MARTHE ET MARIE


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Bac latin 2011

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Message par Fée Violine Jeu 24 Mar 2011 - 21:04

Plan :
Description du phénomène
Réponse scientifique
Conclusion sur la signification

« L’arc-en-ciel est-il le signe qu’il n’y aura plus de déluge ? »
Thomas répond avec sérieux à cette question farfelue, qui fait allusion à un épisode de la Bible : après le Déluge, Dieu met un arc-en-ciel en signe d’alliance avec les survivants et déclare qu’il ne détruira plus l’humanité par un Déluge.
Thomas explique le mécanisme physique de ce phénomène météorologique, c’est-à-dire les différents rapports pouvant exister entre le soleil et l’humidité. S’il y a plus d’humidité, il pleut ; s’il y a plus de soleil, c’est la sécheresse ; s’il y a un peu des deux, on a un arc-en-ciel. L’explication est simple (ce qui n’est pas toujours le cas chez Thomas d’Aquin !), illustrée avec un exemple (l’Égypte et les pays chauds) pour rendre la démonstration plus claire. L’auteur se place uniquement au plan rationnel, scientifique, matériel.
Après son explication, il répond à la question posée : oui, l’arc-en-ciel annonce qu’il ne pleuvra pas, mais il s’agit de la pluie en général et non du Déluge.
Mais ensuite, il se place au plan de la foi en expliquant que l’arc-en-ciel est un symbole du Christ, c’est pourquoi la Bible emploie cette image. Sous-entendu, il ne faut pas prendre la Bible au pied de la lettre
Chez Thomas, science et foi coexistent sans se heurter, chacune à sa place.
Le style est simple, sans prétention littéraire. C’est un enseignant qui cherche avant tout à transmettre des connaissances et une méthode de réflexion.

Le latin du 13ème siècle est un peu différent du latin classique : l’infinitive est remplacée par une complétive introduite par quod, de même que dans la phrase française la complétive est introduite par que : est considerandum quod.
Le vocabulaire a aussi un peu changé, avec par exemple des verbes renforcés par le préfixe super (superabundare, supervincere).

La structure logique est solide. On note beaucoup de liens logiques, ce qui n’est pas étonnant pour un auteur si rationnel : autem (2), quidem…vero, enim, unde, etiam (2), vero (2) ; quandoque…quandoque vero e contrario… quandoque vero… ; sed tamen, et nunc, sed etiam ; non tantum… neque etiam ; et ideo, ideo autem, quia. Sans oublier les mots ratio, causa, causatur.

Cause efficiente et cause matérielle sont des termes de la philosophie aristotélicienne, reprise par la philosophie thomiste.
Pour Aristote, causes et effets sont simultanés. Pour tout phénomène il distingue quatre causes, qui agissent ensemble. Par exemple, pour une maison :
Cause matérielle : le bois, les pierres, les briques ;
Cause formelle : la disposition de ces matériaux, le plan ;
Cause efficiente (motrice) : l'architecte et les maçons ;
Cause finale : la fonction que cette maison est destinée à remplir.
Donc dans la genèse de la pluie, la vapeur et le soleil jouent chacun leur rôle.



Dernière édition par Fée Violine le Jeu 26 Mai 2011 - 16:59, édité 1 fois
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Message par Fée Violine Jeu 24 Mar 2011 - 21:09

De Medicina, VII, 7, 14

Une opération délicate


Post haec in advorso collocandus est, loco lucido, lumine adverso, sic ut contra medicus paulo altius; a posteriore parte caput eius qui curabitur, minister contineat, ut inmobile id praestet: nam levi motu eripi acies in perpetuum potest. Quin etiam ipse oculus qui curabitur, inmobilior faciendus est, super alterum lana inposita. Tum acus admovenda est, sic acuta, ut foret, non nimium tenuis; eaque demittenda sed recta est per summas duas tunicas medio loco inter oculi nigrum et angulum tempori propiorem, e regione mediae suffusionis sic, ne qua vena laedatur. Neque tamen timide demittenda est, quia inani loco excipitur; ad quem cum ventum est, ne mediocriter quidem peritus falli potest, quia prementi nihil renititur. Ubi eo ventum est, inclinanda acus ad ipsam suffusionem leviterque ibi verti et paulatim eam deducere infra regionem pupillae debet; ubi deinde eam transit, vehementius inprimi, ut inferiori parti insidat. Si haesit, curatio expleta est: si subinde redit, eadem acu concidenda et in plures partes dissipanda est, quae singulae et facilius conduntur et minus late officiunt. Postea educenda recta acus est; inponendumque lana molli exceptum ovi album, et supra, quod inflammationem coerceat; atque ita devinciendum. Post haec opus est quiete, abstinentia, lenium medicamentorum inunctionibus; cibo, qui postero die satis mature datur, primum liquido, ne maxillae laborent;

Vocabulaire

Advertere : tourner vers
Collocare : placer
Lucidus : éclairé
Paulo : un peu
Minister, tri, m : serviteur
Praestare : procurer, faire
Levis : léger
Motus, us, m : mouvement
Eripere : arracher (ex, rapio)
Acies, ei, f : pointe => éclat du regard (c’est le sens ici) ou armée rangée en ligne de bataille
Quin etiam : bien plus (pour renforcer une affirmation)
Acus, us, f : aiguille
Tenuis : mince, ténu
Tempus, oris, n : la tempe
Suffusio : cataracte
Laedo, is, ere, si, sum : blesser
Inanis : vide
Excipere : recevoir
Peritus : habile
Fallere : tromper
Premere : appuyer
Renitor, eris, i, nisus sum : faire effort contre, résister
Paulatim : peu à peu
Vehementer : violemment
Haereo, es ere, si, sum : adhérer
Insidere : s’installer
Subinde : aussitôt après
Concidere : couper en morceaux
Condo : enfouir
Singuli : un par un
Officere (ob, facio) : faire obstacle
Coerceo, es, ere, cui, citum : enfermer, réprimer, contenir (> français coercition)
Opus est : il est besoin
Lenis : doux
Cibus, i, m : nourriture
Mature : tôt
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Message par Fée Violine Jeu 24 Mar 2011 - 21:10

