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SOEUR EMMANUELLE

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SOEUR EMMANUELLE Empty SOEUR EMMANUELLE - POURQUOI LA SOUFFRANCE - NUIT DE LA FOI

Message par Joss Ven 7 Sep 2007 - 12:57

Soeurs de doute

LE MONDE | 05.09.07


Un choc. Non, beaucoup plus qu'un choc. Une déflagration. Un coup de foudre. "Oui, dit-elle, cette nouvelle concernant Mère Teresa m'a fait l'effet d'un coup de foudre ! Je n'en reviens toujours pas ! Cinquante ans, tu te rends compte ? Cinquante ans de doutes et d'obscurité ! C'est tout simplement incroyable !" La petite soeur hoche la tête en silence, le regard planté bien droit dans celui de son interlocutrice. La lumière entrant par la porte-fenêtre de la chambrette creuse la multitude de rides et de sillons de son visage pâle ; un fin tuyau transparent relié à ses narines lui fournit une assistance respiratoire, et la silhouette tassée dans un fauteuil roulant apparaît désormais bien fragile. Mais l'oeil est vif et la voix, toujours un peu haut perchée, ardente et énergique. Soeur Emmanuelle, 99 ans le 16 novembre prochain (dont soixante-seize de vie religieuse) va aussi bien que possible. Et vibre. Admire. Enrage. Bouillonne. Prie. Passionnée par la vie, la marche du monde et le coeur des hommes. Et attendant la mort, "merveilleux rendez-vous" avec le Dieu qu'elle aime. Confiante. Infiniment confiante. Le chapelet à la main.

SOEUR EMMANUELLE H_9_ill_951378_soeur-emmanuelle




L'information concernant "la longue nuit de la foi" vécue par Mère Teresa lui est parvenue par La Croix, auquel elle est abonnée et qu'elle épluche tous les jours, dans la maison de retraite qui l'accueille désormais, sur les hauteurs de l'arrière-pays varois. Comme Le Monde et comme l'ensemble des quotidiens de la planète, ce journal évoquait le 27 août la publication, prévue le 5 septembre, pour le 10e anniversaire de la mort de la religieuse de Calcutta, d'un livre présentant soixante-six années de sa correspondance privée avec ses confesseurs et supérieurs sous le titre Mère Teresa, viens, sois ma lumière (Double Day).

Des lettres réunies par le Père Brian Kolodiejchuk, missionnaire de la congrégation fondée par la soeur d'origine albanaise, dans lesquelles elle évoque les profonds tourments mystiques dont elle a souffert pendant la plus grande partie de sa vie. Des doutes, une angoisse, un désespoir liés à un questionnement terrible : "Où est ma foi ? Tout au fond de moi, il n'y a rien d'autre que le vide et l'obscurité. Mon Dieu, que cette souffrance inconnue est douloureuse !"

Soeur Emmanuelle est bouleversée par cette confession. "Des documents réunis pour la cause de sa béatification avaient déjà révélé des doutes déchirants et son sentiment d'être abandonnée par Dieu, se souvient-elle. Mais comment imaginer que le tunnel ait duré cinquante ans ? Comment imaginer la souffrance, les ténèbres, la solitude, la torture, toutes ces années durant ? Il n'y a rien de pire, pour une religieuse, que de prier dans le vide, car toute sa vie est suspendue à cette relation à Dieu. Je sais ce que c'est. C'est terrible ! Moi, j'ai tenu deux ans. Mais cinquante..."

Elle a douté, donc. Elle aussi. Elle a cherché, vacillé, tâtonné. Prié sans être sûre que quelqu'un écoutait. Supplié Dieu pour qu'il lui fasse un signe. Cherché des preuves, enchaîné les lectures...


Issue d'une famille catholique de Bruxelles, entourée de gens "qui allaient naturellement à la messe" et débarquée à 23 ans à Istanbul comme petite soeur de Notre-Dame-de-Sion juste après son noviciat et sans avoir fait de longues études, elle n'avait guère eu l'occasion d'être confrontée à d'autres pensées et religions. Or, voilà qu'au bout de trois ans, elle suivit des études de philosophie à l'université d'Istanbul, où elle fréquenta des professeurs juifs et musulmans de très haut niveau. Ce fut le choc.

"Des gens de qualité défendaient donc une autre foi ? Mais où était la vérité ? Quels éléments penchaient en faveur du catholicisme ? Je me suis lancée avec frénésie dans l'étude de Mahomet, de Bouddha, du Talmud. Il n'y avait pas plus de preuves de l'existence de Dieu que dans la Bible. Mais mes prières m'ont soudain donné l'impression de résonner dans le vide. Moi qui m'étais consacrée corps et âme au Christ, sûre qu'il était la lumière, je doutais atrocement. Vers qui me tourner ?" Elle a plongé chez les philosophes pour y trouver un sens à la vie. Confucius, Camus, Sartre, les autres... "L'absurdité pour l'absurdité, ça ne valait pas la peine !" Elle a interrogé les grands théologiens. Ce fut rapidement l'impasse. "Je continuais à prier : tu ne m'aides pas, Seigneur ! Aie pitié de moi ! J'étais déchirée entre mon coeur, toujours attaché à la foi, et mon esprit qui en réclamait des preuves."


