Ma rencontre avec Marie

Ce que je vais dire est complexe, parce que mon ancienne communion évangélique est au minimum hostile et au maximum très hostile à une expression sur ces sujets mais je leur suis redevable de l'éducation chrétienne, de plus je parle de choses qui se sont passées il y a plus de 15 ans , quand je n'étais pas.. encore ..devenu un hérétique..

A l'origine Marie pour moi c'était un ensemble de statuettes de style St Sulpicien, en platre, peint ou non,rien de personnel..

Et puis j'avais décidé d'étudier les icones, c'est compliqué, il n'y a pas toujours d'images ni d'explication de la signification spirituelle.. St Jean Damascene disait que l'icone représente l'invisible..

Les autres traditions orthodoxes disaient "qu'il faut avoir perçu l'invisible poure le retranscrire' (je résume) L'icone représentait ainsi une des images que nous avons de la "glorification".

Ce sont les personnes glorifiées qui sont représentées..

Et dans ce cadre là je lisais un livre d'art..





Et j'ai réagi, l'art de ces icones m'ont fat comprendre des choses,des sentiments plutot , et des questions

- comment honorer Jésus sans honorer sa mère?
- comment ne pas comprendre que Jésus a vécu son éducation dans
un monde familial.. (une petite planète protectrice)...?

Je cherche toujours en pensant qu'il existe une révélation par l'art et c'est ce que j'ai expérimenté..

Mais ma première réaction a été la peur, ce que je ressentais n'étais pas conforme ni à ce que j'enseignais ni à ce qui m'étais enseigné.

Et j'ai du travailler avec cette peur.. pour finir par comprendre que "Marie ne prend pas de commission" , le retour vient au Christ seul..

Dieu est certainement plus intelligent que nous pour aimer la diversité, et nous donner des gens qui nous parlent dans nos cultures.

Non, ce n'est pas complexe ! Je peux comprendre grâce à deux de mes amies qui peignent des icônes dont une, dont je vais parler parce que je l'ai vu souvent travailler. Elle m'a d'ailleurs offert deux magnifiques icones : une de saint Jean et une de saint Paul. Bien que catholique, ce sont des moines orthodoxes qui l'ont formée, ce qui ne pose aucun problème compte-tenu de la grande proximitéentre nos deux religions.

En fait, ce que tu explique n'a pas pour source l'art mais la prière qui y st attachée.

En effet, peindre une icône est un chemin de prière. Et c'est ce chemin mystérieux, silencieux, qui est souvent un combat, qui est porteur de grâces dont celui de nous ouvrir ax mystères divins.

Surtout....Si je dis des bêtises et qu'un orthodoxe passe....qu'il me corrige !

Il y a beaucoup de symboles religieux attachés à l'art de l'icône. La planche de bois représente le bois de la Croix du Christ. Les peintres utilisent un linge très fin qu'ils appliquent sur le bois qui symbolise le Linceul.

Avant de se mettre au travail, elle se recueille et prie. De même, pendant toute la réalisation de l'icône (cela peut durer des mois), elle prie pour la personne à qui cette icone est destinée .

Elle m'a souvent expliqué que si les icones destinées aux enfants s'effectuaient dans la facilité et la sérénité, il n'en était pas de même pour certaines personnes, pour qui elle vivait un véritable combat à travers la matière, qui portait toute la gamme des sentiments humains peur, colère, etc.....

Quand je vois que les icones qui t'ont touchées sont celles de la maternité de Marie, je ne suis pas étonnée qu'elles t'aient permis de soulever un coin de son mystère.

Ce que je vais dire est complexe, parce que mon ancienne communion évangélique est au minimum hostile et au maximum très hostile à une expression sur ces sujets mais je leur suis redevable de l'éducation chrétienne

Je pense vraiment pour l'avoir observé, que lorsqu'on quitte une religion pour une autre, on ne part pas sans rien. On emmêne avec soi un capital. On est détenteur d'une richesse particulière. Si on quitte l'humain pour donner à cela ne dimension spirituelle, on peut tout simplement dire que cela fait partie des grâces de conversion qui nous sont confiées pour rejaillir sur a communauté.