In adverso collocandus est : [le malade] doit être installé en face,
Loco lucido, lumine adverso : dans un lieu éclairé, avec la lumière en face,
Sic ut medicus contra paulo altius : de sorte que le médecin [soit] en face, un peu plus haut ;
Minister contineat a posteriore parte : Qu’un serviteur maintienne par derrière
caput ejus qui curabitur : la tête du patient (litt. de celui qui sera soigné)
ut immobile id praestet : pour la rendre immobile :
Nam levi motu acies potest eripi in perpetuum : Car par un léger mouvement, la vision peut être arrachée pour toujours.
Quin etiam ipse oculus qui curabitur : Bien plus, l’œil malade (litt.qui sera soigné) lui-même
Immobilior faciendus est : doit être immobilisé (litt. rendu plus immobile),
Super alterum lana imposita : un lainage étant posé sur l’autre.
Tum acus admovenda est : Alors il faut approcher une aiguille
Sic acuta ut foret, non nimis tenuis : assez acérée pour percer, pas trop mince ;
eaque demittenda sed recta : et il faut l’enfoncer mais droite
per summas duas tunicas : à travers les deux tuniques extérieures (litt. supérieures)
medio loco inter oculi nigrum et angulum tempori propiorem : à l’endroit intermédiaire entre la pupille et l’angle [le] plus proche de la tempe,
e regione mediae suffusionis : au niveau du milieu de la cataracte
sic ne qua vena laedatur : de sorte qu’aucun vaisseau ne soit lésé.
Neque tamen timide demittenda est : et il ne faut pas l’enfoncer timidement,
Quia inani loco excipitur : car elle est reçue dans un endroit vide ;
Ad quem cum ventum est : quand on y est arrivé,
Ne mediocriter quidem peritus falli potest : même un moyennement doué ne peut se tromper,
Quia prementi nihil renititur : car rien ne résiste quand on appuie (litt. à celui qui appuie).
Ubi eo ventum est : Quand on est arrivé là,
Inclinanda acus ad ipsam suffusionem : il faut incliner l’aiguille vers la cataracte elle-même
Leniterque ibi vertendo : et là en la tournant doucement
debet paulatim eam deducere infra regionem pupillae : [le médecin] doit faire descendre peu à peu [la cataracte] sous la région de la pupille ;
deinde ubi eam transiit : ensuite quand [la cataracte] a traversé cette [région],
vehementius imprimi : elle [doit] être poussée plus fort
ut inferiori parte insidat : pour qu’elle s’installe dans la partie inférieure.
Si haesit, curatio expleta est : Si elle y reste, l’opération est terminée ;
Si subinde redit : si elle revient aussitôt,
Eadem acu concidenda : il faut la couper avec la même aiguille
Et in plures partes dissipanda est : et l’éparpiller en plusieurs morceaux,
Quae singulae et facilius conduntur : qui sont plus facilement enfouis un par un
Et minus late officiunt : et font moins largement obstacle.
Postea educenda recta acus est : Ensuite il faut sortir l’aiguille, droite,
Imponendumque lana molli exceptum ovi album : et poser sur [l’œil] du blanc d’œuf recueilli sur un lainage doux
Et supra, quod inflammationem coerceat : et par-dessus, ce qui peut combattre l’inflammation ;
Atque ita devinciendum : et il faut l’attacher ainsi.
Post haec opus est quiete, abstinentia, lenium medicamentorum inunctionibus : après cela, il y a besoin de repos, de diète, d’application de liniments doux,
Cibo, qui postero die satis mature datur : de nourriture, qui est donnée le lendemain au plus tôt,
Primum liquido, ne maxillae laborent : d’abord liquide, pour que les mâchoires ne travaillent pas.


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Message par Fée Violine Jeu 24 Mar 2011 - 21:15

Sur l'auteur, la médecine antique et l'opération de la cataracte:

Aulus Cornelius Celsus, de bonne famille, né à Vérone?, auteur d’une vaste encyclopédie (disparue) sur l'agriculture, l'art militaire, la rhétorique, la philosophie, la jurisprudence et la médecine, vivait à Rome au temps de l'empereur Auguste (fin 1er s. av J/ début 1er s. ap JC).
Le traité De Medicina est la seule partie de son œuvre qui nous soit parvenue. C’est le premier ouvrage complet sur la médecine. Les livres 7 et 8 sont consacrés à la chirurgie, avec des descriptions claires et précises. On lui doit l'inventaire d'une cinquantaine d'instruments chirurgicaux. Celse a des connaissances en ophtalmologie. Il est le premier à avoir décrit l’opération de la cataracte.
La médecine romaine hérite directement de la médecine grecque, fortement influencée par la théorie des quatre humeurs et par les textes d’Hippocrate et de ses disciples. Le serment d'Hippocrate obligeait les médecins à donner l'exemple par une vie saine. Ils considéraient que la première cause des maladies était l'absence d'hygiène de vie. Caton l'Ancien considérait la médecine comme un signe de décadence, mais les médecins grecs finirent par s'imposer à Rome vers le 1er siècle.
Les médecins utilisaient des techniques variées utilisant différents instruments et pratiquaient aussi, comme les Grecs, des rituels religieux pour obtenir la guérison, car ils croyaient à l’origine surnaturelle de nombreuses maladies. La médecine était bien moins considérée à Rome qu'en Grèce, mais contrairement à la société grecque qui considérait que la santé était une affaire personnelle, le gouvernement romain encourageait l’amélioration de la santé publique (aqueducs pour amener l’eau dans les villes, bains publics, égouts…)
Les instruments étaient bouillis avant emploi. Les chirurgiens utilisaient des analgésiques comme la morphine, l’opium et la scopolamine. L’acide acétique était utilisé pour laver les plaies. On savait opérer certaines cataractes avec des aiguilles. On utilisait la traction pour remettre en place les os fracturés.
Opération de la cataracte chez les Romains (article en anglais): http://news.bbc.co.uk/2/hi/health/7194352.stm
Opération de la cataracte de nos jours :
Spoiler:

Nous avons ici un texte purement technique, sans aucun effet littéraire.
Les mots sont à prendre au sens littéral : adverso, imposita, demittenda, renititur, inclinanda, vertendo, deducere, transiit, imprimi, dissipanda, conduntur, officiunt, educenda, imponendum, sont des verbes de mouvement et d’action.

Grammaticalement, nous avons beaucoup de façons de donner des ordres :
beaucoup d'adjectifs verbaux (11),
des verbes au subjonctif : contineat est l’équivalent d’un impératif ; praestet, foret, laedatur, insidat, coerceat, laborent, qui sont dans des subordonnées, indiquent un but à atteindre,
« debet » + infinitif.

