Derniers fragments d'un long voyage
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Derniers fragments d'un long voyage
Derniers fragments d'un long voyage, le dernier livre de Christiane Singer décédée peu après, il y a quelques mois.
Voici quelques extraits de ce livre lumineux, qui approche "tout près, tout près du grand secret du monde" comme disait un critique sur le beau film qu'Hervé Guibert a fait sur lui-même peu avant sa mort (lui aussi).
- Quand il n'y a plus rien, il n'y a que l'amour. Il n'y a plus que l'amour. Tous les barrages craquent. C'est la noyade, l'immersion. L'amour n'est pas un sentiment. C'est la substance même de la création. (p 41)
-Heureux qui comme moi a fait un terrifiant voyage, car il a reçu en présent de revenir des gouffres de la mort pour aimer et pour témoigner. (p 56)
- Lorsqu'on analyse scientifiquement, on a des résultats scientifiques. La science engendre de la science - tautologie parfaite. Système clos que rien ne menace. On a des résultats mais pas de fruits pour autant. Pour le fruit, il faut que le un ait éclaté - il faut le deux. A l'horizon du savoir doit se joindre la verticale d'un inconnu. C'est seulement lorsque l'horizon scientifique de lucidité et de recherche rejoint la verticale du secret que le fruit peut naître. (p 13-14)
- des citations de quelques penseurs juifs :
"J'aime chacun de vous comme peut-être l'un ou l'autre, son fils unique" (Baal Chem Tov)
"Ce qui doit donner de la lumière doit brûler" (Viktor Frankl)
"Pour que Dieu t'habite, Lui as-tu construit un logement digne de Sa gloire ?" (Rabbi Barouch)
- l'épitaphe qu'elle a souhaité avoir sur sa tombe :
"J'ai tant aimé ce monde où habite Ta gloire".
- ...il n'y a qu'une manière aujourd'hui de parler de spiritualité, c'est de l'allier à l'humour, à la légèreté, à la poésie, à une philosophie au pied vif. Ce qui est lourd n'a pas d'avenir. (p 131)
- Ne jamais oublier d'aimer exagérément : c'est la seule bonne mesure. (p 17)
- Il est bon et juste d'accompagner jusqu'au bout tout ce qu'on ressent, d'aller au plus aigu de la pointe. Pour être délivré de quelque chose, surtout le rejoindre de si près qu'on sente le souffle du dragon dans la nuque ! Oui, seulement si je suis capable d'accompagner ma misère, de l'admettre, de la reconnaître, elle prendra fin ; mais si je tente de surmonter, de succomber à l'héroïsme ou à la seule indignation "c'est horrible", alors tout se durcit et se prolonge. En prenant dans notre responsabilité ce que nous vivons, ce que nous faisons, ce que nous disons, nous avançons sur un chemin de paix. (p 125-126)
- [à propos des Petites Soeurs de l'Agneau, qui sont plus ou moins rattachées aux Dominicaines, et vivent dans les bidonvilles, avec les pauvres etc, et sont venues lui rendre visite à l'hôpital] :
Ces filles de l'Agneau sont bouleversantes de lumière. Il n'y a rien en elles de sirupeux ni d'édifiant ni de forcé. Tout perle d'elles comme d'une source intarissable. (p 132)
- un poème d'Angelus Silesius (ancien poète allemand), et la traduction :
Zu Gott sollst Du nicht schreien
Der Brunnenquell ist in Dir
Verlegest Du den Ausgang nicht
Dann flosset es für und für.
N'appelle pas Dieu à voix haute
Sa source est en toi
Et si tu n'obstrues pas le passage,
Rien n'en suspend la coulée. (p 104)
- encore des citations :
"Là où quelqu'un a eu raison, l'amandier ne fleurira pas l'an prochain" (vers d'un jeune poète israélien)
"Dans chaque commencement il y a une indicible féerie..." (Hermann Hesse)
et pour clore le livre, une phrase d'Aristote : "Tu connaîtras la justesse de ton chemin à ce qu'il t'aura rendu heureux".
Voici quelques extraits de ce livre lumineux, qui approche "tout près, tout près du grand secret du monde" comme disait un critique sur le beau film qu'Hervé Guibert a fait sur lui-même peu avant sa mort (lui aussi).
- Quand il n'y a plus rien, il n'y a que l'amour. Il n'y a plus que l'amour. Tous les barrages craquent. C'est la noyade, l'immersion. L'amour n'est pas un sentiment. C'est la substance même de la création. (p 41)
-Heureux qui comme moi a fait un terrifiant voyage, car il a reçu en présent de revenir des gouffres de la mort pour aimer et pour témoigner. (p 56)
- Lorsqu'on analyse scientifiquement, on a des résultats scientifiques. La science engendre de la science - tautologie parfaite. Système clos que rien ne menace. On a des résultats mais pas de fruits pour autant. Pour le fruit, il faut que le un ait éclaté - il faut le deux. A l'horizon du savoir doit se joindre la verticale d'un inconnu. C'est seulement lorsque l'horizon scientifique de lucidité et de recherche rejoint la verticale du secret que le fruit peut naître. (p 13-14)
- des citations de quelques penseurs juifs :
"J'aime chacun de vous comme peut-être l'un ou l'autre, son fils unique" (Baal Chem Tov)
"Ce qui doit donner de la lumière doit brûler" (Viktor Frankl)
"Pour que Dieu t'habite, Lui as-tu construit un logement digne de Sa gloire ?" (Rabbi Barouch)
- l'épitaphe qu'elle a souhaité avoir sur sa tombe :
"J'ai tant aimé ce monde où habite Ta gloire".