Ce n'est qu'en étudiant plus tard Pascal qu'elle trouva un certain soulagement. "Dieu n'est pas le dieu des philosophes et des savants, disait-il ! Dieu n'est pas sensible à la raison raisonnante et les preuves de son existence n'existent pas ! Que j'étais donc orgueilleuse de vouloir tout comprendre ! La foi est affaire de coeur, la foi vient des tripes."

L'apaisement vint des années plus tard, dans la cabane du bidonville du Caire où elle avait choisi de vivre, pauvre parmi les pauvres, à 60 ans passés. C'était un soir d'hiver et la soeur, dans un lit défoncé, tentait de se réchauffer quand une mélopée s'est élevée de chez Fawzia, sa voisine. La soeur s'est levée discrètement et la scène qu'elle a découverte alors l'a marquée à jamais. Près d'un feu qu'elle venait d'allumer, la jeune femme chantait les phrases de l'Evangile que lui lisait son mari, leur petit garçon faisant ses devoirs par terre.

"Le visage de Fawzia était transfiguré. Il y avait en elle une plénitude, la certitude que le Christ était là, près d'elle, et qu'il l'aiderait à élever ses enfants. Je suis rentrée fascinée. Et j'ai pensé à Pascal : le Dieu d'Abraham, d'Isaac, de Jacob se révèle à cette pauvre femme qui chante sereinement ; il ne se démontre pas par un raisonnement intellectuel. Et j'ai pensé à la parole du Christ : "Si vous n'avez pas un coeur d'enfant, vous n'entrerez pas dans le royaume." Cela m'a fait un bien fou. Et je n'ai plus douté. En tout cas, jamais durablement."

*****


Il y a pourtant eu des drames et événements qui l'ont fait chanceler. D'atroces images de bébés morts du tétanos dans le bidonville du Caire parce qu'on leur avait coupé le cordon ombilical avec un couvercle de boîte de conserve rouillée. Des témoignages d'injustices et de tragédies dont son courrier regorge. L'assassinat par un tueur à gages, au Liban, d'une petite Leïla aux yeux noirs dont elle venait de s'occuper. "J'étais révoltée. Seigneur, où étais-tu cette nuit-là ?"



Et puis le tsunami de décembre 2004. "Là encore, je me suis tournée vers Lui : "Seigneur, tu as fait ça ? Mais pourquoi ? Pourquoi ?"
J'étais abasourdie. J'ai longuement réfléchi. Et je me suis dit qu'au fond, en une minute, des dizaines de milliers d'hommes sont entrés dans une éternité de joie, d'amour et d'harmonie. Nous sommes des taupes qui ne voyons que le court terme sur terre. Dieu, lui, voit l'éternité."

Soeur Emmanuelle n'a jamais partagé ses doutes avec quiconque. Même avec ses soeurs. "Ça ne les regardait pas ! C'était la partie la plus secrète, la plus profonde, la plus intime de moi-même. Personne n'en a jamais rien su." Mère Teresa n'a pas parlé davantage.
Et avant sa mort, jamais Soeur Emmanuelle, qui l'avait rencontrée au Caire dans les années 1970, quand la mère était venue installer les Filles de la charité en plein bidonville, n'avait eu le soupçon de ses tourments si déchirants.

Elles avaient alors toutes deux passé la soixantaine, étaient en pleine activité, et s'étaient parlé - en anglais - simplement, fraternellement, "comme si nous nous connaissions depuis toujours".

Mais Soeur Emmanuelle était frappée par son rayonnement, la force d'amour qu'elle semblait puiser " dans le Christ", son attachement à la prière. "Ses soeurs, harcelées de travail, lui ont dit un jour : "Nous n'y arrivons plus ma mère, il faudrait diminuer notre temps quotidien de prière." Elle avait répondu : "Nous l'augmenterons ! Cela vous donnera plus de calme et vous ferez finalement plus de travail." C'est ce qui s'est passé. Tu vois la rigueur ? L'honnêteté ? Alors que sa propre prière était tellement aride, elle incitait à se confier encore davantage à Dieu, s'accrochait, s'agrippait, tenait bon ! Cinquante ans ! Magnifique !"

Mais ce sourire, Soeur Emmanuelle ! Cet éternel sourire de Mère Teresa que vous-même aviez trouvé si apaisant et dont nous apprenons aujourd'hui qu'il n'était autre qu'un "masque" ?

"Elle le faisait par amour. Elle le donnait ! Elle savait qu'il était la plus grande consolation pour ceux qui allaient mourir. Impossible, vus ce sourire et cette sérénité apparente, d'imaginer ses tumultes intérieurs. Et cette souffrance, souvent donnée comme une épreuve aux grands mystiques et fondateurs de congrégations, la rapprochait de Dieu. Ah comme c'est beau !"