On a aussi des ablatifs absolus indiquant la succession des étapes (2).

L’auteur, Celse, polygraphe romain du 1er siècle avJC, connaît bien le sujet, il donne des indications très précises, avec des explications claires.
C’est seulement grâce à ce texte que nous savons comment les Anciens pratiquaient cette opération.
Termes techniques : acus (aiguille), forare (percer), tunica (tunique de l’œil), tempus (tempe), suffusio (cataracte), pupilla (pupille), ovi album (blanc d’œuf), inunctio (onction), maxillae (mâchoires).



Dernière édition par Fée Violine le Mar 10 Mai 2011 - 21:38, édité 1 fois
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Bac latin 2011 - Page 2 Empty III Le bonheur des philosophes. Sénèque

Message par Fée Violine Jeu 24 Mar 2011 - 23:11

Sénèque, Lettres à Lucilius, 23, 6-8
Le bonheur est en nous

Fac, oro te, Lucili carissime, quod unum potest praestare felicem: dissice et conculca ista quae extrinsecus splendent, quae tibi promittuntur ab alio vel ex alio; ad verum bonum specta et de tuo gaude. Quid est autem hoc 'de tuo'? te ipso et tui optima parte. Corpusculum quoque, etiam si nihil fieri sine illo potest, magis necessariam rem crede quam magnam; vanas suggerit voluptates, breves, paenitendas ac, nisi magna moderatione temperentur, in contrarium abituras. Ita dico: in praecipiti voluptas ad dolorem vergit nisi modum tenuit; modum autem tenere in eo difficile est quod bonum esse credideris: veri boni aviditas tuta est. Quid sit istud interrogas, aut unde subeat ? Dicam: ex bona conscientia, ex honestis consiliis, ex rectis actionibus, ex contemptu fortuitorum, ex placido vitae et continuo tenore unam prementis viam. Nam illi qui ex aliis propositis in alia transiliunt aut ne transiliunt quidem sed casu quodam transmittuntur, quomodo habere quicquam certum mansurumve possunt suspensi et vagi? Pauci sunt qui consilio se suaque disponant: ceteri, eorum more quae fluminibus innatant, non eunt sed feruntur.

vocabulaire
Praestare : procurer, fournir (=> français prestation)
Conculcare : fouler aux pieds (< calcare, marcher sur, français chaussure)
Extrinsecus : à l’extérieur (adverbe) (=> adjectifs français extrinsèque, intrinsèque)
Paenitendus : regrettable (de paeniteo, es ere, ui : se repentir, avoir du regret) (=> français pénitence)
Praeceps, cipitis, adj. : (prae, caput: la tête en avant) précipité, en pente rapide ; pris comme substantif : précipice, abîme
Vergo, ere : pencher, incliner
Tenor, oris, m : cours non interrompu, marche continue ; teneur
Suspensus, a, um (de suspendo) : suspendu, flottant, indécis
Vagus, a, um : errant
Mos, moris, m : coutume (=> français moral, mœurs)


Dernière édition par Fée Violine le Sam 21 Mai 2011 - 18:26, édité 1 fois
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Message par Fée Violine Jeu 24 Mar 2011 - 23:58

Fac, oro te, Lucili carissime, Fais, je t’en prie, mon cher Lucilius,
quod unum potest praestare felicem: ce qui seul peut rendre heureux :
dissice et conculca ista quae extrinsecus splendent, retranche et piétine ce qui brille au-dehors,
quae tibi promittuntur ab alio vel ex alio; ce qui t’est promis par l’un ou l’autre ;
ad verum bonum specta et de tuo gaude. regarde vers le vrai Bien, et jouis de ce qui est tien.
Quid est autem hoc 'de tuo'? te ipso et optima parte tui. C’est quoi, « le tien » ? Toi-même et la meilleure partie de toi.
Corpusculum quoque, etiamsi nihil fieri sine illo potest : Ce misérable corps aussi, même si rien ne peut être fait sans lui,
crede rem magis necessariam quam magnam: crois-le chose plus nécessaire qu’importante.
Vanas suggerit voluptates, breves, paenitendas, Il procure des plaisirs vains, brefs, honteux,
ac nisi magna moderatione temperentur, in contraria abituras. et, s’ils ne sont pas tempérés par une grande modération, destinés à aller vers leur contraire.
Ita dico : in praecipiti voluptas ad dolorem vergit, nisi modum tenuit. Oui, je te le dis : le plaisir penche tête la première vers la douleur, s’il ne garde pas la mesure.
Modum autem tenere difficile est in eo quod credideris bonum esse: Or, garder la mesure est difficile, dans ce qu’on a cru être bon ;
veri boni aviditas tuta est. le désir du Bien véritable, [lui,] est sans danger.
interrogas quod sit istud, aut unde subeat? Tu demandes ce qu’est ce [Bien], et d’où il vient ?
Dicam: ex bona conscientia, ex honestis consiliis, ex rectis actionibus, ex contemptu fortuitorum, ex placido vitae et continuo tenore prementis unam viam. Je vais te le dire : d’une bonne conscience, de projets honnêtes, d’actions droites, du mépris des [événements] fortuits, d’une vie paisible et du cours régulier de celui qui marche sur un chemin unique.
Nam illi qui ex aliis propositis in alia transiliunt, aut ne transiliunt quidem sed casu quodam transmittuntur, Car ceux qui sautent de projets en projets, ou qui ne sautent même pas mais sont ballottés par un hasard,
quomodo suspensi et vagi possunt habere quicquam certum mansurumve? comment, flottants et errants, peuvent-ils avoir quoi que ce soit de certain ou de durable (litt. destiné à rester) ?
Pauci sunt qui consilio se suaque disponant: Il y a peu de gens qui établissent volontairement leur personne et leur vie (litt. eux et ce qui est à eux) ;
ceteri, more eorum quae fluminibus innatant, non eunt sed feruntur; les autres, à la manière des choses qui flottent dans une rivière, n’avancent pas mais sont emportés.

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Message par Fée Violine Jeu 24 Mar 2011 - 23:59

La lettre est adressée à un ami (Lucile carissime), c’est la 23ème des 124 lettres à Lucilius qui subsistent, lettres sans doute réelles mais que Sénèque a dû remanier avant publication.
Le style est vivant, avec parfois de longues phrases mais aussi des impératifs, des dialogues fictifs, des questions, des phrases brèves et simples, proches du style oral (d’où le peu de mots de liaison).
On note une asyndète (modum autem…. credideris : veri boni aviditas tuta est), qui souligne le fort contraste entre le sage et l’homme ordinaire.