- ...il n'y a qu'une manière aujourd'hui de parler de spiritualité, c'est de l'allier à l'humour, à la légèreté, à la poésie, à une philosophie au pied vif. Ce qui est lourd n'a pas d'avenir. (p 131)
- Ne jamais oublier d'aimer exagérément : c'est la seule bonne mesure. (p 17)
- Il est bon et juste d'accompagner jusqu'au bout tout ce qu'on ressent, d'aller au plus aigu de la pointe. Pour être délivré de quelque chose, surtout le rejoindre de si près qu'on sente le souffle du dragon dans la nuque ! Oui, seulement si je suis capable d'accompagner ma misère, de l'admettre, de la reconnaître, elle prendra fin ; mais si je tente de surmonter, de succomber à l'héroïsme ou à la seule indignation "c'est horrible", alors tout se durcit et se prolonge. En prenant dans notre responsabilité ce que nous vivons, ce que nous faisons, ce que nous disons, nous avançons sur un chemin de paix. (p 125-126)
- [à propos des Petites Soeurs de l'Agneau, qui sont plus ou moins rattachées aux Dominicaines, et vivent dans les bidonvilles, avec les pauvres etc, et sont venues lui rendre visite à l'hôpital] :
Ces filles de l'Agneau sont bouleversantes de lumière. Il n'y a rien en elles de sirupeux ni d'édifiant ni de forcé. Tout perle d'elles comme d'une source intarissable. (p 132)
- un poème d'Angelus Silesius (ancien poète allemand), et la traduction :
Zu Gott sollst Du nicht schreien
Der Brunnenquell ist in Dir
Verlegest Du den Ausgang nicht
Dann flosset es für und für.
N'appelle pas Dieu à voix haute
Sa source est en toi
Et si tu n'obstrues pas le passage,
Rien n'en suspend la coulée. (p 104)
- encore des citations :
"Là où quelqu'un a eu raison, l'amandier ne fleurira pas l'an prochain" (vers d'un jeune poète israélien)
"Dans chaque commencement il y a une indicible féerie..." (Hermann Hesse)
et pour clore le livre, une phrase d'Aristote : "Tu connaîtras la justesse de ton chemin à ce qu'il t'aura rendu heureux".
Re: Derniers fragments d'un long voyage
Oui, seulement si je suis capable d'accompagner ma misère, de l'admettre, de la reconnaître, elle prendra fin ; mais si je tente de surmonter, de succomber à l'héroïsme ou à la seule indignation "c'est horrible", alors tout se durcit et se prolonge. En prenant dans notre responsabilité ce que nous vivons, ce que nous faisons, ce que nous disons, nous avançons sur un chemin de paix. (p 125-126)
L'amour n'est pas un sentiment. C'est la substance même de la création.
L'amour n'est pas un sentiment. C'est la substance même de la création.
Arcanes- Invité
Re: Derniers fragments d'un long voyage
Les livres de Christiane Singer sont d'une grande sagesse. Elle a aussi écrit Eloge du mariage, de l'engagement et autres folies (enfin un livre qui parle du mariage comme d'une folie et non comme d'une conclusion raisonnable), Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ? Et dautres encore.
Dominique, tu me le prêterais, le dernier, dans le cadre de la bibliothèque tournante ? Je ne l'ai pas lu. Je l'avais découvert dans un relais H en mars dernier, et c'est comme cela que j'ai appris le décès de l'auteur.
Dominique, tu me le prêterais, le dernier, dans le cadre de la bibliothèque tournante ? Je ne l'ai pas lu. Je l'avais découvert dans un relais H en mars dernier, et c'est comme cela que j'ai appris le décès de l'auteur.
Souricet- Invité
Re: Derniers fragments d'un long voyage
c'est le livre idéal à prêter par la poste car il est beau et petit.
Malheureusement je ne l'ai pas ! Je l'ai lu l'autre jour lorsque ma soeur était de passage ici, elle l'emportait pour l'offrir à notre mère et me l'a prêté au passage (il est vite lu). C'est pourquoi j'ai pris plein de notes avant de le lui rendre.
Par contre je viens d'acheter le "Jésus de Nazareth" de Benoît XVI, je pourrai peut-être le prêter.
J'ai beaucoup de livres, je pourrais mettre la liste.
Malheureusement je ne l'ai pas ! Je l'ai lu l'autre jour lorsque ma soeur était de passage ici, elle l'emportait pour l'offrir à notre mère et me l'a prêté au passage (il est vite lu). C'est pourquoi j'ai pris plein de notes avant de le lui rendre.
Par contre je viens d'acheter le "Jésus de Nazareth" de Benoît XVI, je pourrai peut-être le prêter.
J'ai beaucoup de livres, je pourrais mettre la liste.
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