâche de commandant en chef des forces armées. Elles ont sauvé la vie de milliers d’êtres humains et contribué à réduire le temps nécessaire pour mettre en déroute l’ennemi et le sommer de se rendre.” Il prie Menzies de transmettre ,,personnellement et à chacun qui a été engagé dans ce travail, l’expression de son admiration la plus profonde et ses remerciements pour sa contribution décisive à l’effort militaire des Alliés”.

On ignore si le général Menzies avait transmis ces paroles à ses cryptologues, s’il leur avait fait voir l’original de la lettre. Peut-être pas, car le commandeur Frederick W. Winterbotham, un des proches collaborateurs du général et auteur du système de distribution des informations reçues grâce au décodage d’Enigma, cita ces propos à partir d’une copie de la lettre se trouvant aux Etats-Unis. Ce dont on peut être absolument sûr, c’est que Menzies ne l’avait jamais montrée ni aux cryptologues polonais ni à leurs chefs, sans lesquels le succès du décryptage n’aurait pas été possible. Et pourtant, ils étaient en Angleterre depuis deux ans! Le général Menzies n’a même pas autorisé les membres de l’équipe polonaise, qui avaient gagné l’Angleterre en août 1943, àjoindre l’équipe de Bletchley Park!

Il n’a pas fait partager la gloire aux autres. Il en a cueilli les fruits tout seul. Le 1~ février 1943, il a été décoré des médailles de saint Michel et de saint Georges et s’est vu décerner un titre de noblesse. Grâce à ses mérites de guerre, Menzies a continué d’être le chef des services secrets britanniques qu’il n’a quittés qu’en 1952, de son propre gré et au sommet de la gloire. l’affaire de Kim Philby, qui l’aurait certainement compromis, n’a éclaté que 8 ans plus tard.


Le dévoilement progressif des secrets d’Enigma.

Les cryptologues polonais qui ont apporté une contribution précieuse à l’opération Ultra étaient restés dans l’oubli. Jusqu’à sa mort en 1968, le général Menzies n’en avait rien dit, de même qu’il n’avait pas dispensé ses cryptologues du serment qu’ils avaient prêté de garder secrets tous les détails de l’opération Ultra. Ses successeurs en avaient fait autant. Le secret d’Enigma, bien que connu d’une bonne dizaine de milliers de personnes employées à Bletchley Park et de quelques centaines d’officiers du M16, n’a été révélé que 30 ans après la guerre. En Pologne le colonel Wladyslaw Kozaczuk de l’Institut militaire historique a fait publier en 1967 l’ouvrage intitulé Bataille des secrets, consacré à l’histoire des services de renseignement polonais entre 1922 et 1939. Ce livre révèle ,,le déchiffrement par des cryptologues polonais la machine chiffrante Enigma ce qui permit de lire nombre de messages considérés par l’état-major allemand comme totalement protégés contre le déchiffrement”, et ,,le travail des stations d’écoute installées par les services de renseignement radio et des cellules du Bureau des Chiffres [qui]... constitua un apport précieux à la reconnaissance du développement des forces armées allemandes”. Le livre de Kozaczuk a trouvé un écho en Allemagne ,,Die Nachthut”, journal des anciens membres de l’Abwehr en a publié de longs extraits, mais a contesté la thèse de l’auteur selon laquelle les Polonais auraient décrypté Enigma. Ce qui est étonnant, c’est que même Kozaczuk ne connaissait pas à l’époque les noms des décrypteurs polonais.

L’année suivante parut le livre de l’historien britannique David lrving sur le Forschungsamt, la Section du Chiffre dirigée par Hermann G~ring lui-même. L’auteur de l’introduction à ,,Breach of Security” (London 1968), Donald Cameron Watt, professeur à l’Université de Londres, y a révélé un fait jusque là complètement méconnu. Sans mentionner le nom d’Enigma, il a informé le public que la Grande Bretagne ,,avait reçu des services de renseignement polonais les clés de chiffres militaires et diplomatiques allemands”. Ce texte, même s’il ne mentionnait ni le nom du centre cryptologique et repérage radio polonais de Pyry ni la date de la transmission des clés (juillet 1939). a tout de même levé le voile du secret. Pourtant, cette révélation n’a suscité aucune réaction de la part de ceux qui détenaient le secret ,,du canard qui ne cancanait pas mais pondait des oeufs d ‘ or~~ (paroles de Winston Churchill). Les initiés devaient se taire et ils persistaient dans leur mutisme.