L’idée générale du texte est que le bonheur se trouve dans la vertu et dans la volonté, et que les plaisirs extérieurs sont sans intérêt. Le philosophe renonce à ce qui ne sert à rien (dissice, conculca), se méfie du corps (corpusculum, non magnam rem) et se tourne vers le vrai bonheur, qu’il trouvera en lui-même (de tuo, verum bonum).

On a longtemps pensé que Sénèque avait connu les premiers chrétiens, ce qui est possible puisque st Pierre (+ v65) et st Paul (+ v67) ont vécu à Rome à la même époque que Sénèque (+ 65). Tous 3 sont d’ailleurs morts victimes de Néron, ainsi que Poppée (+ 65), épouse de Néron et peut-être chrétienne. De plus, on sait que Paul, à une époque, est passé en jugement devant le frère de Sénèque.
Mais il est peu probable que Sénèque ait subi l’influence du christianisme, car il n’y fait jamais allusion. Et puis, bien qu’il y ait des valeurs communes (l’importance de la vie intérieure et le mépris des plaisirs extérieurs, le mépris de la mort et de la souffrance, l’exigence morale…), Sénèque, comme tous les stoïciens, a aussi des valeurs incompatibles avec le christianisme : mépris du corps (corpusculum…rem magis necessariam quam magnam)- qu’on retrouve, il est vrai, chez certains chrétiens -, orgueil d’être meilleur que les autres (le stoïcisme est une doctrine élitiste), spiritualité basée sur la recherche de soi-même et non sur l’amour de Dieu et des autres…

Dans ce texte, certaines idées sont communes aux épicuriens et aux stoïciens : le sage trouve son bonheur en soi-même (de tuo gaude), dans une vie équilibrée (moderatione, modum tenere), calme (placido vitae tenore), ne pas se laisser impressionner par les vicissitudes de la vie (contemptu fortuitorum), les sages sont rares (voir le texte de Lucrèce qui tient les mêmes propos).
Mais nous trouvons aussi un vocabulaire typiquement stoïcien :
honestis consiliis (l’honestum est pour le stoïcien le bien suprême, ainsi que la vertu et la volonté, sous-entendue par le mot consiliis, répété un peu plus loin: consilio, volontairement) ;
actionibus (qui suppose encore la volonté et l’énergie. De même le premier mot du texte, fac, incite le disciple à l’action) ;
voluptates a ici une connotation péjorative (les voluptates sont un grand danger pour la sérénité du sage stoïcien, alors que pour l’épicurien, la voluptas est le bien suprême) ;
de même casu : le hasard, important pour l’épicurisme puisqu’il garantit la liberté du sage, est pour le stoïcien un ennemi à combattre, casu quodam transmittuntur. Le stoïcien ne laisse rien au hasard, et surtout pas le soin de mener sa vie à sa place ! Dans ce passage, l’auteur emploie divers verbes au passif (promittuntur, transmittuntur, feruntur, suspensi). Cette passivité est indigne du sage. On a beaucoup de verbes d’action ou de mouvement : fac, dissice et conculca, specta, tenere (x2), prementis viam, disponant, eunt, dont plusieurs sont imagés et représentent la vie spirituelle comme un combat ou un voyage. Les sages sont rares (pauci).
Les hommes ordinaires, en revanche, sont décrits en termes évoquant l’instabilité (extrinsecus splendent, vanas, breves, paenitendas, praecipiti vergit, fortuitorum, casu, transiliunt, transmittuntur, suspensi et vagi, innatant, feruntur) et le malheur (dolorem, contraria), tandis que le sage est décrit en termes de bonheur assuré (felicem, verum bonum, gaude, optima, tuta, bona, certum mansurumve).
Il y a dans le texte un parallèle constant entre les deux genres de vie.



Dernière édition par Fée Violine le Sam 21 Mai 2011 - 14:15, édité 1 fois
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Bac latin 2011 - Page 2 Empty Lucrèce

Message par Fée Violine Ven 25 Mar 2011 - 0:08

Titus Lucretius Carus (98?-55? av JC). De sa vie on ne sait rien.
Son choix philosophique : Epicure, lui-même disciple de Démocrite.
Œuvre : De Rerum Natura, destinée à exposer la doctrine d’Epicure. C’est le premier Romain à se lancer dans cette entreprise dans un texte en vers. Ce qui, d’après ce qu’il dit lui-même, l’expose parfois à créer des néologismes, vu la pauvreté de la langue latine.
L’ouvrage est divisé en trois fois deux livres qui ont respectivement pour sujet les atomes et le vide (I), le mouvement et les propriétés des atomes (II) / l’âme(III), les simulacres (IV) / le monde (V) et les phénomènes physiques effrayants (VI).
Notre extrait constitue l’introduction du livre II et s’emploie à définir ce qui fait la félicité du sage épicurien, en opposition à ce qui occupe la vie des hommes ordinaires.

De rerum natura, II 1-19

Suave, mari magno turbantibus aequora ventis,
e terra magnum alterius spectare laborem;
non quia vexari quemquamst jucunda voluptas,
sed quibus ipse malis careas quia cernere suavest.
Suave etiam belli certamina magna tueri 5
per campos instructa tua sine parte pericli;
sed nihil dulcius est bene quam munita tenere
edita doctrina sapientum templa serena,
despicere unde queas alios passimque videre
errare atque viam palantes quaerere vitae, 10
certare ingenio, contendere nobilitate,
noctes atque dies niti praestante labore
ad summas emergere opes rerumque potiri.
O miseras hominum mentes, o pectora caeca!
qualibus in tenebris vitae quantisque periclis 15
degitur hoc aevi quodcumquest! nonne videre
nil aliud sibi naturam latrare, nisi utqui
corpore sejunctus dolor absit, mensque fruatur
jucundo sensu cura semota metuque?

vocabulaire
aequor, oris, n : surface unie, plaine, la mer
careo, ere : manquer de, être privé de
queo, is, ire, ii, itum : pouvoir
tueri : regarder
munio, ire : fortifier
passim : çà et là, de tous côtés, pêle-mêle
contendere : faire effort, rivaliser
praestans, tis : remarquable, supérieur (=> français "prestance")
utqui = ut

scansion : v1, 4 et 5, suave, prononcer sva-ve.

