les poèmes de Jacques-pascal

le ventre de la terre ? c'est encore ma maison, mais il est vrai que mon mari a voulu qu'on s'y croie dans une grotte.
S'il y a une photo que vous n'aimez pas, je peux en mettre d'autres !

là, les fondements sont plus que lézardés, mais les façades sont vraiment affaissées; Et pas de doute que les pierres sont saintes : c'est Délos !

pour la photo du chemin, c'était un peu trop facile.

juste un mot pour te dire
mais pourquoi donc l'écrire
si dire est de raison
si dire est ton désir

déjà tant est perdu
je ne sais plus que dire
comme si de le dire
enlevait quelque chose
à ce déjà perdu

alors encor un mot
que je t'envoie
si tu veux bien
qu'il ne t'apporte rien

à G.
11 VIIIbre 2000

(j'ai choisi cette image parce qu'elle évoque la difficulté de communiquer. Mais il y a dans l'image un humour qu'il n'y a pas dans le poème)

Dominique a écrit:
oui ! je comprends que j'ai dit une bêtise !
et que vous êtes un vrai poète

!

Ne vous moquez pas, chère Dominique, j'ai déjà si peu confiance en ce que j'écris... Vous devez qd même avoir un peu raison, sinon, je ne vois pas ce que je serais...

[quote="Dominique"]là, les fondements sont plus que lézardés, mais les façades sont vraiment affaissées; Et pas de doute que les pierres sont saintes : c'est Délos !

Oui, c'est du sacré , mais pas la sainteté chrétienne! Et où sont les gargouilles? Et remarquez que j'ai écrit ça à Paris...
Non, ça ne me va pas trop...

Dominique a écrit:

juste un mot pour te dire
mais pourquoi donc l'écrire
si dire est de raison
si dire est ton désir

déjà tant est perdu
je ne sais plus que dire
comme si de le dire
enlevait quelque chose
à ce déjà perdu

alors encor un mot
que je t'envoie
si tu veux bien
qu'il ne t'apporte rien

à G.
11 VIIIbre 2000

(j'ai choisi cette image parce qu'elle évoque la difficulté de communiquer. Mais il y a dans l'image un humour qu'il n'y a pas dans le poème)

Mais si, pquoi pas?!

Dominique a écrit:

il m'arrive en cheminant

de marmonner des vers

et des vers dont le fruit

toujours chemine et fuit

Nancy 1989

C'est un peu trop dans le sujet, je dirais...

Chère Dominique,
Ca devient amusant, comme exercice...
Figurez-vous que j'en ai composé un, (poème) ces deux derniers jours; je vous expliquerai comment; c'est très curieux.
Pacalou

Je me rend compte que je dis tjrs (ou presque): "composé" et non pas écrit"; je pense toujours à de la musique qd j'écris; les mots ont des sonorités, les vers un rythme...

pacalou a écrit:

Dominique a écrit:
oui ! je comprends que j'ai dit une bêtise !
et que vous êtes un vrai poète

!

Ne vous moquez pas, chère Dominique, j'ai déjà si peu confiance en ce que j'écris... Vous devez qd même avoir un peu raison, sinon, je ne vois pas ce que je serais...

mais je ne me moque pas du tout !!!
j'adore vos poèmes !!!

Dominique a écrit:là, les fondements sont plus que lézardés, mais les façades sont vraiment affaissées; Et pas de doute que les pierres sont saintes : c'est Délos !

Oui, c'est du sacré , mais pas la sainteté chrétienne! Et où sont les gargouilles? Et remarquez que j'ai écrit ça à Paris...
Non, ça ne me va pas trop...

ben les gargouilles sont affaissées avec le reste, voyons.
Je le sais bien, que vous parliez de Paris. Mais d'abord, j'ai pas de photos de Paris (j'ai bien des photos d'églises, mais pas en ruines), et puis j'essaie justement d'évoquer plutôt que de décrire. Il me semble que c'est intéressant qu'il y ait un petit décalage, pour ouvrir sur quelque chose d'autre.

Je trouve très bien que vos poèmes soient "composés", et non "écrits". Primitivement, la poésie a été orale avant d'être écrite.
J'explique toujours à mes élèves que le mot latin "carmen" signifie à la fois "chanson" et "poème", et en plus ça a donné en français "charme" (au sens de "formule magique").

J'attends le nouveau poème !
Par ailleurs, quelqu'un m'a envoyé hier plein de photos, dont certaines me semblent très inspirantes. Si j'en mettais une ici, pour voir ?