Je déplace ce sujet dans "Témoignages divers" où il aura mieux sa place

Christianc dit :

Mais ma première réaction a été la peur, ce que je ressentais n'étais pas conforme ni à ce que j'enseignais ni à ce qui m'étais enseigné.

Et j'ai du travailler avec cette peur.. pour finir par comprendre que "Marie ne prend pas de commission" , le retour vient au Christ seul..

Ah.....la peur des évangéliques de Marie et de l'idolatrie......!

Au point pour eux que Marie = diable.....!

La petite adolescente toute pure, humble et docile dont l'incarnation de Jésus et notre salut attendaient le fiat = diable.....!

C'est étonnant !

Si bien que je me suis demandée, si pour les évangéliques, Marie avait eu un autre choix que de dire

"que tout se passe pour moi selon ta parole"

Je les entends souvent répéter que “c'était une simple servante”, car comme elle l'a dit, il faut le prendre au sens littéral, fondamental, en excluant à la bible tout mystère, toute nuance, toute beauté cachée.

Au fond, comme Marie, d'après les évangéliques était servante, c'est comme si elle était d'une caste inférieure, pas très maligne (puisqu'on en parle peu dans l'évangile).....et qui dit servante et pas maligne implique de dire “oui” sans difficulté car sans vraiment comprendre à ce que vient lui annoncer l'ange......du coup, cela implique aussi que n'importe qui aurait pu attendre le Fils de Dieu....Marie devient ainsi un marchepied insignifiant dont se sert Dieu pour sauver l'humanité...un ventre.

Il y a un autre terme qui les conforte dans cette “infériorité” de Marie, c'est le

“femme”

de Jésus à Cana et à la Croix. Parceque, là encore, leur lecture est littérale, fondamentale, ils excluent à la bible tout mystère, toute nuance, toute beauté cachée.

Pour les catholiques, ce quatre fois “Femme” de la bible a un sens symbolique, prophétique inscrit dans une prédestination, une élection divine qui couvre l'humanité (sens du 4).

Je vais aller plus loin : le fait que nous nous glorifions, nous, d'être les enfants, les amis de Dieu alors que nous considérons que Marie est une servante (comme je viens de l'expliquer) nous met dans une position de supériorité.

Si bien que lorsqu'ils voient quelqu'un avoir une dévotion envers Marie, cela les choque, leur fait peur et qu'ils vont jusqu'à juger cela diabolique : leur regard est tout simplement déformé

Joss
Je pense certainement parce que je l'ai vécu, que toute réflexion "de fonds" systématique, "bible en main " est "exclue" sur ce sujet.

Même en disposant des meilleurs versets bibliques du monde, les textes des transmission du premier et deuxieme siècle.. le fond du sujets n'est ni compris ni écouté. ..


Ce qui conduit à rendre incompréhensible ou à oublier du Nouveau Testament des passages comme celui qui correspond au "magnificat"..

Rater Luc 1:46 à 56 c'est énorme, j'avais appris au cours de mes études "qu'il fallait tenir compte de toute la Bible et pas uniquement des passages qui flattent nos préjugés" et je le faisais en tenant compte du fait que certains passages pouvaient donner lieu à des interprétations diverses, mais là "rien.. et même moins que rien",

la règle exégétique que j'avais apprise (les textes dans leur contexte) était oubliée ainsi que la rigueur (une sorte de fierté peut être mal placée) qui faisait que nous disions "traiter toute la Bible sans faire de tri"..

:panique:


Pourtant - à mon sens la question clé reste la question de l'humanité de Jésus
et son insertion dans sa cellule familiale, si on résume en terme d'éducation , en dehors de son libre-arbitre qui était certain, son éducation de base est due à ses parents; à leur exemple et à beaucoup de choses..

Ce qui reste à méditer.. Il y a des silences criants chez certains groupes...