Traduction

Suave, mari magno ventis turbantibus aequora, [Il est] doux, quand sur la vaste mer les vents tourmentent les flots,
spectare e terra magnum alterius laborem; de regarder depuis la terre la détresse (grande peine) d’autrui ;
non quia est jucunda voluptas quemquam vexari, non que ce soit un plaisir délicieux que quelqu’un soit maltraité,
sed quia suavest cernere quibus malis ipse careas. mais parce qu’il est doux de voir de quels maux on est soi-même (litt. tu es toi-même) dispensé.
Suave etiam tueri belli certamina magna: [Il est] doux aussi de regarder les grandes luttes de la guerre
per campos instructa : rangées dans les plaines

sine parte tua pericli; sans [prendre] sa (litt. ta) part de danger.
sed nihil dulcius est : Mais rien n’est plus doux

quam tenere edita bene munita doctrina sapientum : que d'occuper les hauts lieux bien fortifiés par l’enseignement des sages,

templa serena, ces régions sereines
unde queas despicere alios : d’où on peut (litt. tu peux) regarder d’en haut les autres hommes
passimque videre errare atque palantes quaerere viam vitae, et les voir errer çà et là et chercher au hasard le chemin de la vie,
certare ingenio, contendere nobilitate, rivaliser d’intelligence, lutter de célébrité (ou : de noblesse),
niti noctes atque dies praestante labore, s’efforcer nuit et jour, avec une peine considérable,
emergere ad summas opes rerumque potiri : de s’élever au faîte des richesses et de s'emparer du pouvoir (litt. des choses, des affaires).
O miseras hominum mentes, o pectora caeca! Ô misérables esprits des hommes, ô cœurs aveugles!
in qualibus tenebris vitae quantisque periclis : Dans quelles ténèbres de la vie, parmi quels dangers
degitur hoc quodcumque aevi est! se passe tout ce qu’il y a de durée de vie!

nonne videre naturam sibi latrare, [Comment] ne pas voir que la nature ne demande en criant (litt. aboie) pour elle-même

nil aliud nisi utqui dolor absit sejunctus corpore, rien d'autre qu'un corps exempt de douleur (litt. que le fait que la douleur soit absente du corps),

mensque fruatur jucundo sensu, cura semota metuque? et que l’esprit jouisse de sensations agréables, libre de souci et de crainte (litt. le souci et la crainte étant éloignés)?





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Message par Mireille Ven 25 Mar 2011 - 6:49

Merci fee violine pour ce beau travail de traduction de latin et merci de nous instruire. mais, nous pauvres femmes au foyerr ayant juste le bac et étant licenciee et agregee de la serpilliere et! du balai , pouvons nous comprendre ces textes lumineux. merci, quand meme, meme tardivement je ne comprends rien au latin, a part la messe.Il existe encore des profs d'une telle culture, c est formidabe ! mireille l ignare mais au coeur d 'artichaud!!!!!!

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Message par Fée Violine Ven 25 Mar 2011 - 9:50

Merci Mireille ! A défaut de lire les textes en latin, tu peux lire les traductions et les commentaires, qui sont en français!
Je vais encore en ajouter.
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Message par Marc Ven 25 Mar 2011 - 10:47

Le petit que je suis actuellement est en 5ème et à commencé le latin. Je n'ai malheureusement pas pu suivre ses cours dès le début gene Mais je suis allé assister à un cours ou je dois bien avouer avoir été complètement perdu dans les notions grammaticales. Etant déjà surper nul en grammaire française taquin . Mais bon j'essaie de me corriger et de progresser (j'étais très mauvais élève à l'école) gene
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Message par Fée Violine Ven 25 Mar 2011 - 10:53

Bon courage, élève Marc! study
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Message par Marc Ven 25 Mar 2011 - 11:26

Fée Violine a écrit:Bon courage, élève Marc! study
LOL mon contrat ne me permet malheureusement pas de suivre ces cours en catimini taquin Bah si je dois expliquer à l'élève il faut bien que je sois au courent après tout non ! SIFFLE
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Bac latin 2011 - Page 2 Empty Commentaire Lucrèce

Message par Fée Violine Ven 25 Mar 2011 - 23:28

(j'ai réalisé ce commentaire en faisant la synthèse de deux commentaires que j'ai trouvés tout faits sur internet : http://lettres.ac-aix-marseille.fr/lycee/latin/stoicisme.html et je ne sais plus où j'ai trouvé l'autre)

De Natura rerum est le premier poème latin à exposer le système matérialiste d’Epicure et la morale qui en découle. Lucrèce fait ici le portrait du sage épicurien dont la vie est gouvernée par le plaisir, c’est-à-dire une vie calme, privée de désir et de douleur, et qui fuit tout ce qui n’est ni naturel ni nécessaire. Par un style imagé et poétique, Lucrèce initie son interlocuteur, Memmius, le dédicataire de l’ouvrage, à cette ascèse paradoxale.

1 L’homme ordinaire

La vie sans philosophie (« alios » v9, montre que le poète n’est pas concerné) est une longue errance aveugle : « passim errare atque viam palantes quaerere vitae »; l’homme est exposé à des difficultés qu’il ne peut pas contrôler (v1) et qui le mettent en danger (pericli v6 et periclis v15). Il doit faire des efforts pour se maintenir à flot (laborem v2), d’autant plus épuisants qu’il les fait en aveugle (« caeca » v14). Ainsi il est constamment exposé à être accablé : « vexari » (v3).
Les hommes errent sans cesse, aveuglés par des buts illusoires qui leur demandent autant d’énergie qu’un combat, v5-6: « belli certamina magna, per campos instructa ». Beaucoup de syllabes longues soulignent le poids de ces luttes ; le pluriel qui généralise la situation de conflit, et l’expression redondante « belli certamina » soulignent l’importance prise par ces conflits, guerres pour le pouvoir (« rerum potiri », v13) et luttes quotidiennes dues à l’ambition. Car l’agitation des hommes vient de ce qu’ils ne sont jamais satisfaits de ce qu’ils ont. Vocabulaire de la lutte et de l’effort « certare » « contendere » « niti », v 11-12, vocabulaire de l’errance et de la dispersion (« passimque errare, quaerere viam palantes » v.9-10).