Alors voilà...
avant hier soir au bureau, j'étais d'humeur badine (tout allait bien) bien qu'enrhumé et je m'apprêtais à partir chercher mon gamin au collège pour rentrer ensemble à la maison

je regarde par la fenêtre (une très vieille fenêtre en chêne, assez disjointe qui laisse passer les courants d'air; le budget huisserie du rectorat est minable)
le soir tombait, des lumières s'allumaient au bâtiment d'en face, (moche car plus récent mais sûrement moins affecté par les courants d'air)
je ne sais pourquoi j'eus envie d'emettre une pensée farfelue, comme ça, pour le fun comme on dit maintenant -par jeu quoi!
la voici: "un concert de jazz esquimo sur la banquise"

je fis part aussitôt de ma démarche et de ma trouvaille à ma jeune collègue (avec qui je m'entends à merveille car -bien qu'autodidacte et un brin bolcheviste, elle a une excellente culture générale)
celle-ci, tjrs avide de toute matière à évasion du quotidien (ce qui tranche avec mes autres collègues, pour la plupart terriblement satisfaites), approuva avec enthousiasme, ds un de ses esclaffements spontanés et ravageurs dont elle a le secret
elle ajouta même ceci, qui m'enchanta: ..."avec un public de pingouins"

c'était lancé
j'avais envie d'écrire un poème autour de ça; en marchant vers ma voiture par les rues humides, j'essayai de broder autour de cette idée
tout en conduisant même, je notais les idées qui me venaient, ce qui rendait ma trajectoire peu orthodoxe

hier soir, tranquillement assis devant mon bureau, je repris mon brouillon, et "ayant ajouté qquefois et souvent effacé" ainsi que le recommande le poète, cela donna ce que vous voyez ci-dessous
vous remarquerez qu'il n'est plus question de jazz boréal ni d'esquimos ni de pingouins...

Je mentirais en vous faisant croire que c'est tjrs comme ça que ça marche, avec ma muse.

soir de jour ambré
après jour décembré

rêverie douce à la fenêtre
hors du froid

songeries disjointes
quoiqu'on voie

soir allumé de réverbères
la nuit revit dans la lumière

Nancy
6 XIIbre 2007

je t'aime noir sur blanc
je t'aime en noir et blanc
et j'écris des poèmes
mais je t'aime
qd bien même
j'ai raté mon poème

février 1996




le noir vous va si bien
où vous apparaissez
peut-être est-ce le mien
que vous illuminez
peut-être est-ce le même
où vous êtes encore
plus la clarté que j'aime

février 2002

[quote="Dominique]
J'attends le nouveau poème !
Par ailleurs, quelqu'un m'a envoyé hier plein de photos, dont certaines me semblent très inspirantes. Si j'en mettais une ici, pour voir ?

[/quote]

allez-y, pour voir...

merci pour le récit (vous écrivez aussi bien en prose qu'en vers). Vous pourrez faire remarquer à votre collègue que les Esquinaux sont au pôle nord, et les pingouins au pôle sud, mais après tout en poésie on peut prendre des libertés avec la vraisemblance.
Je vais réfléchir pour accompagner d'images les nouveaux poèmes.
Et je vous propose de méditer sur cette image:

(j'ai beaucoup cherché, mais je n'ai pas trouvé mieux... J'ai pensé que le dessin géométrique des fils évoquait le graphisme d'un poème)

C'est pas mal du tout! surtout le dernier avec les fils électriques; c'est même parfait! la photo est préférable au poème... Idem pour les remous;
qt au reflet, il y manque un visage... enfin c'est comme ça que je voyais la chose. :oops:

le visage dans l'eau, c'est difficile à photographier ! J'ai plus ou moins fait cette photo exprès pour aller avec le poème, mais je n'avais personne à faire poser. On peut supposer que la personne est tellement prisonnière de sa gangue de verre, qu'elle est devenue invisible ? d'autant plus invisible que l'eau est plus claire ?

flute!
j'ai mis ma liasse de feuillets par ordre chronologique; caprice; et maintenant je ne sais plus ceux que j'ai mis ici et ceux qui restent à faire; faudrait une table des matières;

parfum mugissant des tempêtes

visages courroucés des granits
vieille clôture enracinée

le vent faiblit et cesse
un rideau d'arbres seuls

restent

Hettange-Grande
XIbre 1985



1ère version:

monde de pluie
qui m'est resté
ensoleillé
Dieu sait comment

ma poésie éclose
à la surface des limons
indésirable rose

qu'une main passe
recueillement

avril 1987
2006


2ème version:

monde de pluie
qui m'est resté
ensoleillé
en travers de la gorge

ma poésie éclose
à la surface des limons
indésirable rose

qu'une main passe
et rendre l'âme

avril 1987




insensible rabot des siècles

passe trépas

morte bien morte résonance

pierraille

pieuse foi

vendredi 27 novembre 1987

toutes les femmes sont poèmes
et Isabelle
comme un d'entre elles

toutes les femmes sont poèmes
mais Isabelle
s'écrit si bien

toutes les femmes sont poé-
sies et Isa-
belle s'écrit

rose horizon d'énigmes pestes
un temps qui rime
beau avec pluie

la lune que les nues ne dé-
nudent et voilent
qu'à demi

août 1987




quelqu'une

au long de ces trottoirs
battus par les talons-aiguilles
l'heure vient son tic-tac
résonne au fond du soir

août 1989