Méditation dominicale : L’arbre dans la mer.

L’arbre dans la mer. (Lc 17, 5-10)

Les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » Le Seigneur répondit : « La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au grand arbre que voici : 'Déracine-toi et va te planter dans la mer', et il vous obéirait.

« Lequel d'entre vous, quand son serviteur vient de labourer ou de garder les bêtes, lui dira à son retour des champs : 'Viens vite à table' ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : 'Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et que je boive. Ensuite tu pourras manger et boire à ton tour.' Sera-t-il reconnaissant envers ce serviteur d'avoir exécuté ses ordres ? De même vous aussi, quand vous aurez fait tout ce que Dieu vous a commandé, dites-vous : 'Nous sommes des serviteurs quelconques : nous n'avons fait que notre devoir.' »

Etrange cette image d’un grand arbre qui irait se planter dans la mer. Cela paraît bien difficile : l’eau de mer n’est guère propice à la croissance des arbres de la terre. Nous savons que, dans la symbolique biblique qui précède Jésus, la mer représente l’inquiétant milieu de la mort, infernal abîme où l’homme peut disparaître : par exemple, lors de la redoutable tempête sur le lac de Galilée, les apôtres crurent un instant périr ; face à la mer rouge, les hébreux pensèrent d’abord qu’ils allaient se noyer ; un chemin s’ouvrit dans la mer et ils marchèrent à pied sec à la suite de Moïse.

C’est pourtant avec cette image de planter un arbre dans la mer et de croire qu’une croissance est possible à travers les eaux de la mort, que Jésus parle à ses disciples. Il leur annonce le chemin qui sera le sien lorsque, englouti par les eaux de la mort, il sera tiré à la vie par le Père.

Cependant le cri du prophète Habacuc jaillit encore du plus profond de l'humanité… « Combien de temps, Seigneur, vais-je t'appeler au secours ? » Elle retentit cette clameur en millions de voix protestant devant le silence de Dieu. Foule innombrable submergée par les malheurs, la maladie et la mort.

La réponse à ces interrogations ne peut venir que du Crucifié. Aussi celui qui s'attache à Lui dans une foi confiante ne sombrera pas non plus. Car avec la foi lui est donnée l'espérance que la souffrance n'est pas la réalité définitive, la réalité ultime.

Aussi, au-delà de toute peur, quand livrés aux ténèbres qui fermeront à jamais nos yeux à toute lumière, quand enfin engloutis par les eaux de la mort il n'y aura plus pour nous ni dehors, ni dedans, ni temps, alors émergera l’arbre de la Croix du Christ dressé au cœur de la Jérusalem céleste et dont l’humanité tire à jamais la joie d’une vie éternelle.

Texte rédigé en groupe. Rédacteur principal: Jean.

Jean

Sujet déplacé dans la partie consacrée aux "Méditation sdominicales".

Souricette a écrit:Sujet déplacé dans la partie consacrée aux "Méditation sdominicales".

Toutes mes excuses, je n’avais pas remarqué cette rubrique…



Jean

Aucun problème.

Ca fait penser à Saint Pierre qui marche dans les eaux. Au moment où il perd confiance, il coule.

Matthieu 14

22 Aussitôt Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, pendant qu'il renverrait les foules. 23 Quand il les eut renvoyées, il se rendit dans la montagne, à l'écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul.

24 La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. 25 Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. 26 En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils disaient : « C'est un fantôme », et la peur leur fit pousser des cris. 27 Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c'est moi ; n'ayez pas peur ! » 28 Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c'est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur l'eau. » 29 Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. 30 Mais, voyant qu'il y avait du vent, il eut peur ; et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » 31 Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » 32 Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. 33 Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

Pourquoi avons-nous autant de retenue à croire ? Nous n'osons demander certaines choses au Seigneur. Par peur de quoi ? De n'être pas exaucés ? De moins croire en Lui si nous ne sommes pas exaucés ? Par scepticisme ("c'est impossible") ? Rien n'est impossible à Dieu. Et il ne nous demande pas une grande foi, juste une foi "grosse comme un grain de moutarde". Et avec une telle foi, nous pourrions dessécher un figuier, déraciner une montagne et la faire se jeter dans la mer, etc. Et le Christ a envoyé ses disciples guérir les malades, ressusciter les morts, chasser les démons. Et comme le dit Bossuet, lesdisciples ont accompli des miracles plus grands que ceux que Jésus lui-même a accompli sur terre. Est-il donc plus difficile de croire que d'accomplir des miracles ?

Quand j'ai du mal à croire que Dieu exaucera telle ou telle demande, j'y ajoute souvent une petite demande qui me tient à coeur. Et Dieu exauce la petite demande, comme pour me dire : j'ai exaucé cette petite demande pour t'aider à croire à la grande.