Elle joint ses mains et sourit avec dévotion et tendresse. Pour elle, cela ne fait aucun doute, les lettres de Mère Teresa, aussi déstabilisantes soient-elles, devaient être publiées. Et peut-être en dépit des souhaits de la religieuse, Prix Nobel de la paix 1979, qui souhaitait qu'on les détruise à sa mort. "Je suis pour la vérité, dit Soeur Emmanuelle. Et la complexité de Mère Teresa, dont témoignent ces lettres, la rapproche de gens actuellement dans le doute et dépourvus d'espoir. Cela montre la force de la volonté, du courage, de la persévérance. Cela donne aussi une valeur à la souffrance. Mère Teresa s'humanise. Ses doutes la grandissent !"

Un silence. Un sourire. Un regard sur le chapelet qu'elle tient continuellement entre ses mains. Et puis ce mot : "Une héroïne..."

Annick Cojean
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Message par Joss Ven 23 Nov 2007 - 20:45

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Biographie de Soeur Emmanuelle

Soeur Emmanuelle (née Madeleine Cinquin le 16 novembre 1908 à Bruxelles, Belgique - ) est une religieuse et écrivain belge. Elle est notamment connue pour ses oeuvres caritatives en Égypte auprès des enfants.

Elle partage ses années d'enfance et de jeunesse entre Paris, Londres et Bruxelles, lesquelles sont marquées par la mort de son père, noyé sous ses yeux lorsqu’elle a 6 ans. Après des études de sciences philosophiques et religieuses, elle prononce ses vœux de religieuse dans la Congrégation Notre-Dame de Sion et devient Soeur Emmanuelle.

Sœur Emmanuelle enseigne les lettres au Lycée Notre Dame de Sion à Istanbul en Turquie et ensuite en Tunisie. Tout au long de ces années, elle ressent le désir de se mettre au service des exclus. Elle sensibilise ses élèves, de condition aisée, aux difficultés des populations démunies de leur pays. Elle enseigne à Alexandrie et s’attache beaucoup à l’Égypte.

En 1971, à l’âge de la retraite, elle décide de partager la vie des plus pauvres, les chiffonniers du Caire, en Égypte. Guidée par ses valeurs : la foi en l'Homme, le Respect de l'autre et la Justice, elle parvient à s'intégrer dans leur communauté.

En travaillant en collaboration avec les chiffonniers, elle contribue à améliorer leurs conditions de vie. Ses priorités vont à la santé et à l’éducation des enfants. En quelques années, des dispensaires, des écoles et des jardins d'enfants sont construits.

Elle rencontre en 1976 Sarah Ayoub Ghattas (sœur Sarah), alors jeune et dynamique supérieure d'un couvent copte orthodoxe, francophone, issue d'une famille de la bourgeoisie qui la rejoint et devient l'âme de la communauté. Grâce à sœur Sarah, « la maison étant tenue », sœur Emmanuelle peut parcourir le monde pour récolter des fonds grâce à ses dons d'oratrice et sa personnalité chaleureuse.

Pour la soutenir dans ses actions, elle fonde sa propre association, en 1980 : Asmae-Association Sœur Emmanuelle. Pragmatique, elle veut professionnaliser ses actions et assurer sa relève. Sous son impulsion, l'association développe ses actions dans d'autres pays.

En 1993, à la demande de ses supérieures, Soeur Emmanuelle quitte définitivement l'Égypte et rejoint sa communauté en France. Elle continue de se battre pour plus de solidarité. Elle écrit des livres (Chiffonnière avec les chiffonniers, Richesse de la pauvreté, Vivre, à quoi ça sert ?), rencontre des jeunes dans les lycées et les écoles, s'occupe également de l'association Les Amis de Paola en aide aux SDF et donne des conférences aux côtés de son association pour sensibiliser le public à l'engagement solidaire.

Parallèlement, Soeur Emmanuelle continue à donner « un souffle » à son association. Elle lui transmet ses principes d'actions qui sont chaque jour mis en pratique sur le terrain. « éduquer un homme c'est éduquer un individu, éduquer une femme, c'est éduquer un peuple ».

On oppose parfois son caractère exubérant (et son franc-parler) à la discrétion de sa contemporaine Mère Teresa, qui occupait des fonctions similaires à Calcutta. Il est de fait que si ces deux religieuses, toutes deux très médiatisées, ont effectué des actions très comparables, chacune l'a fait en rapport avec sa personnalité propre.

Le 1er janvier 2002, Soeur Emmanuelle est promu au grade de Commandeur de la Légion d'Honneur.
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Message par Joss Ven 23 Nov 2007 - 20:58

SOEUR EMMANUELLE Emma2


Soeur Emmanuelle fête ses 99 ans


Dans sa maison de retraite de Callian (Var) où elle se prépare à célébrer son quatre-vingt-dix-neuvième anniversaire, Sœur Emmanuelle semble être entrée dans une autre phase de sa vie. Loin des plateaux de télévision, elle regarde, affaiblie mais comme épurée, la mort en face.

