MARTHE ET MARIE


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Meditation 196: Jésus et "l'étrangère".

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Meditation 196: Jésus et "l'étrangère". Empty Meditation 196: Jésus et "l'étrangère".

Message par Jean Jeu 14 Aoû 2008 - 16:14


Jésus s'était retiré vers la région de Tyr et de Sidon.
Voici qu'une Cananéenne, venue de ces territoires, criait : « Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. »
Mais il ne lui répondit rien. Les disciples s'approchèrent pour lui demander : « Donne-lui satisfaction, car elle nous poursuit de ses cris ! »
Jésus répondit : « Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël. »
Mais elle vint se prosterner devant lui : « Seigneur, viens à mon secours ! »
Il répondit : « Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens. -
C'est vrai, Seigneur, reprit-elle ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »
Jésus répondit : « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! » Et, à l'heure même, sa fille fut guérie. (Mt 15,21-28.)






De Galilée, Jésus s’est retiré quelques temps dans la région de Tyr et de Sydon. C’est là une terre de perdition, une terre en tout point étrangère. …..
Destination sans doute troublante pour les disciples entraînés par le Maître.

Sa réputation de thaumaturge l’ayant certainement précédé, une femme syro-phénicienne, dont la fille est malade, le supplie de prendre pitié d'elle. Jésus refuse d’abord de l'entendre. La malheureuse se jette à ses pieds. Les disciples interviennent en faveur de la suppliante et, devant son humilité, Jésus cède et, d'un mot, guérit l'enfant et loue hautement sa foi.

La méditation de ce texte impose généralement un thème qui d’ailleurs revêt aujourd’hui une grande actualité : l’accueil de l’étranger.

Et précisément Jésus ne se refuse pas, là sur cette route, à l'étrangère. Depuis la création, Dieu vient vers tous les hommes, il est le Dieu de toutes les nations. Nous savons bien par les Évangiles que l'amour, la grâce, la parole de Dieu ne sont jamais limités dans leur destination.

Ainsi Jésus ne pose pas de barrières infranchissables qui rendraient les groupes humains étrangers les uns aux autres. Bien au contraire, il manifeste une ouverture qui, de fait, brise les limites rigides de l'appartenance à un peuple, à une nation et à une religion……
Avec lui, cette appartenance cesse d'être déterminante. Ce qui compte à ses yeux, c'est d'apparaître comme le prochain…… Celui-ci peut se présenter à nous sous les traits de tout homme, étrangers de tous pays...

Tel est l' « universalisme » concret et effectif de Jésus. Ouverture non pas seulement aux membres de son propre groupe social - qu'il s'agisse de famille, de nation, d'ethnie, de classe, de parti, d'Église; mais surtout ouverture sans limites et dépassement des ségrégations quelles qu'elles soient.

Ainsi, dans une société qui peine tant à intégrer "l'étranger" et qui, scandaleusement, n'accueille le flux de pauvreté qu'en fonction de ses besoins, il est important de garder cet enseignement dans notre cœur. Nous qui savons que cet « universalisme » de l'Amour, le Christ l'a accomplis jusqu'à se donner pour les hommes sur la croix…… Nous enfin qui savons que c'est justement cet « universalisme » de son Évangile, parce qu'il heurtait les traditions, a conduit le Christ à la croix.

« Alors le roi dira à ceux qui sont à droite : "Venez les bénis de mon Père, prenez possession du Royaume qui vous a été préparé dès l'origine du monde. Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire ; j'étais étranger et vous m'avez recueilli ; Les justes répondront : "Seigneur, quand vous avons-nous vu avoir faim, avoir soif, quand vous avons-nous vu étranger ?- Et le roi leur répondra : "En vérité je vous le dis, toutes les fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits de mes frères, c'est à moi que - vous l'avez fait. » (Mt 25,34-45)


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Meditation 196: Jésus et "l'étrangère". Empty la cannanéenne

Message par lucie Dim 17 Aoû 2008 - 18:35

Une amie (d'origine juive, convertie) vient de me demander comment on peut expliquer le refus de Jésus de répondre positivement à la demande de cette femme...