C'est vrai aussi que j'ai lu des exemplaires de "Stella Maris" et que beaucoup de formulations m'avaient fait vraiment abassourdi/ fait bondir, surtout d'ailleurs à cause de la confusion doctrinale qui y régnait, j'en avais parlé à un diacre permanent dont j'étais très proche, qui m'avait expliqué que ce groupe ne faisait pas autorité sur ce plan, que les gens faisaient un peu ce qu'ils voulaient , sans controle..

C'est bien Joss que tu rappelles qu'ils sont un peu des électrons libres..

christianc a écrit:

Pourtant - à mon sens la question clé reste la question de l'humanité de Jésus
et son insertion dans sa cellule familiale, si on résume en terme d'éducation , en dehors de son libre-arbitre qui était certain, son éducation de base est due à ses parents; à leur exemple et à beaucoup de choses..

Ce qui reste à méditer.. Il y a des silences criants chez certains groupes...

De fait, même si Jésus était le Fils de Dieu, c'était aussi un homme et un enfant soumis, comme tous les hommes à l'autorité et transmission culturelle de ses parents.

Jésus ne s'est pas brusquement mis, comme par miracle, à lire tout seul la Torah à 12 ans, au milieu des rabbins. Meme, si par ailleurs, il avait l'intelligence des écritures. De façon pratique, il a bien fallu lui apprendre à lire ! La culture juive étnt matriarcale, il semble tout naturel que Marie l'ait guidé.

Bien sur, toute cette méditation ne coule pas de source puisqu'elle n'est pas écrite dans la bible. Pour entrer dans ce mystère, il faut accepter de suivre la Femme dans le désert de la contemplation.(Ap 12)

C'est vrai aussi que j'ai lu des exemplaires de "Stella Maris" et que beaucoup de formulations m'avaient fait vraiment abassourdi/ fait bondir, surtout d'ailleurs à cause de la confusion doctrinale qui y régnait, j'en avais parlé à un diacre permanent dont j'étais très proche, qui m'avait expliqué que ce groupe ne faisait pas autorité sur ce plan, que les gens faisaient un peu ce qu'ils voulaient , sans controle..
libres..

J'aime trop Marie pour accepter qu'on la déforme :realmad:

C'est bien Joss que tu rappelles qu'ils sont un peu des électrons

Que veux-tu ....! L'évêque ne peut pas les mettre en prison ! Il leur donne des directives qu'ils refusent de suivre !

Jésus ne s'est pas brusquement mis, comme par miracle, à lire tout seul la Torah à 12 ans, au milieu des rabbins. Meme, si par ailleurs, il avait l'intelligence des écritures. De façon pratique, il a bien fallu lui apprendre à lire ! La culture juive étnt matriarcale, il semble tout naturel que Marie l'ait guidé.

La culture Juive n'est pas que matriarcale, j'ai entendu ce matin que si les enfants sont confiés à la mère ils apprennent aussi beaucoup du père, à partir d'une certain age.... De celui qui est présent ..

Les évangiles/la prédication de Jésus témoignent aussi de la recherche d'un père, ce qui signifierait qu'on lui a dit la vérité très tôt en le laissant à son incertitude .. Qui est mon père? Tout en lui montrant l'acceptation "celui ci n'est il pas le fils du charpentier ?" ..

Et dans le contexte actuel de société, cela m'intéresse beaucoup.. Le couple Marie/Joseph est un vrai couple avec tous les liens d'amitié, de solidarité, d'engagement réciproques ..qui tiennent dans le couple (du moins il me semble)..

christianc a écrit:- comment honorer Jésus sans honorer sa mère?

C'est vrai quand on y pense: c'est tellement logique!

Merci Christian pour ton témoignage, en toute simplicité :asianbow:

Effectivement !

C'est d'autant plus intéressant que cela nous ouvre à une méditation personnelle où l'Esprit-Saint peut nous guider et éclairer les couleurs et spécificiés originales qui nous sont propres.