MARTHE ET MARIE


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Jésus et le Sabbat

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Jésus et le Sabbat Empty Jésus et le Sabbat

Message par etienne lorant Ven 29 Oct 2010 - 8:53

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 14,1-6.

Un jour de sabbat, Jésus était entré chez un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et on l'observait.
Justement, un homme atteint d'hydropisie était là devant lui. Jésus s'adressa aux docteurs de la Loi et aux pharisiens pour leur demander : « Est-il permis, oui ou non, de faire une guérison le jour du sabbat ? »Ils gardèrent le silence. Jésus saisit alors le malade, le guérit et le renvoya.
Puis il leur dit : « Si l'un de vous a son fils ou son bœuf qui tombe dans un puits, ne va-t-il pas l'en retirer aussitôt, le jour même du sabbat ? »
Et ils furent incapables de trouver une réponse.

Aujourd'hui, j'ai désiré apprendre comment il se faisait que c'était si souvent la question du 'travail' le jour du Sabbat qui envenimait à ce point les relations entre les Pharisiens et les chefs de Synagogue et Jésus. Je suis donc parti à la recherche des "interdits du Sabbat" et ce que j'ai trouvé m'a paru ahurissant, bien au-delà de ce que j'avais compris par mes lectures de l'Évangile. Après avoir lu tout cela, j'ai mieux compris certaines autres paroles de Jésus, notamment lorsqu'il s'adressait au peuple en disant: "Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau et je vous donnerai du repos. Devenez mes disciples. Oui, mon joug est simple et mon fardeau léger !" (Citation de mémoire) Je me suis souvenu encore que Jésus avait éveillé l'attention d'un autre contradicteur en lui demandant quel est le cœur de la Loi. En réalité, après avoir découvert toutes ces choses, soit permises, soit interdites, mais aussi permises pour une part et interdites pour une autre, je crois que l'on comprend mieux comment le Christ, presque fatalement, était condamné au rejet par les chefs du peuple.

Voici donc une vue d'ensemble des prescriptions et interdictions du jour du Sabbat telles que je l'ai 'collectée' sur trois sites différents :

Le Sabbat avait été réglementé par les Docteurs de la Loi. Tout un traité de la Mischna est consacré à cette réglementation (le traité Schabbath). En effet, il fallait savoir exactement ce qui était permis et ce qui était défendu. Les ordonnances du Pentateuque avaient été soigneusement étudiées et commentées. La science des Docteurs de la Loi était précisément de bien connaître les défenses et les permissions. On décida que trente-neuf espèces de travaux seraient interdits. En voici la nomenclature telle que nous la trouvons dans le traité Schabbath :

1° semer; 2° labourer ; 3° moissonner ; 4° lier les gerbes ; 5° battre en grange ; 6° vanner ; 7° nettoyer le grain ; 8° moudre ; 9° tamiser ; 10° pétrir ; 11° cuire ; 12° tondre la laine ; 13° la blanchir 14° la carder ; 15" la teindre ; 16° filer 17° ourdir la toile 18°, faire deux points ; 19° tisser deux fils 20° détacher deux fils ; 21°, faire un noeud ; 22" défaire un noeud ; 23° coudre deux points ; 24° faire une déchirure qui exigerait au moins deux points de couture pour être raccommodée ; 25" s'emparer d'un gibier, d'un cerf par exemple ; 26° le tuer; 27° le dépouiller ; 28° le saler; 29° préparer la peau ; 30° racler les poils ; 31° le couper en morceaux ; 32° écrire deux lettres de l'alphabet ; 33° effacer pour écrire deux lettres de l'alphabet ; 34° bâtir ; 35° démolir, 36°, éteindre le feu ; 37° l'allumer ; 38° forger ; 39° porter un objet d'un endroit à un autre.