2 Le sage épicurien

Le sage est d’abord un observateur du monde qui l’environne. Champ lexical du regard : « spectare » v2, « cernere » v4, « tueri » v5, « uidere » v9. Regarder « est doux » parce que cela signifie qu’on est à distance des troubles. Le regard permet d’échapper aux dangers : exemple de la tempête en mer, métaphore des vicissitudes de la vie. Le sage est alors celui qui se tient hors d’atteinte, sur la terre ferme « e terra » v2. Puis exemple des guerres, auxquelles il assiste comme à un spectacle esthétique (« magna certamina…per campos instructa », v5-6). Le regard le fait aussi échapper à des dangers plus abstraits : illusion des vanités, possession matérielle.
Cette capacité de jugement lui est donnée par la philosophie, « doctrina sapientum », dont la particularité est d’être. Il se réfugie dans sa tour d’ivoire, présentée comme un lieu quasi sacré « templa », solide « bene munita », « au-dessus » des préoccupations humaines ordinaires « edita », hors d’atteinte des troubles « serena ».
Le préfixe de despicere (de= d’en haut) insiste sur la hauteur prise par le philosophe ; il ne s’agit pas de mépris mais de distance. Le sage sait s’élever au-dessus des misères humaines pour s’en protéger. De plus il les regarde de loin, et d’un lieu ferme et stable (« e terra »). L’idée est reprise plusieurs fois.
Il regarde ces tourments comme un spectacle qui ne le concerne pas ; outre les termes comme « alterius, quemquam, alios » opposés à « ipse, tua parte, sibi », on trouve répété le refus de participer : « quibus ipse malis careas », « tua sine parte pericli », idée présente aussi dans « sejunctus » et « semota ».
La philosophie donne à son regard une plus grande justesse (« nonne videre »).
D’abord, il est capable d’évaluer la difficulté et les périls inhérents à toute vie humaine (v15-16) ; noter les deux exclamations du v15.
Ensuite la philosophie lui apprend à écouter la nature pour discerner ses besoins essentiels : « nihil aliud sibi naturam latrare nisi utqui », v16 : noter sibi, et surtout naturam; noter aussi le verbe très concret « latrare », qui signifie d’abord « aboyer », « réclamer à grands cris » ; + le tour « nisi aliud nisi utqui », la nature ne veut « rien d’autre que » ; simplicité de ses exigences. Écouter la nature est indispensable pour comprendre quels sont les besoins fondamentaux, incontournables, de l’homme.

3 La définition du bonheur : l’ataraxie.

Le bonheur repose sur la nature, la nôtre et celle qui nous entoure. « Naturam latrare » v17 : de façon animale, la nature nous signale douleur et plaisir, et le plus grand plaisir est l’absence de douleur du corps (« dolor seiunctus absit corpore » v18) : par le renforcement du participe passé apposé, on comprend que la douleur doit être une entité disjointe du corps, là où les hommes prennent plaisir à contrarier celui-ci (« laborem » v2, « labore » v12). Lucrèce insiste sur la nécessité de se couper de toutes les sources de douleur (sejunctus, semota : même préfixe se- marquant la séparation). Rechercher le plaisir pour l’esprit (« mensque fruatur » , « jucundo », « sensu » (ne pas oublier que l’épicurisme est une philosophie matérialiste) ; plaisir qui dépend aussi de l’absence de douleur morale.

Ainsi l’esprit connaîtra la paix et sera lui aussi disjoint de ce qui représente pour le philosophe épicurien les deux sources de toute douleur: le souci et la crainte (« semota cura metuque » v19). Le souci peut être matériel ou existentiel. « Metu » met plutôt l’accent sur toutes les sources de peur, et le premier livre de l’œuvre en a stigmatisé l’essentiel : la peur de la mort, liée à la crainte des dieux, double peur dont le sage épicurien est dégagé, sachant que l’homme ne dépend pas des dieux, et que la mort n’est suivie de rien. Or pour Epicure, le plaisir est essentiellement l’absence de toute douleur physique et morale.

4. Un langage poétique au service de la philosophie

Le texte poétique, imagé, martèle sur un rythme entêtant des préceptes sensualistes, qui invitent presque à penser avec notre corps : « suaue » répété trois fois v1,4,5, « dulcius » v7, « spectare » v2. Alors que le texte fait état de la pénibilité des actions humaines, le sage, lui, ne connaît que le plaisir (« uoluptas », « iucunda » v3). Tout est facile et agréable pour celui qui va dans le sens de la nature.
Le texte repose encore sur une série de contrastes, qui révèlent deux attitudes opposées : le sage se tient sur la terre ferme, le non-sage se débat dans l’agitation des flots ; le sage se retire dans une forteresse inexpugnable, le non-sage parcourt en tous sens la plaine où ont lieu des combats incessants ; le sage a un regard pénétrant, le non-sage est aveugle.
L’énonciation est variée : les phrases assertives assoient la doctrine épicurienne ; les exclamations plaignent les hommes ; question rhétorique, vérités générales suscitent une prise de conscience.
Quand l’auteur évoque la stabilité du sage, le vers 8 fait apparaître au centre la figure bien assise du sage (« sapientum ») ; les vers 9 et 10 qui traitent de l’errance sont plus décousus.

Conclusion

Ce texte expose clairement la différence entre l’humanité ordinaire et le sage épicurien : leur échelle de valeurs, leur conception du bonheur.
- L’humanité moyenne est perpétuellement en quête de plaisirs factices (assouvir des besoins qui ne sont ni naturels ni nécessaires) ; le sage, lui, suit ce que lui dicte la nature et ne recherche que l’essentiel (répondre aux besoins naturels et nécessaires).
- Le sage voit le malheur des autres, mais il n’y peut rien. Le malheur des autres vient de leur méconnaissance de ce qui est l’essentiel. Or ce sens de l’essentiel, on ne peut l’acquérir que volontairement et soi-même. Mais il est du devoir du sage de transmettre le fruit de sa réflexion à autrui…qui en fera ce qu’il voudra.
- Pour un philosophe épicurien, c’est la seule participation possible à la vie publique, qui, par ailleurs est source de trop de maux pour qu’on s’y investisse…


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Message par Fée Violine Sam 26 Mar 2011 - 10:06

Présentation d'Horace:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Horace

Le 1er livre des Odes a été publié en 22 ou 23 av JC.