Or, le hasard a voulu qu’un jour le général français Gustave Bertrand, ayant dans sa jeunesse collaboré avec les cryptologues polonais, avant de monter dans un train a acheté à la gare le livre de Michel Garder sur les services secrets de son pays (La guerre secrète des services spéciaux français 1935-1945, Paris 1967). Scandalisé par la façon dont l’auteur avait décrit le travail du renseignement radio qu’il avait dirigé avant la guerre et pendant la campagne 1939-40, il a décidé de présenter sa version des faits, tout en protégeant la confidentialité de son agent allemand, de ses collaborateurs et collègues et sans révéler les noms des cryptologues polonais. Dans un livre publié en 1973 qui est passé inaperçu en France, mais a suscité un vif intérêt en Pologne, général Bertrand décrit ses contacts avec le Bureau des Chiffres polonais, révèle la transmission du secret du décryptage d’Enigma aux Alliés en juillet 1939. Il y parle du succès de la collaboration polono-franco-britannique durant la campagne 1940 et de ses efforts pour continuer les travaux cryptologiques en zone libre, toujours en collaboration avec les Polonais. Malheureusement, le livre de Bertrand, mal écrit, mal rédigé, plein de lacunes, a raté la chance de devenir un bestseller. Et pourtant, il en avait le potentiel! Même son titre intriguait: Enigma ou la plus grande énigme de la guerre 1935-1945, (Paris 1973). Par une coïncidence singulière, le livre parut dans les librairies parisiennes juste après Noél 1972, 40 ans jour pour jour après la reconstruction mathématique des clés d’Enigma par Marian Rejewski, employé à la section allemande du Bureau des Chiffres polonais. D’après les paroles de celui-ci, il avait eu l’intuition de vérifier sa découverte, sachant qu’en cette période de fêtes de fin d’année 1932 les Allemands allaient s’adresser des voeux de Noél. Et, comme par un coup de baguette magique, à travers les messages codés ont surgi des textes clairs de dépêches secrètes! Il serait intéressant de savoir si la date de parution du livre de Bertrand fut choisie délibérément pour rappeler celle du décodage d’Enigma ou si c’était une pure coïncidence.

Frederick W. Winterbotham, commandant en chef de l’opération Ultra, ne connaissait probablement pas le livre de Bertrand, car sa version de la collaboration cryptologique des Alliés dans les années 1939-1940 est est loin d’être exacte. Lui-même, tout comme Gordon Welchman, excellent cryptologue de Bletchley Park, devenu par la suite expert de la protection des ordinateurs, employé dans les années 70. à la corporation américaine MITRE, se sont battus pour obtenir l’autorisation de faire paraitre leurs mémoires, dans lesquels l’affaire d’Enigma allait occuper une place de choix. Ils se rendaient bien compte qu’après la révélation par J. C. Masterman des opérations du XX-Committee (retournement de presque tous les agents nazi en Grande Bretagne), il fallait continuer de révéler la vérité sur les activités de l’intelligence Service britannique pendant la seconde guerre: Enigma devait être l’étape suivante de ces révélations. Les éditeurs, grandes sociétés angloaméricaines, ont soutenu les deux auteurs dans leurs efforts d’obtenir l’autorisation de publier. Mais le chef du General Communication Head Quarter, sir John 1-looper, ainsi que les responsables du renseignement au niveau du gouvernement (Ministère des Affaires étrangères, Ministère de la Défense) leur ont catégoriquement refusé leur autorisation. Dans cette situation, celui qui a finalement révélé le secret d’Enigma et de l’opération Ultra fut Anthony Cave Brown, journaliste américain de renommée internationale (mort tout récemment). Dans son livre La guerre secrète (Paris, 1982, le titre original Bodyguard of lies, première édition Harper and Row, New York 1975) Brown a donné une description minutieuse du plan de déception allié lors du Débarquement de Normandie (opération Overlord). Quant à Winterbotham, le moratoire forcé sur son livre The Ultra Secret (London 1974, paru en France chez Robert Laffont sous le titre Ultra, Paris 1976) allait bientôt être levé et le livre a eu titi énorme succès de librairie (plusieurs millions d’exemplaires vendus). En revanche, la publication de Welchman sur le travail des cryptologues de Bletchley Park, qui n’a vu le jour qu’en 1982, a brisé la carrière de son auteur. Le bras de la direction du GCHH a été si long que Welchman, qui travaillait aux Etats-Unis, s’est vu retirer l’accès aux secrets de communication de ce pays. En conséquence, il ne put plus exercer son métier. Il fut frappé de cette sanction malgré (ou peut-être à cause de) ses mérites de guerre en domaine de décryptage, qui furent honorés de la plus haute décoration anglaise, Order of the British Empire ! Pour comble de malheur, son livre, mal conçu par l’éditeur américain, grossi de rapports des travaux que Welchman avait effectués aux Etats-Unis après 1945, n’a pas apporté à son auteur le succès qu’il méritait bien plus que l’auteur d’ Ultra.

