DIEU N'EST PAS MORT POUR RIEN
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DIEU N'EST PAS MORT POUR RIEN
Le Monde des religions
http://www.lemondedesreligions.fr/chroniques/editorial/dieu-n-est-pas-mort-pour-rien-01-09-2011-1800_161.php
Dieu n’est pas mort pour rien
Frédéric Lenoir - publié le 01/09/2011
Le renforcement des fondamentalismes et des communautarismes de tous bords est l’un des principaux effets du 11-Septembre. Cette tragédie au retentissement planétaire a révélé et accentué la fracture islam-Occident, comme elle a été le symptôme et l’accélérateur de toutes les peurs liées à la mondialisation ultrarapide des décennies précédentes et au choc des cultures qui en découle. Mais ces crispations identitaires qui ne cessent d’inquiéter et qui alimentent sans cesse la chronique médiatique (le massacre d’Oslo qui s’est produit en juillet en est l’une des dernières manifestations), ont laissé dans l’ombre une autre conséquence du 11-Septembre, tout à fait opposée : le rejet des monothéismes à cause, précisément, du fanatisme qu’ils suscitent. Les récentes enquêtes d’opinion en Europe montrent que les religions monothéistes font de plus en plus peur à nos contemporains. Les mots « violence » et « régression » leur sont dorénavant plus volontiers attachés que « paix » et « progrès ». L’une des conséquences de ce retour identitaire religieux et du fanatisme qui en découle souvent est donc une forte augmentation de l’athéisme.
Si le mouvement est général en Occident, c’est en France que le phénomène est le plus frappant. Il y a deux fois plus d’athées qu’il y a dix ans et la majorité des Français se disent aujourd’hui soit athées, soit agnostiques. Bien entendu, les causes de cette forte poussée de l’incroyance et de l’indifférence religieuse sont plus profondes et nous les analysons dans ce dossier : développement de l’esprit critique et de l’individualisme, mode de vie urbain et perte de la transmission religieuse, etc. Mais nul doute que la violence religieuse contemporaine accentue un phénomène massif de détachement à l’égard de la religion, qui est beaucoup moins spectaculaire que la folie meurtrière des fanatiques. On pourrait reprendre le dicton : le bruit de l’arbre qui tombe cache celui de la forêt qui pousse. Or, parce qu’ils nous inquiètent à juste titre et fragilisent la paix mondiale à court terme, nous nous focalisons beaucoup trop sur le regain des fondamentalismes et des communautarismes, en oubliant de voir que la véritable mutation à l’échelle de l’histoire longue est le déclin profond, dans toutes les couches de la population, de la religion et de la croyance millénaire en Dieu.
On me dira que le phénomène est européen et surtout impressionnant en France. Certes, mais il ne cesse de s’accentuer et la tendance commence même à gagner la côte est des États-Unis. La France, après avoir été la fille aînée de l’église, pourrait bien devenir la fille aînée de l’indifférence religieuse. Le printemps des pays arabes montre aussi que l’aspiration aux libertés individuelles est universelle et pourrait bien avoir comme ultime conséquence, dans le monde musulman, comme dans le monde occidental, l’émancipation de l’individu à l’égard de la religion et la « mort de Dieu » prophétisée par Nietzsche. Les gardiens du dogme l’ont bien compris, eux qui ne cessent de condamner les dangers de l’individualisme et du relativisme. Mais peut-on empêcher un besoin humain aussi fondamental que la liberté de croire, de penser, de choisir ses valeurs et le sens que l’on veut donner à sa vie ?
À long terme, l’avenir de la religion ne me semble guère résider dans l’identité collective et dans la soumission de l’individu au groupe, comme ce fut le cas pendant des millénaires, mais dans la quête spirituelle personnelle et la responsabilité. La phase d’athéisme et de rejet de la religion dans laquelle nous pénétrons de plus en plus profondément peut bien entendu déboucher sur un consumérisme triomphant, une indifférence à l’autre, de nouvelles barbaries. Mais elle peut aussi être le prélude à de nouvelles formes de spiritualité, laïques ou religieuses, véritablement fondées sur les grandes valeurs universelles auxquelles nous aspirons tous : la vérité, la liberté, l’amour. Alors Dieu - ou plutôt toutes ses représentations traditionnelles - ne sera pas mort pour rien.
http://www.lemondedesreligions.fr/chroniques/editorial/dieu-n-est-pas-mort-pour-rien-01-09-2011-1800_161.php
Dieu n’est pas mort pour rien
Frédéric Lenoir - publié le 01/09/2011
Le renforcement des fondamentalismes et des communautarismes de tous bords est l’un des principaux effets du 11-Septembre. Cette tragédie au retentissement planétaire a révélé et accentué la fracture islam-Occident, comme elle a été le symptôme et l’accélérateur de toutes les peurs liées à la mondialisation ultrarapide des décennies précédentes et au choc des cultures qui en découle. Mais ces crispations identitaires qui ne cessent d’inquiéter et qui alimentent sans cesse la chronique médiatique (le massacre d’Oslo qui s’est produit en juillet en est l’une des dernières manifestations), ont laissé dans l’ombre une autre conséquence du 11-Septembre, tout à fait opposée : le rejet des monothéismes à cause, précisément, du fanatisme qu’ils suscitent. Les récentes enquêtes d’opinion en Europe montrent que les religions monothéistes font de plus en plus peur à nos contemporains. Les mots « violence » et « régression » leur sont dorénavant plus volontiers attachés que « paix » et « progrès ». L’une des conséquences de ce retour identitaire religieux et du fanatisme qui en découle souvent est donc une forte augmentation de l’athéisme.