Pour ma part, j'ai bien une réponse : cette femme, étrangère, lui montre que la foi existe aussi ailleurs que chez les enfants d'Israël... et l'aide ainsi à découvrir l'universalité de sa mission.
elle a en ce sens un role véritablement prophétique.

et vous ? comment répondriez-vous ?

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Message par Joss Dim 17 Aoû 2008 - 19:08

C'es vrai que la réaction du Seigneur est étrange, Lui si prompt d'ordinaire à s'émerveiller de la foi y compris chez les païens. Voulait-il effectivement souligner 'universalité de son message ou bien s'assurer la profondeur de la foi de cette femme.

Cette histoire m'en rappelle une autre : celle du "riche et du pauvre Lazare"

LUC 16
19 Il y avait un homme riche qui s'habillait de pourpre et de lin et qui, chaquejour, festoyait splendidement.
20 Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d'ulcères
21 et désireux de se rassasier de ce qui tombait de la table du riche; et
même, les chiens venaient lécher ses ulcères.

22 Or il arriva que le pauvre mourut, et il fut emporté par les anges dans le
sein d'Abraham. Le riche aussi mourut, et on lui donna la sépulture.
23 Dans l'enfer, il leva les yeux, en proie aux tourments, et il aperçut de loin
Abraham, et Lazare dans son sein.
24 Et il s'écria : " Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare pour qu'il
trempe dans l'eau le bout de son doigt et me rafraîchisse la langue, car je
souffre dans cette flamme. "
25 Abraham dit : " Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant
ta vie, et pareillement Lazare ses maux. Maintenant il est consolé ici, et toi
tu souffres.
26 Et avec tout cela, entre nous et vous a été établi un grand abîme, de sorte
que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous ne le pourraient pas, et que
[ceux] de là-bas ne traversent pas non plus vers nous. "
27 Et il dit : " Je te prie donc, père, de l'envoyer à la maison de mon père,
28 — car j'ai cinq frères, — pour leur attester (ces choses) de peur qu'ils ne
viennent, eux aussi, dans ce lieu de tourment. "
29 Abraham dit : " Ils ont Moïse et les prophètes : qu'ils les écoutent ! "
30 Il dit : " Non, père Abraham; mais si quelqu'un de chez les morts va vers
eux, ils se repentiront. "
31 Il lui dit : " S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, même si quelqu'un
ressuscitait d'entre les morts, ils ne seraient pas persuadés. "

Les chiens étaient les seuls à avoir pitié de Lazare........
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Message par Fée Violine Mar 19 Aoû 2008 - 19:43

le commentaire du père Cantalamessa (sur Zenith)

Une cananéenne se mit à crier

Au cours de ce même voyage durant lequel il avait multiplié le pain et marché sur les eaux, Jésus arriva du côté de Tyr et Sidon, c'est-à-dire dans un territoire habité par les païens, et non par les juifs (aujourd'hui Tyr et Saida au Liban). Là, vint à sa rencontre une femme cananéenne, c'est-à-dire une descendante du peuple qui habitait en Palestine avant la conquête des juifs. Donc une païenne. Elle se met à crier : « Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David. Ma fille est tourmentée par un démon ».

Et voilà la première douche froide. Il est écrit que Jésus « ne lui répondit rien ». Ce sont les apôtres qui interviennent pour intercéder en sa faveur, non pas tant par amour pour la femme, mais plutôt parce qu'elle les suit sans cesse. « Donne-lui satisfaction car elle nous poursuit de ses cris ! ». Deuxième refus net de Jésus : « Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël ».

Face au refus, la femme répond en intensifiant sa prière : « Seigneur, viens à mon secours ! ». Troisième phrase dure : « Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens ». A ce point-là, n'importe qui serait parti exaspéré. Pas la cananéenne. Elle prend plus de place à chaque nouvelle ligne de l'Evangile : « C'est vrai Seigneur, reprit-elle, mais justement les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres ».