Ode I, 11

Le célèbre poème, dit par mon amie Mainikka (avec qui je discute en latin sur le Locutorium du Circulus Latinus Panormitanus http://www.cirlapa.org/locutorium.htm ):
https://www.youtube.com/watch?v=88hHrMgRn_c&feature=player_embedded

Tu ne quaesieris (scire nefas) quem mihi, quem tibi
finem di dederint, Leuconoe, nec Babylonios
temptaris numeros. Ut melius quicquid erit pati!
Seu pluris hiemes seu tribuit Juppiter ultimam,
quae nunc oppositis debilitat pumicibus mare
Tyrrhenum, sapias, vina liques et spatio brevi
spem longam reseces. Dum loquimur, fugerit invida
aetas: carpe diem, quam minimum credula postero.

vocabulaire:
pluris = plures
Temptaris= temptaveris
Quicquid ou quidquid : tout ce qui
Seu…seu… = sive…sive… : ou…ou… (conjonction de coord ou de subord)
Quam + superlatif = le plus … possible. Quam minimum : tournure familière, utilisée presque uniquement en prose.
pumex, icis: m. pierre poreuse, volcanique, issue du refroidissement de la lave; pierre bien connue dans la région de Naples, là où frappe la mer Tyrrhénienne. Roche rongée par l'assaut des vagues.
Resecare : terme technique (tailler la vigne)
credulus = credens

Traduction:
Tu, ne quaesieris : Toi, ne recherche pas,
(scire nefas) : ([il est] sacrilège de [le] savoir)
Quem finem : quelle fin
Mihi, tibi di dederint, Leuconoe : les dieux ont marquée pour moi, pour toi, Leuconoé,
Nec Babylonios numeros temptaris : et n’essaie pas les calculs babyloniens.
Ut melius pati quicquid erit : Qu’il [est] meilleur de subir tout ce qui sera !
Seu Juppiter tribuit pluris hiemes: Que Jupiter [t’]attribue plusieurs hivers,
Seu ultimam : ou que [ce soit] le dernier,
Quae nunc debilitat mare Tyrrhenium : qui maintenant brise la mer Tyrrhénienne
Pumicibus oppositis : contre l’obstacle des pierres rongées,
Sapias, vina liques : sois sage, filtre [tes] vins,
Et spatio brevi spem longam reseces : et, la durée [étant] brève, retranche les longs espoirs.
Dum loquimur, pendant que nous parlons,
Fugerit invida aetas : le temps jaloux aura fui.
Carpe diem : cueille le jour,
Credula quam minimum postero : confiante le moins possible dans le lendemain.




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Message par Fée Violine Sam 26 Mar 2011 - 10:11

Autre traduction, du genre "belle infidèle" (comte Ulysse de Séguier):
Tremble, Leuconoë, de chercher à connaître
L'heure de notre mort; fuis les calculs pervers
De Babylone. À tout il vaut mieux se soumettre!
Que Jovis te concède encore d'autres hivers,
Qu'il les borne au présent, dont mugit l'onde étrusque,
Sois sage, emplis ta cave, et d'un si court chemin
Ôte le long espoir. Je parle, et le temps brusque
S'enfuit. Cueille le jour, sans croire au lendemain.
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Message par Fée Violine Sam 26 Mar 2011 - 10:22

J'ai donné le texte et la traduction du poème : du moins, c'est la version habituellement utilisée. Mais ce petit poème est plus complexe qu'il n'y paraît! J'ai trouvé une autre interprétation http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/itinera/Enseignement/Glor2330/Horace/odes/I_11/
basée sur une autre ponctuation (la ponctuation n'existait pas dans l'Antiquité): au lieu de terminer la phrase à "pati", la faire aller jusqu'à "Tyrrhenum", ce qui donne:

Tu ne quaesieris (scire nefas) quem mihi, quem tibi
finem di dederint, Leuconoe, nec Babylonios
temptaris numeros. Vt melius quicquid erit pati,
seu pluris hiemes seu tribuit Iuppiter ultimam,
quae nunc oppositis debilitat pumicibus mare
Tyrrhenum. Sapias, uina liques et spatio breui
spem longam reseces. Dum loquimur, fugerit inuida
aetas : carpe diem, quam minimum credula postero.

Ce qui signifie :

Toi, ne cherche pas à savoir (il est sacrilège de le savoir) quelle fin pour moi et pour toi
les dieux ont assignée, Leuconoé, et ne sonde pas les calculs babyloniens. Comme il est mieux de supporter tout ce qui sera,
soit que Jupiter t'ait accordé plusieurs hivers encore, soit qu'il t'ait accordé ultimement
celui qui maintenant brise la mer Tyrrhénienne sur les roches poreuses qui lui font face.
Tu ferais mieux de filtrer ton vin et d'un bref moment
de tailler les longues espérances! Pendant que nous parlons, le temps se sera déjà enfui, jaloux.
Cueille le jour, le moins possible confiante au lendemain.

Autre traduction (très jolie, plus littéraire) avec la même ponctuation: http://www.eissart.org/horace/ode_I_11.htm

Et encore une autre interprétation, assez surprenante : politique (l'hiver personnifierait l'empereur), sarcastique et pessimiste:
http://espace-horace.org/jym/odes_1/O_I_11.htm

Versification :
L'ode est écrite en « asclépiades majeurs » ou « grands asclépiades ». L’asclépiade majeur a 16 syllabes; c'est un des vers les plus longs de la métrique latine.

(le signe ~ marque une syllabe indifféremment longue ou brève):
ascl . — — — UU — // — UU — U ~
grand ascl. — — — UU — // — UU — // — UU — U ~

Le choriambe est un pied composé d'un trochée et d'un ïambe, c'est-à-dire — UU —.
Le grand asclépiade est facile à scander : 2 syllabes (longues), 3 choriambes, 2 syllabes (1 longue et 1 indifférente).
Chez Horace, le choriambe médian est toujours précédé et suivi d'une séparation de mots (cette règle est inconnue des Grecs et de Catulle) :
tu ne quaesieris // scire nefas,// quem mihi quem tibi
finem di dederint, // Leuconoe,// nec Babylonios
etc.

Dans notre ode, il y a une tension à peu près constante entre le rythme métrique et le rythme syntaxique: on compte 5 rejets sur les 7 possibilités (quem…/ finem — Babylonios/ numeros — mare/ Tyrrhenum — spatio brevi/ spem longam reseces — invida/ aetas). La longueur du vers doublée de cette divergence rythmique donne à la diction une allure périodique et cursive, qui rejoint le débit haché de la conversation.
Au vers 5, les trois choriambes du milieu du vers couvrent chacun la totalité d'un mot; à plusieurs endroits du poème, les choriambes scandent les mots importants du vers: scire nefas, ut melius, quicquid erit, vina liques, dum loquimur, carpe diem.