Ce n'était pas tout, chacune de ces défenses exigeait un certain nombre d'explications. Citons-en quelques exemples : la défense de faire et de défaire un nœud paraissait bien vague ; de quels nœuds s'agit-il ? Les Rabbins répondaient gravement : « On serait coupable de faire ou de défaire un nœud de chamelier et un nœud de batelier». Un Rabbi Meïr a dit : « Si un peut défaire le nœud d'une seule main on est innocent. Et puis on peut faire certaines espèces de nœuds; une femme peut nouer les cordons de sa robe, les rubans de son bonnet, sa ceinture ; on peut nouer ses chaussures et ses sandales ; on peut fermer des outres de vin et d'huile et un pot qui renferme de la viande. »

Il était encore défendu d'écrire deux lettres de l'alphabet, mais si on les écrit dans des langues différentes ou avec des encres de différentes couleurs, ou encore l'une de la main droite et l'autre de la main gauche, est-on coupable? A-t-on violé la Loi? Oui, répondent les Rabbins, qui ont prévu tous ces cas. « Celui qui écrit ces deux caractères sur deux pans de mur formant un angle et de manière qu'on puisse les lire ensemble est coupable ; mais si vous écrivez ces deux lettres avec la poussière dit chemin, avec du jus de fruit, avec du sable, en un mot avec une substance facile à enlever, alors vous êtes innocent. Si les deux lettres sont superposées, ou si vous écrivez sur deux feuilles d'un livre de sorte qu'on ne peut lire les deux lettres ensemble, vous êtes innocent. »

La défense d'allumer du feu était déjà dans le Pentateuque mais elle fut complétée, et on défendit aussi de l'éteindre (36e défense).
«Cependant si un païen s'offre pour éteindre un incendie le jour du Sabbat, on ne doit rien lui dire, ni : éteins-le, ni : ne l'éteins pas. On n'est pas tenu de le forcer au repos. » Cette défense d'éteindre le feu s'étendait aux lampes et aux flambeaux, mais ici encore on précisait. « Si quelqu'un éteint une lumière par crainte des païens, des voleurs, des mauvais esprits où à cause d'une maladie pour pouvoir dormir, il est innocent, mais s'il le fait pour économiser l'huile ou la mèche, ou ne pas abîmer sa lampe, il est coupable ». « On peut placer sous la lampe une assiette qui recueille les étincelles, mais il ne faut pas mettre d'eau dans cette assiette, ce serait éteindre les étincelles et violer la Loi. »

La dernière des trente-neuf défenses prêtait beaucoup aux développements : défense de transporter un objet d'un endroit à un autre. De quelle grosseur doit être l'objet? Les Rabbins répondaient que la Loi était violée « si on transportait autant de nourriture qu'il en faut pour faire la grosseur d'une figue sèche, autant de lait qu'il en faut pour faire une gorgée, autant d'huile qu'il en faut pour oindre le petit doigt, autant d'eau qu'il en faut pour humecter les yeux, autant d'encre qu'il en faut pour écrire deux lettres de l'alphabet.... etc., etc. « Il était interdit de transporter deux vêtements ne faisant pas partie du même habillement.

Dans un incendie il était permis de sauver les manuscrits de la Loi et des Prophètes, l'étui qui les renfermait, les Tefillins, et leur étui; si l'incendie survenait le vendredi soir, on pouvait sauver une quantité de nourriture suffisante pour les trois repas du lendemain ; s'il survenait le samedi avant midi, on ne pouvait plus emporter de nourriture que pour deux repas et pour un seul s'il se déclarait dans l'après-midi.

A côté de ces prescriptions formelles se trouvaient les conseils, les recommandations en prévision d'une violation possible de la Loi. Ainsi on recommandait au tailleur de ne pas sortir avec son aiguille le vendredi quand la nuit approchait il pouvait s'oublier et être surpris par le commencement du Sabbat. Il valait mieux ne pas lire à la lampe ou faire telle autre chose exigeant beaucoup de lumière, on pouvait encore s'oublier, être tenté de remettre de l'huile dans sa lampe, on aurait violé le commandement qui défend d'allumer du feu.

Outre les trente-neuf travaux interdits, il y avait un certain nombre de défenses faites à la fois pour le Sabbat et pour les jours de fête où cependant le repos était moins rigoureux.

