SAINTE CATHERINE

Si beaucoup de saints du calendrier n'évoquent rien à notre esprit (qui sai -ce qu'ont fait saint Exupère ou saint Brieuc ?), il n'en est pas de même pour sainte Catherine, qui la protectrice des jeunes filles. On sait bien que si l'on atteint l'âge de vingt-cinq ans sans trouver un mari, on « coiffera » Sainte Catherine.

De fait, chaque année, le 25 novembre, une délégation de « catherinettes » allait coiffer d'une couronne la statue de la sainte qui se trouve à Paris, au carrefour de deux rues, dans le vieux
quartier du Marais. Puis les « vieilles filles » de vingt-cinq ans, se coiffant elles-mêmes de coquets bonnets de dentelles garnis de rubans jaunes et verts, se promenaient, rient, dansaient et ne semblaient pas si tristes de n'être un cortège que de filles.

Cette très ancienne coutume prenait parfois un aspect encore plus
gracieux. Jadis, en Champagne, une petite fille n'attendait pas vingt-cinq ans pour être la plus belle des « catherinettes ». Cette enfant était élue par ses compagnes pour représenter la sainte qui, vêtue et voilée de blanc, se promenait dans tout le village, portant une quenouille enrubannée surmontée d'une pomme vermeille! Ses suivantes quêtaient de porte en porte un peu de menue monnaie qui, conservée par, la « catherinette », venait s'ajouter à sa dot. Ne pourrait-on voir là l'origine de

l'expression « faire une Catherine » pour constituer un pécule collectif ?
Il ne faut pas chercher de l'Histoire dans ces anciennes coutumes ni dans la chanson, pour charmantes qu'elles soient. Rien qui y rappelle les fortes vertus de la sainte, ni sa science qui confondait les savants : tout semble du domaine de l'invention, sauf ce grand coup de sabre qui décapita Catherine que la roue du supplice avait épargnée.