SAINTES RELIQUES

« Pilate fit une inscription, qu’il plaça sur la croix, et qui était ainsi conçue : Jésus de Nazareth, roi des Juifs. Beaucoup de Juifs lurent cette inscription, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville : elle était en hébreu, en grec et en latin. » (Jean, 19, 19-20). Il existe dans l’église de la Sainte Croix de Jérusalem (à Rome), une petite pièce de bois conservée dans un magnifique reliquaire d’argent. Il s’agit apparemment du fragment d’un écriteau portant le mot « Nazaréen » écrit en hébreu, en grec et en latin.
Est-il possible que cette relique soit un morceau de l’écriteau placé au-dessus de la tête de Jésus lors de la crucifixion ? Le journaliste Christian Page essaie de remonter jusqu’à l’origine de ce « Titulus Crucis ».

Dans la grande cathédrale San Salvador à Oviedo (Espagne) se trouve une relique vénérée depuis le IXe siècle. Il s’agit d’un voile de 53 X 83 cm maculé de taches rougeâtres qui semblent être du sang. On prétend que le voile d’Oviedo serait celui décrit par Jean (20, 7) : « Et le linge qu’on avait mis sur la tête de Jésus, non pas avec les bandes, mais plié dans un lieu à part ». Ces taches qui couvrent le voile d’Oviedo ont-elles réellement été faites par le sang du Christ? Comme un infatigable globe-trotter, le journaliste Christian Page traverse l’histoire et le temps pour nous faire découvrir l’histoire de cette relique millénaire.

« Le septième mois, le dix-septième jour du mois, l'arche s'arrêta sur les montagnes d'Ararat » (Genèse, 8, 4). C'est en ces termes que la Genèse décrit la fin du voyage de Noé. Le récit du déluge n'est-il qu'un mythe, comme l'affirment les géologues, ou une réalité historique? Et que dire de l'histoire de Noé? Existe-t-il des preuves « matérielles » à l'appui de cette « catastrophique » aventure? Depuis des décennies, des aventuriers se donnent rendez-vous sur les versants du mont Ararat (Turquie) dans l'espoir d'y découvrir les vestiges de l'arche. Utopie? On prétend même que les services secrets américains auraient photographié une « mystérieuse épave » près des neiges éternelles qui couvrent le sommet. Suivez le journaliste Christian Page sur les traces de ces « aventuriers de l'arche perdue ».

Peu d'objets bibliques ont autant fait fantasmer les chasseurs de trésors que l'arche d'alliance, ce coffret doré construit par les Israélites — sur les indications de Dieu — et destiné à accueillir les Tables de la Loi. La Bible situe pour la dernière fois l'arche dans le temple de Salomon. « Les sacrificateurs portèrent l'arche de l'alliance de l'Éternel à sa place, dans le sanctuaire de la maison, dans le lieu très saint, sous les ailes des chérubins. » Puis, mystérieusement, l'arche disparaît de l'Histoire. Où est-elle passée? On raconte qu'elle pourrait être secrètement conservée dans la petite église de Notre Dame Marie de Sion, à Axoum, en Éthiopie. Mythe ou réalité?

Tous les premiers vendredis de chaque mois, une extraordinaire procession se déroule à la cathédrale Notre Dame de Paris. Un cortège de prêtres s’avance dans l’allée centrale. À leur tête, un ecclésiastique tient un coussin doré sur lequel repose un reliquaire de cristal contenant une couronne d’épines. À en croire la légende, cette magnifique relique aurait été ramenée en France par St Louis, le roi de France, en 1239. Il s’agirait de celle-là même que les légionnaires romains placèrent sur la tête de Jésus. « Ils tressèrent une couronne d’épines, qu’ils posèrent sur sa tête… » (Matthieu, 27, 29). Est-ce possible ? De l’ancienne Constantinople (Istanbul) à Paris, Christian Page suit l’incroyable périple de cette relique vénérée depuis aux moins 13 siècles.