Les machines chifffrantes Enigma que les Alliées avaient prises comme butin de guerre aux Allemands en 1945 ont été remises par les Anglais aux ambassades intéressées. C’était l’argument majeur dont ceux-ci se sont servis pour justifier l’ordre de maintenir secrète toute information sur Enigma et l’interdiction de toute publication sur la machine. Les Américains s’étaient eux aussi engagés à garder le secret d’Enigma aussi longtemps que les Anglais en auraient besoin; même dans l’ouvrage de Masterman sur les agents retournés, édité par la prestigieuse Yale University Press en 1972 il n’était question que de « moyens de communications spéciaux ». D’autre part, l’absence de censure préventive aux Etats-Unis empêcha l’arrêt d’impression de l’ouvrage déjà cité d’A. C. Brown, qui allait donc paraître en 1975. Brown, qui dans cette publication consacra une place considérable à Enigma, fut par ailleurs l’un des premiers lecteurs du manuscrit dactylographié du livre de Winterbotham The Ultra Secret.
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Message par Souricet Mar 30 Oct 2007 - 19:56

Les conséquences du relâchement des restrictions par le renseignement britannique.

La levée du secret acquise grâce à la publication de Winterbotham a eu une grande importance. Les efforts pour obtenir l’autorisation de publier les livres de Masterman, Winterbotham et Welchman ont contribué à ouvrir aux historiens de la seconde guerre l’accès aux documents extrêmement importants, qui sans cela auraient vu le jour bien plus tard, peut-être jamais... C’est grâce à eux que l’équipe de Harry Hinsley, ancien recteur de St. iohn’s College à Cambridge, a pu avoir accès àla presque totalité des archives du renseignement britannique de Public Records Office (Kew), à partir desquelles ces chercheurs ont élaboré une publication en plusieurs volumes relatant la contribution du service de renseignement brittanique àla stratégie et au déroulement de la seconde guerre mondiale. Dans Cet ouvrage imposant, l’histoire est présentée de manière impersonnelle, comme celle de comités et non pas de personnes. Même dans l’appendice du premier volume (1979), où il est question de la collaboration cryptologique des Britanniques avec les Polonais et les Français, les noms des mathématiciens polonais casseurs de codes d’Enigma n’ont pas été cités. Voilà à quel point sir Harry Hinsley, ancien employé de Bletchley Park, tenait à respecter rigoureusement les consignes gouvernementales relatives à l’histoire officielle du renseignement britannique!

Qui donc a tiré de l’oubli les décrypteurs polonais, Marian Rejewski, Jerzy Râzycki et Henryk Zygalski? Le premier qui révéla ces noms fut David Kahn, excellent historien spécialisé dans la cryptologie. Dans une note critique du livre de Winterbotham, publiée dans «The New York limes Book Review » du 29 décembre 1974, il présenta au public américain les trois noms, injustement oubliés par Winterbotham et fit mention de la transmission aux Alliés par les Polonais de codes Enigma enjuillet 1939, fait historique également omis par celui-ci.

En Pologne, à la même époque, Wladyslaw Kozaczuk commença à publier dans l’hebdomadaire « Stolica» (fin 1974

— 1975) une première version de son livre Enigma, grâce auquel le public polonais put enfin connaître les noms des trois cryptologues.


La source Wicher (jusqu’en 1939)

En même temps, des questions douloureuses commencent à être posées: depuis qu’on sait que la machine Enigma avait été reproduite en Pologne, qu’on en produisait des répliques, que les Polonais décryptèrent pendant près de 10 ans des messages chiffrés de l’armée allemande, dont aussi ceux de la marine et des forces de l’air, alors pourquoi la connaissance de ce secret ne les a en rien aidés en 1939, pourquoi ils ont transmis ce secret aux Alliés sans rien demander en retour? En quoi le décryptage d’Enigma a réellement influé sur les opérations militaires de la seconde guerre?