« L’agonie me fait peur », reconnaît-elle. « Il m’arrive d’avoir des doutes », « de Lui en vouloir », « mais le Christ est plus puissant que moi », dit-elle alors qu’elle se rapproche de « l’éternité, cet abîme d’amour ». « J’aspire le Seigneur, explique-t-elle plus loin, je le respire, je n’ai plus qu’à l’expirer. »

Ce documentaire d’Élisabeth Kapnist, diffusé le jour où Sœur Emmanuelle entre dans sa centième année, construit principalement à partir d’extraits d’anciens reportages, entretiens ou émissions télévisées, permet d’entendre Sœur Emmanuelle redire sa foi, sa révolte devant les inégalités, sa joie d’avoir existé pleinement, et sa conviction que « l’homme, c’est un cœur », et que ce cœur se manifeste d’abord chez les plus misérables. « La véritable ordure, c’est le cœur de l’homme quand il est dur », assure-t-elle.

L’histoire de sa vie est connue. À l’âge de 6 ans, son père se noie sous ses yeux. Durant sa jeunesse, elle est tiraillée « entre le désir éperdu » d’aider les autres, et celui de s’amuser. Pour combler le « trou » en elle, elle choisit finalement l’amour de Dieu.

Toujours médiatique, et « toujours étonnée d’être encore là »
Entrée dans la congrégation des Sœurs de Notre-Dame de Sion, elle devient enseignante en Turquie, en Tunisie, en Égypte. Enfin, en 1971, la retraite venue, elle choisit de partager la vie des chiffonniers du Caire. « Puisqu’ils la supportaient, explique-t-elle, moi aussi je devais le supporter. C’est ça que je voulais d’abord faire. Leur faire comprendre que j’étais leur sœur et que si je venais partager leur vie, c’est parce qu’elle avait de la valeur. »

Elle connaît alors les années les plus heureuses de sa vie. « Comblée » de vivre enfin un don total d’elle-même à Dieu et aux enfants. Pour chaque problème, elle cherche des solutions, voyage pour récolter des fonds. Avec l’aide des chiffonniers et de Sœur Sara, une religieuse copte orthodoxe, jardins d’enfants, écoles, dispensaires et logements en dur sont construits.

Puis une usine de recyclage d’ordures et de fabrication de compost. Et encore une maison du bonheur, pour que les femmes et les enfants puissent passer une semaine de vacances au bord de l’eau. Elle crée aussi une association – Asmae – pour qu’au-delà de sa mort, son action se poursuive. Sœur Emmanuelle est rentrée en France depuis 1993. Toujours médiatique, et « toujours étonnée d’être encore là », elle n’a cessé de transmettre son message.

Martine DE SAUTO



(leçon de toute une vie consacrée à l'Amour)
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Message par Joss Ven 23 Nov 2007 - 21:55

SOEUR EMMANUELLE Soeur-emmanuelle-caire350


Vivre, à quoi ça sert ?

« Dans ce monde violent, je suis frappée par le nombre de ceux qui savent ne pas écraser l’autre, mais le respecter. Je suis éblouie de ce qu’un être libre peut donner de lui-même. C’est là la beauté du mystère de l’homme. » La popularité de sœur Emmanuelle tient peut-être à cette capacité de toujours retenir le côté lumineux des êtres, plutôt que leurs abîmes. C’est, chez elle, une sorte de seconde nature, qui n’a rien à voir avec une quelconque naïveté : « Je ne vois pas la nécessité d’enfoncer davantage des clous sur les plaies : il y a assez de marteaux qui s’y emploient », explique-t-elle dans son livre. Le ton est donné.

Celle qui a partagé la vie des chiffonniers du Caire n’en finit pas de s’interroger sur la désespérance des Européens. « En Egypte, dit-elle, malgré le malheur, il y avait de la joie sur les visages. Les relations entre nous étaient profondes, authentiques, chaleureuses. » Revenue, voici dix ans, dans une France repue, elle s’étonne depuis de ne rencontrer que des gens malheureux, angoissés, insatisfaits d’eux-mêmes, en quête de sens à donner à leur vie. Et qui se croient obligés de taire, publiquement, leurs besoins spirituels.

« Vous, les journalistes, êtes à l’image des intellectuels de ce pays. Vous vivez masqués. Lorsque je suis invitée sur un plateau de télévision, je suis souvent effondrée par la superficialité des questions que l’on me pose. A peine l’émission terminée et les caméras éteintes, le journaliste qui m’a interviewée se met alors à me parler de lui, de ses doutes, de ses espoirs, de sa recherche. C’est un autre homme, profond, sensible, attachant, que j’ai en face de moi. Tout à coup la conversation devient passionnante. Que n’a-t-il offert ce visage aux téléspectateurs ? C’est celui-là qu’ils attendent. »

« A quoi ça sert de vivre ? » s’interrogeait, à 15 ans, la petite Madeleine Cinquin (future sœur Emmanuelle). La réponse lui est venue des Pensées de Pascal, dont la lecture l’a accompagnée toute sa vie. A travers son nouveau livre, c’est ce « trésor » qu’elle veut faire partager à ses contemporains, comme possible chemin de libération. Un trésor où la pensée du philosophe se mêle au récit de sa propre existence.

Pascal, dit-elle, nous apporte une richesse qu’on ne sait plus cultiver : comme cette évidence que l’essentiel de nos vies échappe à la raison raisonnante. Et de citer Les pensées : « C’est le cœur qui sent Dieu et non la raison. » Le « cœur » poursuit-elle, c’est « ce lieu où Dieu parle à l’homme et où l’homme parle à Dieu ».