Trois fois par année, les fidèles de Naples se donnent rendez-vous sur la grande esplanade devant la cathédrale Santa Chiara. Tous ces gens espèrent assister au « miracle », comme ils disent. À l'heure précise, des prêtres retirent d'un reliquaire un ostensoir contenant une ampoule remplie (au tiers) d'une substance noirâtre et solide. On prétend qu'il s'agit du sang coagulé de saint Janvier, le saint patron de la ville, décapité comme martyr en 305 ap. J.-C. Devant la foule, l'un des officiants fait alors pivoter l'ostensoir de gauche à droite, plusieurs fois. Lentement, le contenu de l'ampoule se liquéfie et redevient d'un rouge vif. C'est le miracle de la « liquéfaction du sang de saint Janvier ». De Pavia à Naples, en passant par Rome, le journaliste Christian Page parcourt l'Italie en quête du secret « du miracle des reliques ».

Le voyageur qui entreprend de refaire le trajet qu'ont emprunté les Reliques du Christ au cours des siècles se retrouve invariablement dans les lieux des grandes énigmes historiques. Jérusalem, la Ville Sainte, Constantinople au carrefour de l'occident et de l'orient, Rome le centre de la chrétienté, Nuremberg avec ses souvenirs sinistres du troisième Reich et Paris la ville lumière ont marqué le passage et la conservation de ces objets pieux à différentes époques. D'autres cités sont également des incontournables : Trèves, Turin, Oviedo et même l'énigmatique petit village de Rennes-le-Château dans le sud de la France. Christian Page nous présente dans ces places un autre visage des personnages historiques sans lesquels ces pieux objets auraient irrémédiablement disparu.

Depuis le milieu du XIVe siècle, une longue pièce de lin (4,20 x 1,10 m) soulève une intarissable controverse. On y voit l’image (dorsale et ventrale) d’un homme portant toutes les marques de la crucifixion. Pour les fidèles, il s’agit de l’authentique linceul du Christ. Pour les sceptiques, cette relique n’est qu’une icône réalisée par quelque génie médiéval de l’arnaque. Du saint sépulcre (Jérusalem) jusqu’à Turin (Italie) — là où est conservé aujourd’hui le linceul — le journaliste Christian R. Page suit pas à pas l’épopée historique de cette surprenante relique.

En 1152, les moines bénédictins de Saint-Denis découvrent dans le monastère d'Argenteuil un passage conduisant sous l'édifice. Là, dans des caves oubliées depuis 300 ans, ils trouvent un coffre d'ivoire contenant une tunique soigneusement repliée, celle-là même que se partagèrent les soldats romains lors de la crucifixion. Une quarantaine d'années après la découverte de la tunique d'Argenteuil, un autre manteau est trouvé dans les souterrains de la cathédrale de Trèves (Allemagne). Le vêtement présente une singularité surprenante: il est sans couture, tissé d'un seul fil. Cette robe sans couture - aujourd'hui conservée dans un reliquaire à la cathédrale de Trèves - est-elle le manteau porté par Jésus sur le chemin du Golgotha ? Christian Page tente percer les secrets de ces vêtements qu'aurait portés le Christ.

Les visiteurs du palais Hofburg (Vienne) peuvent y admirer une magnifique relique. Il s’agit d’une pointe de lance de 45 X 5 cm richement décorée. L’objet fait aujourd’hui partie du trésor séculier du Saint Empire romain d’occident. On raconte que cette pointe de lance serait celle de Longinus, ce légionnaire romain qui perça le flanc du Christ en croix. « S’étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes ; mais un des soldats lui perça le côté avec une lance… », (Jean, 19, 33-34). On raconte que — pour avoir été maculée du sang du rédempteur — la lance jouirait d’un pouvoir mystérieux, capable de rendre invincible son propriétaire. Faut-il s’étonner alors que cet artefact ait été l’objet d’une incessante convoitise, de l’empereur Constantin à l’inquiétant Adolf Hitler ? Jérusalem, Rome, Istanbul, Berlin, Vienne… à travers ces capitales, le journaliste Christian Page tente de découvrir les véritables origines de « la lance du destin ».