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Message par Fée Violine Sam 26 Mar 2011 - 10:47

(Sonnet à Hélène)
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant:
"Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle."

Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de Ronsard ne s'aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.

Je serai sous la terre, et fantôme sans os,
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain;
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.



"À Cassandre"
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu, cette vêprée,
Les plis de sa robe pourprée
Et son teint au vôtre pareil.
Las! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las! ses beautés laissé choir;
O vraiment marâtre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir!
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse:
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.

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Message par Fée Violine Jeu 31 Mar 2011 - 21:08

Piscis aprilis:
fish fish fish fish fish fish fish fish fish
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Message par Marc Jeu 31 Mar 2011 - 21:10

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Message par Fée Violine Ven 1 Avr 2011 - 17:38

Et voici enfin le commentaire du Carpe diem que j'ai promis à mes élèves study et que je viens de terminer. Il y aura sans doute des améliorations par la suite.

Ce célébrissime poème d’Horace semble exprimer une « morale » épicurienne basique : la vie est courte, profitons du moment présent.
En fait, ce n’est pas si simple. Bien que très court, 8 vers, ce poème (du premier livre d’Odes, publié en 22/23 av JC) se prête à des interprétations diverses. La ponctuation elle-même ne fait pas l’unanimité !

Notons d’abord 4 noms propres : 3 noms exotiques, et celui de Juppiter qui n’est pas exotique mais évoque un monde transcendant.
Leuconoé (= esprit blanc, en grec. Esprit candide, prêt à tout croire ? Leuconoé est en effet qualifiée de credula au v8. Esprit lumineux, par antiphrase ?), c'est la femme à qui le poète s’adresse, une femme aimée ? une amie ? en tout cas une personne proche de lui (importance des pronoms au v1). D’une manière générale, les poètes latins, qui ont tout emprunté aux Grecs, ont gardé l’habitude de donner des noms grecs à leurs personnages.
Babylonios évoque les mages chaldéens, inventeurs de l’astrologie, que les Romains appréciaient beaucoup, y compris dans les hautes sphères : on sait par exemple qu’Agrippine avait consulté un chaldéen pour savoir si son fils Néron régnerait.
Tyrrhenum, une mer qui baigne l’Italie, mais qui porte un nom étranger, l’Étrurie s’appelant en grec Tyrrhénia.
Tous ces éléments étant à la fois proches et distants.

Le poème commence par une double interdiction : Leuconoé ne doit ni penser à la mort, ni interroger les astres.
En fait, la plus grande partie du vocabulaire évoque des choses négatives ou angoissantes :
Ne quaesieris, nefas, finem, nec temptaris, pati, hiemes, ultimam, oppositis, debilitat, brevi, reseces, fugerit, invida, minimum. Ce n’est pas la grande joie de vivre !

Le champ lexical du temps est riche : finem, hiemes, ultimam, nunc, spatio brevi, spem longam, dum, aetas, diem, postero.
Parmi ces mots, notons la synecdoque hiemes : pourquoi évoquer l’âge par l’hiver plutôt que par le printemps ? La métaphore continue avec la tempête qui use les falaises, comme le temps use notre vie. De plus, cet hiver est le dernier (ultimam).
Mais hiemes, en plus d’être une figure de style, est peut-être à prendre aussi au sens littéral. On peut imaginer Horace et Leuconoé dînant au bord de la mer, regardant la tempête par la fenêtre (ce que suggère le mot nunc) et dissertant sur la vie et la mort.
Un paradoxe du poème est l'opposition entre le thème (vivons au présent) et la grammaire : un seul verbe est au présent, loquimur, et encore, il est employé pour dire que le présent est déjà passé...

Pour échapper à cette mélancolie, le poète essaie de ramener sa compagne à du concret : sapias, vina liques, sois raisonnable, filtre du vin !
Encore que… Filtrer le vin, c’est se préparer à le boire, certes, de même que carpe diem, cueillir le jour comme un fruit, c’est se préparer à le manger ; mais la jouissance n’est ici évoquée qu’indirectement, elle n'est pas certaine. Une sorte de brume voile l'ensemble...
Outre vina et carpe, nous avons un autre terme agricole : reseces, qui évoque la taille de la vigne. Il s’agit d’élaguer longam spem, les longs espoirs. Renonçons aux interrogations métaphysiques, à l’ambition, contentons-nous de peu. D’ailleurs, l’épicurisme habituel d’Horace contient un peu de stoïcisme : melius quicquid erit pati est une invitation à la résignation.
Le temps est fugitif, il est passé avant même d’avoir été (fugerit, verbe au futur antérieur). L’avenir est angoissant (quam minimum credula postero), seul le jour présent nous appartient. Le poème finit comme il a commencé : par une interdiction.


Dernière édition par Fée Violine le Sam 21 Mai 2011 - 14:28, édité 3 fois
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Message par Joss Ven 1 Avr 2011 - 17:41

Aaaatchoum !!! Bac latin 2011 - Page 2 264791

Rosa, rosa, rosam,
rosae, rosae, rosa -
rosae, rosae, rosas,
rosarum, rosis, rosis!* Bac latin 2011 - Page 2 200502131342440.tn_hcvaseflowers .... AAA---tchoum !

C’est le plus vieux tango du monde ...Bac latin 2011 - Page 2 200501201156500.nutscrackT


Dernière édition par Joss le Ven 1 Avr 2011 - 17:51, édité 2 fois
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Message par Fée Violine Ven 1 Avr 2011 - 17:46

À tes souhaits! chapeau
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Bac latin 2011 - Page 2 Empty Sur la poésie latine, quelques vidéos

Message par Fée Violine Ven 1 Avr 2011 - 17:50

deux petits films très sympas inspirés de l'Art d'aimer d'Ovide :
https://www.youtube.com/watch?v=9ckGZ0ZjgRs&feature=related
https://www.youtube.com/watch?v=Ud0Vou5FSqw

Et pour scander la poésie latine,
une bonne manière de faire Very Happy : https://www.youtube.com/watch?v=xagUH-NPsE4&feature=related
une mauvaise manière taquin https://www.youtube.com/watch?v=m7DgqG_k-0w&feature=related
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Message par Marc Ven 1 Avr 2011 - 17:53

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