De Pascal, également, elle a tiré cette méfiance pour le « divertissement » qui nous conduit à vivre sans cesse dans le bruit, l’agitation, la suroccupation permanente, pour oublier que nous mourrons un jour et pour échapper à la question : « A quoi ça sert de vivre ? »

« Je suis dans l’admiration de notre jeunesse. Elle est disponible. Il suffit de la motiver. » Son visage s’anime au souvenir de l’une de ces histoires vécues dont sa mémoire déborde. C’était en Suisse, il y a quelques années, dans un lycée où on lui avait demandé de « parler aux jeunes ». Elle rentre alors du Soudan, où elle a rencontré des réfugiés traumatisés par les déportations et les massacres. Dans la salle où doit se dérouler la rencontre, garçons et filles arrivent sans se presser, en couples, « se bécotant », ravis d’échapper à une heure de cours. Le ministre qui l’a accueillie la présente à son jeune public puis tente, dans le brouhaha le plus total, de lui donner la parole. Sœur Emmanuelle sort de ses gonds et tape du poing sur la table : « Je reviens du pays de la mort.Si ce que j’ai à vous dire ne vous intéresse pas, je m’en vais. Si ça vous intéresse, vous vous taisez. » Elle parlera, une heure durant, dans le silence le plus complet : de la misère, mais aussi du travail formidable de tous ces jeunes qui, sous l’égide de son association Asmae, s’engagent tous les ans dans des chantiers internationaux. A la fin, raconte-t-elle, ils se sont éclipsés sur la pointe des pieds ; certains venant lui demander comment faire pour partir, eux aussi.

René Poujol

L'entretien vidéo

AUDIO Inédit rtl.fr : l'intégralité de l'interview de Soeur Emmanuelle (19 minutes) - M.-O.Fogiel
http://www.rtl.fr/player/PlayerAudio.asp?Type=&Dicid=579986&mediaid=579990


AUDIO Interview : Soeur Emmanuelle invitée de "On ne pouvait pas la rater" - M.-O.Fogiel

http://www.rtl.fr/player/PlayerAudio.asp?Type=&Dicid=579986&mediaid=579988
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Message par Joss Ven 23 Nov 2007 - 22:28

14/11/2007 20:45
Soeur Sara : "Je ne cherche pas à être comme Soeur Emmanuelle"


Copte-orthodoxe, supérieure de la congrégation des Filles de Marie, Soeur Sara est née en 1946 à Minya, en Moyenne-Égypte. Elle a rejoint Soeur Emmanuelle, qui fête son 99e anniversaire vendredi 16 novembre, en 1976 et lui a succédé en 1993


SOEUR EMMANUELLE Sara1
Soeur Sara sur la plage du centre de vacances "La maison du bonheur" à Abu Sultan au bord de la Mer Rouge, en Egypte, en juin 2006 (photo Dureuil/Ciric).

La Croix :
Quand avez-vous rencontré Sœur Emmanuelle ? Sœur Sara : C’était en 1976, cinq ans après son arrivée en Égypte. Sœur Emmanuelle avait entendu parler de ma congrégation des Filles de Marie, un ordre copte-orthodoxe fondé en 1965 par l’évêque de Beni-Souef, Anba Athanasious, pour aider les pauvres. Elle a demandé à venir passer quelques jours chez nous. Depuis toujours, elle avait l’idée de demander à des autochtones de prendre sa suite. Quand elle est arrivée, j’étais en train de nettoyer les escaliers à la serpillière. Elle a demandé si elle pouvait voir la supérieure. Je lui ai répondu : « C’est moi ! » Je pense que ça l’a touchée. Tout de suite, nous nous sommes bien entendues.

D’où vient votre vocation ?

Très jeune, à 12 ou 13 ans, j’ai senti que je devais être consacrée.

Comment avez-vous découvert l’œuvre de Sœur Emmanuelle ?

Après son séjour chez nous, elle nous a invitées à venir voir ce qu’elle faisait avec les chiffonniers à Ezbeth-Al-Nakhl, le premier quartier où elle s’était installée. Sur place, j’ai été bouleversée : jamais, jamais je n’avais vu des conditions de vie pareilles. Pendant trois jours, j’ai pleuré. Tout le monde vivait dans des cabanes en bidons. Les pères et leurs fils allaient chercher les ordures dans toute la ville dans une charrette tirée par deux ânes : les enfants surveillaient la charrette pendant que leur père parcourait les immeubles pour prendre les ordures. Une fois qu’ils étaient revenus, les femmes et les filles ouvraient les charrettes, renversaient le contenu par terre et triaient : verre cassé, ferraille, papier, nourriture pour leur cochon…

Quelle a été alors votre responsabilité ? N’était-il pas trop difficile de quitter votre position de supérieure ?

Non, pas du tout ! J’ai été très bien préparée par mon éducation. Au départ, je m’occupais du jardin d’enfants dans une cabane en bidons, des cours de couture pour les filles, d’alphabétisation pour les pères et les garçons le soir après le travail. Et j’animais des veillées de prière. Nous vivions toutes deux dans une cabane, au milieu des chiffonniers, buvant la même eau, mangeant presque la même nourriture. Et pourtant, jamais, jamais, ni elle ni moi ne sommes tombées malades !