En 1939, Wicher, formidable source d’informations reçues à partir du décodage d’Enigma, s’est quasiment tarie à la suite des changements radicaux introduits par les Allemands le 15 décembre 1938. Ceux-ci ont ajouté deux rotors supplémentaires au jeu de trois utilisés jusqu’alors et augmenté le nombre de connexions placées à l’avant de la machine de 6 à 12, ce qui a considérablement réduit la possibilité de restituer la configuration initiale déterminée par la clé secrète qui changeait chaque jour. D’après les calculs de Rejewski lui-même, lui et ses collègues ne parvenaient plus à décrypter que 10 pour cent des messages interceptés. Les Polonais ont eu beau restituer rapidement le système de connexions des nouveaux rotors, car le nombre de permutations des connexions a augmenté de façon dramatique. Pour les restituer il fallait plus de bombes, c’est-à-dire de machines électromécaniques permettant d’identifier la configuration du jour et de feuilles perforées (baptisées grilles de Zygatski), correspondant à toutes les permutations du réglage de base des rotors. D’après Rejewski, «l’usine AVA a fourni un petit nombre de rotors IV et V pour les machines servant à déchiffres les messages du réseau SD, mais pour une bombe il fallait 36 rotors IV et V, et comme le travail avec les bombes devait durer 24 heures sur 24, on avait besoin d’opérateurs supplémentaires. Et pour nos deux paquets de feuilles perforées, il en fallait 58 d’autres... Nous parvenions à décrypter les messages militaires seulement lorsque dans la machine il n’y avait par hasard que trois tambours initiaux sur un axe, ce qui arrivait en moyenne une fois sur dix ». Le colonel ian Le~niak, chef du service « Allemagne» de la deuxième Section, a confirmé dans un entretien accordé à Ryszard Woytak le 15 janvier 1976 qu’en 1939 les officiers de l’état-major polonais avaient reçu très peu d’informations d’Enigma. Pendant les mois qui ont précédé le début de la guerre jusqu’en septembre 1939, l’exploration de cette source de renseignements a donc été très faible. Plusieurs raisons expliquent cette perte d’efficacité. D’abord, l’insuffisance de moyens financiers pour répondre aux besoins des cryptologues. Ensuite, le fiasco de la conférence de cryptologues alliés qui s’est tenue à Paris en janvier 1939; les Français et les Anglais avaient trop peu d’informations sur le fonctionnement d’Enigma pour venir en aide aux Polonais ; ceux-ci ont donc résolu de ne pas révéler à leurs homologues alliés les résultats obtenus par le BS-4.

Il faut noter cependant que les cryptologues polonais avaient fourni les clés du réseau SD de façon ininterrompue jusqu’au premier juillet 1939. Cela est important dans la mesure où l’erreur courante des historiens de cette période est d’ affirmer qu’en 1939 le décryptage d’Enigma fut quasiment abandonné. Or, les services de renseignement polonais avaient été coupés d’informations provenant de cette source seulement en été 1939.


Effets à long terme de la conférence des cryptologues alliés à Pyry

Six mois après la conférence de Paris, à Pyry, près de V’arsovie, s’est tenue une deuxième conférence de cryptologues alliés (du 25 au 27 juillet 1939). Les invités furent accueillis par le chef du Bureau des Chiffres, colonel Gwido Karol Langer, accompagné de son adjoint, commandant Maksymilian Ciç±ki. Parmi les invités, il ya eu commandant Gustave Bertrand du centre de repérage radio du Service de Renseignement français et son excellent cryptologue, capitaine I-lenri Braquenié. Les Britanniques furent représentés par Alastair Denniston, chef du service de déchiffrement de l’Intelligence Service (Governement Code and Cypher School), Alfred Dillwyn Knox, éminent spécialiste d’Enigma, et Edward Travis, chef du service repérage radio de l’Amirauté. Les Polonais ont transmis à leurs futurs compagnons d’armes les résultats de dix ans de recherches sur Enigma et promis de leur remettre par le courrier diplomatique deux exemplaires de la copie polonaise de la machine (un pour les Français, un autre pour les Britanniques). En plus de cela, les Anglais allaient recevoir un paquet de grilles de Zygalski. Lors de la conférence, Marian Rejewski a eu l’honneur de présenter à A. D. Knox les résultats de ses découvertes sur Enigma. Le célèbre cryptologue britannique n’arrivait pas à croire qu’il avait été si près de trouver la clé de l’énigme. Or, «les miracles n’arrivent qu’une fois », comme a très justement remarqué à ce propos Gilbert Bloch, spécialiste le plus connu aujourd’hui de l’histoire d’Enigma. En effet, à partir des données qui depuis 1932 furent en possession de tous les cryptologues, seul Rejewski a su déchiffrer les codes secrets.