On ne pouvait monter sur un arbre ou sur un animal, nager, danser, tenir un conseil, mettre à part la dîme, s'éloigner de plus de deux mille coudées (environ neuf cents mètres) de l'endroit où l'on se trouvait lorsque le Sabbat a commencé. Un espace de deux mille coudées s'appelait : Le chemin de sabbat ou limites du sabbat (Techoum aschabbath).

Parmi les Pharisiens, les Schammaïstes étaient d'intraitables observateurs du Sabbat. Ils ne permettaient pas la plus légère infraction aux règles établies et les exagéraient encore. Ils interdisaient formellement l'instruction des enfants, le soin des malades, la consolation des affligés et l'aumône.

La défense de porter un objet d'un local dans un autre ou d'une maison dans une autre était aussi fort habilement et fort jésuitiquement éludée par les Pharisiens. Faisant communiquer les cours des maisons entre elles, ils déclaraient qu'elles ne formaient dans leur ensemble qu'une seule et même cour et par suite il n'y avait qu'une seule maison, ou bien ils reliaient les maisons entre elles par des poutres et disaient : ce n'est qu'un seul bâtiment. Les Saducéens, toujours conservateurs, se déclaraient profondément scandalisés de cette manière de faire.

Il était du reste convenu que le danger de mort était un cas de force majeure et autorisait la violation du Sabbat. Cette décision fut prise au temps des Macchabées. Pendant l'insurrection un certain nombre de fidèles, surpris par l'ennemi le jour du Sabbat, s'étaient laissé massacrer jusqu'au dernier plutôt que de tirer l'épée pour se défendre. Ce respect du jour du repos avait paru décidément exagéré, d'autant plus qu'il s'agissait de soutenir la cause de Dieu, et il avait été décidé qu'à l'avenir on pourrait tirer l'épée pour se défendre, si on était attaqué un jour de Sabbat. Mais en temps de paix on ne pouvait porter les armes et les Romains furent obligés de dispenser les Juifs du service militaire; le repos du samedi et la discipline romaine se trouvaient être deux nécessités inconciliables.

Le soin des malades semble avoir été strictement interdit au premier siècle . On n'amène les malades à Jésus un jour de Sabbat qu'après le coucher du soleil. Cependant, il était permis d'assister une femme en couches. Si un édifice s'écroule sur quelqu'un et qu'on ne sache pas si, oui ou non, il est enseveli sous les décombres, si, oui ou non, il vit encore, si, oui ou non, il est Israélite, alors il faut lui porter secours le jour du Sabbat. Le trouvez-vous vivant encore? emportez-le et soignez-le. Est-il mort? laissez le corps jusqu'à ce que le Sabbat soit fini . Il est probable que ces questions de secours aux blessés, de guérisons des malades et en général d'actes d'humanité accomplis le jour du Sabbat étaient fort discutées ait temps de Jésus-Christ. La Mischna autorise celui qui a mal à la gorge à se gargariser le jour dut Sabbat, mais elle ne permet pas de remettre ce jour-là une jambe cassée, ni d'arroser d'eau froide un membre démis. On était plus humain pour les animaux, car il n'était pas défendu de soigner ses bestiaux et de les mener boire le jour du Sabbat. Il était permis de conduire son chameau avec une corde et son cheval avec son licou . « Et, non seulement, disent encore les Talmuds, il n'est pas interdit de mener sa bête à l'abreuvoir le jour du Sabbat, mais on peut puiser de l'eau pour elle; cependant, il faut prendre garde de ne pas porter l'eau. On doit la mettre devant l'animal, et il s'approche et boit de lui-même ». On comprend la sainte indignation de Jésus : « Vous menez votre âne à l'abreuvoir et vous ne voulez pas que je guérisse un malade." (Luc, 13)

La circoncision était autorisée parce qu'elle était, comme le Sabbat, antérieure à Moïse, et le commandement était trop important pour que rien pût empêcher de l'accomplir le huitième jour après la naissance. Cependant, si on pouvait circoncire la veille du Sabbat cela valait mieux.

En général tout ce qu'on pouvait faire la veille était défendu le jour du Sabbat.
etienne lorant
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