Les chiffonniers préféraient-ils s’adresser à vous plutôt qu’à elle ?

Non, pas du tout, nous nous complétions. Parfois, elle avait des crises de colère. Moi, je fermais la bouche, et puis on reprenait les choses deux heures après. Mais jamais nous ne sommes restées fâchées l’une contre l’autre.

Avez-vous connu le doute ?
Oui, lorsque je voyais un jeune homme mourir d’un coup de couteau, ou des femmes maltraitées. Mais j’étais portée par la prière, et par la présence de Sœur Emmanuelle.

Vous êtes copte-orthodoxe. Aviez-vous des divergences théologiques entre vous ?
Non, on a la même foi, le même Christ. Elle allait dans son église catholique latine dans le centre-ville, moi dans la mienne, sans problème.

Que vous a-t-elle appris ?

Démarrer une action aussi difficile à 62 ou 63 ans, c’est une leçon ! Elle m’a aussi appris le respect des chiffonniers, que personne alors ne respectait : elle a du mérite pour cela. Il fallait quelqu’un pour leur redonner leur dignité, les remettre debout, et les pousser à améliorer leur sort

Que s’est-il passé après son retrait ?

Les trois ou quatre dernières années, elle était toujours à l’étranger pour chercher des fonds. Ses supérieures l’ont obligée à partir en 1993, contre son gré, lorsqu’elle a eu 85 ans. J’étais la plus ancienne, et j’ai été bien formée : nous avons passé dix-huit ans ensemble ! D’ailleurs, être séparées après tant d’années de vie commune et d’échanges quotidiens, c’était dur. En Europe, les gens ont cru que l’œuvre allait s’arrêter. Mais pas du tout. Nous sommes aujourd’hui 35 sœurs, toutes égyptiennes et appartenant à la même congrégation, réparties dans trois quartiers de chiffonniers. Et nous employons 500 salariés : des infirmières, des médecins, des professeurs…

Comment prend-on la succession d’une telle personnalité ?

Je n’ai pas pris sa succession : je continue seulement ce que nous avons commencé ensemble. Chacun a ses dons, et je ne cherche pas à être comme Sœur Emmanuelle ! Je n’ai pas son charisme. Mais je continue. L’essentiel est de faire au mieux pour les chiffonniers.

Êtes-vous toujours en contact ?

Oui, bien sûr, c’est ma grande sœur. Nous nous appelons toutes les deux ou trois semaines : elle demande des détails, des nouvelles. Même les plus jeunes la connaissent ! Et chaque fois que je viens en France, je vais la voir.

Sœur Emmanuelle avait une manière très directe de solliciter les dons. Est-ce aussi la vôtre ?

Non. Je pense qu’il faut que les donateurs viennent sur place, qu’ils voient notre travail qui parle de lui-même. C’est Jean Sage – le fondateur de l’opération Orange – qui s’occupe de la collecte en France. Je viens seulement régulièrement donner des conférences, parce que cela motive les gens.

Recueilli par Anne-Bénédicte HOFFNER et Martine DE SAUTO



Dernière édition par le Sam 24 Nov 2007 - 12:36, édité 1 fois
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Message par Joss Sam 24 Nov 2007 - 12:35

Histoire de l'association de soeur Emmanuelle : ASMAE au Caire Egypte)





ASMAE (association soeur emmanuelle)
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Message par Joss Lun 20 Oct 2008 - 8:11

Soeur Emmanuelle est morte
NOUVELOBS.COM | 20.10.2008 | 10:05
Soeur Emmanuelle est décédée à l'âge de 99 ans. La religieuse belge s'était fait connaître pour ses œuvres caritatives en Égypte, notamment auprès des enfants.

SOEUR EMMANUELLE 579574
Soeur Emmanuelle, qui a dédié sa vie aux plus pauvres, est décédée dans la nuit de dimanche 19 à lundi 20 octobre à l'âge de 99 ans, a annoncé dans un communiqué Trao Nguyen, président d'Asmae-Association Soeur Emmanuelle.
Soeur Emmanuelle, de son vrai nom Madeleine Cinquin, s'est éteinte "dans son sommeil" dans la nuit de dimanche à lundi dans la maison de retraite de Callian (Var), a indiqué à l'AFP une responsable de l'association. Elle allait célébrer son centième anniversaire le 16 novembre prochain.
Née à Bruxelles le 16 novembre 1908, elle est devenue célèbre en s'installant au Caire pour s'occuper des chiffonniers d'un bidonville et avait un statut d'icône en France.


Notre grand-mère est partie le jour de la fête de "MATER ADMIRABILIS"..... Je suis très triste
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Message par lucie Lun 20 Oct 2008 - 8:35

Elle veille maintenant d'ailleurs sur les pauvres qu'elle a voulus tant aider.


qui nous trouve un beau texte d'elle ? Very Happy

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Message par Joss Lun 20 Oct 2008 - 9:55

lucie a écrit:Elle veille maintenant d'ailleurs sur les pauvres qu'elle a voulus tant aider.


qui nous trouve un beau texte d'elle ? Very Happy

Textes, non mais vidéos pour ses 100 ans .....Oui

PLUSIEURS VIDEOS :

FRANCE 24 - Sœur Emmanuelle voudrait vous dire

L'ENTRETIEN DE FRANCE 24

Mardi 26 août 2008
Dans "J'ai 100 ans et je voudrai vous dire", sœur Emmanuelle aborde, sans tabou, les sujets les plus personnels et les plus saisissants. Entretien avec Jacques Duquesne, co-auteur de l'ouvrage.