La transmisssion du secret aux Alliés a été la seule décision raisonnable à prendre à la veille de la guerre. D’après le colonel Stefan Mayer. elle aurait été prise au niveau du chef de l’Etat-major polonais. Je doute fort que le général Waclaw Stachiewicz en ait compris l’importance ou qu’il ait été capable d’en prévoir les effets à long terme. Pour lui, ce fut une décision plus politique (un geste de solidarité à l’égard des Alliés) que militaire. Dans son rapport sur les préparatifs à la guerre concernant la période 1935-1939, on chercherait en vain une seule mcntion de la 11e Section ou du Bureau des Chiffres. Il est mort en 1973, parfaitement inconscient de la plus grande réussite de ses subalternes.

Les cryptologues polonais pendant la guerre

Le secret d’Enigma fut donc généreusement transmis aux Alliés, sans rien leur demander en retour. La suite de cette histoire est connue du public polonais grâce aux ouvrages de Jerzy Garliûski et Wladyslaw Kozaczuk. Après l’invasion de la Pologne par les troupes allemandes, les cryptologues polonais ont gagné la France et, ayant reçu le consentement du général Wladyslaw Sikorski, se sont mis au service des Français. Ceux-ci ont entrepris la production de machines supplémentaires, indispensables pour les travaux de décryptage, car les répliques polonaises avaient été complètement détruites en septembre1939; le colonel Langer n’avait transporté à Paris qu’un exemplaire de la machine. Les Anglais ont concentré leurs efforts àmettre au point la version modifiée, plus performante, des grilles de Zygalski (baptisées ieffrey’s sheets), dont un paquet a été transmis au centre français du repérage radio au P.C. Bruno (Gretz-Armainvilliers, dans la région parisienne). Grâce à cela assez rapidement, le 17janvier 1940. les Alliés sont parvenus à casser pour une première fois le code militaire d’Enigma. Il s’est avéré alors qu’après le 1er septembre 1939 les Allemands n’avaient apporté aucune modification au système: Enigma était à la disposition des Alliés. Cependant, comme nous le savons, cet accès aux renseignements secrets des nazis n’a pas aidé les Alliés à bien déchiffrer les intentions d’Hitler à l’encontre du Dannemark, de la Norvège et plus tard de la France. Celle-ci n’a pu être sauvée, bien que, pour citer les paroles du colonel Louis Rivet, chef du P.C. Bruno, à partir du 10 mai 1942 « nous lis[ions] tout» et que se fût bien Enigma qui avait prévenu I’Etat-major français du décryptage du code secret français par les Allemands. L’apport des services de déchiffrement d’Enigma pendant la Bataille de Dunkerque et la bataille d’Angleterre n’a jamais été expliqué à fond. Mais les Alliés ont rapidement appris à utiliser opérationnellement les informations fournies, grâce notamment aux efforts de Winterbotham qui a mis sur pied un système sûr et efficace de transmission des renseignements obtenus, baptisé SLU (Special Liaison Unit) et a mené à bien l’opération Ultra, c’est-à-dire la distribution des informations interceptées d’abord à partir d’Enigma, et plus tard aussi de Geheimschreiber.
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Souricet
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Message par Invité Ven 16 Nov 2007 - 23:06

Ne serait-ce pas plus simple, Souricet, de donner la source d'où tu copies ces pavés pénibles à lire au format du forum? D'autant plus que le droit légal à la citation est largement dépassé AMHA...
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Message par Fée Violine Sam 17 Nov 2007 - 0:09

Bonjour, Mespheber. Ça fait longtemps qu'on ne t'avait pas vu !
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Message par Joss Sam 17 Nov 2007 - 9:21

Mespheber a écrit:Ne serait-ce pas plus simple, Souricet, de donner la source d'où tu copies ces pavés pénibles à lire au format du forum? D'autant plus que le droit légal à la citation est largement dépassé AMHA...

SOURICETTE a quitté le forum Wink
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Message par Invité Sam 17 Nov 2007 - 19:50

AMHA: pas une grosse perte. Il n'y a rien de moins créatif que de plagier des informations sans apporter quoique ce soit de personnel.
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