Si le mouvement est général en Occident, c’est en France que le phénomène est le plus frappant. Il y a deux fois plus d’athées qu’il y a dix ans et la majorité des Français se disent aujourd’hui soit athées, soit agnostiques. Bien entendu, les causes de cette forte poussée de l’incroyance et de l’indifférence religieuse sont plus profondes et nous les analysons dans ce dossier : développement de l’esprit critique et de l’individualisme, mode de vie urbain et perte de la transmission religieuse, etc. Mais nul doute que la violence religieuse contemporaine accentue un phénomène massif de détachement à l’égard de la religion, qui est beaucoup moins spectaculaire que la folie meurtrière des fanatiques. On pourrait reprendre le dicton : le bruit de l’arbre qui tombe cache celui de la forêt qui pousse. Or, parce qu’ils nous inquiètent à juste titre et fragilisent la paix mondiale à court terme, nous nous focalisons beaucoup trop sur le regain des fondamentalismes et des communautarismes, en oubliant de voir que la véritable mutation à l’échelle de l’histoire longue est le déclin profond, dans toutes les couches de la population, de la religion et de la croyance millénaire en Dieu.
On me dira que le phénomène est européen et surtout impressionnant en France. Certes, mais il ne cesse de s’accentuer et la tendance commence même à gagner la côte est des États-Unis. La France, après avoir été la fille aînée de l’église, pourrait bien devenir la fille aînée de l’indifférence religieuse. Le printemps des pays arabes montre aussi que l’aspiration aux libertés individuelles est universelle et pourrait bien avoir comme ultime conséquence, dans le monde musulman, comme dans le monde occidental, l’émancipation de l’individu à l’égard de la religion et la « mort de Dieu » prophétisée par Nietzsche. Les gardiens du dogme l’ont bien compris, eux qui ne cessent de condamner les dangers de l’individualisme et du relativisme. Mais peut-on empêcher un besoin humain aussi fondamental que la liberté de croire, de penser, de choisir ses valeurs et le sens que l’on veut donner à sa vie ?
À long terme, l’avenir de la religion ne me semble guère résider dans l’identité collective et dans la soumission de l’individu au groupe, comme ce fut le cas pendant des millénaires, mais dans la quête spirituelle personnelle et la responsabilité. La phase d’athéisme et de rejet de la religion dans laquelle nous pénétrons de plus en plus profondément peut bien entendu déboucher sur un consumérisme triomphant, une indifférence à l’autre, de nouvelles barbaries. Mais elle peut aussi être le prélude à de nouvelles formes de spiritualité, laïques ou religieuses, véritablement fondées sur les grandes valeurs universelles auxquelles nous aspirons tous : la vérité, la liberté, l’amour. Alors Dieu - ou plutôt toutes ses représentations traditionnelles - ne sera pas mort pour rien.
Re: DIEU N'EST PAS MORT POUR RIEN
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Bonjour,
Le chrétien est un individu, mais fait partie intégrante d'une collectivité qui conserve toute sa valeur aux yeux de Dieu et du Christ. Ne le sous-estimons pas même si cet aspect est attaqué.
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Bonjour,
Le chrétien est un individu, mais fait partie intégrante d'une collectivité qui conserve toute sa valeur aux yeux de Dieu et du Christ. Ne le sous-estimons pas même si cet aspect est attaqué.
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gerardh- Installé
- Nombre de messages : 119
Date d'inscription : 07/05/2011
Re: DIEU N'EST PAS MORT POUR RIEN
Un article très réaliste, certainement très juste.
Faisons confiance à ceux qui luttent et prient pour la "nouvelle évangélisation", qui à mon avis, ne passe pas par des courants tels que le Renouveau charismatique ou le Pentecôtisme,trop "bruyants" et prosélytes, mais par les témoignages de conversion humbles et sincères.
Faisons confiance à ceux qui luttent et prient pour la "nouvelle évangélisation", qui à mon avis, ne passe pas par des courants tels que le Renouveau charismatique ou le Pentecôtisme,trop "bruyants" et prosélytes, mais par les témoignages de conversion humbles et sincères.
Belen- Membre actif
- Nombre de messages : 608
Age : 60
Date d'inscription : 15/05/2008
Re: DIEU N'EST PAS MORT POUR RIEN
Même si nous savons que l'Eglise après bien des épreuves, renaitra d'un petit reste, nous assistons à l'extinction du christianisme, dû, comme le dit l'article :
- aux fondamentalismes,
- l'individualisme
..... et ce n'est pas en voie de s'arranger tant qu'on fuira nos responsabilités.
Certes, l'Eglise ne mourra pas complètement, il restera des braises sous la cendre pour permettre au feu de repartir :
L'Eglise, nous disent les Pères de l'Eglise, devra participer à la Passion...... Il me semble qu'on y est.... Il n'y a qu'à suivre pour savoir ce qui nous attend : après la flagellation actuelle, viendra le couronnement d'épines.
... et il y aurait beaucoup d'autres choses à dire....
- aux fondamentalismes,
- l'individualisme
..... et ce n'est pas en voie de s'arranger tant qu'on fuira nos responsabilités.
Certes, l'Eglise ne mourra pas complètement, il restera des braises sous la cendre pour permettre au feu de repartir :
«J'ai vu l'église de saint-Pierre : elle était démolie, à l'exception du choeur et du maître-autel»
ANNE-CATERINE EMMERICH (1774/1824)
http://prophetesetmystiques.blogspot.com/2009/11/i-propheties-anne-catherine-emmerich.html
L'Eglise, nous disent les Pères de l'Eglise, devra participer à la Passion...... Il me semble qu'on y est.... Il n'y a qu'à suivre pour savoir ce qui nous attend : après la flagellation actuelle, viendra le couronnement d'épines.
... et il y aurait beaucoup d'autres choses à dire....
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