Soeur Emmanuelle : son portrait par Jacques Duquesne
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Message par doris Lun 20 Oct 2008 - 9:58

Triste !
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Message par Joss Lun 20 Oct 2008 - 10:00

SOEUR EMMANUELLE...... 100 ANS !

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Message par Joss Lun 20 Oct 2008 - 11:26

SANCTO SUBITO !!!!!!!! :pray2: 🙏 :nonsum:
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Message par Invité Lun 20 Oct 2008 - 12:09

Même si je partage votre peine, car cette grande dame était un exemple pour l'humanité entière, Joss, tes smileys... laughing
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Message par Joss Lun 20 Oct 2008 - 12:12

Mespheber a écrit:Même si je partage votre peine, car cette grande dame était un exemple pour l'humanité entière, Joss, tes smileys... laughing

Ben, je fais avec ce que j'ai ! .....Tu aurais mis quoi ?
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Message par Invité Lun 20 Oct 2008 - 13:32

« Il suffit d’aimer » disait-elle.

http://www.jds.tv/html/main.php?id_video=248&directtodocument=1&page=diapos&menu_mode=cat

et un lien vers le site de son l'asso

http://www.asmae.fr/

" Est-ce si indécent de vouloir l’amour ?
Oui. Je n’en veux pas de ton amour. Je préfère choisir qui m’en donne. Et à qui j’en donne. Domaine réservé.
Tu as raison, Pilate. Que deviendrions-nous si nous nous aimions tous ? Penses-y, Pilate, que deviendrions-nous dans un monde d’amour ? Que deviendrait Pilate, préfet de Rome, qui doit sa place à la conquête, à la haine et au mépris des autres ? Que deviendrait Caïphe, le grand prêtre du Temple, qui t’achète sa charge à force de cadeaux et assoit son autorité sur la crainte qu’il inspire ? Y aurait-il encore des Juifs, des Grecs, des Romains dans un monde inspiré par l’amour ? Encore des puissants et des faibles, des riches et des pauvres, des hommes libres et des esclaves ? Tu as raison Pilate d’avoir si peur : l’amour serait la destruction de ton monde. Tu ne verras le royaume de l’amour que sur les cendres du tien."

L'évangile selon Pilate d'Eric Emmanuel Schmitt
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Message par doris Lun 20 Oct 2008 - 13:52

Errance, bonjour.

La question de l'amour n'inclut pas que le mal disparaisse.
La question de l'amour, c'est que je gère mon propre mal, et non celui de l'autre !
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Message par Invité Lun 20 Oct 2008 - 14:44

Joss a écrit:Ben, je fais avec ce que j'ai ! .....Tu aurais mis quoi ?
Pas besoin de te justifier, c'est mignon mais du coup ça diminue un peu l'effet dramatique. Wink

@ Doris: Hmmm, tu sais mon grand, quand on se consacre aux autres, ça aide à s'oublier. C'est parfois en aidant l'autre qu'on s'aide soi-même le mieux et dans ce sens, soeur Emmanuelle avait su montrer l'exemple.

Pour le reste, un peu de dignité dans ce sujet ne ferait pas de mal au lieu de disserter sur le manichéisme au-dessus d'un cadavre encore chaud... pascontent
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Message par Joss Lun 20 Oct 2008 - 17:53

Même si son cadavre est encore chaud, la vie continue. Elle aurai dit "YALLA!"
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Message par Invité Lun 20 Oct 2008 - 18:00

Yallah! (on y va! allons-y! en arabe) :gnark:
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Message par Joss Lun 20 Oct 2008 - 18:16

Mespheber a écrit:Yallah! (on y va! allons-y! en arabe) :gnark:

Alors allons-y et battons-nous pour l'amour, la justice et la fraternité !
(France 3 lui consacre sa soirée)
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Message par Joss Mar 21 Oct 2008 - 6:43

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L'inauguration du centre sportif qu'elle avait fait construire pour que les enfants des chiffonniers puissent faire du sport ailleurs que dans les immondices..
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Message par Invité Mar 21 Oct 2008 - 8:19