Jésus, qui s'est retenu avec peine jusque là, ne résiste plus et crie rempli de joie comme le ferait un supporter après le record mondial de saut de son athlète favori : « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! ». « Et, à l'heure même sa fille fut guérie ». Mais que s'est-il passé pendant ce temps ? Un autre miracle, bien plus grand que la guérison de la fille. Cette femme est devenue « croyante », une des premières croyantes issues du paganisme.

Si Jésus l'avait écouté lors de la première demande, tout ce que la femme aurait obtenu aurait été la libération de sa fille. La vie aurait suivi son cours avec quelques difficultés en moins. Mais tout aurait pris fin à ce moment là, et à la fin, la mère et la fille seraient mortes sans laisser de traces d'elles. En revanche, on parlera de ces deux femmes païennes anonymes jusqu'à la fin du monde.

Que de choses nous enseigne cette simple histoire évangélique ! Peut-être Jésus s'est-il précisément inspiré d'elle pour proposer la parabole de la veuve importune sur la « nécessité de prier sans cesse, sans jamais se lasser ».

Nous ne prétendons pas expliquer la raison ultime de tant de prières inécoutées, il reste un fond de mystère pour nous, toutefois nous pouvons dire quelque chose. Dieu écoute même quand... il n'écoute pas. Le fait qu'il n'écoute pas est déjà une aide. En attendant d'exaucer, Dieu fait croître notre désir, il fait que l'objet de notre prière s'élève ; que des choses matérielles nous passons aux spirituelles, des choses temporelles à celles éternelles, des petites choses aux grandes. De cette façon, il peut nous donner beaucoup plus que ce que nous étions venus chercher au début.

Souvent, quand nous prions, nous ressemblons à ce paysan dont parle un ancien auteur spirituel, Dorothée de Gaza. Il a reçu la nouvelle que le roi en personne le recevra. C'est l'occasion de sa vie : il pourra lui présenter de vive voix sa pétition, demander ce qu'il veut, assuré que tout lui sera concédé. Arrive le jour fixé, le brave homme, très ému, entre en la présence du roi, et que demande t-il ? Un quintal de fumier pour ses champs ! C'était tout ce qu'il lui était venu en tête. Nous, disais-je, nous nous comportons quelques fois avec Dieu de la même manière. Ce que nous lui demandons, par rapport à ce que nous pourrions lui demander, est seulement un quintal de fumier, de petites choses, qui servent peu, et qui pourraient même se retourner contre nous.

L'épisode de la cananéenne contient un enseignement sur la prière, mais aussi un enseignement important sur la personne du Christ. Aujourd'hui, dans l'effort louable de panser les blessures dans les relations entre chrétiens et juifs, quelqu'un propose cette tentative de solution : oui, le Christ est le Messie, l'envoyé de Dieu, mais pour les païens, pas pour les juifs. Il serait venu pour étendre la révélation et l'alliance biblique aux nations, mais pas pour les juifs qui possédaient déjà ces choses. Cette allégation est faite pour confirmer les paroles du Christ aux apôtres avant de monter au ciel : « Allez donc de toutes les nations... », comme s'il entendait toutes les nations à l'exception d'Israël.

C'est une tentative absurde, rejetée précisément par la majorité des juifs eux-mêmes. Jésus, nous l'avons entendu, dit à la cananéenne d'avoir été envoyé avant tout pour les brebis perdues d'Israël ; tout son enseignement est incompréhensible si on l'imagine destiné aux païens et pas à ses interlocuteurs immédiats. Détacher Jésus du peuple juif signifie, selon moi, ne pas aimer Jésus ni le peuple juif ; cela ne signifie pas lui rendre service, mais lui faire un tort immense, en lui ôtant ce que le vieux Siméon définit comme la « lumière des peuples », mais aussi la « gloire de son peuple Israël ».

Naturellement, les juifs sont libres de l'accepter ou non comme Messie (et nous les chrétiens sommes responsables d'avoir rendu cette acceptation beaucoup plus difficile avec les souffrances infligées à ce peuple au cours de son histoire), mais aucune motivation, aussi bonne soit-elle, ne devrait conduire à falsifier les données de l'Evangile, pour soit disant réparer les erreurs commises.
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