Hier soir en me promenant sur Internet, j’ai lu au sujet de sœur Emmanuelle, « Santo subito » ce qui veut dire « canonisez-la tout de suite ! ». Certains catholiques demandent la canonisation rapide de cette religieuse après son décès.
C'est quoi la canonisation ?
Je voudrais vous parler d'une femme dont vous n’avait jamais entendu parler. Je profite donc de cette occasion pour vous raconter la vie d’une femme inconnue. J’y pense car hasard du calendrier elle aurait aujourd’hui 99 ans. Elle était la fille d’un notable de l’Aveyron et d’une petite servante Kabyle de 16 ans que son patron avait engrossé. Par amour ou par soumission à son statut de Maître, je ne sais pas.
Enfant en Algérie elle fut rejetée par les deux communautés... À 16 ans son père pas si mauvais que cela donc, la fit venir en France, non pas chez lui, mais il s’occupa de son éducation. Elle choisit le métier d’infirmière, en 1936 elle repart en Algérie, les Français bien blanc de la métropole avaient peurs d’une piqûre …par une métisse………
La situation là-bas pour une sang-mêlé n’est pas brillante non plus. Avec l’aide d’un médecin militaire, et d’une mère supérieure, elle va s’occuper de recueillir des adolescentes abandonnée, rejetée par les familles sous un prétexte ou un autre. Sans argent, quand je dis sans un sou, c’est sans l’ombre du premier frs. Le couvent prête des anciennes écuries, et l’armée ferme les yeux sur les détournements de nourritures. Quant aux médicaments, il n’y en a pas, C’est la guerre en Europe, les restrictions en Algérie ce n’est pas que des mots.
Avec l’aide de quelques religieuses, les adolescentes apprennent à lire, à écrire, apprennent le tissage, et l’herboristerie. Le tissage c’est utile et savoir se soigner gratuitement aussi.
En 1947, elle est enceinte ; à l’époque un médecin militaire doit demander l’autorisation de sa hiérarchie pour se marier. Permission refusée. Il quitte l’armée. Retour tous les deux en métropole pour se marier. Dans les années d’après guerre, les idées généreuses des anciens résistants permettent d’ouvrir des « dispensaires » dans les quartiers pauvres des grandes villes. Il sera médecin des pauvres, elle sera son infirmière. Pas suffisant pour eux, alors ils recommencent comme en Algérie, à accueillir ce qui s’appelle à l’époque « les filles de l’assistance ». Le domicile familial est aussi un foyer d’accueil. Et pendant les « congés » ils descendent en Algérie pour continuer de s’occuper de l’ancien centre que les religieuses ont intégré à leurs communautés. En 1960 une bombe imbécile mettra fin à Alger à la vie d’un homme qui ne savait que donner. Il n’avait jamais imaginé que son titre de « Docteur » pouvait lui rapporter de l’argent, il croyait que ce « titre » lui donnait que des obligations.
Quand à son épouse elle continu son œuvre sur une voie encore un peu plus dangereuse. L’Algérie indépendante fermant ses portes, une rencontre avec une religieuse roumaine en ouvrit d’autres plus acrobatique. Pendant vingt ans elles vont toutes les deux faire d’incessants voyages pour collecter et apporter des médicaments et des soins au pays paradisiaque du dictateur Roumain. La religieuse est morte dans les geôles de son pays en 1981 et son amie a quitté ce monde il y a vingt cinq ans sans jamais avoir conscience de vivre une vie hors norme.
C'est quoi au juste la canonisation ?


Dernière édition par Errance le Mer 22 Oct 2008 - 5:04, édité 1 fois
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Message par Fée Violine Mar 21 Oct 2008 - 8:49

merci, Errance, pour ce beau témoignage.
Ce serait encore mieux si tu nous disais le nom de cette femme formidable, et celui de son mari.
Moi aussi en me promenant sur internet j'ai vu à propos de soeur Emmanuelle des choses qui m'ont choquée, sur un forum que tu connais, tous les commentaires allant dans le sens :"oui, elle était bien, mais elle aurait été mieux si elle n'avait pas été soeur", et je m'apprêtais justement à répondre en donnant des témoignages du genre du tien, pour dire que des chrétiens généreux il y en a des millions mais qu'on ne les connaît pas forcément.

Pour te répondre sur la canonisation : c'est la reconnaissance publique de la sainteté d'une personne, qu'on met ainsi en valeur pour la donner en exemple à tout le monde. Et je trouve qu'on en a besoin, de ces exemples !
Mais le problème c'est les médias, qui capricieusement mettent en lumière une personne plutôt qu'une autre.
Je ne sais pas si soeur Emmanuelle est sainte (les procès de canonisation durent des années, pendant lesquelles on épluche tout ce que la personne a pu dire, faire et écrire durant sa vie), mais il est certain que si elle est sainte, des milliers ou millions de gens le sont aussi.
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Message par lucie Mar 21 Oct 2008 - 9:34

tous les commentaires allant dans le sens :"oui, elle était bien, mais elle aurait été mieux si elle n'avait pas été soeur",


je ne comprends ps bien l'argument...

elle est soeur, et c'est comme chrétienne, comme consacrée au Seigneur qu'elle a donné sa vie pour ses frères.

D'autres certes le font aussi... chrétiens ou non, consacrés ou non...

mais là, j'avoue ne voir qu'une forme d'anticléricalisme un peu ridicule... en gros, des gens qui apprécient ce qu'elle a fait, et s'en veulent d'apprécier une bonne soeur gene

enfin, c'est l'impression que ça me donne.

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Message par Fée Violine Mar 21 Oct 2008 - 10:12

oui, Lucie, c'est exactement ça. C'est un forum anticlérical, mais lozérien, donc j'y reste quand même !
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